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Société Participation des étudiants à la promotion de la bonne gouvernance au sein du système universitaire public du Cameroun

Participation des étudiants à la promotion de la bonne gouvernance au sein du système universitaire public du Cameroun

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alt"Il faut donner aux jeunes le sens de la collaboration, de la communauté, de l’association des efforts pour une œuvre collective, de lutter contre la dissolvante indifférence politique et sociale qui caractérise nos sociétés", Pierre Erny, L’Enseignement dans les pays pauvres. Modèles et propositions, Paris, L’Harmattan, 1977, p. 188.

Avec le soutien du Programme d’Appui à la Société Civile (PASC), l’Association de défense des droits des étudiants (ADDEC), en collaboration avec le groupe Samory éditeur de Germinal et ses partenaires ( Harmattan Cameroun , Fondation Gabriel Péri, Dynamique Citoyenne, regroupement de 162 organisations de la société civile camerounaise, la chaîne de télévision 7News , le quotidien Le Messager, Radio Cheikh Anta Diop et Human Rights Initiatives (HRI)), vous invitent à prendre personnellement part à la 41è session de La Grande Palabre qu’ils organisent, le jeudi 16 avril 2015 , à l’hôtel Jouvence 2000, sis au quartier Fouda, en face du FNE, à 14h précises.

Thème: Participation des étudiants à la promotion de la bonne gouvernance au sein du système universitaire public du Cameroun

Contexte (1)
En 2007, le Gouvernement à travers le ministère en charge de l’Enseignement supérieur investissait la scène universitaire de son nouvel concept qu’on disait révolutionnaire pour l’Université « La Nouvelle Gouvernance Universitaire » avec pour finalité proclamée « l’émergence d’un Cameroun fort, riche et prospère »(2). La communauté universitaire nationale avait même eu l’honneur de connaitre l’intérêt que portait le chef de l’État, monsieur Paul Biya, à cette nouvelle trouvaille, quand il avait fait allusion dans son message à la jeunesse le 10 février de la même année. C’est en effet ainsi que l’Enseignement supérieur, partie du système éducatif, se gère au Cameroun. Depuis son accession à la magistrature suprême, le président Paul Biya n’a jamais trouvé opportun de convoquer une session du Conseil de l’enseignement supérieur afin de lui donner une orientation et une harmonisation claires et concrètes. Sa tenue, au moins une fois tous les 5 ans tels que prévue par les textes de la République, aurait pu améliorer l’organisation et le fonctionnement de ce ministère et de cet ordre d'enseignement et dispenser la communauté universitaire des couacs fréquents et inquiétants. Le cas des déboires publiquement étalés, lors de l’organisation du Conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur (CAMES) en novembre 2014 où les intérêts égoïstes de certaines autorités avaient pris le dessus sur l’intérêt national pour une question pécuniaire, auraient pu être évités en amont (3)
Vraisemblablement, les messages délivrés le 10 février de chaque année semblent constituer les Conseils de l’Enseignement supérieur au Cameroun sous l’ère du Renouveau. C’est malheureusement la situation de l’Enseignement supérieur où prédomine la gouvernance de la navigation à vue. Cette situation dont la portée est régulièrement minimisée, entretien sans aucun doute, la mauvaise santé de nos universités et leur inexorable décrépitude.
Néanmoins, en embouchant les trompettes de ce nouveau référentiel de « La Nouvelle Gouvernance Universitaire », le Gouvernement a le mérite de reconnaitre le véritable défi à relever dans notre société en général et en particulier au sein de l’université. Notre pays n’a-t-il pas mal à sa gouvernance politique, économique, environnementale, sociale et culturelle ? Il ne faut pas être économiste, politologue, sociologue, etc., pour se rendre compte de l’évidence qui saute aux yeux. Il suffit de réécouter, de lire les multiples discours du président de la République pour prendre conscience de cette réalité terrifiante et implacable.
Afin de contribuer à l’implémentation de cette « Nouvelle Gouvernance Universitaire », les étudiants ont régulièrement encouragé les autorités universitaires à emprunter cette voie. Ils ont plus d’une fois, à travers des mouvements de protestation, attiré leur attention sur certaines dérives. L’exemple palpable est la grève lancée en 2005 à l’initiative de l’Association pour la Défense des Droits des Etudiants (ADDEC) dont les retombées immenses ont soulagé les universités et dont le Gouvernement se gargarise des acquis.

