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Franc Cfa ou pas, nous sommes esclaves de la Finance internationale

Franc Cfa ou pas, nous sommes esclaves de la Finance internationale

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Les Camerounais se passionnent actuellement d’un débat autour de la dette et des emprunts obligataires. Débat qui leur donne la posture de professeurs de médecine spéculant sur les symptômes d’une maladie quasi incurable, autour d’un malade agonisant. La question monétaire est pourtant trop importante dans le contexte actuel pour être débattue de manière partielle et parcellaire dans les chapelles des techniciens financiers et de quelques partis d’opposition. Le système monétaire en vigueur dans le monde est une camisole de force, cousue par une mafia financière internationale, pour paralyser la souveraineté économique des États-nations, et maintenir les peuples en servitude. Son outil fatal n’est rien d’autre que le banditisme du système bancaire qui fut légalisé en 1694 par le roi Guillaume III d’Angleterre, à travers le droit octroyé à une banque privée de fabriquer la monnaie, et de la prêter au gouvernement souverain comme aux particuliers dans la société. Ce dont nous débattons n’en est que des épiphénomènes.

Cette privatisation d’une prérogative qui appartenait à l’État (et devrait lui revenir en exclusivité) va permettre à des groupes privés d’aller au-delà de la « monnaie instrument d’échange des biens », pour en faire un instrument de manipulation de la production, de soumission des gouvernements et d’asservissement des peuples, par un processus d’endettement et de remboursement perpétuels à leur profit absolu. Au début des années 80, à titre indicatif, le Cameroun est classé dans les «pays à économie intermédiaire». Le PAS du FMI s’abat sur lui, et pendant que son tissu de production se désagrège, le gouvernement débourse mille milliards CFA de ses ressources pour redresser gratuitement le système bancaire. C’est un indicateur de ce que j’appelle manipulation de la production et soumission des gouvernements. Bien que Anselme Rothschild et ses enfants ne furent pas les premiers bénéficiaires de cette légalisation du banditisme bancaire en 1694, ils surent en tirer le meilleur profit, comme vous allez le voir à travers quelques extraits de l’histoire que raconte le Canadien Louis Even, dans la Revue canadienne, «Vers demain», sous le titre «qui sont les vrais maîtres du monde ? » Louis Even montre comment à l’époque, la famille Rothschild a saisi cette opportunité pour opérer une mainmise totale sur le système monétaire des nations, en fortifiant son emprise sur la finance internationale par le financement des guerres, à travers les emprunts obligataires contractés par les États belligérants « La Maison Rothschild internationale, dit Louis Even, offre un bel exemple de la fortune édifiée à la faveur des massacres d’humanité ». Un extrait de son récit : « Anselme Rothschild vivait en Allemagne où il servait de banquier au Landgrave de Hesse, le prince le plus riche d’Europe, qui s’enrichissait surtout en faisant le commerce d’hommes pour la guerre. Lorsque le roi Georges III d’Angleterre voulut des soldats pour combattre les colonies révoltées de l’Amérique (afin de) ne pas envoyer des Anglais combattre des Anglais, il s’adressa à Landgrave qui lui fournit un régiment d’Hessiens de 16 800 hommes, moyennant paiement de 20 millions de dollars. Landgrave confia ces 20 millions de dollars à son banquier Rothschild pour les faire fructifier, chacun tirant sa part de profit. Vu qu’il y avait une guerre en Amérique et que la guerre génère toujours de gros intérêts pour les prêteurs de capitaux, Rothschild jugea sage de prêter l’argent de Landgrave à son congénère, l’Américain Haym Solamon, A son tour, celui-ci le prêta moyennant plus gros taux d’intérêt à Morris qui s’empressa de le prêter à Georges Washington pour financer la guerre d’indépendance. C’est ainsi que l’argent fourni par Georges III pour acheter son armée de répression servit à financer les adversaires de Georges III (sécessionnistes américains). Rothschild et Solamon profitaient aux deux bouts pendant qu’Américains et Anglais (ou Hessiens) s’entretuaient sur les champs de bataille. Anselme Rothschild avait 5 fils et il les avait dressés à ce commerce fructueux. Le plus habile des cinq, Nathan, se fixa à Londres, où il établit la Maison de banque et de courtage N.M. Rothschild and Sons. Jacques s’installa à Paris, Salomon à Vienne. C’était sous la Révolution française. Les guerres de Napoléon vinrent à point nommé. L’Angleterre empruntait de Nathan Rothschild pour combattre Napoléon. Napoléon empruntait de Jacques Rothschild pour combattre l’Angleterre. Les soldats tombaient. Les épouses et les mères pleuraient, les haines s’avivaient pendant que les Rothschild profitaient [...]» (fin de citation). L’histoire n’a pas changé et aujourd’hui ressemble bien à hier. Les héritiers de Rothschild ont perfectionné les outils de l’arnaque et élargi leurs lobbies. Ils ont asservi les