Préparation et organisation minutieuses
Les Camerounais ont certainement sous-estimé la capacité de résistance du Renouveau-Rdpc. Au début des années 1990, le peuple camerounais avait rêvé. Il croyait encore à la magie des mots et pouvait défier n’importe quel tyran. Avec le temps, et face aux multiples reniements et trahisons, il s’est rendu compte qu’il avait pris ses rêves pour des réalités. Les rues sont devenues calmes. Les discours et les poings levés n’impressionnent plus grand monde. Beaucoup de leaders ont quitté la scène. D’autres par réalisme alimentaire ont rejoint la mangeoire et défendent le Renouveau-Rdpc, tels des Don Quichotte écervelés. Face à la déchéance du pouvoir en place depuis aujourd’hui 34 ans et son obsession à annihiler l’opposition politique et toute pensée divergente, des citoyens irréductibles, conscients de leurs missions, organisent la résistance en usant des moyens visibles et/ou invisibles. Parmi eux, il y a des leaders des partis et formations politiques, des leaders des organisations de la société civile, des intellectuels, des
hommes de médias et dans une certaine mesure des hommes de Dieu. Ils ont compris qu’il existe des possibilités de lutte qui puisse fonder la résistance dans un contexte de paupérisation voulue et entretenue par les tenants du régime dans l’optique de tenir les Camerounais captifs de leur instinct de conservation. Dans un contexte caractérisé par la décompression autoritaire, ceux-ci ont compris qu’ils doivent inscrire leurs actions dans la durée. Car, la plupart des citoyens ne savent pas ce que veut dire inscrire une lutte pour le changement dans la durée. Tant pis pour ces politiciens qui n’ont pas, hélas, intégré la traversée du désert dans leur démarche et comme étape nécessaire à toute conquête du pouvoir. L’histoire le jugera. Le jugement de l’histoire est sans appel.
Ceux qui sont restés au front, au prix de multiples sévices et privations, ne doivent jamais oublier cette leçon de l’histoire selon laquelle il n’existe pas de révolution spontanée. Toute révolution est le fruit d’une préparation et d’une organisation minutieuses. Et le hasard ne profite qu'à ceux qui sont bien préparés. Germinal, se conformant à sa ligne éditoriale, tente d’attirer l’attention des leaders de l’opposition sur leurs responsabilités et les défis qui les interpellent.