• Full Screen
  • Wide Screen
  • Narrow Screen
  • Increase font size
  • Default font size
  • Decrease font size
Dégage! - Page 3

Dégage! - Page 3

Envoyer Imprimer PDF
Note des utilisateurs: / 0
MauvaisTrès bien 
Index de l'article
Dégage!
Le Renouveau atteint de cécité stratégique
Mensonges explosifs
Paul Biya : l’immobile à grand pas vers l’émergence
Hôpitaux : des mouroirs du Renouveau
Paul Biya, le président du verbe
Paul Biya ou le degré zéro de la communication
Paul Biya, un jouisseur impénitent
Insécurité : le lourd passif du Renouveau
Un destin si funeste
Toutes les pages
Mensonges explosifs

S’il est vrai qu’au centre du jeu politique se trouvent la ruse et le mensonge, c’est-à-dire la tromperie délibérée, organisée, calculée, on doit reconnaître que Paul Biya exagère en allant au-delà. Il recourt constamment et sans scrupule au mensonge pour se maintenir au pouvoir. Les mensonges répétés de Paul Biya ont fini par lasser les Camerounais. Ces derniers comprennent que ses promesses n’engagent que ceux qui y croient et que le moment est venu de prendre leur destin en main.
Avec la rencontre tripartite à Yaoundé, en novembre 1991, Paul Biya étale au grand jour sa volonté de fragiliser l’opposition et même de la décapiter. Le pouvoir refuse ainsi d’élargir l’ordre du jour aux questions relatives à la constitution, au code électoral et au code médiatique. L’opposition se retrouve ainsi piégée. Elle accepte cependant de prendre part à une rencontre dont toutes les modalités ont été fixées unilatéralement par le gouvernement: désignation du président de séance, fixation de l’ordre du jour, choix du lieu de la rencontre et invitation des ‘’personnalités indépendantes’’. Pendant toute la rencontre, Paul Biya, à travers ses affidés, s’illustre par un machiavélisme de haut vol. Le pouvoir utilise tout son cynisme pour parvenir à ses fins. On parle alors de consensus. Ce prétendu consensus.
Les adversaires des positions gouvernementales se voient collées, un contradicteur, le temps d’une concertation, en coulisses. Le duel Samuel Eboua/Robert Mbella Mbappe retient l’attention. Les deux personnalités sont originaires du département du Mungo. François Sengat Kuo et Augustin Kontchou Kouemeni s’illustrent dans une passe d’armes. Le premier a été l’imminence grise du président Ahidjo puis de Biya avant de se mettre au service de l’opposition. Le second s’illustre comme le porte-voix du Cameroun, après le retour au multipartisme.
Pendant la Tripartite, le pouvoir réussit à diviser le clergé catholique. Mgr Jerome Owono Mimboé est chargé de ‘’contrer’’, le cardinal Tumi, favorable aux thèses des partis d’opposition. Sous la contrainte, le gouvernement finit par accepter certaines propositions de l’opposition. Le Premier ministre Sadou Hayatou s’engage, au nom du chef de l’État, à respecter les engagements de la rencontre tripartite.
Les partis de l’opposition partent de la Tripartite divisé, tout en gardant l’espoir que le « consensus » auquel ils sont parvenu sera respecté. Erreur ! Car il est apparu avec le temps qu’il ne s’était agi que d’un pseudo-consensus. Pour preuve le malaxage permanent de la loi constitutionnelle du 18 janvier 1996 issue des accords de ses assises dans l’optique de maintenir Paul Biya au pouvoir ad vitam aeternam. La rencontre Tripartite restera dans les mémoires des Camerounais comme n’ayant été qu’un mirage.
Maheu
Source: Germinal n°083.