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L’imposture et la tricherie érigées en mode de gouvernement - Page 2

L’imposture et la tricherie érigées en mode de gouvernement - Page 2

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Index de l'article
L’imposture et la tricherie érigées en mode de gouvernement
Paul Biya : spécialiste de la politique du verbe
Pourquoi la démocratie est un leurre au Cameroun ?
Amadou Ali : l’habitué des coups fourrés
Les autres thuriféraires hypocrites
La communication gouvernementale entre splendeur et dérision
Toutes les pages
Paul Biya : spécialiste de la politique du verbe
Ses promesses non tenues ont fini par lasser les Camerounais.  Spécialiste de la politique du verbe, il a transformé le Cameroun en Pays pauvre très endetté.

L’allègement de la dette avait fait naître tous les espoirs à Yaoundé. Après plus de cinq longues années de fiançailles parfois orageuses, un temps rompues, et pendant six mois idylliques, le Cameroun et les institutions de Bretton Woods avaient signé, les 27 et 28 avril 2006 à Washington, leur acte de mariage. Un événement solennel, attendu par la population camerounaise comme le grand soir qui, dans le jargon des bailleurs de fonds, porte le nom austère de « point d’achèvement ». En clair : le moment où la Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (Fmi) décident que le pays a satisfait à leurs critères et peut bénéficier d’un allègement de sa dette extérieure dans le cadre de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (Ppte). Avant cette date, Paul Biya avait promis aux Camerounais qu’avec le franchissement du point d’achèvement, le bout de sortie du tunnel se pointerait à l’horizon. Subrepticement, après ce franchissement, il s’était rebiffé, comme tout bon roublard, en affirmant dans le discours qu’il avait prononcé le vendredi, 12 mai 2006 que « l'atteinte du Point d'achèvement est sans aucun doute une étape décisive sur la voie du redressement et de la relance de notre économie. Elle nous ouvre incontestablement des perspectives très favorables. Mais elle n'est en aucun cas une fin en-soi, ni une panacée qui fera disparaitre du jour au lendemain tous nos problèmes ». Une manière de dire que le bout de sortie du tunnel étaient encore éloigné. De là à penser qu’il s’agissait d’un point d’achèvement diplomatiquement octroyé au Cameroun, il y a un pas que beaucoup de Camerounais n’hésitent pas à franchir. Le symbole de son impuissance est ce « monument à la gloire du désastre » (Mongo Beti) au pied duquel il passe depuis 25 ans pour se rendre à Mvomeka’a, son village natal ou pour se rendre à l’étranger. Paul Biya donne l’impression de ne plus être à l’aise au Cameroun, et surtout au Palais de l’Unité où il passe très peu de temps. Il est en transit  au Cameroun. Il assiste amusé aux batailles épiques  que se livrent ses thuriféraires hypocrites pour sa succession à la tête de l’État.  Ces derniers temps, il a multiplié des voyages à l’étranger. De sorte que les Camerounais se sont contentés d’observer son avion survoler le territoire national. Avant l’ouverture des festivités marquant la célébration du cinquantenaire de l'indépendance du Cameroun oriental, il était sorti du Cameroun en catimini dans un avion médicalisé et flanqué de deux médecins, sans faire du bruit, sans que les routes ne soient barrées comme à l’accoutumée. Après les festivités, il n’a plus passé plus deux semaines au Cameroun. Depuis plus d’un an, il n’a tenu qu’un seul conseil des ministres. Il est resté égal à lui-même. Les Camerounais sont habitués aux multiples et interminables déplacements du vacancier au pouvoir. Déjà en 2009, il était parti du Cameroun, le 9 avril dernier, pour ''un court séjour privé en Europe'', le président Paul Biya avait passé, 33 jours à l'étranger. La durée cumulée des sorties effectuées depuis le début de l'année 2009 indiquait que Paul Biya avait séjourné hors du pays pendant 48 jours (un mois et demi) sur 130 jours au total (entre février et mai). Le président de la République n'avait donc passé que 82 jours dans son pays, soit moins de trois mois. Le décompte de ses sorties en 2008 était plus révélateur. Parti le 28 mai 2008, il était revenu le 19 juin ; avant de rembarquer pour un autre "court séjour privé" en Europe, le 27 août. Rentré au Cameroun le 10 septembre, il n’était resté seulement qu’une petite semaine avant de repartir le 18 septembre. Après une brève apparition à New York à la 63e assemblée de l'Onu et une pige au Canada, l'homme réapparaissait au Cameroun le 3 novembre 2008. Cela faisait quelque 82 jours (deux mois et demi) en sept mois (de mai à novembre 2008) hors des frontières nationales et 130 jours sur 365 dans le cadre de "courts séjours privés". Si le calcul s'étendait sur les 28 ans que dure son règne ? Paul Biya est le pontife de l'inertie.
Maheu



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