Chris Fomunyoh - Grand témoin BBC-Afrique : «Chaque fois qu’il y a une compétition entre nos différents partenaires, cela profite au continent africain»

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Le Dr Christopher Fomunyoh était le grand invité témoin cette semaine de l’émission Débat BBC Afrique- Africa n°1 Paris. Pendant 52 minutes pour comprendre l'Afrique et ses changements, vus d'ici et de là-bas, le Dr. Christopher Fumunyoh, directeur Afrique du National Democratic Institute for international affairs (NDI) a passé en revue avec Liliane Natcha, Francis Laloupo, Pape Mamoudou Fall, Vianney Salle, les événements de la semaine. "Moi je pense que cette que cette question ne devrait pas entacher une visite qui a été un plein succès, mêmes les images de voir Obama et Macky Sall descendre les escaliers pour leur conférence de presse, cela m’a donné en tant qu’africain une certaine fierté pour dire  voilà la génération de leader politique  que nous voulons sur notre continent. Pour cela je salue le président Macky Sall, je salue le peuple Sénégalais, je salue les compatriotes africains qui font tout pour élire les présidents capables de nous représenter sur l’échiquier international. "

 

 

BBC Afrique- Africa n°1 Paris : La visite d’Obama arrive-t-elle tard? Quelles sont les raisons stratégiques qui ont déterminées des choix de ces pays au-delà des raisons évoqués par la maison blanche

Christopher Fomunyoh: La visite arrive tard, car les Africains auraient aimé le voir dans plus de pays lors de son premier mandat et plus régulièrement
Il faut aussi reconnaitre cela arrive tôt dans ce second mandat. Il a gagné les élections il y a moins d’une année. Je me réjouis du choix de ces pays car ils sont des pays ou la démocratie fonctionne ou il y a des efforts réels de la bonne gouvernance. Ce qui cadre avec ce que le président Barack Obama avait prononcé dans son discours au Ghana. Quelque part on peut considérer ce voyage comme un prolongement du discours d’Accra, le discours dans lequel il appelle au renforcement des institutions la bonne gouvernance et de la démocratie sur le continent. Et j’estime que c’est pour cette raison qu’il aimerait porter lui-même le message dans les pays qui reflètent son approche vis-à-vis du continent. Et ce qui porte comme aspiration pour l’Afrique de demain.

 

Est-ce que vous parleriez comme certains critiques qu’il s’agit d’un voyage de rattrapage pour rectifier l’erreur que Barack Obama aurait commise d’après ces critiques. ?

Le fait de n’être pas venu plus d’une fois, il a fait le Ghana et l’Égypte. Mais il faut être conscient que son premier mandat a été trop difficile à gérer et avec le fait que les États- Unis étaient en guerre dans deux pays : l’Irak et l’Afghanistan. L’économie ne marchait pas très bien, il avait des difficultés avec le Congrès. Avec tout cet ensemble de difficiles domestiques, il ne pouvait pas se permettre tout cet ensemble de visite sur le continent. Mais cela n’empêche que son cœur y était et que maintenant dans ce deuxième mandat et que nous en tant qu’africain nous attendons beaucoup de lui. Et comme il a pris la décision dès le début de ce deuxième mandat d’effectuer une visite en touchant trois pays, je crois que c’est une bonne démarche que nous devons encourager tout en demandant qu’il fasse encore d’autres voyages avant la fin de son mandat.


A l’heure où on parle de l’offensive économique et diplomatique des pays émergents, je pense plus précisément à la Chine particulièrement, comment évaluez-vous l’influence des États-Unis sur le continent

Beaucoup d’Africains comme moi aussi auraient souhaité voir davantage d’engagement des États –Unis sur le continent. Parce que c’est un continent qui est ouvert à d’autres partenaires, dont le fait que la Chine s’intéresse au continent aujourd’hui, ne devrait pas être considéré comme une action négative. Donc nous devons encourager cela. Mais nous ouvrir aussi à ce que les anciens partenaires continuent à s’intéresser à l’Afrique, Je me réjouis d’ailleurs que le président Obama se fait accompagner par des acteurs du secteurs privé américains, par les hommes d’affaires américains pour démontrer d’abord au public américain que l’Afrique n’est pas un continent à problème, mais que c’est un continent qui a plein d’opportunité économique et que d’autres pays sont entrain de nouer des partenariat sur le continent. Dont ca change un peu le paradigme pour beaucoup d’américain la façon dont ils voient l’Afrique. Moi je pense que c’est une très bonne chose.