États et appauvrissent des peuples, afin de les maintenir sous le joug du capitalisme dont ils tirent des profits perpétuels. L’une des meilleures inventions de ce système mondialisé aura été le Franc des colonies africaines dont nous vivons les effets, notamment dans l’extraversion de nos économies. Et ce n’est pas Vincent Bolloré qui n’a aucune limite à ce qu’il peut faire pour soumettre les États, qui, du haut de ses 15 terminaux à conteneurs des Ports africains, peut me démentir. Qu’ils s’appellent Banque mondiale, FMI, Club de Paris ou de Londres, et, quels que soient les lobbies qui les gèrent, ils empêchent les États de se constituer producteurs de biens, les contraignant à survivre seulement grâce aux impôts des citoyens. En même temps, ils refusent de financer les opérateurs économiques dont ils gèrent pourtant les dépôts, et qui doivent produire pour financer le fonctionnement des États. Dans tous les pays où ils en ont intérêt, la production baisse ou disparaît, les emplois diminuent ou ne se créent plus ; les budgets des États qui ne sont pas encore en banqueroute entrent en déficit permanent. Les gouvernements sont alors obligés de recourir au système établi pour obtenir «l’aide au développement » c’est-à-dire les emprunts. Plus la dette publique d’un pays croît, plus il recourt à une taxation qui appauvrit ses populations, et ses producteurs pour payer au système bancaire le service de la dette qui, à terme, représente le principal multiplié par trois… L’emprunt obligataire est constitutif de cette dette publique. L’argent que le citoyen prête à l’État ne passe pas de sa poche à celle de l’État. L’intérêt que l’État paye ne passe pas du Trésor public à la poche du prêteur. Et c’est du prêteur que viennent les ressources utilisées par l’État pour le rembourser à terme. Le banquier se contente de gérer en aller et retour les opérations afférentes à la transaction, en prélevant au passage, et de tous les côtés, les frais multiples et variés de ses prestations. L’État et le contribuable sont donc tous les deux au service de la banque qui détermine souverainement les conditions de leur enrichissement ou de leur appauvrissement. Pour sortir de ce cercle, il faudra une révolution planétaire. Et l’Afrique porterait le drapeau de cette révolution si elle avait suivi le Pr. Tchundjang Puémi depuis 1979, dans son ouvrage « Monnaie : servitude et liberté ». Quand nous déplorons que des intérêts privés se soient emparés de la souveraineté des États et s’efforcent de les réduire aux tâches aléatoires de régulation, des esprits formatés prétendent que « l’État n’a pas vocation à concurrencer le secteur privé », servant ainsi de caisse de résonnance aux institutions qui gouvernent le monde par un « Rothschildisme » dont ils imposent le respect aux États. Par nature pourtant, l’État a vocation et obligation d’assurer le bien-être et la sécurité du peuple. L’économie productrice fait partie des moyens pour atteindre ce but. L’État n’est pas en soi frappé d’interdiction ou d’incapacité d’entreprendre pour produire ni pour faire des profits. Tout ce qu’on lui demande, c’est que ce soit dans l’intérêt général. L’Occident fait gober aux dirigeants africains que «l’État n’a pas vocation à faire concurrence au secteur privé», parce que le secteur privé est l’espace vital d’un capitalisme impérialiste dont les instruments de domination sont justement le système bancaire mafieux, et un système monétaire esclavagiste qui soumettent les États à sa solde. Le «secteur privé», ce sont des groupes d’intérêts particuliers qui n’ont pour crédo que l’accumulation de profits particuliers, alors que l’État, lui, a vocation à garantir l’intérêt de tous, envers et contre les intérêts particuliers. L’enjeu de cette divergence est clair : l’homme est-il au service de l’économie, ou l’économie au service de l’homme ? L’histoire entre Guillaume III et William Paterson qui aboutit au droit acquis par la Banque de fabriquer monnaie, commence quand des puissances financières obscures et organisées interdisent au roi Charles II de lever la taxe et s’opposent à ce qu’il introduise dans l’économie, un papier-monnaie par lequel le gouvernement peut financer ses besoins. Ce véritable Coup d’État contre son prédécesseur, amène Guillaume III à recourir à la Compagnie de la Banque d’Angleterre (CBA) pour trouver le financement de sa guerre contre Napoléon. William Paterson va lui offrir un prêt de 1 200 000 livres Sterling à 8% d’intérêt, à condition que le roi permette à la CBA de faire pour elle-même ce qui avait été interdit au roi Charles II par «les maîtres de la monnaie» (pour faire miens les mots de Louis Even), à savoir : « imprimer de la monnaie-papier qui serait la monnaie légale du pays ». Le Banquier venait ainsi de déposséder l’État de sa souveraineté sur la monnaie comme levier de son développement. Sur ce, je demande si la création d’une monnaie nationale n’est pas moins décisive pour nos pays, que notre capacité stratégique d’échapper à la servitude d’un système monétaire inévitable et esclavagiste.