Lorsqu’on scrute l’actualité dans certains pays africains, en Guinée Conakry et au Mali, notamment, on peut dire, si on s’en tient aux discours des putschistes, que ces pays seraient avancés voire très développés, si on avait constitutionnalisé les coups d’État.
À l’observation et à l’épreuve des faits pourtant, si les coups d’État pouvaient apporter le développement, la bonne gouvernance, un État de droit et les institutions fortes, ces pays rythmés par des putschs depuis le début des indépendances, ne seraient pas classés parmi les plus pauvres du monde. Et ce mode d’accession à la magistrature suprême serait la voie royale privilégiée par/dans tous les pays et ne serait pas considéré comme étant antidémocratique.
Il est certes vrai que pour justifier leurs coups de force, les putschistes stigmatisent toujours les dérives et l’incurie des régimes renversés et promettent de doter le pays d’institutions fortes susceptibles de garantir le jeu démocratique, de nettoyer les écuries d’Augias afin de promouvoir la bonne gouvernance, le développement économique et social des peuples au nom desquels ils prétendent avoir pris le pouvoir.
Notre opinion
Mali : Souveraineté désintégrée et privatisée
Lettre (ouverte) d'indignation citoyenne au président du tribunal administratif de Yaoundé
Monsieur le Président,
Il est certain que vous ne serez pas surpris de la publication de cette lettre (ouverte) dans les colonnes du journal Germinal. Puisque dans celle que nous vous avons adressée, le 18 juillet 2018, dont le contenu est très largement repris ici, nous avons bien précisé qu’une ampliation est transmise aux médias, aux ONG, aux Ambassades, ainsi qu’à monsieur le ministre de la justice, Garde des Sceaux, par ailleurs vice-président du Conseil supérieur de la Magistrature.
Cette lettre ouverte ne s’attaque nullement à votre personne. Encore moins, elle ne met aucunement en doute vos compétences reconnues dans le domaine qui est le vôtre. Comment pouvait-il en être autrement, nous qui avions, en son temps apprécié à sa juste valeurs vos contributions scientifiques, notamment celle relative à « la responsabilité sans faute de la puissance publique ». Elle s’attache à décrier certaines pratiques qui portent atteinte à nos droits fondamentaux.
Autrement dit, il est aussi question pour nous de remplir, vis-à-vis de nos lecteurs et de l’opinion publique, notre devoir de service public d’information.
Cela dit,
Paul Biya est-il mal informé ou sans volonté politique?
Il faut avoir les nerfs bien solides pour ne pas entrer en rébellion intellectuelle contre un Président de la République qui soit parce qu’il est mal informé des réalités du pays alors qu’il dispose des moyens ad hoc, soit parce qu’il est informé de tout… mais n’a pas, selon toute vraisemblance, la chance ou la volonté de saisir comme elles s’offrent à lui, les opportunités des décisions symboliques dont tout chef d’État, par-delà la légalité de son pouvoir, tire la légitimité politique et morale de son autorité.
En la matière, « les grandes réalisations » dont certaines hypothèquent d’ailleurs l’avenir des générations futures à travers l’endettement de l’État, ne peuvent avoir la même charge émotive qu’aurait provoqué une visite de condoléances de la nation à Eséka, une visite de compassion aux populations du septentrion en proie aux exactions de Boko Haram, une visite d’apaisement et de solidarité à Bamenda ou à Buéa pour les populations anglophones livrées au « groupe sécessionniste » connu.
Monsieur Biya, dont on dit qu’il a fait ses classes chez Machiavel,
Et si Emmanuel Macron était entré dans l'Histoire !
C’est sans doute génial de devenir Président de France à 39 ans. Mais, ça ne donne le droit à aucun Français de se moquer du sort artificiel des Africains, induit de quatre siècles d’esclavage et de colonisation déshumanisante dont des Français étaient aux avant-postes, à la conception, à l’élaboration et à la cruelle mise en œuvre.