 

La Chine est devenu le premier partenaire économique de l’Afrique bien devant les États–Unis

Oui, mais la compétition est une bonne chose pour l’Afrique. Je crois que chaque fois qu’il y a une compétition entre nos différents partenaires, cela profite au continent africain. Donc il n’y a pas de raison que nous restions dans des relations, j’allais dire « monogame » avec tel ou tel partenaire, si cela ne profite pas à nos pays africains.

 

De plus en plus les émigrés africains choisissent l’Amérique comme terre d’accueil. Est-ce que vous pensez que cette présence des Africains aux États-Unis notamment celle des Sénégalais influe sur les relations entre l’Afrique et l’Amérique. Quel est l’impact de la forte présence des africains émigrés aux États-Unis sur la diplomatie américaine sur le continent

C’est une très bonne question parce que ce n’est pas seulement la communauté africaine résidant au États-Unis, toutes les communautés qui résident aux États-Unis ont une très grande influence sur la politique intérieur des États-Unis et quelque part il y a une liaison directe entre la politique extérieur et la politique intérieur des États-Unis. Lorsqu’un groupe est très puissant sur l’échiquier national comme les juifs, les américains d’origine juive, cela influence la politique des États-Unis vis-à-vis de l’État d’Israël. Et je me dis, plus on a des Africains immigrés et la communauté noir qui influence sur la présidence des États-Unis, cela aura un impact direct sur la politique des États Unis par rapport à l’Afrique. Je crois que plus les Africains résidant aux États-Unis portent leurs voix sur les questions économiques, politiques des relations entre les États et l’Afrique plus ils auront un impact réel. C’est ainsi que fonctionne la démocratie américaine. Je vais aussi revenir sur le cas du Mali pour dire qu’il faut comprendre l’attitude des États-Unis sur la question des djihadistes au Mali dans le contexte de la législation américaine qui privilégie les relations bilatérales entre l’exécutif américain et le gouvernement du Mali à partir du moment ou le capitaine Sanogo avait fait son coup d’état en mars 2012. C’est ca qui a freiné l’élan des américains au point ou les américains étaient obligés de passer par des intermédiaires pour apporter des contributions individuelles de façon indirectes à travers les troupes françaises et européennes. Sinon, s’il n’y avait pas eu le coup d’état de Sanogo en mars 2012, la réaction des États-Unis sur la question malienne auraient été différente.

 

On va revenir sur l’agenda diplomatique Barack Obama. En admettant la présence de la Chine et des autres pays sur le continent , est –ce que Barack Obama voudrait dire qu’il est temps pour les États-Unis de faire mieux de revenir sur le continent. Est-ce que l’on peut s’attendre du renforcement de la présence des États-Unis sur le continent ou bien d’une vraie construction d’un agenda Africains imposé par ces États émergents.

Je crois que le président Barack Obama est entrain de viser aussi un angle particulier, un angle qui peut marquer, il entrain de vouloir sélectionner des secteurs ou il peut marquer et ou il peut léguer quelque chose à l’Afrique de demain. C’est -à-dire, que dans trois ou quatre an il ne sera plus président des États-Unis, mais quelque part dans sa tête je me dis, qu’il pense à laisser quelque chose au continent. Et c’est dans ce sens qu’il vise particulièrement la jeune génération des leaders en Afrique, que ce soit de jeunes leaders politique ou de jeunes leaders dans le domaine économique. Je crois que c’est une initiative qui est particulière à lui et à administration et qui ne pourrait pas être la priorité des autres partenaires que se soit la Chine ou le Brésil ou les autres pays émergents. Je crois que nous devons suivre de près cette initiative en vers les jeunes leaders économique et politique de notre continent. Et je crois qu’est quelque chose sur lequel le président Obama mise beaucoup et qu’il voudrait laisser pour l’Afrique de demain.


