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Les dossiers noirs de la République: Au moins 15000 morts en 28 ans de règne

Les dossiers noirs de la République: Au moins 15000 morts en 28 ans de règne

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Index de l'article
Les dossiers noirs de la République: Au moins 15000 morts en 28 ans de règne
Le pogrome
Parole aux acteurs
Les temps n’a pas effacé les mémoires
35 condamnés à mort exécutés à Mbalmayo
Message des leaders du «Mouvement J'Ose »
L'assassinat de l'intelligence
Le pionnier passe à la trappe
Prêtres et religieuses assassinés au Cameroun (liste non exhaustive)
Villes mortes : 100 à 400 morts sans responsables connus
Le feu, les casses et les morts
Le chemin de Damase
Monarques assassins et camarades de Paul Biya
C.O. : Paul Biya caporalise Douala
Le Renouveau catastrophique
Lettre du Cardinal Christian Tumi au Gouverneur du Littoral
Quand Biya perd le Nord
La faim justifie les moyens
Cameroun, un volcan en activité
« Le Biyaïsme est un mauvais accident de l'histoire de notre nation»
Trois crimes politiques capitaux d'Ahmadou Ahidjo dans l'histoire du Cameroun
Lettre à Sa Majesté Paul Biya, Roi du Cameroun
Toutes les pages

La République des Vampires

Combien de cadavres des Camerounais jonchent le chemin du Renouveau du fait du mépris que l'oligarchie gloutonne au pouvoir depuis 28 ans affiche à l'égard des vies humaines ? 1000, 10 000, 100 000 cadavres ? Nul ne peut avec exactitude donner le nombre exact de personnes tuées ou portées disparues depuis l'accession de Paul Biya à la magistrature suprême. Nul ne peut également nier le fait que pendant 28 ans d'un règne sans partage, beaucoup de Camerounais ont été massacrés. Que ce soit lors des émeutes sociales, des grèves estudiantines, des catastrophes naturelles, des accidents de circulation, des incendies, lors du putsch du 06 avril 1984… ou qu'il s'agisse

des assassinats commandités des intellectuels, des hommes de Dieu, des militants des partis politiques, le bilan est macabre. Près de 1500 morts en 1984; environ 400 morts pendant les villes mortes, presque 800 Camerounais tués par le Commandement opérationnel; plus de 150 morts en février 2008; plus de 200 morts à Nsam Efoulan, environ 1785 morts au lac Nyos, pratiquement 30 morts à Bakassi; des milliers de Camerounais tués sur nos routes ou lors des catastrophes naturelles. Le Saigneur Paul Biya et le Renouveau se nourrissent-ils du sang des Camerounais ?

On se serait pourtant attendu que la principale mission de Paul Biya, comme celle de tout homme politique digne et responsable qui souhaite entrer dans l'histoire comme un homme d'État, soit d'assurer constamment et à perpétuité notre sécurité et celle de nos biens, de construire et de reconstruire en permanence notre communauté politique et de rechercher les meilleures conditions de notre survie et d'une vie bonne. Même si en 28 ans de règne et de jouissance présidentielle quelques timides efforts et réformettes ont été effectués, l'on doit reconnaître que durant cette trop longue période passé à la tête de l'État, le monarque présidentiel est passé maître de la politique du verbe.

Faut-il le rappeler, lorsque Paul Biya arrive au pouvoir en 1982, il promet monts et merveilles aux Camerounais. Une frange de Camerounais adoptent son projet de société avec enthousiasme d'autant plus que dans l'ouvrage Pour le libéralisme communautaire, écrit par certains intellectuels camerounais et qui porte son nom, il annonce "l'avènement du mérite [qui] mettra fin à l'anarchie par laquelle tout le monde pouvait se retrouver partout, mais rarement la personne qu'il faut à la place qu'il faut" et souhaite "vivement" que ses compatriotes se donnent la main pour " bâtir une société saine, c'est-à-dire une société constituée d'hommes qui se plaisent dans la compagnie les uns des autres, au lieu de se percevoir plutôt comme des loups, les uns pour les autres". Aussi se propose-t-il de promouvoir: (1) " la vraie démocratie" qui ne saurait s'accommoder de " quelques formes d'oppression, de tyrannie ou de dictature des régimes civils et militaires qui, même lorsqu'ils prétendent servir les aspirations des gouvernés, sacrifient sur l'autel de l'ordre la liberté et l'égalité"; (2) le "développement véritable" dont la finalité " consiste à accorder à l'homme des conditions d'existence telle qu'il se sente réellement un homme libre et capable de le demeurer; un homme libre qui est débarrassé de toutes sortes de préjugés coloniaux, [...] un homme qui ne vit plus sous l'emprise de la superstition et des croyances déshumanisantes", un homme de principes qui refuse de se complaire dans le mensonge et la gabegie, et qui ne vit pas " sous le régime de la peur et de l'ignorance". Cette société nouvelle, plus démocratique, plus humaine qu'il appelle de tous ses vœux est celle au sein de laquelle aucun Camerounais n'aura besoin, pour exprimer ses idées et opinions de prendre la clé des champs. Les slogans: " rigueur, moralisation, intégration nationale, stade suprême de l'unité nationale" mobilisent ses compatriotes qui y croient et envisagent l'avenir avec beaucoup d'optimisme.

