Examens 2011: Une pénurie d’eau salvatrice

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En France, le 20 juin 2011, la veille de l’épreuve de maths du bac S (scientifique), deux frères, qui habitent chez leurs parents dans le Vald’Oise, publient sur un site de jeux vidéo un exercice de l’épreuve de mathématiques du baccalauréat S que devaient passer le lendemain 165 000 élèves. Des réactions des partenaires de l’Éducation ne se font pas attendre. Le ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel, précise comment les élèves seront notés : les quatre points de l’exercice de probabilité qui a fuité seront répartis sur les exercices 2 et 3 de l’épreuve de maths. Certains médias parlent du « bug du b@c »(Libération du 24 juin 2011). D'autres militent pour la réforme de cet examen, rejoignant ainsi parents d'élèves,  éleves, enseignants et organisations d'enseignants.

Cette fuite et les multiples couacs observés dans l’organisation fragilisent ce « monument historique » et entraînent la mise en cause tous azimuts de ce symbole de l’Éducation nationale en France. C’est dire si les pays développés ne sont pas à l’abri des couacs ou des fuites et/ou fraudes aux examens.
Avec la fin de l’examen national du probatoire, il y a plus d'une dizaine de jours, la saison des examens au Cameroun, en ce qui concerne l’enseignement secondaire général, prend ainsi fin, pour l’année scolaire 2010/2011. Occasion pour les observateurs et les principaux organisateurs de ces différents examens de faire une évaluation à mi-chemin de la manière dont ces moments forts d’une année académique très peu agitée ont été vécus.

Le moins que l’on puisse dire, et cela crève les yeux, est que l’organisation des examens officiels, notamment par l’Office du Baccalauréat du Cameroun (Obc), la Decc et le Gce/Board, se sera faite sans anicroche. Bien plus, les robinets d’"eaux" (fuite des épreuves) auxquels certains candidats, voire certains parents, avaient naguère pris la fâcheuse habitude de venir s’abreuver la veille des examens, se sont desséchés et aujourd’hui sont même tombés en panne, preuve que les structures en charge de la gestion des examens ont, au fil du temps, gagné en expérience et en maturité. Seulement, le dire ainsi peut paraître excessif pour des observateurs dont les positions iconoclastes ne font l’ombre d’aucun doute, ce d’autant plus que les avis divergent sur le bilan du ministre des Enseignements secondaires (Minesec) et, partant, de l’Obc. En effet, depuis quelques jours, certains confrères s’intéressent à la gestion du ministre Louis Bapès Bapès et de M. Mbatsogo Zacharie depuis leurs nominations respectivement à la tête du Minesec et de l’Obc. Au-delà des positions subjectives et quelques fois partisanes des uns et des autres, il serait intéressant de braquer les projecteurs sur cet homme réservé et très discret qu’est M. Bapès Bapès. Objectivement, il s’agit d’interroger les actions de celui que certains considèrent comme l’un des ministres du régime les plus effacé, mais efficace ; à la convenance d’ailleurs du prince. Cela permettra de dresser un bilan, certainement pas exhaustif, mais qui peut permettre à chacun de se rendre compte de l’efficacité de cet homme qui compte dans le sérail. L’intérêt de ce dossier tient certes à la place centrale d’une éducation de qualité dans la construction d’un pays, mais davantage à l’enjeu intellectuel et scientifique d’une parfaite organisation des examens dans un système scolaire. L’avenir de nos "graines les plus chères" en dépend. Le Minesec qui l’a si bien compris, en a fait son principal cheval de bataille, comme cela ne lui a pas toujours valu des amitiés. En tout cas, s’il faut parler à ce jour du bilan, des objectifs majeurs ont été atteints, et alors que les attaques contre lui et certaines structures de son département ministériel se déplacent sur un autre terrain, malheureusement sec puisque tous les robinets d’"eau" sont à l’arrêt.


Louis Bapès Bapès: Un bilan largement positif à la tête du Minésec
On ne saurait occulter son bilan à la tête du ministère des Enseignements secondaires quand on parle de Louis Bapès Bapès. Il est vrai que nul n'est parfait. Points de vue de quelques enseignants et observateurs.
Presque tous les observateurs et enseignants de bonne foi sont d’accord pour affirmer que le bilan de Louis Bapès Bapès à la tête du ministère des Enseignements secondaires (Minesec) est largement positif. Ce bilan contraste avec le tableau sombre que ses détracteurs veulent imposer à l’opinion publique. Nicolas Nkoulou, syndicaliste et enseignant au lycée technique de Bertoua estime qu’en presque sept années passées à la tête du ministère des Enseignements secondaires «le ministre a imprimé sa marque. Son principal atout est la volonté d’associer ses collaborateurs et les organisations des enseignants dans des réflexions et dans la prise des décisions. Avant son arrivée à la tête du Minésec, les leaders des syndicats n’étaient pas écoutés, ils étaient marginalisés ; les mots d’ordre de grève lancés par les syndicats des enseignants fusaient de toutes parts. Même si les syndicats continuent de lancer des mots d’ordre de grève, il est constant que les revendications qu’ils formulent ne relèvent pas de sa compétence. Par exemple la revalorisation des salaires des enseignants et leur mise au niveau de ceux de 1992, le respect de certaines dispositions du statut particulier des enseignants à savoir : le non-paiement de la prime de documentation et de recherche attendu depuis 11 ans, le rééchelonnement et la revalorisation indiciaires, l’engagement non tenu d’étendre l’application des droits contenus dans le statut particulier des enseignants à nos collègues d’éducation physique et sportive, l’engagement pris, mais oublié de négocier et d’adopter une convention collective pour les enseignants du secteur privé, etc. ». Même son de cloche du côté de Catherine T. enseignante au lycée polyvalent de Bonabéri. Selon elle, « depuis l’arrivée de Louis Bapès Bapès à la tête du Minesec, on entend moins de bruit. On a l’impression qu’un consensus a été trouvé entre lui et les enseignants sur la manière de conduire cette maison. L’un de ses atouts est d’être à l’écoute de tout le monde ; d’associer ses collaborateurs et les organisations des enseignants à la prise de décision ; de sanctionner quand il le faut et d’encourager les plus méritants. On ne peut cependant pas empêcher ses détracteurs de faire une lecture tribale, voire tribaliste des actes qu’il pose. Certes, le ministre Bapès n’est pas un homme saint, mais reconnaissons que son bilan à la tête du ministère des Enseignants secondaires est largement positif ».
Ces différentes positions rejoignent la nôtre exprimée dans notre édition n°035 du 24 juin 2009. Nous écrivions dans ladite édition de Germinal: « On peut accuser Louis Bapès Bapès de tous les maux et lui attribuer tous les noms d’oiseaux. Mais depuis sa nomination, le 08 décembre 2004, à la tête du ministère des Enseignements secondaires, les choses vont de mieux en mieux dans ce département ministériel. À son actif, la consolidation des acquis dans l’organisation et le déroulement des examens officiels, la délivrance des diplômes, la lutte systématique contre la corruption et les fraudeurs à tous les niveaux, entre autres. Dès sa nomination à la tête du Minésec, il a, contrairement à certains ex-ministres de l’Éducation nationale, compris qu’il ne pouvait pas réussir sa tâche sans associer ses principaux partenaires que sont les syndicats et les associations. En les impliquant aux réflexions en vue de la recherche des solutions qui se posent à l’enseignement secondaire et au suivi des examens, il a non seulement réussi à dépolluer le climat de travail, mais a également permis aux syndicats de reconsidérer leurs positions et de réorienter leurs actions »

