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On peut facilement suivre la trajectoire intellectuelle de Maurice Kamto, cet intellectuel impertinent qui a décidé de se jeter dans l’univers politique, celui des gladiateurs où tous les coups sont permis. En entrant en politique, tout laisse à penser qu’il voulait prendre à contre pied Jean-Paul Sartre qui affirmait dans Les Mains sales que l’intellectuel n’est pas un homme d’action. Visiblement, il brûlait de mettre en pratique ses idées. Dans son ouvrage Déchéance de la politique, il avait, plusieurs années plus tôt, proposé une recette pour la résolution du « problème anglophone » qui se pose au Cameroun d’aujourd’hui avec acuité. A la page 226 de ce livre, on peut lire : « l’attention portée à la formulation des revendications des groupes, minoritaires ou non, est en soi un début de solution à la crise de la République. La formulation, après écoute, d’une réponse conçue comme moyenne des demandes catégorielles ou grégaires achèvera de conforter, et la République menacée, et les identités inquiètes ». Entretien à bâtons rompus.
L’ascension de Paul Atanga Nji est une bizarrerie de trop qui sonne le glas de la compétence et de la méritocratie et dévoile toutes les incohérences de la nouvelle gouvernance de Paul Biya caractérisée par la dissonance entre le verbe et l’action. L’acte présidentiel laconique fait du Cameroun le modèle parfait d’un État naufragé. Pris dans la confrérie pouvoiriste d’Esso, Paul Biya n’attend plus que sa liquidation