Très tôt cependant, les Camerounais déchantent. Ils se rendent compte que Paul Biya est un démagogue, un spécialiste du mensonge politique. Bon jouisseur et toujours en vacances, le catalogue d'illusions qu'il a faites aux Camerounais restent au stade de promesses. Face à la recrudescence du vol, du viol des conscience, du népotisme, du tribalisme, de la gabegie, des détournements des deniers publics, ils comprennent que les "valeurs morales qu'était sensé promouvoir le renouveau ont été sacrifiées sur l'autel du mercantilisme, de la corruption, de la complaisance, du trafic d'influence, du mépris pour la vie humaine, de l'humiliation comme instrument de dialogue, du crime multidimensionnel, du vagabondage politique ... tant et si bien qu'il est difficile, aujourd'hui, même à ce renouveau, d'indiquer dans ce pays un seul modèle de vertu auquel il peut s'identifier" (Njawé, 1995). De nos jours les slogans tels que: " rigueur, moralisation et intégration nationale " laissent un goût très amer dans la bouche des Camerounais. Ceux-ci sont devenus, pour la plupart des citoyens des mythes pour idiots, des dieux constamment évoqués par les partisans du régime mais que très peu adorent.

C'est que la galaxie paupolienne est peuplée de vampires, de sorciers et de cannibales. Pour reprendre les mots du philosophe Fabien Eboussi Boulaga, disons que les vampires et/ou les sorciers (noir) se nourrissent du sang et de l'énergie vitale des autres. Ils les vident de leur substance et énergie vitales jusqu'à les transformer en zombies serviles (les morts vivants) ou jusqu'à ce que mort s'en suive. Les pratiques quotidiennes de Paul Biya et de certains de ses plus proches collaborateurs obéissent au principe et à la logique du vampirisme et de la sorcellerie. Ils s'accaparent ou donnent à des sectes maléfiques occidentales de l'argent qui aurait permis la survie de nombreux camerounais sans envisager l'impact et les conséquences de ces vols qui privent les malades et des hôpitaux de médicaments, les institutions scolaires et universitaires de bibliothèques, de laboratoires, de tables blancs, de toilettes, de salles de classe et d'infirmeries, etc.

Leurs pratiques sexuelles déviantes et déshumanisantes participent de la même logique. En demandant à leurs partenaires sexuels, le plus souvent de même sexe, de se courber pour ramasser argent et promotion dans la haute administration, ils veulent non seulement dominer (avoir ou conserver la puissance qu'ils confondent avec le pouvoir), mais aussi et surtout aspirer, mieux pomper ou sucer l'énergie vitale de leurs multiples partenaires (vampirisme énergétique) en entrant en contact direct (" full contact ") avec le lieu où est logée la pointe du coccyx ou sacrum au de dessus de l'anus et que les Hindous appellent kundalini, point à partir duquel l'énergie commence son ascension dans la colonne vertébrale puis pénètre dans le système nerveux central.
Ainsi va la république de Paul Biya. Une république des vampires, des barbares où la violence et la cruauté n'épargne pas les morts et les disparus, une république où il ne suffit pas que les morts soient morts, mais où il faut " les signer (eux-mêmes et ce dont leur vie et mort avaient été le témoignage) à jamais dans l'inexistence et les exiler dans le chaos de l'innommé ", pour parler comme Achille Mbembé.

