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Les 100 vieillards qui gouvernent le Cameroun |
Les gérontocrates s’accrochent solidement |
100 papys au commande au Cameroun |
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Gérontocratie: Le repos mérité
En examinant la longue liste des 100 personnalités qui détiennent une parcelle de pouvoir sous le Renouveau, on peut, peut-être hâtivement, tirer la conclusion selon laquelle Paul Biya a parié sur les hommes du troisième âge. Même si nous n’avons pas élaboré la liste des quadragénaires et des quinquagénaires, un fait reste constant : le président de la République ne veut en aucune façon se séparer des personnes de sa génération ou très proche de lui. Les postes stratégiques, notamment dans la sécurité, leur sont confiés et tous les généraux actuels devraient normalement être déjà appelés à faire valoir leurs droits à la retraite.
La nomination de Martin Mbarga Nguelé, âgé de 78 ans, au poste de Délégué général à la sûreté nationale (Dgsn) est venue conforter les observateurs avertis dans l’idée selon laquelle le chef de l’État semble ne pas faire confiance aux jeunes loups qui piaffent d’impatience.
Qu’est-ce qui peut bien pousser Paul Biya à maintenir des vieillards dont la santé est chancelante à des postes de responsabilité où leur rendement est devenu presque nul ?
Dans tous les cas, si nous avons choisi de nous intéresser aux personnes de cette tranche d’âge, 60 ans et plus, c’est moins pour stigmatiser les personnes âgées que pour susciter une réflexion sur leur capacité à innover, à impulser les changements tant souhaités par la majorité des Camerounais et à relever les nombreux défis qui nous interpellent en ce début du XXIe siècle.
L’on ne le dira jamais assez : le maintien en activité des personnes qui auraient dû déjà faire valoir leurs droits à la retraite peut être hautement préjudiciable au bon fonctionnement et à la stabilité des institutions républicaines. Certes, certaines parmi ces personnes du troisième âge feraient tout pour continuer à mériter la confiance du chef de l’État. Mais, l’on doit reconnaître que leur maintien à leur poste crée des frustrations chez des jeunes bourrés d’énergie, d’ambitions et bloque leur promotion.
Dans l’armée par exemple, plusieurs officiers supérieurs qui, à l’école primaire admiraient les généraux Pierre Semengue, Tataw Tabe James, Asso’o Emané Bénoit, Nganso Sundji Jean , pour ne citer que ces exemples, ont pris leur retraite depuis au moins cinq(5) ans tandis que ceux-ci sont encore en poste.
Si Paul Biya estime qu’ils sont indispensables, pourquoi ne pas les nommer ambassadeurs ? Et même, jusque-là !
L’immobilisme dans lequel le Cameroun se trouve, l’absence d’innovation peut être la conséquence logique du vieillissement de la classe dirigeante.
Le moment est venu pour que l’on fasse confiance aux jeunes responsables, qui savent faire preuve de discernement, qui savent distinguer l’accessoire de l’essentiel, le facultatif du nécessaire, l’inutile de l’indispensable, l’avoir et l’être.
Après de nombreux services rendus à la nation, nos vieillards ont droit au repos. Ils le méritent.
Jean-Bosco Talla