Nominé, plusieurs fois profil haut dans la rubrique Coulisses du quotidien La Nouvelle Expression au cours des années 2006, 2007, 2008, 2009 et 2010, Louis Bapès Bapès selon ce journal excelle dans son domaine de compétence où tout se passe globalement bien. Aussi n’a-t-il jamais perdu son sang froid devant des situations difficiles rencontrées au cours de certaines sessions d’examen, affirme un cadre en service la direction des examens, concours et de la certification (Decc). Le Jeune Observateur du mardi 23 novembre 2010 lui trouve plusieurs points forts. Selon ce confère : « À la tête du Minesec depuis bientôt [sept ans], Louis Bapès Bapès est parvenu à assécher l’eau qui coulait abondamment lors des examens. Ses décisions toujours musclées ont permis aux enseignants de se remettre au travail. Résultat : l’Unesco est revenue à de meilleurs sentiments vis-à-vis du Cameroun, dont le système éducatif était fort critiqué. Le Minesec, en partenariat avec les affaires sociales a largement promu la participation des élèves « handicapés » aux examens officiels. On retiendra aussi la bataille épique qu’il a livrée contre Haman Adama, l’ancienne ministre de l’Éducation de base. A-t-il déjà gagné le combat ? L’avenir nous le dira bientôt ! Mais, on peut d’ores et déjà dire qu’il a remporté une brillante victoire contre les terminales spéciales qui présentaient les jeunes camerounais au baccalauréat tchadien ». Ondigui Antoine, haut cadre dans une entreprise basée à Yaoundé, s’indigne de l’acharnement dont Louis Bapès Bapès fait l’objet depuis un certain temps. Il fait observer que ces « manœuvres surviennent toujours soit à l’approche du lancement de la phase délicate des examens officiels comme si on voulait le déstabiliser, soit quand la rumeur d’un remaniement ministériel circule». Aussi fait-il remarquer que tous ses détracteurs ne l’attaquent jamais sur son bilan à la tête du Minesec, mais sur des considérations qui n’ont aucun rapport avec ses préoccupations quotidiennes. Junior Étienne Lantier

Restructuration bloquée

16 ans après la tenue au palais des Congrès de Yaoundé des États généraux de l’Éducation, 13 ans après la signature par le président de la République du décret n°98/004 d’orientation de l’éducation au Cameroun, la communauté éducative nationale attend toujours la mise en application de certaines résolutions des États généraux de l’Éducation tenus du 22 au 27 mai 1995, notamment celle relative à la restructuration des enseignements secondaires général et technique et la suppression de l’examen probatoire. Pourtant, c’est depuis belle lurette que les curricula ont été élaborés et que les projets de décrets, élaborés après concertation des partenaires de l’éducation (enseignants, syndicats, parents d’élèves, partenaires étrangers,etc.) avaient été envoyés à la présidence de la République. Au palais d’Etoudi, certains caciques, partisans de l’immobilisme et de l’inertie, s’opposeraient farouchement à la restructuration de l’Enseignement secondaire général et technique et à la suppression de l’examen probatoire. Maheu


Sos, enseignants en danger Ils n’ont que la grève pour se faire entendre. À plusieurs reprises floués par les pouvoirs publics, ils remettent le mot d’ordre de grève et formulent des revendications précises. Ambiance au ministère de l'Education de Base (Minedub) 1-Revalorisation des salaires des enseignants, de leurs allocations familiales et de leurs indemnités de non-logement ; 2-Intégration sans condition dans la Fonction publique de tous les instituteurs contractuels et/ou contractualisés et ouverture de l’évolution de leur carrière en fonction des diplômes académiques obtenus et la normalisation du mode d’affectation des dernières cuvées.

3-paiement effectif de la prime de documentation et de recherche et
des rappels y afférents ;
4-Reprise du paiement des frais de départ en congé annuel des enseignants, de leurs frais de relève relatifs à leurs affectations et les arriérés de vacation dus des examens officiels antérieurs en fonction du respect du décret n°2010/1738/PM du 07juin 2010 portant révision des taux des indemnités de vacation ;
5-Publication solennelle des concours professionnels des enseignants du Minedub et allongement du délai de dépôt des dossiers
6- Révision du Statut particulier des Enseignants et réactualisation de la Loi d’orientation scolaire ;
7- Responsabilisation des cadres authentiques de l’Éducation de Base dans les services centraux du Minedub ;
8- Réalisation de l’effectivité de la gratuité de l’école et réorganisation opérationnelle et productive du paquet minimum ;
9- Signature de la Convention collective de l’Enseignement privé ;
10- Cessation des ingérences du Ministère de l’Éducation de Base – Minedub dans les affaires internes des syndicats notamment du Snuipen, l’unique syndicat authentique, représentatif et légal de l’Éducation de Base.
Le corollaire de cette cessation suppose l’expression effective et catégorique de la liberté syndicale et de la protection des droits syndicaux au Minedub. A ce titre, il faut :
- un cadre de concertation conforme aux normes en la matière ;
- une clarification de l’attribution des subventions aux syndicats au Minedub ou de simples associations créées par certains responsables du Minesub (S/Dsapps) en bénéficient aussi, en violation de la loi.