Sa Majesté Paul Biya, Roi du Cameroun, devrait écouter le sang de ses compatriotes qui crie dans un " État " où la justice, accroupie et pourrie ne dispose d'aucune indépendance véritable ; un " État " assassin et cannibale où les acteurs des crimes crapuleux et odieux se pavanent impunément en bénéficiant des réseaux de brigandage, de corruption et de concussion, après avoir confisqué les appareils de l'État.

En tout cas, Paul Biya doit se montrer capable de réconcilier les Camerounais, de surmonter les tensions et crises réelles et latentes qui secouent son régime. Ses doutes et hésitations à prendre certaines décisions et à siffler la fin de la récréation inquiètent. Si la politique est la science de la maîtrise des choses fondées sur la prévision, la projection et l'organisation, il est dangereux qu'un chef d'État (ou un homme politique) donne l'impression que les événements lui échappent et qu'il n'est plus qu'une marionnette, c'est-à-dire (en français facile) une personne que certains collaborateurs hypocrites, vicieux et ambitieux manœuvrent à leur gré et lui font faire ce qu'ils veulent. C'est ce qui fait la force des grands hommes d'État. Paul Biya un grand homme d'État ? Qu'il le prouve.
Par Jean-Bosco Talla
Source: Les dossiers et documents de Germinal. Certains articles de ce dossier ont été améliorés

Le pogrome

Des chiffres officiels avancés ne reflètent pas la réalité vécue. Entre 1000 et 1500 morts lors des événements du 06 avril 1984. Un véritable pogrome. Évocation.
L'histoire, comme on dit, est un éternel recommencement. Dans l'histoire contemporaine, des événements majeurs ont marqué la vie de certains État au cours des mois d'avril. On dirait que ce mois est celui des putschs. Alger, 21 avril 1961 : les généraux Salle Sallan, Jouhaud et Zeller organisent un putsch. 24 avril 1974, le Portugal connait la " révolution des œillets ". En rupture avec le système en place institué par Salazar, des capitaines prennent le pouvoir. Libéria, 12 avril 1980, Samuel Doe prend le pouvoir à Monrovia. Le 06 avril 1984, le Cameroun connaît une tentative de putsch.
Yaoundé, 06 avril 1984. Il est un peu plus de 3 heures du matin. Une pluie torrentielle arrose la ville. Quelques étudiants de l'Université de Yaoundé, qui étaient au " front ", et qui n'ont pas pu rejoindre leurs chambres, parce que bloqués par l'orage qui est en train de s'abattre sur la ville, se demandent comment faire pour regagner leur domicile. Soudain, ils entendent des coups de feu du coté de la garde présidentielle située à un jet de pierre du campus. Ils n'y prêtent pas beaucoup attention. Certains soutiennent qu'il s'agit des grondements du tonnerre.
Pourtant, quelque chose d'étrange se produit non loin du campus et dans la capitale politique du Cameroun, abondamment arrosée en cette fin de saison des pluies. Des chars d'assaut de la garde présidentielle, des camions militaires conduits par des soldats (en majorité originaires du nord Cameroun) sous le commandement du colonel Salé Ibrahim, patron de la garde présidentielle, et du capitaine Awal Abassi, vont dans tous les sens. Lire la suite

Parole aux acteurs
Général Pierre Semengue
"[…] Vers 3h 50 le téléphone de sécurité sonne. Le Général Meka à l'époque Colonel est au bout du fil. Il était à l'époque Directeur de la Sécurité Présidentielle. Il me dit exactement ceci:" Les blindés se dirigent vers la Présidence de la République ". Je me lève et écarte le rideau. Je vois que des blindés se dirigent vers mon domicile. Puis des coups de feu. Je réalise alors que c'est effectivement un coup d'État et qu'on en voulait à ma personne. […] Je m'habille en militaire et me munis de mon pistolet mitrailleur gagné en Égypte en 1962. Lire la suite

