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Les grossiers mensonges d'Amadou Ali - Page 2

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Les grossiers mensonges d'Amadou Ali
Les grossiers mensonges d'Amadou Ali
De la garde à vue
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Les grossiers mensonges d'Amadou Ali

Il est indéniable que dans son droit réponse adressé à J.A. le ministre de la Justice ment de manière éhontée.

On a bien envie de rire lorsqu'on entend Amadou Ali vanter les vertus de la justice camerounaise et lorsqu'on prend connaissance de l'affirmation selon laquelle les prisons camerounaises ne sont pas des " goulags tropicaux" (dixit Amadou Ali). Si on laisse de côté la polémique que le ministre de la justice veut entretenir autour des déclarations de Sylvestre Ottou, il suffit de séjourner quelques heures dans ce pénitencier malfamé pour découvrir la supercherie et se rendre compte qu'Amadou Ali veut faire prendre les vessies crevées pour des lanternes. Car, la prison centrale de Kondengui où nous avons séjourné pendant 28 jours, du 16 décembre 2009 au 13 janvier 2010, est une sorte d'archipel du goulag où ne survivent que ceux qui ont une santé de fer. Ceux qui ont une santé fragile crèvent comme des  animaux malades de la peste.. Feu Bibi Ngota en sait quelque chose.

Comment ne pas être scandalisé par les propos d'Amadou Ali  lorsqu'on sait qu'au quartier 9, local 109, 62 détenus étaient parqués comme des bêtes sauvages sur une superficie d'environ 20 m2 ? Comment ne pas s'indigner en lisant ce qu'Amadou Ali a écrit lorsqu'on sait qu'au Kosovo (quartier 8 et 9) les locaux contiennent entre 50 et 70 détenus ? Comment ne pas dénoncer cette supercherie d'Amadou Ali lorsqu'on sait que  dans les quartiers 8 et 9, au moins 300 détenus dorment à la belle étoile ? Ne parlons pas des conditions hygiéniques dans lesquelles vivent les détenus dans ces quartiers : six colonnes d'eau aux toilettes, deux robinets  pour plus de 1300 détenus au moins par quartier
Amadou Ali a certainement raison lorsqu'il affirme que, en théorie, précisons-le, " le code de procédure pénale actuellement en vigueur au Cameroun fait de la détention d'un prévenu ou d'un accusé l'exception, la règle étant la liberté ". Mais, en pratique la réalité est autre. Illustration : le 29 décembre 2009, la prison centrale de Kondengui comptait 3728 détenus dont 2577 prévenus.  Vive la liberté!
Faut-il le souligner, plusieurs détenus ayant entièrement purgé leur peine  se trouvent encore à la prison centrale de Kondengui.  C'est le cas de Tsimi Raphaêl, né le 23 mars 1951, arrêté à Yaoundé le 04 juin 1971 pour vol simple et condamné pour la première fois le 05 juillet 1971 qui, après avoir bénéficié de plusieurs remises de peine aurait dû être libéré il y a une dizaine d'années au moment où nous quittions Kondengui.  C'est aussi le cas du détenu Mocsia David, 27 ans, cordonnier au quartier Mokolo, arrêté le 10 novembre 2007 pour défaut de présentation de la carte nationale d'identité,  placé sous mandat de dépôt le 15 novembre 2007 et condamné le 06 mars 2008 à 6 mois de prison et à payer une amende de 8000 FCfa, et devait être libéré le 26 mars 2008 mais qui, lui aussi, était encore à Kondengui au moment de notre libération le 13 janvier 2010.
Amadou Ali peut raconter n'importe quoi sur les vertus de la justice camerounaise et les avancées contenues dans le code de procédure pénale, il reste qu'il ne peut tromper que ceux qui n'ont pas touché du doigt la réalité des prisons camerounaises où les détenus se considèrent comme étant des "manguiers" qui produisent les fruits que devront consommer les magistrats. On comprend pourquoi, presque tous les détenus préfèrent "traiter", par l'intermédiaire de leurs proches parents, avec les magistrats au lieu de se faire assister par un conseil. Il vaut mieux s'adresser directement à Dieu…
J.-B. T



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