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Politique L’ordre d’étouffer Maurice Kamto est parti de Genève où séjourne Paul Biya

L’ordre d’étouffer Maurice Kamto est parti de Genève où séjourne Paul Biya

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L’ordre d’étouffer Maurice Kamto est parti de Genève où séjourne Paul Biya
Déclaration officielle du Mrc
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Des sources crédibles soutiennent que l’interdiction de la conférence presse marquant la première sortie officielle du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) a été ordonnée depuis Génève par Belinga Eboutou sur la base d’informations erronées qui lui ont été fournies par les services de renseignement.
Des sources crédibles indiquent que c’est le Directeur du Cabinet civil (Dcc), Martin Belinga Eboutou, depuis Genève où il est avec Paul Biya pour un court séjour privé, qui a sommé le sous-préfet de l'arrondissement de Yaoundé III d’interdire la conférence de presse de lancement des activités du Mouvement pour la renaissance du Cameroun. Ces sources précisent que le «Président bis du Cameroun », comme on appelle le Dcc dans certains milieux de la capitale politique du Cameroun, a fondé sa sommation sur des informations erronées à lui fournies par certains agents de renseignements et selon lesquelles les responsables du Mrc ne s’étaient pas conformés à la loi. Et « c’est après avoir reçu les documents à lui faxés par un autre agent de renseignement que le Dcc a compris qu’il a été induit en erreur. Hélas, la gaffe avait déjà commis avec toutes les conséquences imaginables sur l’image du Cameroun », regrettent ces sources.
De fait, invités à prendre part à la conférence de presse marquant la première sortie officielle du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), journalistes et de nombreux invités se sont retrouvés le 13 août 2012 à l’hôtel Hilton à Yaoundé où ils n’ont pas pu accéder à la salle de conférence qui avait été réservée par les organisateurs pour recevoir cette cérémonie, une armada des forces de l’ordre ayant été déployée en ce lieu pour filtrer l’entrée de cet établissement hôtelier et empêcher l’accès à la salle de cérémonie.

Interdiction

Malgré cette interdiction paradoxale du sous-préfet de Yaoundé III, qui, le 08 août 2012, avait délivré à Alain Fogué Tedom le récépissé de déclaration de manifestation publique « en vue d’organiser une conférence de presse le 13 août 2012 de 10 à 12 heures à l’hôtel Hilton de Yaoundé », les organisateurs ont délivré leur message dans une salle obscure, insonorisée et en présence de quelques journalistes et invités arrivés un peu plus tôt avant le déploiement des forces de l’ordre.
C’est dans ce contexte surréaliste qu’Alain Fogué Tedom, président de la Coordination provisoire du Mrc a lu la déclaration officielle de ce mouvement politique à l’ouverture de la conférence de presse. D’après cette déclaration, le Mrc est constitué des partis politiques, des organisations et personnalités de la société civile, des hommes, des femmes et des jeunes issus de divers horizons socioculturels, linguistiques et professionnels, ayant « d'un commun accord, et dans élan patriotique, décidé de fusionner [leurs] structures et [leurs] capacités, pour créer un grand parti politique dénommé « Mouvement pour la Renaissance du Cameroun » en abrégé Mrc. Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun est structuré autour d'un pragmatisme idéologique porté par les valeurs républicaines, patriotiques et panafricanistes sur le plan politique, la liberté d'entreprendre dans un cadre sécurisé par un État stratège sur le plan économique, et un humanisme profond reposant sur une puissante solidarité nationale et le partage équitable des fruits de la prospérité nationale sur le plan social. Il s'agit là de la grande synthèse des principaux courants de pensée qui ont structuré le progrès des peuples à travers l'histoire et qui sous-tend la Grande Vision de la Renaissance nationale. »
Pour positionner ce mouvement dans le champ politique camerounais les responsables du Mrc ont procédé au changement de la dénomination du Mouvement républicain populaire (Mrp) que dirigeait Alain Fogue Tedom et légalisé le 25 juillet 2008. Ce changement de dénomination a été signifié le 03 juillet 2012 au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Répondant à la correspondance à lui adressée par Alain Foguè Tedom, président du Mrp, le Minadt, René Sadi écrit (Lettre n°02249/L/Minadt/Dap/Sde/Spp): « Comme suite à votre lettre de référence relative à l'objet susvisé ; j'ai l'honneur de vous faire connaître que je prends acte des changements intervenus au sein de votre formation politique, notamment : la dénomination «Mouvement républicain populaire », en abrégé « MRP» qui devient « Mouvement pour la Renaissance du Cameroun » en abrégé « Mrc», la modification de l'emblème, ainsi que de la devise « Ensemble par le Travail, dans la Liberté, la Justice et la Solidarité pour le Progrès du Cameroun », qui devient « Travail-Liberté-Justice » »