Les temps n’a pas effacé les mémoires
Putsch du 06 avril 1984. Passés par les armes à la Carrière de Mbalmayo, les cadavres des putschistes ont été ensevelis à Mvog Ndi, non loin du "Carrefour Sangmélima", sur un espace utilisé, il n'y a pas longtemps, par les jeunes du village comme aire de jeu. Abandonné depuis trois ans, cet endroit serait-il un lieu maudit? Choses vues et entendues !
La chaleur ardente de ce début de saison sèche qui pousse Dourka (un sobriquet, Ndlr) à utiliser un chapeau pour couvrir son crane dont un début de calvitie lui dégage le front, ne dissuade pas ce vigile filiforme de la Carrière de Mbalmayo, sise au quartier Oyack, à abandonner son poste de travail. Le visiteur qui arrive à cet endroit situé non loin de l'École nationale des eaux forêts, du côté de l'Ibc Sa, une société spécialisée dans la transformation du bois, est marqué par le calme des lieux. Le silence qui y règne peut faire de ce site, un lieu propice à la méditation. Seuls les vols et cris de quelques oiseaux, les voix de quelques rares passants qui reviennent des champs la hôte au dos et le vrombissement du moteur d'une motocyclette qui vient à passer rappellent au visiteur curieux que la Carrière de Mbalmayo n'est pas une zone interdite aux visiteurs et aux passants. Lire la suite

35 condamnés à mort exécutés à Mbalmayo
Malgré les manœuvres de diversion orchestrées par les pouvoirs publics pour camoufler les lieux ou se déroulent les procès des personnes arrêtées dans le cadre du putsch d'avril 1984, l'opinion publique sait que ces procès se sont tenus à Mbalmayo (actuel chef lieu du département du Nyong et So'o situé à une cinquantaine de kilomètres de Yaoundé), à Mfou (actuel chef lieu du département de la Mefou et Afamba situé à une vingtaine de kilomètres de Yaoundé) et à Yaoundé. Les premières audiences du procès de Mbalmayo s'ouvrent le 28 avril 1984. A Yaoundé, le procès se déroule du 11 au 14 mai 1984. Rompant avec le silence traditionnel, la radio nationale égrène le nombre de condamnés, mais s'abstient de dévoiler leur identité. Les auditeurs apprennent que " sur 1053 personnes arrêtées 617 ont été remise en liberté dès la fin de l'enquête. Sur les 436 cas dont il a saisi par voie de citation directe, le tribunal militaire a statué et a prononcé : 46 condamnations mort dont 3 par défaut ; 2 condamnations à vie ; 183 condamnations à des peines allant de deux à vingt ans de détention ; 183 relaxes ; 22 cas ont été renvoyés pour complément d'enquête. ". La radio évite de dire aux auditeurs que tous les 35 condamnés à mort à Mbalmayo, le lundi 30 avril à 1heure ont été exécutés le 1er mai 1984 à 5h30mn et enterrés à environ 400 m du " carrefour Sang ". Parmi les principaux, on peut citer, le colonel Sadou Ibrahim; Ahmadou Sadou, commissaire principal de Police, Yaya Adoum, sous lieutenant; Issa Adoum, Dg Fonader; le capitaine Awal Abassi, le Le lieutenant Elie Zebobe; les capitaines de gendarmerie Abali et Abalélé, le lieutenant Arouna et les vingt six autres. Lire la suite


En sommes-nous si éloignés?
Message des leaders du
«Mouvement J'Ose »

“Camerounaises, Camerounais,
L'armée nationale vient de libérer le peuple camerounais de la bande à Biya, de sa tyrannie, de leur escroquerie et de leur rapine incalculable, inqualifiable. Oui, l'armée a décidé de mettre fin à la politique criminelle de cet individu contre l'unité nationale de notre cher pays. En effet, le Cameroun vient de vivre au cours de ces quinze derniers mois qu'a duré le régime Biya les heures les plus noires de son histoire. Son unité mise en péril, la paix interne troublée, sa prospérité économique compromise, la réputation nationale ternie..
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L'assassinat de l'intelligence
Un prêtre jésuite assassiné dans des conditions non encore élucidée. le pouvoir en place à Yaoundé entretient avec les intellectuels camerounais dissidents un rapport violent et meurtrier

