Pour qui sonne le glas?
Contrairement aux apparences, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais de Paul Biya n’est pas rassemblé. La volonté de Jean Nkuete d’en faire le directeur de conscience de tous les militants qui leur impose une vision conforme à celle des caciques est manifeste. Tentant ainsi vainement d’inhiber toutes les tentatives de discussions ou de contestations internes. Des voix s’élèvent au sein du RDPC pour dénoncer cette pratique qui rappelle le parti communisme chinois du temps de Mao Tse Toung, ou celui de l’ex-URSS qui avait ceci de particulier que les choses étaient claires entre le parti et l’État, entre les militants de base et le sommet. Dans ces contrées éloignées, on parlait de centralisme démocratique. Les dissidents avaient réussi à démontrer qu’il s’agît en réalité de régimes totalitaires.
Si nous revenons dans le contexte camerounais, tout observateur constate l’existence d’une contradiction flagrante entre les proclamations prétendument démocratiques du RDPC et ses pratiques qui rappellent le totalitarisme. De sorte que les Camerounais qui veulent
de profonds changements ne doutent plus de l’incapacité de ce parti à incarner leurs aspirations.
Les responsables du RDPC ne prennent pas conscience de cette exigence du peuple camerounais. Ils croient toujours que la référence à certains slogans suffit pour avoir un ancrage dans le quotidien des citoyens lassés de cette duperie innommable et inqualifiable. Pour eux, l’essentiel est le maintien au pouvoir vaille que vaille, et par tous les moyens.
Pour préserver leurs privilèges des caciques du RDPC ont manipulé les militants du RDPC afin qu’ils adressent des motions de soutien demandant à leur président national de modifier la constitution et d’anticiper la présidentielle qui normalement doit se tenir en octobre 2018. Conscient du fait que le glas peut sonner à tout moment, d’autres s’y sont opposés. Aujourd’hui, pendant que le RDPC se trouve dans une zone de fortes turbulences, des clans se forment, des réseaux se concertent pour préparer la mère des batailles qui risque de faire couler beaucoup de sang. A moins que…
Source: Dossier déjà publié dans Germinal n°090.