Sur le discours de la non-dépénalisation de l’homosexualité au Sénégal par le président Macky Sall.

Il a pris tout son temps, il a été très explicite, il a été très logique. Quelque part cela me rassure que de plus en plus nous avons sur le continent des chefs d’état qui maîtrisent différents sujets que se soit sur le plan national ou international. Et qui peuvent lorsqu’ils sont interpelés qui expliciter autant à l’opinion national qu’international leur prise de position sur les questions d’actualités. Et il faut avouer que la décision qui a été rendu par la cour suprême a été saluée ici aux États –Unis sur le plan fédéral dont national et qu’au niveau de certains États aux États Unis, il y a encore beaucoup de réticence sur la question. Donc je n’ai pas trouvé cela compliqué du point de vue de la réponse du président Macky Sall. Au contraire j’estime qu’il a été très ouvert en disant que le Sénégal est un pays tolérant mais que la société sénégalaise est en train d’évoluer sur la question. Il y a de cela quelque année, même le président Obama a évolué pendant qu’il était déjà à la maison blanche sur la question. Moi je pense que cette que cette question ne devrait pas entacher une visite qui a été un plein succès, mêmes les images de voir Obama et Macky Sall descendre les escaliers pour leur conférence de presse, cela m’a donné en tant qu’africain une certaine fierté pour dire voilà la génération de leader politique que nous voulons sur notre continent. Pour cela je salue le président Macky Sall, je salue le peuple Sénégalais, je salue les compatriotes africains qui font tout pour élire les présidents capables de nous représenter sur l’échiquier international.


Qu’est-ce que vous pensez de cette atmosphère particulière qui règne un peu dans le monde depuis quelque jour où on sait que le départ de Mandela est devenu presque inéluctable ?

C’est une confirmation une fois de plus que la personnalité de Nelson Mandela a marqué le monde. Vraiment c’est historique pour Mandela bien sûr et pour toute l’Afrique de savoir qu’un fils du continent qui a grandi dans les conditions que nous connaissons et qui a passé toute sa vie dans la lutte contre l’apartheid. Qui a eu la sagesse de gouverner seulement pendant un mandat afin de préparer la relève d’une nouvelle génération de leader politique en Afrique du Sud est en train de mener son dernier combat et le monde entier et la planète qui est suspendu sur ces derniers moments est vraiment significatif et symbolique. Le président du plus puissant du monde est en train d’atterrir en Afrique du Sud. Quelque part l’Afrique d’aujourd’hui, de ce jour regroupe les deux personnalités les plus puissants du monde, et tous les deux ont des racines africaines. Et quelque part en dehors de la douleur de voir ce que traverse Nelson Mandela, c’est un moment de fierté pour l’Afrique. J’espère que notre continent saura célébrer la place qu’il occupe sur la planète,

 

La visite d’Obama arrive-t-elle tard? Quelles sont les raisons stratégiques qui ont déterminées des choix de ces pays au-delà des raisons évoqués par la maison blanche 

La visite arrive tard, car les Africains auraient aimé le voir dans plus de pays lors de son premier mandat et plus régulièrement

Il faut aussi reconnaitre cela arrive tôt dans ce second mandat. Il a gagné les élections il y a moins d’une année. Je me réjouis du choix de ces pays car ils sont des pays ou la démocratie fonctionne ou il y a des efforts réels de la bonne gouvernance. Ce qui cadre avec ce que le président Barack Obama avait prononcé dans son discours au Ghana. Quelque part on peut considérer ce voyage comme un prolongement du discours d’Accra, le discours dans lequel il appelle au renforcement des institutions la bonne gouvernance et de la démocratie sur le continent. Et j’estime que c’est pour cette raison qu’il aimerait porter lui-même le message dans les pays qui reflètent son approche vis-à-vis du continent. Et ce qui porte comme aspiration pour l’Afrique de demain.

