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Les chantiers de l'inertie dans un Etat voyou - Cachez vos biens!!!

Les chantiers de l'inertie dans un Etat voyou - Cachez vos biens!!!

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Index de l'article
Les chantiers de l'inertie dans un Etat voyou
L'aloi fondamentale de Paul Biya
La Haute cour de justice pour le décor
Cachez vos biens!!!
La réforme de l'Education aux calendes camerounaises
Quand les syndicats indépendants donnent une trouille bleue à Paul Biya
La CSP soumet au gouvernement un avant projet de loi
Le Cameroun, un Etat voyou
Pr Magloire Ondoa : Nous n'avons pas de constitution tant que son protecteur n'est pas mis en place
Toutes les pages

Cachez vos biens!!!
Les Camerounais exigent des gestionnaires de crédits qu’ils déclarent leurs biens conformément à l’article 66 de la Constitution. Paul Biya se hâte lentement pour faire respecter cette dispositions constitutionnelle. A-t-il quelque chose à cacher? Peut-être.
Depuis plus d’une décennie, notre pays vit au rythme d’une action politico-judiciaire connue sous le nom de « Opération épervier », marquée par des arrestations spectaculaires et des condamnations d’anciens barons et caciques invétérés du régime RDPC au pouvoir, accusés de vol et de détournements des deniers publics. Selon le gouvernement, cette action politico-judiciaire participerait de l’assainissement des mœurs dans le cadre de la gestion des ressources publiques et serait la preuve de la volonté affirmée de lutter contre la corruption au sein de la société camerounaise. Cette action serait à notre avis louable et à encourager si en réalité l’objectif visé était atteint. En vérité, cette action est plus spectaculaire, instrumentale, à visée politique plutôt que juridico-judiciaire, car il n’existe pas au fond une réelle volonté d’assainissement des mœurs dans la gestion des biens et du patrimoine public.
Au Cameroun, le vol, la corruption et autres vices sont des sports-rois pratiqués par la majorité des gestionnaires de la fortune publique, l’enrichissement illicite est une règle, une question de bon sens. On dirait que nous sommes dans un pays où règne un laisser-aller, un laisser faire systématique, Etat sans loi ni foi. Les concepts de bonne gouvernance, de transparence dans la gestion des affaires publiques, de lutte contre la corruption sont des slogans creux et vagues, des trompe-l'œil destinés à emballer le peuple. Pourtant, la Constitution du 18 janvier 1996 en son Article 66 fait obligation au « Président de la République, Premier ministre, membres du Gouvernement et assimilés, Président et membres du Bureau de l’Assemblée Nationale, Président et membres du bureau du Sénat, Députés, sénateurs, tout détenteur d’un mandat électif, Secrétaires Généraux des ministères et assimilés, Directeurs des administrations centrales, directeurs généraux des entreprises publiques et para-publiques, magistrats, personnels des administrations chargés de l’assiette, le recouvrement et du maniement des recettes publiques, tout gestionnaire de crédits et des biens publics, de faire une déclaration de leurs biens et avoirs au début et à la fin de leur mandat ou de leur fonction ». Ce texte fondamental a été complété malgré la promulgation tardive de la loi n°003/2006 du 24 avril 2006 relative à la déclaration des biens et avoirs dont le décret d’application n’a à ce jour toujours pas été signé. Ce qui est inquiétant dans cette situation, c’est le fait de savoir pourquoi cette disposition de la loi fondamentale, qui permettrait d’apporter la preuve que les dirigeants ne se sont pas enrichis sur le dos de l’Etat Camerounais et des contribuables n’est pas toujours appliquée ? Qu’est-ce qui se cache en dessous de cette non-application ? Pourquoi notons-nous une décriminalisation de l’atteinte à la fortune publique dans le Nouveau Code Pénal ? En signant délibérément la Convention de Mérida, le gouvernement du Renouveau a pris l’engagement solennel de tout mettre en œuvre pour lutter contre la corruption et d’autres formes de criminalité, en particulier la criminalité organisée et la criminalité économique, y compris le blanchiment d’argent. Car la corruption constitue en soi une menace pour la stabilité et la sécurité des sociétés, sape les institutions et les valeurs démocratiques, les valeurs éthiques et la justice et en compromet le développement durable et l’état de droit. Il clair que l’existence de cette loi fondamentale n’est qu’une figuration, rédiger pour la forme dans le souci de faire croire qu’au Cameroun il existe des lois solides et des institutions fortes capables de promouvoir la justice et le bien-être général. Il s’agit d’une « mauvaise foi », d’un mensonge qui se sait mensonge, car on se trouve en face d’une théâtralisation. Au fond, il est question de tout mettre en œuvre pour conserver le pouvoir du chef de l’Etat autant que possible, sinon comment expliquer, jusqu’ici que certains hauts commis de l’Etat se retrouvent derrière les barreaux pour des faits jugés répréhensibles, pendant que d’autres, accusés des faits similaires sont simplement invités à effectuer des restitutions ou pire, ne sont nullement inquiétés ?
Kakmeni Yametchoua