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Qui ne se souvient pas de l’engouement des leaders des partis politiques et d’opinion pour les consultations qui avaient précédé le choix et la nomination des responsables actuels d’Elections Cameroon (Elecam) ? Qu’est-ce qui avait bien pu motiver cet engouement ? Pourquoi n’avaient-ils pas tiré les leçons des résultats des précédentes consultations faites quand il fallait nommer les responsables de l’Observatoire national des élections (Onel) ?
Nous n’irons pas jusqu’à penser que ce sont les frais de transport et d’hébergement qui les avaient poussés à rencontrer Inoni Ephraïm, alors premier ministre, pour lui faire des propositions de noms de personnes et personnalités susceptibles d’être nommées à Elecam. En tout cas, le temps a montré qu’ils avaient eu tort de créditer un régime congénitalement roublard d’une certaine dose de bonne foi. Puisque la montagne avait accouché d’une souris, Paul Biya ayant nommé ses camarades du comité central et du bureau politique au Conseil électoral d’Elecam, viciant ainsi le processus électoral.Disons-le sans ambages : Elecam est un machin.
Lorsqu’un régime qui veut durer est conscient de la rupture du contrat politique avec le peuple, il ne peut faire autrement que bluffer, ruser, mentir et refuser de mettre sur pied un code électoral unique, consensuel et moderne et une Commission électorale nationale indépendante qui organiserait des élections transparentes, libres, équitables et justes.
En réalité, seuls les naïfs et les incrédules peuvent encore se laisser berner au point de placer leurs espoirs démesurés dans Elecam. L’embêtant est que, malgré toute logique, les gens continuent à prendre des vessies crevées pour des lanternes.
Mais, jusqu’à quand adopterons-nous ces attitudes face à l’imposture, la tricherie et l’ignominie ? Quel citoyen honnête et raisonnable peut encore soutenir que le verdict des urnes aura encore une certaine validité, puisqu’en réalité nous assistons à un jeu au dé pipé et à l’enjeu vicié ?
En tout cas, ce n’est pas en forgeant des victoires qu’on modifiera l’opinion d’un lectorat qui n’attend que le moment propice pour sanctionner les manigances d’un système pourri et appelé à disparaître.
Paul Biya et sa clique de sorciers, de vampires et de cannibales jouent avec le feu. Leurs manigances et leur insolence n’augurent pas des lendemains meilleurs pour le Cameroun.