 

Est-ce que vous parleriez comme certains critiques qu’il s’agit d’un voyage de rattrapage pour rectifier l’erreur que Barack Obama aurait commise d’après ces critiques. ?

Le fait de n’être pas venu plus d’une fois, il a fait le Ghana et l’Égypte. Mais il faut être conscient que son premier mandat a été trop difficile à gérer et avec le fait que les États- Unis étaient en guerre dans deux pays : l’Irak et l’Afghanistan. L’économie ne marchait pas très bien, il avait des difficultés avec le Congrès. Avec tout cet ensemble de difficiles domestiques, il ne pouvait pas se permettre tout cet ensemble de visite sur le continent. Mais cela n’empêche que son cœur y était et que maintenant dans ce deuxième mandat et que nous en tant qu’africain nous attendons beaucoup de lui. Et comme il a pris la décision dès le début de ce deuxième mandat d’effectuer une visite en touchant trois pays, je crois que c’est une bonne démarche que nous devons encourager tout en demandant qu’il fasse encore d’autres voyages avant la fin de son mandat.


A l’heure où on parle de l’offensive économique et diplomatique des pays émergents, je pense plus précisément à la Chine particulièrement, comment évaluez-vous l’influence des États-Unis sur le continent

Beaucoup d’Africains comme moi aussi auraient souhaité voir davantage d’engagement des États –Unis sur le continent. Parce que c’est un continent qui est ouvert à d’autres partenaires, dont le fait que la Chine s’intéresse au continent aujourd’hui, ne devrait pas être considéré comme une action négative. Donc nous devons encourager cela. Mais nous ouvrir aussi à ce que les anciens partenaires continuent à s’intéresser à l’Afrique, Je me réjouis d’ailleurs que le président Obama se fait accompagner par des acteurs du secteurs privé américains, par les hommes d’affaires américains pour démontrer d’abord au public américain que l’Afrique n’est pas un continent à problème, mais que c’est un continent qui a plein d’opportunité économique et que d’autres pays sont entrain de nouer des partenariat sur le continent. Dont ca change un peu le paradigme pour beaucoup d’américain la façon dont ils voient l’Afrique. Moi je pense que c’est une très bonne chose.

 

La Chine est devenu le premier partenaire économique de l’Afrique bien devant les États Unis..

Oui, mais la compétition est une bonne chose pour l’Afrique. Je crois que chaque fois qu’il ya une compétition entre nos différents partenaires, cela profite au continent africain. Donc il n’y a pas de raison que nous restions dans des relations, j’allais dire « monogame » avec tel ou tel partenaire, si cela ne profite pas à nos pays africains.

 

De plus en plus les émigrés africains choisissent l’Amérique comme terre d’accueil. Est-ce que vous pensez que cette présence des Africains aux États-Unis notamment celle des Sénégalais influe sur les relations entre l’Afrique et l’Amérique. Quel est l’impact de la forte présence des africains émigrés aux États-Unis sur la diplomatie américaine sur le continent

 C’est une très bonne question parce que ce n’est pas seulement la communauté africaine résidant au États-Unis, toutes les communautés qui résident aux États-Unis ont une très grande influence sur la politique intérieur des États-Unis et quelque part il y a une liaison directe entre la politique extérieur et la politique intérieur des États-Unis. Lorsqu’un groupe est très puissant sur l’échiquier national comme les juifs, les américains d’origine juive, cela influence la politique des États-Unis vis-à-vis de l’État d’Israël. Et je me dis, plus on a des Africains immigrés et la communauté noir qui influence sur la présidence des États-Unis, cela aura un impact direct sur la politique des États Unis par rapport à l’Afrique. Je crois que plus les Africains résidant aux États-Unis portent leurs voix sur les questions économiques, politiques des relations entre les États et l’Afrique plus ils auront un impact réel. C’est ainsi que fonctionne la démocratie américaine. Je vais aussi revenir sur le cas du Mali pour dire qu’il faut comprendre l’attitude des États-Unis sur la question des djihadistes au Mali dans le contexte de la législation américaine qui privilégie les relations bilatérales entre l’exécutif américain et le gouvernement du Mali à partir du moment ou le capitaine Sanogo avait fait son coup d’état en mars 2012. C’est ca qui a freiné l’élan des américains au point ou les américains étaient obligés de passer par des intermédiaires pour apporter des contributions individuelles de façon indirectes à travers les troupes françaises et européennes. Sinon, s’il n’y avait pas eu le coup d’état de Sanogo en mars 2012, la réaction des États-Unis sur la question malienne auraient été différente.