Le père Engelbert Mveng, prêtre de la Compagnie de Jésus (Jésuite), est assassiné le 24 avril 1995. Au petit matin, le petit village de Nkolfané (dans la banlieue ouest de Yaoundé) découvre le corps du père jésuite Engelbert Mveng, étranglé, couché dans son lit face au plafond. Dans la nuit, des assassins, sans doute commandités, avaient fait leur triste besogne. Impossible de dire quelles sont les origines de la mort du Père Mveng. C'est l'émoi dans le monde entier. Léopold Sédar Senghor appelle la présidence de la République du Cameroun. L'ancien président sénégalais ne comprend pas qu'un homme comme Engelbert Mveng ait pu vivre sans garde du corps. Des voix vont courir pour révéler que l´assassinat du Père Mveng est l´œuvre de "groupes mystiques'´, pratiquant des cultes exotériques et se disputant le contrôle de l´apparat de l´Etat. Ils procèdent à l´élimination des intellectuels, des gens qui dérangent. La disparition du Père Mveng est aujourd´hui encore ressentie comme une perte monumentale pour l´Eglise catholique locale, le Cameroun et toute l´Afrique. Outre la prêtrise, le religieux était historien émérite, artiste distingué, théologien réputé et intellectuel intègre. Lire la suite

 


Le pionnier passe à la trappe

Monseigneur Yves Plumey est retrouvé mort dans sa maison de Marza, maison où il s'était installé après sa retraite, au petit matin du 3 septembre 1991. Les premières enquêtes révèlent que Mgr Yves Plumey est mort par étranglement, à sa résidence du quartier Haut plateaux au lieu dit Petit Séminaire, dans la nuit du 2 au 3 septembre 1991. Ses bourreaux se seraient servis de son drap pour accomplir leur sale besogne. Les premiers soupçons ont orienté les enquêteurs vers les personnes qui étaient au service du Prélat. Lire la suite

Prêtres et religieuses assassinés au Cameroun (liste non exhaustive)
Mgr Yves Plumey : L'Archevêque Emérite de Garoua a été assassiné à Ngaoundéré dans la nuit du 3 septembre 1991 dans des circonstances restées mystérieuses jusqu'à ce jour.
Mgr Jean Kounou : Originaire du Département de la Lékié, ordonné prêtre en 1941. Etudes théologiques au Grand Séminaire de Mvolyé. Prélat de Sa Sainteté. De 1959 à 1979, Curé à Ngomedzap, Diocèse de Mbalmayo. Il est assassiné en 1982, en même temps que l'Abbé Materne Bikoa. Les deux assassins sont entrés chez lui. L'un d'eux était le cuisinier.
Père Engelbert Mveng : Le matin du 23 avril 1995, le Père Engelbert. Mveng fut trouvé mort, une profonde blessure à la tête. Un meurtre inexplicable, puisque rien n'avait été emporté de sa chambre. Lire la suite

Villes mortes : 100 à 400 morts sans responsables connus

Le pouvoir a respecté sa tradition fondatrice et historique de la liquidation, dans le sang, des revendications populaires. Des centaines de Camerounais sont passés de vie à trépas sans qu'à ce jour, les auteurs de ces massacres aient été appelés à assumer leurs forfaits.

Saura-t-on jamais la vérité sur ce qui s'est réellement passé lors des "Villes mortes" qu'ont connu, d'avril à fin octobre 1991, les quartiers des principales villes et provinces dites frondeuses au Cameroun ? Bien malin qui pourrait répondre avec exactitude à cette terrible question. Plus de 17 ans après, la plus longue opération de protestation de l'histoire politique postindépendance n'a toujours pas livré son véritable bilan. Pas plus que les responsabilités politiques et pénales n'ont été établies.
En effet, ni le gouvernement camerounais - qui prétendait ouvrir l'espace politique à la concurrence mais massivement contesté - , ni la communauté internationale -, qui avait fait croire aux différents peuples à travers le monde que le droit de manifester pacifiquement les désaccords avec leurs dirigeants était garanti par les conventions internationales dont la Déclaration universelle des droits de l'homme, n'ont initié ni même encouragé une procédure quelconque, qu'elle soit administrative ou judiciaire, pour établir les responsabilités éventuelles dans les tueries et autres exactions qui ponctuèrent l'espace public pendant les 8 mois de crise politique marquée par des manifestations populaires violemment réprimées. Lire la suite

