La Succession présidentielle comme scène
Les scénarii stratégiques de la succession au Cameroun: agences, agents, acteurs, actants et actes
Par Mathias Eric Owona Nguini*
La succession de la plus haute autorité de l'État ne se joue pas seulement sur le plan politico-institutionnel et sécuritaire. Elle s'inscrit dans une matrice socioéconomique où l'État se révèle plus ou moins efficace en termes de gestion des risques encourus à divers niveaux de gravité selon les dynamiques structurelles. Le Cameroun présente-t-il des capacités avérées pour maîtriser les risques politico-économiques et financiers que pourrait lui poser, à court ou moyen terme, une succession mal maitrisée ?
Sans que l'on y prenne toujours garde ou que l'on y prête toujours attention, en raison de la censure frileuse de l'ordre gouvernant à ce sujet, la question de la succession présidentielle entendue au sens neutre et didactique de dévolution des prérogatives et compétences de pouvoir relevant de la présidence de la République du Cameroun, se pose plus que jamais. Pourtant, la censure sociale et politique imposée par la prédominance symbolique et pratique d'un système étatique de pouvoir perpétuel qui travaille à comprimer la construction et la consolidation publiques d'un débat à ce sujet, de manière à maintenir et entretenir la pérennité et la longévité gouvernantes du Président posé en détenteur viager ou semi-viager de l'office présidentiel. L'appareil politique et institutionnel, associé à l'ordre gouvernant opère en faveur de la défense du système étatique installé/implanté de la Présidence perpétuelle et personnelle de facture patrimoniale. Lire la suite