En replaçant les choses dans leur contexte, il faut reconnaitre que c’est cette grève qui avait poussé les pouvoirs publics à opérer des réformes de fond telles que la séparation des postes de président du Conseil d’Administration de l’Université et celui de Recteur (décret no2005/3427 du 10 septembre 2005), le régime financier (décret no2005/383 du 17 octobre 2005 portant régime financier qui astreint les Recteurs à une délégation de signature aux chefs d’établissement et donne droit à ceux-ci, la gestion de 65% des droits universitaires et de 35% d’autres ressources universitaires tout en leur donnant autorité de procéder à l’ouverture de comptes bancaires). Dans la même mouvance, on peut évoquer la création des postes d’Attaché d’Enseignement et de Recherche (ATER) par décret n° 2005/390 du 25 octobre 2005. Tout comme on n’oubliera pas d’évoquer l’arrêté interministériel de n°0006 du 30 juin 2005 portant réglementation des loyers des logements d’étudiants qui offre un meilleur cadre juridique pour la gestion des logements estudiantins, et même plus tard, le recrutement d’Assistants dans le cadre de l’opération baptisée « recrutement des 25 000 jeunes diplômés dans la fonction publique»
Ces reformes fondamentales qui touchent tant la gouvernance managériale, financière, académique, sociale ; piliers de la nouvelle orientation universitaire, sont à mettre indéniablement à l’actif de l’étudiant. Or, lesdites universités peinent malgré tout à se valoriser, à assumer leur rôle de moteur de développement de la nation à travers ses missions fondatrices de diffusion du savoir, de promotion de la recherche.
Même si l’on ne peut nier l’existence, au sein des universités, d’une profusion d’idées sur les orientations à suivre, la direction et le cap restent néanmoins encore diffus et confus. Contrairement au Sénégal qui, face aux grands enjeux et les défis auxquels ce pays devait être confronté, a pu mettre sur pied un projet universitaire ambitieux dont la concrétisation et l’impact positif sur son développement sont en cours. De nos jours, l’enseignement supérieur sénégalais est l’un des plus avancés du continent.
De son côté, le Cameroun, infatué de son enseignement supérieur stagnant et défaillant, se contente des effets d’annonce. L’université persévère sur la voie de l’enracinement dans un marasme intellectuel inquiétant et une politisation orientée et partisane de ses dirigeants, membres ostentatoires d’un même parti politique ou signataires de motion de soutien en faveur du président national de ce parti, et cela dans un milieu universitaire dit apolitique. Dans ce contexte, les étudiants ayant la vision d'une gestion participative n’ont d'autre choix que de chercher à s’émanciper de l’embrigadement et du paternalisme intellectuel vicieux et sclérosé.
A l’aune donc du cap fixé par le Gouvernement pour l’année 2015 pour le développement de l’éducation, et des objectifs fixé par le Minesup qui veut aboutir aux résultats concrets tels que l’autonomie financière effective et la compétitivité internationale, le bilan, à ce jour, ne semble pas être assez reluisant. L’université semble ne pas remettre en cause ses dysfonctionnements profonds et son rôle social actuel de « coagulant commun » (4), notamment des étudiants.
Il est fort raisonnable et légitime pour les étudiants de questionner leur situation et de mener des réflexions afin de voir dans quelle mesure, dans la perspective d’une responsabilisation assumée, ils peuvent contribuer efficacement à une éventuelle émergence de l’université camerounaise et, par ricochet, d’un État de droit, d’un Cameroun fort, riche et prospère respectueux des libertés publiques.
Afin de mener ces réflexions utiles et urgentes, les leaders d’étudiants, membres de bureaux de leurs organisations au sein des différents établissements des Universités d’Etat du Cameroun, à l’exception de l’Université de Yaoundé I où aucun membre des bureaux actuel n’a fait le déplacement, ont organisé, à Douala, avec l’appui du Programme d’Appui à la Société civile (PASC), les 20 et 21 mars 2015, un colloque sur le thème « Le système universitaire public au Cameroun : hier, aujourd’hui, demain ».
Au cours de cette session de La Grande Palabre, il sera donc question de restituer à l'auditoire, notamment à la communauté universitaire, les résultats des travaux de ce premier colloque restreint à l’enseignement supérieur public. Cette restitution est la suite logique d’une étude menée par l’ADDEC au sein des universités publiques camerounaises avant la tenue dudit colloque au cours duquel les résultats et conclusions ont balisées les débats entre étudiants.
(1) Contexte rédigé par l’ADDEC
(2) Pr. Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur, Éditorial, in Note de conjoncture de l’Enseignement supérieur No 6.
(3) Le Messager No4198 du mardi 4 novembre 2014 Cameroun
(4) A Mbembe, Les jeunes et l’ordre politique en Afrique Noire, Paris, L’Harmattan, 1985, p. 61

Les axes de la discussion
1-Intervention du Ministère de l’Enseignement supérieur.
2-Étudier les étudiants camerounais aujourd'hui: entre savoir, pouvoir et précarité. (Armand Leka Essomba)
3-Comment les travaux du colloque peuvent aider le gouvernement dans sa politique pour l’Enseignement Supérieur ? (Njoya Moussa)
4-Syndicalisme estudiantin, reforme universitaire de 1993  et gouvernance  du système universitaire public au Cameroun" :  (Hilaire Kamga)
5-Restitution des travaux du colloque. (Owono Jean Nicaise)
Modérateur : Jean Bosco Talla, journaliste, Point focal de La Grande Palabre

Endirect sur les onde de Radio Cheikh Anta Diop, FM 101.1