Le feu, les casses et les morts

A l'orée de l'année 1990, un vent de démocratie souffle sur le monde. La chute du mur de Berlin (''rideau de fer'' séparant l'Est et l'Ouest de l'Allemagne) en 1989, le discours du président français François Mitterrand à la Baule (France) en 1990, l'ouverture du président soviétique M. Gorbatchev vers une société plus libre dans son pays et les pays satellitaires du bloc de l'Est, constituent les signes annonciateurs de l'air de liberté qui traverse désormais toute la planète
En Afrique au début des années 90, le vent de liberté est d'autant plus attendu, que des peuples ploient sous les régimes à partis uniques, avec leurs lots de dérives et de travers. Au Cameroun, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent au sein de l'opinion pour réclamer la fin du parti unique et l'instauration du multipartisme.
Le pouvoir en place se raidit face à cette demande. Certains thuriféraires, aujourd'hui dans l'opposition, organisent des marches contre ce qu'il appelle le ''multipartisme précipité''.
Le 26 mai 1990, le Social Democratic Front (Sdf), parti politique crée à Bamenda, défile dans les rues de la ville et c'est la répression policière. Bilan : 6 morts et de nombreux blessés. Acculé, le pouvoir Rdpc lâche du lest. Le 19 décembre 1990, sont promulguées les lois dites de la liberté, qui instaurent le multipartisme intégral au Cameroun. Entre temps, une structure dénommée ''Coordination des partis de l'opposition'' se créée à Douala en octobre 1990, avec pour président du Directoire provisoire, Samuel Eboua, par ailleurs président du parti l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp).  Lire la suite

Le chemin de Damase
Sixième enfant d'une famille de dix, Joseph Mbassi est né à Loua (Obala), le 1er septembre 1952. Il travaille pendant trois ans dans les paroisses de Messa-Muele (Awae), Abong-Mbang et Bertoua. Il entre par la suite à la Haute Ecole des Sciences et Techniques de l'Information. Nommé membre de la commission pour les Communications Sociales de l'archidiocèse de Yaoundé, il relance le mensuel catholique L'Effort Camerounais, après une interruption de 13 ans. Le 26 octobre 1988 à Mvolyé, un quartier de Yaoundé, c'est dans l'une des chambres abritant le Multimédia Center, que son corps est découvert. Il est en début de décomposition. L'abbé Joseph Mbassi, rédacteur en chef de l'Effort Camerounais (le journal catholique), a été assassiné dans la nuit du 24 au 25 octobre 1988. Lire la suite

Monarques assassins et camarades de Paul Biya
Dimanche 04 novembre 2009, trois individus, extraits de la prison de Ndop s'en prennent à un " grand homme " Ceux -ci ne sont pas fous. En réalité, ils veulent en découdre avec le Fon de Balikumbat, ex-député du Rdpc de la localité condamné le 12 avril 2006, ainsi que les trois agresseurs qui l'ont copieusement molesté, après qu'ils aient été reconnus coupables du meurtre de John Konhten, militant du Sdf. Ces trois individus sont : Somo Sikod, Eric Gahmuti et Nlorlddied Yamukeh. Après leur condamnation, à 15 ans d'emprisonnement ferme et leur incarcération, le Fon Doh Gah Gwayin III a été libéré, le 18 août 2006, par le président de la Cour d'appel du Nord Ouest, le nommé Henry Morfow, après avoir payé une caution de 4 millions de francs Cfa. Il était libre de ses mouvements pendant que ses complices croupissaient en prison. Raison évoquée pour justifier sa libération, les problèmes de santé du monarque qui n'est plus jamais retourné en prison depuis sa mise en liberté. Lire la suite

C.O. : Paul Biya caporalise Douala
Créé pour lutter contre le grand banditisme, le Commandement opérationnel (C.O.) est devenu un cauchemar pour les populations de Douala.
Le 27 janvier 2000, Français Gabriel Nourry est tué dans sa boucherie au quartier Bonapriso, à Douala, la communauté française se réunit, le jour d'après, dans la capitale économique du Cameroun. Un ''Comité de vigilance'' voit le jour. Il est présidé par Me Gerard Wolber. Le Comité constitué ''entre les ressortissants des pays membres de l'Union européenne résidant à Douala'' est ''ouvert également aux résidants étrangers ressortissant des pays tiers.'' Le Comité dénombre 163 cas d'agressions au Cameroun depuis le début de l'année 2000, avec les expatriés comme cibles principales. Pour faire face à l'escalade de l'insécurité dans la capitale économique, le 20 février 2000, le chef de l'Etat du Cameroun signe, un décret, portant création et organisation du Commandement opérationnel (C.O.). La grande nouveauté est l'association des forces de 3ème catégorie (terre, air, mer), dans la lutte contre le grand banditisme. Le président de la République du Cameroun place cette unité spéciale de l'armée sous la responsabilité du général Philippe Mpay. Le commandant du C.O. cumule ses fonctions avec celles de commandant de la deuxième région militaire. L'action du C.O. s'étend sur l'ensemble du territoire de la province du Littoral. Lire la suite