Il serait plutôt bon pour le futur, qu’Emmanuel Macron (qui apparaît comme un homme de changement dans une France encore coloniale aujourd’hui dans sa réalité économique et culturelle) prenne conscience que les Africains sont tout à fait proches d’une indignation généralisée, et que seules la reconnaissance et la réparation des torts que la France a causés à l’Afrique peuvent garantir à l’avenir une relative protection des intérêts de son pays.
Et dans notre entendement, « réparation » n’a que peu de rapport avec « dédommagement ». Il doit s’agir davantage de détricoter une théorie et un système séculaire et diabolique, la théorie prétendant que l’Africain est fait pour la servitude, le système faisant des ressources africaines la chasse gardée
Franc Cfa ou pas, nous sommes esclaves de la Finance internationale
Les Camerounais se passionnent actuellement d’un débat autour de la dette et des emprunts obligataires. Débat qui leur donne la posture de professeurs de médecine spéculant sur les symptômes d’une maladie quasi incurable, autour d’un malade agonisant. La question monétaire est pourtant trop importante dans le contexte actuel pour être débattue de manière partielle et parcellaire dans les chapelles des techniciens financiers et de quelques partis d’opposition. Le système monétaire en vigueur dans le monde est une camisole de force, cousue par une mafia financière internationale, pour paralyser la souveraineté économique des États-nations, et maintenir les peuples en servitude. Son outil fatal n’est rien d’autre que le banditisme du système bancaire qui fut légalisé en 1694 par le roi Guillaume III d’Angleterre, à travers le droit octroyé à une banque privée de fabriquer la monnaie, et de la prêter au gouvernement souverain comme aux particuliers dans la société. Ce dont nous débattons n’en est que des épiphénomènes.
Eviter que le Cameroun devienne un poudrière
Les Camerounais ont vécu la situation postélectorale du Gabon avec le sentiment de quelqu’un qui va au deuil du voisin pour pleurer sur sa propre mort supposée prochaine, même s’il est peu probable qu’avant 2018, des barons du RDPC aient pris leurs quartiers du RDPC, pour se présenter contre Paul Biya. On a beau se dire, ou constater que le RDPC est en train de s’organiser pour gagner comme toujours, on ne peut ne pas s’inquiéter de ce qui pourrait se passer dans cette hypothèse-là. D’autant plus que la jeunesse (environ 60% de la population) s’indigne de plus en plus que le pays continue d’être géré, et surtout exploité à titre privé par des octogénaires sans vision d’avenir.
Si l’on prend en compte le fait que cette « jeunesse androïde » du Président Biya est maintenant capable, de se connecter instantanément grâce aux réseaux sociaux, pour entrer dans la mouvance qui ressemble désormais à une démocratie de la rue ; et si on est un leader politique ayant tant soit peu le souci de la paix et du vivre ensemble dans le Cameroun de demain, alors, on a l’obligation de s’inquiéter de ce que les socio politologues pointent comme « un chaos latent derrière l’apparente tranquillité du pays ».
S'il fallait recommencer, nous ne mettrons plus de gant
J'ai bien pensé m'abstenir de réagir, après avoir pris connaissance, dans les réseaux sociaux, des réactions suscitées par notre récente publication du 3 mai 2017 : Paul Biya, Roi fainéant à perpétuité et sans ambition. En choisissant cette titraille, nous étions conscients de la polémique qu'elle devait susciter, de la calomnie dont nous serions l'objet, des tonnes de boues nauséabondes qui seraient déversée sur nous par des moralisateurs courageux, partisans du statu quo mortifère cachés derrière les pseudonymes, des applaudissements des progressistes qui rêvent et se battent quotidiennement pour l'avènement d'un Etat de droit véritablement démocratique.
Nous avons entendu des vertes et des pas mûres. Des qualificatifs aussi valorisant tels que « Journaleux », « acte de guerre », « inculte », « nul à perpétuité», « enseignant frustré», « Germinal est une feuille de chou ». Et tutti quanti. Normal, puisqu'il faut de tout pour faire un monde. Et très peu de personnes, sur un forum surtout, échappent aux pièges de la spontanéiité et du spontanéisme.
Paradoxalement les qualificatifs sus-cités sont écrits par des
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