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Des procès politiques maquillés en infractions de droit commun - Jean-Marie Atangana Mebara, Urbain Olanguena et Cie: des procès en sorcellerie

Des procès politiques maquillés en infractions de droit commun - Jean-Marie Atangana Mebara, Urbain Olanguena et Cie: des procès en sorcellerie

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Index de l'article
Des procès politiques maquillés en infractions de droit commun
Des procès politiques maquillés en infractions de droit commun
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Jean-Marie Atangana Mebara, Urbain Olanguena et Cie: des procès en sorcellerie
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Jean-Marie Atangana Mebara, Urbain Olanguena et Cie: des procès en sorcellerie
altQuel regard avez-vous de l’opération épervier ? À cette question, Esther Dang, ex patronne de la Société nationale d’Investissements (Snh) et candidate de la dernière élection présidentielle avait eu la formule juste : « Tout est métaphysique dans cette affaire peut-être à cause du nom. Lorsqu’un enfant vole une sandalette au marché, on l’amène là où il faut. C’est un délit, tout citoyen qui commet un délit, il y a des procédures pour cela. On parle d’un simple problème de vol comme si c’était de la métaphysique. Il y a un code pénal. C’est comme le mariage, le jour que vous vous mariez, vous ne pouvez pas imaginer que vous allez divorcer. Chacun doit assumer ses responsabilités face aux délits qu’il commet. En me posant la question, c’est comme si épervier tourne autour de ma tête ou de la tête de X ou de Y. Il faut laisser les personnes chargées de ce dossier faire leur travail ». Aujourd’hui les faits lui donnent raison. Car  un arrêt de la Cour d’appel du Centre a été sans équivoque le 13 octobre 2011 en faveur d’Urbain Olanguena Awono, l’ex ministre de la Santé publique. « Par ces motifs, statuant publiquement, contradictoirement à l’égard des parties, en matière criminelle, en appel, par arrêt avant dire droit, en collégialité et à l’unanimité des voix ; en la forme, reçoit l’appel interjeté par Olanguena Awono Urbain ; au fond et avant dire droit, infirme le jugement entrepris ; statuant à nouveau, annuelle les poursuites engagées contre Olanguena Awono Urbain  des chefs de : détournement de la somme de 200 000 000 (deux cents millions de FCFA) au travers du protocole d’accord signé avec l’Association Camerounaise de Marketing Social (ACMS) en violation de la règlementation sur les marchés publics ; tentative de détournement de la somme de 60 000 000 (soixante millions de FCFA) dans le cadre de la signature dudit protocole d’accord ; détournement de la somme de 122 000 000 (cent vingt-deux millions de francs CFA) au travers du marché de fourniture du matériel de sensibilisation (dépliants) avec les ONG …. ».
Mais coup de théâtre, dans une logique d’acharnement identique, il lui est reproché d’avoir financé par les fonds publics la production de son ouvrage paru en 2007 sous le titre « Le Sida en Terre d’Afrique, l’audace des ruptures ». Une contre-vérité au regard du contrat d’édition signé entre l’auteur et son éditeur Privat qui stipule clairement que « l’éditeur assure à ses risques et périls toutes les charges financières relatives à la publication et à la distribution du livre ». Les conclusions du rapport des experts judiciaires sur le respect scrupuleux de cette close sont formelles : « la production du livre n’a pas été financée par les fonds publics. » Le témoignage sous serment de l’expert judiciaire Dissak Delon en audience publique a confirmé cette position qui disculpe totalement le ministre. Mais qui demeure toujours en prison.
Tout comme Jean Marie Atangana Mebara. La défense de l’ex Sg/Pr  a toujours soutenu que l’accusé est en « prison pour n’avoir rien fait ».  Le dossier est « juridiquement vide », soutient Me Claude Assira. Et de ce fait, les conseils de l’ex Sg/Pr plaidaient pour l’acquittement de M. Atangana Mebara, du chef de tentative de détournement de 24 milliards FCfa (argent destiné à l’achat de l’avion présidentiel), « les faits n’étant pas établis et en raison de l’absence de la tentative ». De même pour l’accusation de 1,5 milliards FCfa (arriérés de locations d’avions de la Camair destiné au loueur d’avion, Ansett), dont la défense estime également que « les faits ne sont pas établis ». Quant à l’accusation de complicité de détournement de 121 millions FCfa, (reliquat d’un crédit de 720 millions FCfa envoyé par l’État du Cameroun à son ambassade à Washington), la défense évoquait l’absence d’éléments caractéristiques de la complicité. De manière élaborée, les quatre avocats de Jean-Marie Atangana Mebara sont arrivés à ces conclusions. Chacun dans son ton. Me Ebanga Ewodo  estime que son client est poursuivi sur la base des interprétations subjectives. C’est le cas pour l’accusation de 24 milliards FCfa. L’avocat rappelle que Mebara n’est pas Sg/Pr lorsque le projet d’acquisition de l’avion présidentiel est élaboré, encore moins lorsque l’argent débloqué disparait « J’ai servi loyalement mon pays et le chef de l’État. On a monté un dossier judiciaire contre moi et on attend de vous que vous confirmiez des accusations politiques ».
Même après son acquittement, la Justice a maintenu Mebara en prison, prouvant ainsi qu’il a été décidé qu’il restera en prison même s’il est innocent.
Ainsi les magistrats du Tribunal Criminel spécial, à qui les dossiers ont été fillés, continueront-ils de statuer sur les cas des présumés coupables aux yeux de Paul Biya, que sont Atangana Mebara et les autres.
Yvanna Claire Owona