 

On va revenir sur l’agenda diplomatique Barack Obama. En admettant la présence de la Chine et des autres pays sur le continent , est–ce que Barack Obama voudrait dire qu’il est temps pour les États-Unis de faire mieux de revenir sur le continent. Est-ce que l’on peut s’attendre du renforcement de la présence des États-Unis sur le continent ou bien d’une vraie construction d’un agenda Africains imposé par ces États émergents.

Je crois que le président Barack Obama est entrain de viser aussi un angle particulier, un angle qui peut marquer, il entrain de vouloir sélectionner des secteurs où il peut marquer et où il peut léguer quelque chose à l’Afrique de demain. C’est -à-dire, que dans trois ou quatre an il ne sera plus président des États-Unis, mais quelque part dans sa tête je me dis, qu’il pense à laisser quelque chose au continent. Et c’est dans ce sens qu’il vise particulièrement la jeune génération des leaders en Afrique, que ce soit de jeunes leaders politique ou de jeunes leaders dans le domaine économique. Je crois que c’est une initiative qui est particulière à lui et à administration et qui ne pourrait pas être la priorité des autres partenaires que ce soit la Chine ou le Brésil ou les autres pays émergents. Je crois que nous devons suivre de près cette initiative en vers les jeunes leaders économique et politique de notre continent. Et je crois qu’est quelque chose sur lequel le président Obama mise beaucoup et qu’il voudrait laisser pour l’Afrique de demain.


Sur le discours de la non-dépénalisation de l’homosexualité au Sénégal par le président Macky Sall.

Christopher Fumunyoh: Il a pris tout son temps, il a été très explicite, il a été très logique. Quelque part cela me rassure que de plus en plus nous avons sur le continent des chefs d’état qui maîtrisent différents sujets que se soit sur le plan national ou international. Et qui peuvent lorsqu’ils sont interpelés qui expliciter autant à l’opinion national qu’international leur prise de position sur les questions d’actualités. Et il faut avouer que la décision qui a été rendu par la cour suprême a été saluée ici aux États –Unis sur le plan fédéral dont national et qu’au niveau de certains États aux États Unis, il y a encore beaucoup de réticence sur la question. Donc je n’ai pas trouvé cela compliqué du point de vue de la réponse du président Macky Sall. Au contraire j’estime qu’il a été très ouvert en disant que le Sénégal est un pays tolérant mais que la société sénégalaise est en train d’évoluer sur la question. Il y a de cela quelque année, même le président Obama a évolué pendant qu’il était déjà à la maison blanche sur la question. Moi je pense que cette que cette question ne devrait pas entacher une visite qui a été un plein succès, mêmes les images de voir Obama et Macky Sall descendre les escaliers pour leur conférence de presse, cela m’a donné en tant qu’africain une certaine fierté pour dire voilà la génération de leader politique que nous voulons sur notre continent. Pour cela je salue le président Macky Sall, je salue le peuple Sénégalais, je salue les compatriotes africains qui font tout pour élire les présidents capables de nous représenter sur l’échiquier international. 

 

Qu’est-ce que vous pensez de cette atmosphère particulière qui règne un peu dans le monde depuis quelques jours où on sait que le départ de Mandela est devenu presque inéluctable ?