L'encre noire de la presse entâche le Minesec
Certains journaux n’hésitent pas à ouvrir le feu sur le ministre des Enseignements secondaires. Très souvent sur fond de chantage. Décidément, la presse a mauvaise presse
La presse est un pouvoir. C’est connu. C’est un fait. Ce qui ne l’est pas par contre, c’est l’usage qui est fait de ce pouvoir qui peut parfois s’avérer dangereux pour certaines personnalités qui ne voient pas les choses comme certains journalistes pour qui la plume et le micro sont utilisés comme de véritables armes de guerre. Ce n’est ni un secret de polichinelle, ni une spécificité camerounaise : dans le paysage médiatique foisonnent toutes sortes de journalistes. Des très bons, des bons, des moyens, des mauvais et des très mauvais. Normal, puisqu’il faut de tout pour faire un monde. Des personnalités de la République ont fait les frais d’une certaine pratique du journalisme. Le cas de Louis Bapès Bapès en est en une illustration patente. Lui qui, depuis un certain temps, est la cible de plusieurs journaux.

Morceaux choisis

Cet exercice que nous engageons peut être fait pour plusieurs autres personnalités et membres du gouvernement. Au finish le résultat sera identique, à quelque chose près. Il s’agit de faire une brève revue de la presse nationale, afin de détecter les articles qui cachent mal les intentions de leurs auteurs, à savoir le règlement de compte et le chantage. Lorsqu’on s’adonne à cet exercice, la première remarque est qu’aucun journal sérieux, aucun quotidien et quelques hebdomadaires ne se retrouvent dans la catégorie des journaux ayant pour ligne éditoriale les attaques ad hominem. Pour ce qui est du cas du ministre des Enseignements secondaires (Minesec), Louis Bapès Bapès, revisitons quelques titres parus au Cameroun ces derniers temps. Comme résultat, on constate que les quotidiens sans s’être passé le mot d’ordre, ont informé le public camerounais de toutes les innovations apportées au ministère des Enseignements secondaires et ont très souvent attiré l’attention de l’opinion sur certains dysfonctionnements préjudiciables à la formation des jeunes camerounais. Le quotidien La Nouvelle Expression a plusieurs fois nominé comme profil haut ministre Bapès Bapès dans sa rubrique Coulisses. Parallèlement, des périodiques ont fait de ce ministre un véritable fonds de commerce. Ainsi, L’indic (n°37, juillet 2008) a cru bon de l’accuser de détournement de 29 milliards(P.2). Ce qui peut légitimement conduire à se poser la question de savoir si le Minesec est devenu une banque d’émission d’argent pour qu’un tel pactole disparaisse sans pour autant paralyser le fonctionnement des services. Dans cette même logique de nuisance, Libération plus (n°077, 13 juillet 2009 et La Météo ( n° 305, 13 septembre 2010) ont dressé une liste des «Eperviables» dans lesquelles le nom du Minesec côtoie ceux des autres membres et anciens membres du gouvernement. Deux mois auparavant, ce même journal La Météo (n° 298, 26 juillet 2010) avait mis le ministre Bapès «profil bas » parce que, croyait-il savoir, les résultats du baccalauréat proclamés quelques jours avant ne reflétaient pas « le niveau réel des élèves ». Malheureusement, le journaliste signataire de l’article a oublié de préciser l’instrument de mesure dont il se sert pour évaluer «le niveau réel » des candidats déclarés admis. Le 27 décembre de la même année, la même Météo, visiblement décidé à créer un orage au Minesec revient à la charge (n° 320) et ajoute le nom de Louis Bapès Bapès dans la liste des personnalités en route vers les « 16 cellules Vip prêtes pour accueillir de nouveaux clients» à la prison de Kondengui. Le confrère de Dakar à Yaoundé, est revenu à de meilleurs sentiments dans son édition du 06 juin 2011 et se demande « qui veut distraire Louis Bapès Bapès ? ». Pour le confrère, « de calomnie en calomnie, d’invectives en invective, les ennemis et autres détracteurs politiques du ministre des Enseignements secondaires continuent fiévreusement leur sale besogne sans toutefois parvenir à le déstabiliser. » N’empêche que malgré cette lucidité, aucune personne dont le nom avait cité dans la fumeuse liste des Vip à embarquer pour kondengui ne se retrouve dans ces fameuses cellules Vip. Cette désinformation n’a pas découragé d’autres sicaires. Le journal L’Épervier n’est pas en reste, lui qui, dans son édition du 1er juin 2011, croit faire du bien à la communauté nationale en dénonçant « les crimes économiques de Louis Bapès Bapès ». Le Zénith (n°57, mai 2011) s’est mué en procureur de la République pour évoquer, à charge, « Les accusations qui pèsent sur le ministre Bapès ». L’article commis à cet effet, est truffé du conditionnel qui traduit une seule chose, à savoir que le journaliste qui l’a rédigé était conscient de l’inexactitude des faits allégués. L’emploi abusif de mode conditionnel n’est pas la spécificité du journal Le Zénith. Dans tous les cas, avec l’abus du conditionnel, on n’est pas loin des contes de fées pouvant être destinés soit à distraire, soit à nuire, voire les deux à la fois. En utilisant ce mode, les rédacteurs des articles sont conscients que certains lecteurs ne font pas attention au temps des verbes qu’ils emploient.
Koumpa Mahamat

