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Le naufrage du Cameroun, C'est eux! - Fru Ndi, complice et allié objectif de Paul Biya

Le naufrage du Cameroun, C'est eux! - Fru Ndi, complice et allié objectif de Paul Biya

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Index de l'article
Le naufrage du Cameroun, C'est eux!
Le crépuscule des idoles, naufrageurs du Cameroun
Paul Biya, centre de l'inertie et responsable du naufrage du Cameroun
Fru Ndi, complice et allié objectif de Paul Biya
Les révélations d'Asonganyi
Bello Bouba Maïgari: Le grand retors de la Cène
L'Enam, l'Ecole ou le Moule des fossoyeurs
Toutes les pages

Fru Ndi, complice et allié objectif de Paul Biya
N’attendez pas de lui qu’il vous dise qui il est véritablement. Ses reniemments et compromissions ont fait de lui le complice et l’allié objectif de Paul Biya.
Son poing levé n’impressionne plus les Camerounais. Ils se sont habitués à ses absences, à ses retournements et compromissions. Avant la présidentielle de 2011, il avait fait une sortie médiatique au cours de laquelle il avait déclaré : « Il n’y aura pas d’élections présidentielles en 2011 au Cameroun !»  Le Sdf (Social Democratic Front, Sdf) par la voix de son Chairman réagissait ainsi lors d’une conférence de presse donnée à Yaoundé à la sortie médiatique, faite quelques jours plus tôt, du ministre des Relations extérieures d’alors Henri Eyebe Ayissi qui avait fustigé les déclarations de certains diplomates accrédités au Cameroun. Ces derniers avaient critiqué le choix des membres d’Elections Cameroon (Elecam), la nouvelle structure en charge de l’organisation des élections au Cameroun. Le ministre accusait les diplomates d’ingérence dans les affaires internes du Cameroun. Il n’en fallait pas plus pour sortir Fru Ndi de son sommeil léthargique. Plusieurs mois après la nomination des membres d’Elecam, John Fru Ndi avait joint sa voix au concert des réactions enregistrées tant sur le plan national qu’international. Le chairman avait parlé. Et plus il parle, plus sa voix devient de plus en plus inaudible. On est bien loin des années fastes du Sdf.
Le 26 mai 1990, contre toute attente et malgré la présence à Bamenda d’une patrouille de 2000 policiers armés jusqu’aux dents Ni John Fru Ndi lançait le Social Democratic Front (Sdf). Des sources indépendantes avaient estimé la foule au lancement du parti à 80.000 personnes à ce moment-là. Six jeunes gens non armés avaient été piétinés par balles par la police après le rassemblement. Le refus de toute compromission de Ni John Fru Ndi surprenait plus d’un observateur y compris ses plus proches associés. Ignorant les mises en garde de personnalités éminentes et certains membres de sa famille sur le projet Sdf, il plaçait avec beaucoup de passion l’intérêt général avant tout autre intérêt. En 1992, c’est tout naturellement qu’il devenait candidat de l’« Union pour le changement» à l’élection présidentielle au Cameroun, une coalition d’au moins 20 partis politiques et associations, dont le Sdf. Ni John Fru Ndi avait remporté l’élection présidentielle aux dépens du président sortant Paul Biya. Mais au lieu de saluer le vainqueur de cette élection, Paul Biya assignait Ni John Fru Ndi à résidence surveillée et se proclamait vainqueur. Les organisateurs officiels de l’élection accordaient en effet 39% de voix à Paul Biya contre 37% à Ni John Fru Ndi. Des observateurs indépendants ainsi que la National Democratic Institute dénonçaient des irrégularités pendant ce scrutin. Ce n’était que le début des malheurs de Fru Ndi qui, curieusement au grand de nombreux Camerounais, avait déjà engagé des négociations nocturnes avec le pouvoir pour devenir président du Conseil d’État.
Incarcération