Le Renouveau catastrophique
Le très long règne de Paul Biya est marqué par de nombreuses catastrophes. Celles-ci vont des glissements de terrain aux irruptions volcaniques en passant par des crashs. Certaines auraient pu être évitées si Paul Biya et ses hommes avaient intégré dans leur manière de gouverner le pays la notion de prévision.
Après son intronisation comme chef de l'État, le 06 novembre 1982, des esprits chagrins, des superstitieux le déclaraient mal parti. Et pour cause, le règne du natif de Mvomeka'a commencait avec l'apparition des catastrophes. En 1984, alors qu'il n'est qu'à sa deuxième année à la tête de l'État du Cameroun, le lac Monoun vomit du gaz. Lire la suite

Indignation du prélat
Lettre du Cardinal Christian Tumi au Gouverneur du Littoral
 
“Monsieur le Gouverneur,
J'ai l'honneur de vous adresser cette lettre concernant le mal que fait le "Commandement Opérationnel " dans le Littoral.
En effet, depuis la mise en place du dit Commandement, des nombreux cas de torture, de blessures graves et d'assassinats sont signalés sur des victimes innocentes ou peut-être coupables mais sans jugement. Lire la suite

Quand Biya perd le Nord
L'action des forces de l'ordre est disproportionnée face aux agissements des coupeurs de route dans les provinces septentrionales
Entre 1995 et 1998, on démontre plus de 200 attaques de coupeurs de routes dans l'Extrême Nord du Cameroun. Le bilan est tout aussi éloquent : 49 morts, 88 blessés, 167 bœufs volés, une somme de 45 457 355 F Cfa emportés, plus de 16 armes et 20 obus ramassés selon des sources. Le journal L'œil du Sahel paru, le 23 juin 2008, affirme que entre janvier et juin 2007, plus de 341 milliards de francs de rançons ont été payées aux coupeurs de route et autres ravisseurs. Le journal relève également 13 morts, 179 personnes séquestrées et 36 097 bovins disparus. Une situation qui créée la panique dans la région et fait fuir les éleveurs. Lire la suite

La faim justifie les moyens
Le Cameroun a toujours été secoué par de multiples émeutes sociales violemment réprimées par le pouvoir en plus. Ce manifestations se sont généralement soldées par des morts
"Février 2008" aurait pu rester gravé dans la mémoire collective des Camerounais comme étant leur "mai 68" si au lendemain de ces émeutes le régime de Biya, au pouvoir depuis 27 ans, n'était pas resté égal à lui-même face aux revendications d'une jeunesse dont les aspirations, du reste légitimes, sont d'avoir accès à un mieux être social. Malheureusement, menaces, intimidations, arrestations et autres discours démagogiques à la " virtuosité creuse " ont été servis par les gouvernants, en dépit de la clarté, de la précision et de la pertinence des messages que cette jeunesse arborait sur les pancartes. Une jeunesse si justement qualifiée par le politologue Bouopda Pierre Kamé de " génération du Renouveau ", c'est-à-dire cette " génération de la crise économique et de la régression sociale " dont les plus âgés " ont eu l'opportunité de voter, pour la première fois, aux élections législatives et municipales du 22 juillet 2007 ".1
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Emeutes
Cameroun, un volcan en activité
Somme de réactions collectées dans les rues de Douala, Abong-Mbang, Yaoundé, Bamenda, Douala…Les rues et les quartiers du Cameroun ressemblent désormais à des poudrières, prêtes à exploser à la moindre occasion. La réaction des populations voisine du collège La Maturité à Douala mercredi 17 octobre 2007 est un signe qui ne trompe plus désormais. " C'est le manque d'emploi. Parce que si les gens étaient occupés, ils ne risqueraient pas de se faire tuer de la sorte. C'est le chômage ", dit Philippe, conducteur de moto taxi à Douala. Pour Pascal, son collègue, " c'est la pression, les gens vivent constamment sur les nerfs. Moi par exemple, je suis titulaire d'un Bac D depuis 1998, j'avais vingt-et-un (21) ans à l'époque. Je suis conducteur de moto taxi, vous croyez que c'est un métier que je mérite ? ", s'interroge-t-il. Pour lui, les gens sont au quartier, oisifs. Lire la suite