C’est une confirmation une fois de plus que la personnalité de Nelson Mandela a marqué le monde. Vraiment c’est historique pour Mandela bien sûr et pour toute l’Afrique de savoir qu’un fils du continent qui a grandi dans les conditions que nous connaissons et qui a passé toute sa vie dans la lutte contre l’apartheid. Qui a eu la sagesse de gouverner seulement pendant un mandat afin de préparer la relève d’une nouvelle génération de leader politique en Afrique du Sud est en train de mener son dernier combat et le monde entier et la planète qui est suspendu sur ces derniers moments est vraiment significatif et symbolique. Le président du plus puissant du monde est en train d’atterrir en Afrique du Sud. Quelque part l’Afrique d’aujourd’hui, de ce jour regroupe les deux personnalités les plus puissants du monde, et tous les deux ont des racines africaines. Et quelque part en dehors de la douleur de voir ce que traverse Nelson Mandela, c’est un moment de fierté pour l’Afrique. J’espère que notre continent saura célébrer la place qu’il occupe sur la planète.

 

On peut faire des similitudes entre Nelson Mandela et Obama, se sont tous des Africains, des icônes, tous les deux sont les premiers présidents noirs de leur pays, tous les deux prix Nobels de la paix. Le président Barack Obama n’a pas rencontré Nelson Mandela lors de son premier mandat et au soir de sa vie est ce qu’il n’ a pas raté son rendez-vous avec l’histoire?

Vous savez l’histoire à sa façon de régler ce genre de rencontre. Vous savez que Michelle Obama a déjà eu l’occasion de rencontrer Nelson Mandela lorsqu’elle a effectué une visite l’année dernière en Afrique du Sud et au Botswana. Et je ne serais pas surpris si au moment de la préparation du voyage il n’était pas envisagé une rencontre avec Mandela.

 

Parlant de l’héritage de Mandela qui s’est retiré après un mandat, tout en restant une autorité morale incontestable. Qu’est-ce que l’Afrique a retenu finalement?

Christopher Fumunyoh: L’Afrique a retenu de cet exemple que l’un des nôtres peut servir comme un modèle sur la planète. Je crois que c’est une source d’inspiration à tous les Africains et à tous ceux aspirent à gérer la chose publique en Afrique de savoir que Mandela a pu mettre la barre très haute. Et je suis sûr que Mbeki et Zuma ne seront jamais à la hauteur. Il a mis la barre à tel enseigne que cela peut servir comme une étoile d’inspiration pour tout le continent et les générations avenir. On parlera de Mandela pendant des décennies et des décennies. Il a marqué l’histoire, il a marqué son passage, Et là personne ne pourra emboiter le même pas ou même attendre le même niveau d’impact sur la vie africaine ou du monde.


Est-ce que les chefs d’États africains n’ont–ils pas pris du retard à prendre conscience de l’empileur de la réalité de la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée Afrique à force d’hésitation face à un danger transnational?

Tout à fait. Je dirais plutôt que mieux vaut tard que jamais. Je me réjouis du fait que finalement qu’ils ont pris conscience de ce fléau et qu’ils se sont rencontrés pour tenter de juguler cela. Je les félicite et je me félicite aussi du fait qu’ils ont mis en place cet organisme pour coordonner les actions à travers les différents pays. Mon souhait est que l’on parle de la mise en œuvre. Une chose sur notre contient est que l’on est très habile à mettre en place des structures, des commissions des bureaux des organisations. Mais c’est dans la mise en œuvre, dans l’action pratique sur le terrain qu’il y a souvent des manquements. Et mon souhait pour ce qui est de la piraterie dans la zone du Golfe de Guinée est que les pays passent à l’action, et qu’à travers leur action l’ensemble des puisent profiter des valeurs économiques et autre de sécurité que regorge cette partie du continent.
Vous pouvez suivre l’émission en cliquant ici : L'invité témoin cette semaine: 

L'invité témoin cette semaine : Christopher Fomunyoh, directeur Afrique du National Democratic Institute for international affairs (NDI)

Propos recueillis par Liliane Natcha & Francis Laloupo

Transcription M. Mba Talla.

Source : BBC Afrique-Africa n°1