L'impératif d'un aggiornamento, par O.A.N et I.O
Tout avait pourtant bien commencé. Après la réforme universitaire de 1993, la grande université de Yaoundé en proie à plusieurs mouvements d’humeur a éclaté. Plusieurs nouvelles universités ont ainsi vu le jour à Douala, Dschang et Yaoundé II-Soa. Faute d’infrastructures, de laboratoires bien équipés et avec un personnel démotivé après la baisse drastique des salaires imposée par le Fonds monétaire internationale dans le cadre des Plans d’ajustement structurel (Pas), l’université publique avait perdu en qualité ce qu’elle gagne en quantité. C’est dans ce contexte de crise que nait l’Université des Montagnes (UdM).
Ouverte en octobre 2000 avec juste 43 étudiants sur les starting-bocks, l’UdM s’est imposée au Cameroun et à l’extérieur comme un temple des savoirs. Dans le domaine des sciences médicales, cette institution universitaire portée par l’Association pour l’éducation et le Développement (AED) a, en quelques années d’existence, réussi à se positionner comme une référence. Avec sa devise : Semper-altissime-ascendere , qui veut dire « Toujours rechercher l’excellence », l’Université des Montagnes est devenue un modèle pour les parents en quête du meilleur pour leur progéniture. Les résultats n’ont pas tardé. Dix-huit ans après sa création, l’UdM a affiché 2034 étudiants au cours de l’année académique 2016 – 2017 dont 1742 en sciences de la santé, 281 en sciences et technologie et 11 en études africaines. Jusqu’en 2016, l’institution totalisait 1571 diplômés parmi lesquels 641 docteurs formés en médecine, 287 docteurs en pharmacie, 62 en chirurgie dentaire et 44 en médecine vétérinaire, 88 licenciés en sciences médico-sanitaires, et 453 ingénieurs en informatique et réseaux et télécommunications, génie biomédical, énergies renouvelables, mathématiques et informatiques appliquées à la finance. Des résultats obtenus avec 80 enseignants à temps plein, 191 vacataires et 39 coopérants.
A la rentrée 2017, l’Université des Montagnes restait une destination privilégiée pour des jeunes bacheliers. Avec l’ouverture de nouvelles filières, ils sont toujours plus nombreux à frapper aux portes de cette institution universitaire. Tous ceux qui y entrent croient être dans la plus prestigieuse université privée du pays. Sont-ils en train de rêver en couleurs ? Rien n’est moins sûr. Ce qui est certain, c’est que la crise à l’UdM a écorné l’image de l’Université des Montagnes. Plus que jamais, elle doit concrétiser sa devise : « toujours rechercher l’excellence ». Pour cela, il faut avoir le courage et la volonté de procéder à un aggiornamento et de retourner à l’orthodoxie du management de qualité.
O. A. N. & I.O
Université des Montagnes: l'Enfer du décor - L'impératif d'un aggiornamento, par O.A.N et I.O
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