Pierre Mila Assouté, président du Rdmc
« Le Biyaïsme est un mauvais accident de l'histoire de notre nation»
Germinal : Quel qualificatif pouvez-vous donner aux règnes Ahmadou Ahidjo et de Paul Biya ?
Pierre Mila Assouté : Le régime du Président Ahmadou Ahidjo était un régime autoritaire et policier, un régime de grande peur, mais en même temps, c'était un régime responsable, sécuritaire.
Quant au Président Paul Biya, son régime est une autocratie oligarchique corrompue, autoritariste et irresponsable. C'est un régime de jouisseurs à la fois pernicieux et insidieusement violents. La libre expression et la ploutocratie sont pratiquées comme des alibis de persuasion internationale en matière de démocratie.
Que diriez-vous, s'il vous était demandé de comparer, au fond, le système Ahidjo et celui de Paul Biya en termes de vision politique, de gouvernance, de gestion des hommes et des biens?
Le régime de Biya est fondamentalement la continuité du régime Ahidjo, notamment aux plans néocolonial et de la perception des processus de reproduction du pouvoir. Seulement, le premier, M. Ahidjo était un homme d'État fier de lui tandis que le second M. Paul Biya, ne l'est pas vraiment. Lire la suite

Trois crimes politiques capitaux d'Ahmadou Ahidjo dans l'histoire du Cameroun
Selon Enoh Meyomesse, les trois crimes capitaux d’Ahmadou ahidjo sont: Les accords de coopération du 31 décembre 1958 : l'indépendance vidée de son contenu avant sa proclamation, L'éradication du bel esprit patriotique des années 1950, L'introduction de l'esprit tribaliste au Cameroun : le discours sur l'unité nationale.
La faillite du régime de Paul Biya a fini par faire en sorte que les Camerounais se mettent à glorifier, systématiquement, Ahmadou Ahidjo. A entendre un grand nombre d'entre eux, sous le " père de la nation ", il y avait ci, il y avait ça. Tout était merveilleux. Tout était beau. Tout était lumineux. Le Cameroun était un Eden où le peuple vivait dans des réjouissances infinies. En fait, Paul Biya est victime de sa propre turpitude. Il a systématiquement refusé de réaliser un audit de la gestion de ce personnage qu'il appelait pompeusement " mon illustre prédécesseur ". Il ne savait pas que cela allait lui coûter cher par la suite. En tout cas, il trinque aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, le bilan d'Ahmadou Ahidjo est plutôt loin d'être aussi reluisant que ne s'évertuent à le présenter soit ses propagandistes d'aujourd'hui, soit les Camerounais qui, par simple ignorance, affabulent sur son régime et son règne. Il importe de présenter ce bilan sous différents aspects. Lire la suite

Lettre à Sa Majesté Paul Biya, Roi du Cameroun
Par Jean-Bosco Talla
Sa Majesté Monsieur le président,
Pour une fois, je me permets de vous faire une lettre que vous ne lirez probablement pas. Peut-être cela vaut-il mieux que vous ne la lisiez pas. Elle pourrait vous faire avoir les nerfs en boule. Peut-être un de vos conseillers officiels et officieux ou les services de renseignement vous feront une économie de son contenu, bien sûr en ménageant votre susceptibilité. En tout cas, il vaut mieux que l'on vous fasse parvenir une note de synthèse.
Si j'ai choisi ce procédé, c'est simplement parce que dans d'autres circonstances, après avoir été une des victimes du trafic d'influence qu'exercent, très souvent, certains proches collaborateurs de votre épouse sur certains ministres, dont notamment Jean-Stéphane Biatcha, secrétaire exécutif de Synergies africaines et Christophe Foé Ndi, intendant principal du Palais, je vous avais fait parvenir une correspondance qui est restée lettre morte. Aussi suis-je d'autant plus fondé à m'adresser à vous de cette manière que vous affirmiez, il y a quelques années, que la société nouvelle que vous ambitionnez de construire est celle au sein de laquelle aucun Camerounais n'a besoin, pour exprimer ses idées et opinions, de prendre la clé des champs. Lire la suite

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