Minésec, un milieu désertique

Au ministère des Enseignements secondaires, à l’Office du Bac, à la Decc et au GCE/Board des mesures sévères sont prises pour éviter les fuites des épreuves de composition.
Une nouvelle page de l’éducation camerounaise s’écrit patiemment. Depuis près de sept ans, les enseignants, surtout ceux du secondaire lancent de moins en moins les mots d’ordre de grève. Ce qui permet de respecter le calendrier scolaire à la lettre. Même si certains enseignants continuent à déserter les salles de classe pour vaquer à d’autres occupations, l’on doit reconnaître que la jeunesse est encadrée sur le plan éducatif malgré les revendications légitimes des enseignants. Bien plus, les institutions chargées d’assurer la formation des jeunes semblent multiplier des efforts pour que le diplôme made in Cameroon conserve ses lettres de noblesse.
Pour y parvenir, Louis Bapès Bapès, ministres des Enseignements secondaires et les responsables en charge de l’éducation font de leur mieux pour contrer les travers de notre système éducatif.
Le calme observé lors du déroulement des examens de la session 2011 est le résultat d’une rigueur et d’une discipline que se sont imposés les responsables en charge de l’éducation à tous les échelons de la chaine éducative. On comprend pourquoi les robinets sont à sec au Minesec C’est aussi le résultat d’une préparation minutieuse qui n’a pas laissé place à l’amateurisme.
Faut-il le souligner, en prélude aux débuts des examens de la session 2011, le ministre Louis Bapès Bapès avait présidé une « réunion de concertation des responsables des services centraux, déconcentrés et des organismes sous tutelle du Minsec ». Organisée le 9 mai dernier au lycée de Nkolbisson à Yaoundé, cette rencontre avait permis de prendre les mesures directives et correctives qui ont permis d’organiser des examens sans anicroche. Dans son allocution d’ouverture de cette réunion élargie aux responsables extérieurs, des organismes sous tutelle et des organisations des enseignants, le Minesec avait invité les participants à tout faire pour éviter « la mauvaise qualité ou l’insuffisance des épreuves » et surtout les « fraudes diverses au rang desquelles la vente des fausses épreuves, la substitution des candidats, le rançonnement et le racolage sur fond d’arnaque ». Tout en rassurant le ministre des Enseignements secondaires sur les dispositions prises pour un bon déroulement des examens Bissé Béa, directeur des Examens, des concours et de la certification avait communiqué le nombre de candidats déjà inscrits aux examens organisés par la Decc, soit 479 053 candidats. Les autres responsables en charge de l’organisation des examens avaient fait autant. Le directeur de l’Office du baccalauréat, Zacharie Mbatsogo avait fait annoncer que l’institution qu’il dirige a enregistré 287 010 candidats tous examens confondus en 2011. Soit une augmentation de 5, 13% par rapport à l’année scolaire précédente. Aussi avait-il ajouté que toutes les mesures sont prises à son niveau pour que les examens se déroulent en toute sérénité. Au GCE/Board le nombre de candidats inscrits aux examens organisés par cette structure est de 115 173.
Ernestine Akono (Stagiaire)

Minesec: un exemple à suivre selon Cavaye Yeguié Djibril

Au ministère des Enseignements secondaires, toutes les prestations ont été codifiées: les vacations, les indemnités pour participation aux examens officiels sont payées à tous (ministre, secrétaire général, Inspecteurs généraux, directeurs, enseignants, cadre d’appui et autres agents) conformément soit aux textes en vigueur, soit aux résolutions du Conseil de direction de l’Obc et du GCE Board. Dans son discours d’ouverture de la session de l’Assemblée nationale en cours, Cavaye Yeguié Djibrill, président de l’auguste chambre a ainsi salué le décret du premier ministre portant révision des vacations et des indemnités des enseignants pour participation au déroulement et à l'organisation des examens et concours.
« La présente session parlementaire s'ouvre en même temps que celle des examens officiels des Enseignements secondaires et de l'Éducation de Base pour l'année 2011.
Cette concomitance dans l'actualité de l'heure nous interpelle à plus d'un titre :
- d'abord en tant que parlementaires, représentants du peuple souverain, dont la jeunesse constitue la frange la plus importante ;
- ensuite, comme parents, soucieux des résultats scolaires de notre progéniture et de son devenir ;
- enfin, parce que la jeunesse aujourd'hui compte au nombre des priorités des pouvoirs publics et se situe au cœur des actions de la politique des Grandes Ambitions.
S'adressant à ses jeunes compatriotes le 10 février 2011, à l'occasion de la Fête nationale de la Jeunesse, Son Excellence Monsieur Paul Biya, président de la République, chef de l'État, affirmait à cet effet, je cite : « Même si provisoirement, l'État a dû restreindre certaines dotations budgétaires, il reste déterminé à accorder la priorité à l'éducation en général et à chaque type d'enseignement en particulier ». Fin de citation.
Les parlementaires que nous sommes et la nation entière, avons tous le devoir de soutenir et d'accompagner cette volonté du chef de l'État. La Représentation nationale exhorte ainsi le Gouvernement de la République, à assurer mieux que par le passé, un bon déroulement desdits examens-2011.
Nous saluons ainsi les décrets du premier ministre d'il y a un an, portant révision des vacations et des indemnités des enseignants pour participation au déroulement et à l'organisation des examens et concours. Notre souhait est de voir ces gratifications effectivement payées, à temps et en totalité dans les autres ordres d'enseignement à l'instar de ce qui se fait déjà au niveau des enseignements secondaires.
L'engouement, l'enthousiasme et l'émulation que suscite par exemple le paiement des primes de recherche aux 5000 enseignants du supérieur doivent être les mêmes au niveau des Enseignements secondaires et de l'Éducation de Base. Il s'agit de soutenir l'effort, de reconnaître les mérites et le dévouement d'un corps enseignant qui peine à la tâche de longs mois durant pour préparer le Cameroun de demain.
Tout comme nous souhaitons aussi un aboutissement heureux et rapide des dossiers d'intégration ou de prise en charge encore en suspens, des enseignants récemment contractualisés ou sortis des écoles de formation et affectés à travers la République. La précarité de leur situation actuelle constitue à nos yeux une violation de leurs droits de travailleurs de l'État et peut, à terme, hypothéquer le bon fonctionnement de notre système éducatif. Il s'agit au demeurant, en cette année 2011, année charnière, de tout mettre en œuvre afin de prévenir la moindre velléité de perturbation de l'ordre social »


Décret n°2010/1546/Pm du 25 mai 2010 portant révision des vacations et des indemnités pour participation au déroulement et à l'organisation des examens et concours relevant du ministère des Enseignements secondaires.
Le premier ministre, chef du gouvernement
Décrète

Chapitre I Dispositions générales

Article 1er Le présent décret porte révision des vacations et des indemnités pour participation au déroulement et à l'organisation des examens et concours relevant du Ministère des Enseignements secondaires.
Article 2- Les examens et concours visés à l'article 1er ci-dessus comprennent:
- le Brevet d'Études du Premier Cycle (Bepc);
- le Certificat d'Aptitude Professionnelle (Cap);
- le Certificat d'Aptitude pédagogique des Instituteurs de l'Enseignement technique (Capiet);
- le Concours d'entrée en sixième de l'Enseignement général ;
- le Concours d'entrée en première année de l'Enseignement technique ;
- le Concours d'entrée en seconde de l'Enseignement technique ;
- le Concours d'entrée aux Écoles normales d'Instituteurs de l'Enseignement technique (Eniet).

