Le pouvoir dans ses funèbres pompes
Tous les moyens sont bons pour s'accrocher au pouvoir. La manipulation de la constitution devient partout la règle, au Cameroun comme ailleurs en Afrique. La mort et la succession par le fils sont devenues la nouvelle forme d'alternance dans le continent.
“Vous croyez, vous au fantôme'' ?, demandait Paul Biya aux journalistes. Le président du Cameroun revenait, le 09 juin 2004, ''d'un court séjour privé en Europe.'' Une rumeur persistante lui avait donné alors pour mort. African Independent semble être le premier site Internet à avoir mis le feu aux poudres. On y trouve effectivement une pleine page se rapportant à l'histoire, avec plusieurs versions contradictoires. La première, datée du samedi 5 juin 2004, fait état du décès du président dans un hôpital londonien dans la nuit du 4 au 5. La seconde, datée du 6 juin, dit que ''Biya serait mort à l'hôtel Intercontinental, en Suisse''. Il ne fallait pas plus pour que le Cameroun vive un week-end de folie. A son retour au Cameroun, Paul Biya donne sa version des faits : ''J'étais en visite privée en Europe. J'ai appris comme tout le monde que j'étais mort''. Il ajoute : ''Il paraît qu'il y en a qui s'intéressent à mes funérailles. Eh bien, dites-leur que je leur donne rendez-vous dans une vingtaine d'années''. Lire la suite