Très vite, après avoir découvert la vraie face du Chairman, les militants de la première heure quittaient le bateau SDF, victimes de la guillotine du 8.2. Siga Asanga, Dorothée Kom, Charlie Gabriel Mbock, Edouard Tankwé, Bernard Muna accusaient chacun à son tour le chairman d’autoritarisme. En septembre 2005, le secrétaire général du Social democratic Front (Sdf) Asonganyi, de regretté mémoire, quitte ses fonctions sur la pointe des pieds, non sans livrer un réquisitoire sur le fonctionnement du principal parti d’opposition, déjà secoué par les querelles de toutes sortes. « À la faveur du lancement des primaires du Nec (Comité exécutif national, Ndlr), j’ai décidé de ne plus briguer un poste au sein de l’instance dirigeante du Sdf», avait annoncé l’alors Sg. Une démission qui ne disait pas son nom. Une charge lourde qui, pour n’être pas nouvelle, n’en était pas moins connotée d’une résonance particulière s’agissant d’un très haut cadre du parti en poste depuis 12 ans, et ami de longue date de John Fru Ndi, le président du parti qui a dû être mis devant le fait accompli. Il n’avait pas hésité de dire : « Je suis convaincu que la direction du Sdf dont je suis l’un des maillons n’a pas su transformer la formidable machine qu’est le Sdf, en un puissant catalyseur du changement de notre pays », lâchait Asonganyi, remonté. Il fustigeait « le culte de la personnalité qui a pour corollaire l’infaillibilité du chef’ ». Il tançait l’attitude de ceux qui font peu de cas au respect des textes du parti, la manipulation des « statuts » qui peut avoir des allures de règlements de compte aux militants peu disposés à l’unanimisme. Il ironisait volontiers sur une question bien délicate qui alimente les plus vives controverses au sein du Sdf. « Selon des rumeurs persistantes, non seulement les dirigeants du Sdf ont des contacts réguliers et secrets avec le régime Rdpc (Rassemblement démocratique du peuple camerounais de Paul Biya, au pouvoir, Ndlr), mais en plus, ils reçoivent également des fonds occultes considérables». Et d’enfoncer le clou : « Cela me semble avoir gravement compromis l’efficacité du Sdf et de l’opposition au Cameroun », convaincu que « le Sdf seul ne peut pas changer le pays ». C’est l’ouvrage qu’il a publié quelque temps avant sa mort qu’il met à nu les différentes compromissions de John Fru Ndi.
Dans son interview à France 24, Paul Biya reconnaissait d’ailleurs avoir rencontré John Fru Ndi. Une certaine opinion lui avait alors cousu les habits de traître. Il va également porter ceux d’un assassin.
Le 26 mai 2006, une rixe oppose à Yaoundé dans les locaux du Sdf des individus considérés comme des militants de deux factions rivales du parti, dont l’une se réclame de John Fru Ndi et l’autre de Bernard Muna, avocat de renom, ancien procureur du Tribunal pénal international pour le Rwanda, revenu dans les rangs de cette formation après de longues années d’exclusion. Bilan de ces échauffourées qui gardent encore une bonne partie de leur mystère : de nombreux blessés graves, et la mort de Grégoire Diboulé, jusque-là responsable au sein d’une section locale du Sdf et acquis à Bernard Muna. Émoi au sein de l’opinion. La justice s’est saisie de l’affaire, inculpant une vingtaine de présumés militants du Sdf et le colonel à la retraite Chi Ngafor (un proche de Fru Ndi) d’assassinat avant de les placer sous mandat de dépôt à la prison centrale de Yaoundé où ils ont été incarcérés pendant de longues semaines puis libérés plusieurs années après. Fru Ndi est mis en cause. Il a du mal se sortir de cette affaire. Ses conptemteurs disent qu’il a dealé, comme d’habitude avec le pouvoir.
Vint la saison des élections sénatoriales en avril 2013. Le Sdf est soutenu par le Rdpc dans la région de l’Ouest contre l’Udc. Aussi le parti du Chairman remporte-t-il les élections dans l’Adamaoua avec le soutien du Rdpc où il n’a pas de conseillers municipaux. Les masques sont définitivement tombés. Fru Ndi a conduit le Sdf à l’abattoir. Il n’était que le pion du Rdpc infiltré au sommet du Sdf, lancent ses détracteurs. À tort ou à raison. Fru Ndi a prêté le flanc et ne récolte que ce qu’il a semé et manigancer la nuit. Au détriment des membres du Sdf qui croient au changement, à la rupture.
Maheu