Chapitre II

Des vacations de déroulement des examens et concours
Article 3- Les vacations et les indemnités pour participation au déroulement et à l'organisation des examens et concours sont allouées aux personnels désignés par le ministre en charge des enseignements secondaires pour assurer :
- la participation à la soutenance des dossiers techniques ;
- la surveillance et le passage des épreuves écrites, orales et pratiques d'enseignement général, technique, normal et d'éducation physique et sportive;
- l'harmonisation des corrigés ;
- le dispatching des copies ;
- la correction des copies des candidats ;
- les délibérations d'admissibilité et/ou d'admission ;
- le secrétariat des examens et concours ;
- la supervision des centres d'examens.
Article 4- (1) Les taux de vacation pour correction des copies sont fixés ainsi qu'il suit:
- FCfa 60 la copie pour :
• le Concours d'entrée en 6eme de l'Enseignement général ;
• le Concours d'entrée en 1ere année de l'Enseignement technique ;
-FCfa 100 la copie pour :
• le Brevet d'Études du Premier Cycle (Bepc);
• le Certificat d'Aptitude professionnelle (Cap);
• le Concours d'entrée en seconde de l'Enseignement technique ;
• le Concours d'entrée aux Écoles normales d'instituteurs de l'Enseignement technique (Eniet), niveaux CAP et GCE O/Level ;
-FCfa 200 la copie pour :
• le Certificat d'Aptitude pédagogique des Instituteurs de l'Enseignement Technique (Capiet);
• le Concours d'entrée aux Écoles normales d'Instituteurs de l'Enseignement technique (Eniet), niveaux probatoires, Baccalauréat et GCE A/Level.
(2) Le terme « copie » visé à l'alinéa (1) ci-dessus désigne tout document ou tout travail réalisé par un candidat en réponse à une épreuve donnée.

Article 5- A l'exclusion des corrections des copies, le taux de vacation des activités visées à l'article 3 est fixé à FCfa 1500 par demi-journée.

Article 6- (1) Il est alloué aux examinateurs ci-après une indemnité forfaitaire de responsabilité fixée comme suit :
- Président de jury : FCfa 85.000
- Vice-président de jury : FCfa 40.000
- Chargé de mission: FCfa 65.000 + vacations
- Chef de centre : FCfa 75.000
- Chef de sous centre : FCfa 50.000
- Chef de secrétariat de centre : FCfa 50.000 + vacations
- Chef de secrétariat de sous- centre : FCfa 40.000 + vacations
- Coordonnateur d'Eps : FCfa 40.000
- Chef de salle de correction : FCfa 35.000
- Chef de stade d'Eps : FCfa 35.000
(2) Le chargé de mission et les chefs de secrétariat perçoivent en plus une vacation de FCfa 1.500 par demi- journée.

Chapitre III

Des indemnités d'organisation des examens et concours
Article 7. - Une indemnité d'astreinte, de rendement et de confidentialité pour participation à l'organisation des examens et concours visés à l'article 2 est allouée aux personnels selon les modalités ci-après.

Article 8. - Bénéficient de l'indemnité d'astreinte:

- les personnels des structures centrales et des services déconcentrés impliqués dans la confection des sujets d'examens ;
- les personnels des structures de l'Administration centrale et des Services déconcentrés impliqués dans l'organisation des examens.

Article 9. (1) Bénéficient de l'indemnité de rendement, les personnels des structures chargées de la supervision générale des examens.

(2) Bénéficient des indemnités de confidentialité et de rendement, les personnels des structures en charge des examens et concours en plus de l'indemnité d'astreinte.

Article 10.- Les indemnités d'astreint "et de confidentialité visées à l'article 7 ci-dessus sont fixées comme suit :

- un forfait fixé entre FCfa 50.000 (cinquante mille) et FCfa 500 000 (cinq cent mille) pour les indemnités d'astreinte ;
- un forfait fixé entre FCfa 50.000 (cinquante mille) et FCfa 500 000 (cinq cent mille) pour les indemnités de confidentialité ;

Article 11- (1) L'indemnité de rendement visée à l'article 7 ci-dessus est calculée sur la base suivante :

Structure de supervision : FCfa 8 à 15 x nombre de candidats.
Structure centrale :
• Directeur FCfa 8 x nombre de candidats
• Sous-Directeur FCfa 6 x nombre de candidats
• Chef de service FCfa 4 x nombre de candidats
• Chef de service adjoint FCfa 3 x nombre de candidats
• Cadre d'appui FCfa 2 x nombre de candidats;
• Agent FCfa 1,5 x nombre de candidats
Structure régionale :
• Délégué Régional: FCfa 8 x nombre de candidats ;
• Sous-Directeur/Decc FCfa 6 x nombre de candidats ;
• Chef de service FCfa 4 x nombre de candidats ;
• Cadre d'appui FCfa 2 x nombre de candidats;
• Agent FCfa 1,5 x nombre de candidats
Structure départementale :
• Délégué Départemental : FCfa 6 x nombre de candidats ;
• Chef de service FCfa 4 x nombre de candidats ;
• Chef de bureau, FCfa 2,5 x nombre de candidats;
• Cadre d'appui F Cfa 2 x nombre de candidats ;
• Agent FCfa 1,5 x nombre de candidats.
(2) L'indemnité de rendement se calcule sur la base du nombre de candidats par examen et par niveau.

Chapitre IV

Des dispositions diverses et finales
Article 12.- Seuls les personnels impliqués dans la reprographie des épreuves sont concernés par l'indemnité de confidentialité.

Article 13.- (1) Le paiement des indemnités de déroulement est prioritaire par rapport à celui des indemnités d'organisation.

