Contexte
Depuis le 09 octobre 2011, les dés sont jetés au Cameroun. À cette date en effet, le corps électoral s’est déployé, d’une manière fort peu massive (taux d’abstention, 34,18%) de l’avis général pour exercer effectivement son pouvoir de désignation du futur président de la République du Cameroun.Politique
Échec de l’opposition et alternance décidément compromise au Cameroun : existe-t-il encore des voies crédibles de sortie de crise?
Présidentielle 2011: Paul Biya rempile, des leaders de l’opposition menacent, des tracts circulent.
Cette exigence découle du constat de fraudes et d’irrégularités graves fait par les observateurs indépendants, les représentants des candidats déployés le 09 octobre 2011 dans les bureaux de vote. D’après les leaders des partis politiques réunis, ces fraudes et irrégularités graves énumérées dans ladite Déclaration sont de nature à compromettre la sincérité du scrutin et tout candidat déclaré vainqueur dans ces conditions sera illégitime.
Présidentielle 2011: scrutin ni juste, ni totalement transparent
"La Commission Electorale Citoyenne Indépendante informe l’opinion qu’elle rendra public dans un délai maximum de 30 jours un rapport détaillé sur le déroulement global du scrutin au Cameroun. La mission estime que le scrutin du 09 octobre 2011 a été certes libre, mais il n’a été ni juste, ni totalement transparent, encore moins équitable. Au regard des standards en vigueur en matière d’élection, la mission estime que cette élection n’a pas été véritablement démocratique du fait de la défaillance organisationnelle."
Rapport préliminaire de la Mission d’observation de la Commission électorale citoyenne Indépendante (Ceci) pour l’élection présidentielle du 09 Octobre 2011 du Cameroun
Paul Biya, roi fainéant à perpétuité
id="yui_3_2_0_1_1318495436723193">Au pouvoir depuis 1982, le président du Cameroun briguait hier un sixième mandat lors d’un scrutin sans enjeu dans un pays miné par la corruption et verrouillé par la répression.
Il fait très peu parler de lui. Pourtant, il est dans le pool des présidents qui s’enlisent au pouvoir : Paul Biya, 78 ans, règne sans partage sur le Cameroun depuis 1982. Sans qu’on ne voie de fin : après avoir changé, en 2008, la Constitution pour pouvoir se représenter, il a brigué hier un nouveau mandat de sept ans lors d’un scrutin à un tour. Et nul ne doute vraiment du résultat.
Ce n’est pas en travaillant d’arrache-pied pour son pays que cet homme à la voix éraillée et à la démarche aujourd’hui mal assurée a réussi à rester au pouvoir aussi longtemps. Au contraire. Depuis trente ans, le Cameroun recule, plongé dans une profonde léthargie, en total décalage avec son énorme potentiel économique. «Il n’y a pas eu de croissance ces cinq dernières années si on la rapporte au nombre d’habitants»,Adamou Ndam Njoya dénonce une mascarade électorale
L’élection du 9 octobre 2011, du fait du non-respect de la loi républicaine et du jeu démocratique, les irrégularités flagrantes et les fraudes massives observées dans les 58 départements du Cameroun et tout le dysfonctionnement soigneusement élaboré par Elecam et l’administration, viennent accroitre les frustrations des Camerounais
Interminable fin de règne à Yaoundé
Après plusieurs mois d'incertitude, la date de l'élection présidentielle camerounaise est finalement fixée au 9 octobre 2011 Le scrutin s'annonce tendu. Au pouvoir depuis 1982, M. Paul Biya, 78 ans, s'attire de plus en plus de critiques internationales sur fond de crise sociale aiguë. Le 20 mai, jour de la fête nationale, la secrétaire d'État américaine, Mme Hillary Clinton, a ainsi adressé une lettre ouverte à la population dans laquelle elle souhaitait une élection « libre, trans¬parente et crédible». Cette déclaration n'a pas étonné outre mesure les Camerounais, habitués aux critiques de Washington.
Plus étonnante, en revanche, est l'attitude de Paris. Soutien traditionnel de M. Biya, la France se montre discrète envers son allié. Le président Nicolas Sarkozy a soigneusement évité d'honorer une invitation que son homologue camerounais avait pourtant pris soin d'annoncer à la télévision en 2007. Autre signe : l'absence, en 2011, de représentant officiel de la France dans les tribunes lors des cérémonies de la fête nationale, une première depuis l'indépendance en 1960. Dès lors, une partie de la presse s'interroge : « La France lâche-t-elle Biya(1)?»
Paul Biya déterminé à laisser le Cameroun dans le chaos
Le ton est donné quand le monarque présidentiel rudoie ses contempteurs et adversaires politiques en leur donnant tous les noms d’oiseaux. Ils sont soit des « champions de la critique pour la critique » qu’il veut chagriner, soit « ceux qui ne voient que le mal partout », soit des « ténors de la péroraison creuse » et, soit enfin des « bonimenteurs du chaos ». Des propos d’un adolescent de 80 ans qui injurie ses compatriotes qui ont pourtant des bonnes raisons de se plaindre de sa gestion catastrophique du patrimoine commun. L’homme-lion, en injuriant les Camerounais, ne se rendait pas compte qu’il venait de dégoupiller une grenade.
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