(2) Le paiement des indemnités de rendement et de confidentialité est prioritaire par rapport à l'indemnité d'astreinte.
Article 14.- Le présent décret abroge toutes les dispositions antérieures contraires, notamment celles du décret 79/187 du 17 mai 1979 portant création d'une indemnité pour participation au déroulement des examens et concours organisés par le Ministère de l'Éducation nationale.
Article 15.- Le ministre des Enseignements secondaires et le ministre des Finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'application du présent décret qui sera enregistré, publié suivant la procédure d'urgence, puis inséré au Journal officiel en français et en anglais.
Yaoundé, le 25 mai 2010
Le premier ministre
Chef du gouvernement
Philemon Yang

Obc: L'univers des intrigues et des coups bas

Il faut avoir des nerfs solides pour travailler à l’Office du baccalauréat du Cameroun. Manœuvres, coups bas, conspiration, chantage, tous les moyens sont bons pour déstabiliser le Directeur de cette institution. Pourtant depuis belle lurette, sous son impulsion, la mythologie aquatique a cédé le pas à la mythologie désertique. Autrement dit, Zacharie Mbatsogo a définitivement asséché les robinets à l’Obc de la fraude et de la fuites des sujets à l'Obc.
Tous les enseignants (ou presque) sont unanimes pour reconnaître que le Directeur de l'Office du Baccalauréat du Cameroun (Obc), Zacharie Mbatsogo a abattu un travail de titan durant tout le temps passé à la tête de cette institution. Sous sa direction, les phénomènes de l'eau sont devenus un lointain souvenir. N'en déplaise aux grincheux qui passent plusieurs nuits à formuler les prières et à mettre les traquenards qui devaient le précipiter dans les eaux du Mfoundi. Après neuf ans passés comme intérimaire à la tête d'une structure aussi sensible, le président de la République, s’était rendu compte des misères à lui faites et avait instruit qu'il soit confirmé comme Directeur de l'Obc. Avec lui, les enseignants qui prennent part aux examens ont vu leur situation s'améliorer, de sorte que de nos jours, la plupart d'entre eux préfèrent être convoqués aux examens organisés par l'Obc. Même la signature du décret n°2010/1546/Pm du 25 mai 2010 portant révision des vacations et des indemnités pour participation au déroulement et à l'organisation des examens et concours relevant du ministère des Enseignements secondaires, n’a pas inversé la tendance. Il a également mis sur pied une stratégie permettant de détecter les impétrants fraudeurs qui veulent aller poursuivre leurs études à l'étranger. C'est ainsi que depuis quelques années déjà, certaines représentations diplomatiques et les universités d'État reçoivent la version numérique gravée sur CD des résultats définitifs consolidés des examens organisés par l'Obc. À plusieurs reprises, il a su avec maestria circonscrire les zones de faiblesse et déjouer toute tentative de fuite aux examens qu'il organise. Deux tentatives d’empoisonnement et les manœuvres sordides, internes et externes, de déstabilisation ne l’ont pas détourné de la mission que le chef de l’État lui a confiée. On comprend l’attitude très prudente qu’il a adoptée depuis quelques années et la méfiance affichée vis-à-vis de certaines personnes spécialisées dans le déguisement de leur nature ou le camouflage de leurs sentiments véritables.
Comme le soulignent certains observateurs, témoins des manœuvres bassement orchestrées par ceux qui lorgnent du côté de la direction de l’Office du Baccalauréat du Cameroun depuis qu’il a atteint l’âge limite de départ à la retraite, « il faut être un homme au tempérament de Zacharie Mbatsogo, avoir les nerfs solides, pour tenir avec brio dans un univers où l’intrigue le dispute avec la méchanceté et la roublardise ». Un haut cadre actuellement en service à la présidence de la République souligne avec admiration : « Il faut travailler dans certains services à la présidence de la République pour prendre connaissance de la mesure du volumineux dossier qui a été monté contre ce Monsieur [Zacharie Mbatsogo, Ndlr] simplement parce qu’on veut mettre quelqu’un d’autre à sa place. Pour preuve, les multiples missions commanditées du contrôle supérieur de l’État qui ont été envoyées ces dernières années à l’Office du Baccalauréat, simplement parce qu’on recherchait une faille pour le mettre hors circuit et même en prison. Je ne dis pas que le contrôle supérieur de l’État ne doit pas faire son travail, mais, par respect pour le travail que ce Monsieur a abattu pour redorer le blason des examens, de l’Office du Bac et partant l’image de notre pays, je dois vous dire que l’Office du baccalauréat est l’institution qui a reçu le plus grand nombre de missions de contrôle ces six dernières années. On y a envoyé trois ou quatre si mes souvenirs sont exacts. Il faut vous le dire, plusieurs alertes ont déjà été envoyées en direction de la très haute hiérarchie pour dire que le directeur de l’Obc a déjà pris sa retraite et qu’il faut le remplacer. C’est le président de la République qui l’a vu à l’œuvre qui sait pourquoi il le maintient encore en poste ». Les propos de cet autre cadre travaillant à la présidence de la République corroborent ceux de son collègue : « Le président de la République avait particulièrement suivi l’épisode Sky One Radio quand tous les dossiers de l’Office du baccalauréat avaient été soutirés pour être étalés sur la place publique, alors que quelque temps avant ce lynchage médiatique le contrôle supérieur de l’État venait de dépêcher une mission de contrôle qui n’avait pas trouvé grand-chose à dire sur la gestion à l’Obc ». Un autre cadre en service à la primature révèle : « le poste de directeur de l’Office du Baccalauréat est très convoité. Tout le monde vient nous dire qu’il (Zacharie Mbatsogo, Ndlr] est retraité depuis plus d’un an et qu’il faut le remplacer comme si c’est nous qui signons le décret nommant un directeur de l’Office du baccalauréat. Ces gens-là savent comment les choses se passent. Le premier ministre ne peut pas prendre sur lui de signer un décret nommant un directeur de l’administration centrale, et qui plus est un directeur de l’Obc, sans soumettre le texte à l’attention de sa hiérarchie. Si la hiérarchie ne veut pas, il ne peut rien. Nous avons vu défiler ici des universitaires, des enseignants et des inspecteurs de pédagogie en service au Minesec qui venaient chercher le « tuyau » pour être nommés au poste de directeur de l’Office du Baccalauréat du Cameroun. À un moment donné il était question de nommer un délégué régional des Enseignements secondaires à la direction de l’Obc, mais il s’est posé le problème de l’origine régionale de ce délégué ».
D’autres sources soutiennent au Minesec qu’après la nomination de Madame Evelyne Mpoudi Ngollè comme inspectrice générale de pédagogie (Ige), un inspecteur de pédagogie, très courroucé a laissé extérioriser sa colère en vociférant : «L’inspection générale de pédagogie était ma place. Comme je n’ai pas été nommé là-bas, je serai directeur de l’Office du Baccalauréat du Cameroun ».
Vrai ou faux ? Toujours est-il que la bataille pour être nommé à la direction de l’Obc fait rage. Certains prétendants se seraient tournés vers des marabouts pour les « blinder » et leur apporter la chance nécessaire pour accéder à ce poste.
Jean-Bosco Talla

Un cas d’école de conspiration

L'Épervier enserre Louis Bapès Bapès Zacharie Mbatsogo
Le 20 octobre 2010, Le Président du Conseil Éditorial du journal L’Épervier envoie un protocole d’interview à Monsieur le Directeur de l’Office du baccalauréat du Cameroun. Dans la correspondance n°L00433/10/10/JE/FPCE qui accompagne ce protocole d’interview, Sa Majesté Clovis Noudjio, Chef Grand Messa et Conseiller municipal de l’arrondissement de Yaoundé II écrit : « Monsieur le Directeur, Bien vouloir nous apporter votre précieuse collaboration pour faire la lumière sur votre supposée gestion peu orthodoxe des examens au Cameroun et surtout de la somme de 60 millions dont le ministre Bapès Bapès et vous, vous partagez chaque année, afin que nous puissions avoir tous les détails avant la publication des informations parvenues à notre rédaction au prochain numéro du lundi 25 octobre 2010. Haute considération »
Le 22 octobre 2010, en réaction au protocole d’interview à lui soumis, le directeur de l’Office du Baccalauréat accuse réception de la correspondance parvenue dans ses services. Il fournit en même temps les réponses aux questions posées. La copie authentifiée de la correspondance adressée à Sa Majesté Clovis Noudjio est également adressée au ministre des Enseignements secondaires et au ministre de la Communication. Les réponses fournies par le directeur de l’Office du baccalauréat n’ont jamais été publiées. Curieusement, le 1er juin 2011, plus de 7 mois après, Sa Majesté Clovis Noudjio change de fusil d’épaule. Il braque le canon de sa kalachnikov (son journal) sur Louis Bapès Bapès, puis tire à boulets rouges. Dans son édition n° 061 on peut lire à sa grande une : « Gangstérisme financier : Les crimes économiques de Louis Bapès Bapès. Le ministre perçoit 6.5 millions de francs Cfa de prime de rendement aux examens ; 7,5 millions à l’office du Bac, 60 millions de frais de pénalités d’examens chaque année. Pendant ce temps, l’enseignant n’a que ses yeux pour pleurer. Comment Bapès Bapès incite les enseignants au soulèvement. Le deal avec le Directeur de l’Office du Bacc concernant le partage des prébendes tourne à l’affrontement.» Décidément, les réponses données par le directeur de l’Obc n’ont pas convaincu Sa Majesté Clovis Noudjio. Il avait une vérité à partager avec l’opinion publique nationale. Nous n’irons pas jusqu’à dire qu’il était en mission commanditée. En lisant les réponses fournies par le directeur de l’Obc que nous reproduisons in extenso, le lecteur pourra deviner les motivations qui poussent ce journal à s’acharner sur le ministre Louis Bapès Bapès. Sans oublier que ce protocole d’interview avait été servi au directeur de l’Obc au moment où on annonçait l’arrivée très imminente dans l'institution qu'il dirige d’une mission du contrôle supérieur de l’État. Était-ce une simple coïncidence ? Peut-être. Mais, le refus de publier l’éclairage apporté par Zacharie Mbatsogo et le fait de s’acharner sur le ministre Louis Bapès Bapès prouvent qu’il y a anguille sous roche. En fait, qui tire les ficelles dans l’ombre. Comme le dit le directeur de l’Obc « ce protocole d'interview […] n'est guère une surprise, des indices récurrents de déstabilisation de l'Obc pesant, depuis près d'un an sur certains commanditaires progressivement démasqués du fait de leurs maladresses»
Nous nous sommes abstenus de corriger les fautes que l’on peut relever dans le protocole d’interview adressé au directeur de l’Obc. Lisez plutôt.

L’Épervier : Monsieur le Directeur, autour de quel intérêt vous avez scellé votre réconciliation avec le Ministre Bapès Bapès quand on sait qu'il y a quelques années, vous avez adressé une lettre de dénonciation au chef de l'État concernant sa tribalisassion (sic) du ministère et de son intrusion dans la gestion de l'Obc ?

Zacharie Mbatsogo : Pour parler de réconciliation, il faudrait d'abord remonter à une rupture. Or dans l'histoire de mes relations avec le ministre Bapes, d'abord nommé Minetfop, puis Minesec , il ne me souvient pas avoir traversé cette phase. Bien au contraire il s'est démarqué positivement dès notre première rencontre et n'a guère changé : je détiens ses numéros de téléphone ; je compte, avec mon homologue du Gce Board, parmi les Directeurs les plus rapidement reçus à son cabinet ; les documents de l'Obc soumis à sa signature me sont retournés en toute diligence, bref il veille à ce que l'institution dont j'ai la charge bénéficie de toutes les attentions, conscient qu'il est de la délicatesse des missions qui lui sont assignées. Une telle ambiance de travail avec un organisme sous tutelle, observée depuis bientôt 6 ans nécessite-elle d'être taxée de réconciliation ?
S'agissant de cette lettre au chef de l'État dénonçant le tribalisme du ministre Bapès, il serait souhaitable de m'en faire tenir les références et de vous assurer qu’elle émane de moi, si jamais elle a existé. Un directeur d'un Établissement Public administratif est-il habilité à juger les actes d'opportunité d'un ministre de tutelle, surtout en ce qui est de la gestion du personnel ? À quel fichier a-t-il accès, n'étant pas impliqué dans la gestion des ressources humaines, pour pouvoir déterminer les tendances affichées pour tel ou tel groupe ethnique ?
Quant à l'intrusion dans la gestion de l'Obc, pourriez-vous produire copie de cette lettre de dénonciation dont vous m'imputez la paternité, le ministre Bapès étant resté, strictement respectueux de l'autonomie de l'Office du Baccalauréat du Cameroun comme Établissement public administratif, comme ses prédécesseurs depuis la création (Robert Mbella Mbappe, Etoundi Charles, Joseph Owona) ?

L’Épervier : Pour quelle raison l'Obc reverserait-elle (sic) selon vos déclarations la somme de 7.5 millions par cession ?

Zacharie Mbatsogo : Cette allégation mériterait d'être appuyée d'illustrations concrètes tout comme je souhaiterais être situé sur le destinataire de ces fonds ainsi que sur les circonstances ayant trait aux déclarations que vous m'attribuez à ce sujet.

L’Épervier : Selon certaines informations, le ministre et vous détourner (sic) 60 millions de frais de pénalités aux examens par an ? Ces accusations vous semblent elles infondées ?

Zacharie Mbatsogo : Il serait souhaitable que vos interviews optent d'être présentielle en lieu et place de la voie épistolaire. Car si vous vous étiez présenté dans mes services pour un entretien, vous auriez été édifié du traitement des frais de pénalités à l'Obc. En effet ceux-ci sont reversés dans les comptes Obc par les chefs d'établissement des candidats retardataires, au même titre que les frais d'inscription aux examens. Ne parviennent à l'Obc que les originaux des reçus de versement, lesquels sont confrontés avec les listings bancaires, puis inventoriés par une commission mise en place pour la réalisation des recettes et enfin confirmés comme budgétisés au terme d'un ordre de recettes adressé à l'Agent comptable. Le rapport de l'exercice 2009 est disponible dans nos murs et la commission pour 2010 rend bientôt son rapport. La sortie de ces fonds, en vue d'une quelconque utilisation obéit à la planification préalable des dépenses dans notre budget et à un schéma qui part de l'expression des besoins, matérialisée par une décision et un ordre de paiement, au déblocage , en passant par le visa d'un contrôleur financier, juge de régularité, et l'accord de conformité de l'Agent comptable chargé de la manipulation des fonds, tous deux démembrements du ministère des Finances. C'est dire que pour en arriver à rendre disponibles 60 millions par an, il faut s'entourer de la complicité de cette chaîne qui ne saurait exclure les agents du service financier ou des structures du Minfi sus évoquées. De deux choses l'une, ou bien ce genre d'opération n'a jamais été effectif, ou alors le ministre Bapès et moi détiendrions la magie d'imposer le silence à tant de gens, de les priver de tant de pièces à conviction dont je vous saurais gré de me faire tenir quelques copies.

L’Épervier : Comment expliquer à l'opinion le détournement de 200 millions par le ministre Bapès Bapès pour les études de faisabilité pour l'acquisition d'un site en vue de la construction de l'immeuble siège de l'OBAC (resic) ?

Zacharie Mbatsogo : Il convient d'abord de relever que la prévision de la dépense ci-dessus n'a jamais été inscrite au budget de l'Obc. De ce fait, il m'est difficile de confirmer l'existence ou l'effectivité de cette dépense. C'est une opération dont je n'ai jamais été informé. Il me paraît cependant curieux, pour votre bonne information, que l'on parle d'une étude de faisabilité payante en vue de l'acquisition d'un site pour l'Obc ; celui-ci, domaine privé de l'État, nous ayant été attribué sans un quelconque préalable par le préfet du Mfoundi, Monsieur Pascal Mani, quelques mois avant sa nomination comme Gouverneur à l'Ouest.

L’Épervier : Le ministre Bapès Bapès et vous étés vous réconciliés autour de votre appartenance supposée à la nébuleuse G11?

Zacharie Mbatsogo : Au sujet d'une réconciliation avec le ministre Bapès autour de notre commune appartenance au G11 : s'il existe un regroupement dit G11, je vous prie de m'en faire tenir la liste des membres. C'est alors qu'il nous sera possible, à vous et à moi, de vérifier mon appartenance à leur cercle. Quant au ministre Bapès, je ne saurais répondre de sa vie associative, ce domaine relevant strictement de sa vie privée. Encore une fois, on ne peut parler de réconciliation qu'après une phase de rupture, laquelle n'a jamais eu lieu entre le ministre Bapès et moi.
Sur un tout autre plan, je voudrais, pour terminer, attirer votre attention sur :
- votre statut de chef traditionnel au sein de la cité capitale, lequel commande du recul devant certaines manœuvres de diffamation des personnalités de la République, à l'instar de ce protocole d'interview qui n'est guère une surprise , des indices récurrents de déstabilisation de l'Obc pesant, depuis près d'un an sur certains commanditaires progressivement démasqués du fait de leurs maladresses ;
- Votre statut de conseiller municipal, c'est-à-dire élu du peuple, qui devrait vous amener à vous pencher aussi sur les réalisations positives engrangées par les structures étatiques, à l'instar de l'Obc : crédibilisation de nos diplômes à l'intérieur et hors des frontières nationales, conduite sereine des examens, paiement intégral des vacations aux enseignants, lutte contre la fraude et la contrefaçon par la distribution des supports de résultats aux universités locales ainsi qu'aux consulats et ambassades installés à Yaoundé, réponse systématique aux demandes d'authentification avec tous les échos enregistrés ces derniers dans notre pays...
- Le respect de votre option de lutte contre la corruption, devant se traduire par une certaine rectitude dans les actes que vous posez. Vous m'excuserez de vous dire que j'ai ressenti comme une interpellation à peine voilée, donc comme un chantage de recevoir, en même temps que votre protocole d'interview,( à l'avant-dernier jour ouvrable de la semaine, votre parution étant programmée lundi prochain) les numéros 29, 33 et 34 (pourquoi pas 30, 31,32) dans lesquels, selon votre ligne éditoriale, vous indexez négativement des personnalités (Oubelabout, Fritz Ntone, Issa Tchiroma, le Minfi, Bello Bouba, Messengue Avom), une maladresse de plus dans laquelle transparaît d'ailleurs l'une des mains cachées qui s'acharnent sur l'Office du Baccalauréat du Cameroun.
- Le niveau de langue de votre texte d'interview dont je vous renvoie copie revêtue de quelques annotations.
Votre lettre d'accompagnement dudit protocole qui, avant ma réponse, conjugue le verbe partager (60 millions) à l'indicatif, mode des faits réels, situation susceptible de vous valoir à vous expliquer.
Propos recueillis par
Sa Majesté Clovis Noudjio,
Chef Grand Messa et conseillé municipal de l’arrondissement de Yaoundé II et contenu dans la correspondance L/n°426/L/Obc/D du 22 octobre 2010