Fusion

D’après les organisateurs, les partis politiques qui ont décidé de fusionner leurs structures pour former le Mrc sont : le People's Action Party (Pap) de Paul Ayah Abine; le Mouvement républicain populaire (Mrp) d’Alain Fogué Tedom; le Mouvement répubicain (Morep) de Fabien Assigana et du Courant des forces progressistes (Cfa) de Marie-Louise Etéki Otabela.
Répondant à la question de savoir qu’est ce que le Mrc posée par le modérateur du jour, Sosthène Médard Lipot, Maurice Kamto, la vedette du jour, s’est directement adressé aux forces de l’ordre en les invitant « à partager l’espérance nouvelle » que leur mouvement veut apporter au peuple Cameroun. Le Mrc, a-t-il poursuivi veut « faire de la politique et non de la provocation…Nous sommes des républicains. Nous ne sommes pas le parti de l’insurrection. Il n’y a pas d’agenda caché. Le seul agenda que nous avons, c’est d’apporter le changement à ce pays.»
Si du côté des organisateurs on parle de déni de démocratie et de violation flagrante de loi n°90/055 du 19 décembre 1990 portant régime des réunions et manifestations publiques, des sources proches de la sous-préfecture d’Efoulan estiment qu’Alain Fogué a voulu floué le sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé III. Selon cette source, « le sous-préfet a bien délivré un récépissé de déclaration de manifestation publique à M. Alain Foguè, président du Mrc afin qu’il organise sa conférence de presse. Mais, il lui est revenu que M. Alain Foguè déclarait cette conférence de presse pour le compte de Maurice Kamto, alors que dans la lettre qu’il lui adressée il n’a pas dit qu’il organisait cette conférence avec l’ex-ministre délégué auprès du ministre de la Justice. Ayant compris le jeu d’Alain Fogué, le sous-préfet a pris sur lui de faire interdire cette conférence de presse, étant donné tous les signes du changement de l’objet de la réunion étant déjà visibles. La suite a donné raison au sous-préfet. Vous avez eu la preuve hier. (13 août 2012, Ndlr). Maurice Kamto était à la tribune et c’est lui qui répondait aux questions et non Alain Foguè. Pourtant, à aucun endroit de sa déclaration il n’est indiqué au sous-préfet qu’il agissait en lieu et place de Maurice Kamto ou qu’il organisait cette conférence de presse avec lui. ». Selon cette source, en faisant de Maurice Kamto un des conférenciers, M. Alain Fogué n’a pas respecté l’engagement pris et contenu dans le récépissé à lui délivré et selon lequel : « Monsieur Alain Fogué Tedom s’engage à agir dans le strict respect de l’ordre public et à répondre de tout incident qui en découlerait. Il ne changera ni la date, ni le lieu, ni l’objet de sa déclaration »
Ces propos, même si s’ils font sourire des spécialistes du droit, corroborent ceux du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minadt) largement diffusés sur les antennes de la Cameroon Radio Television le 15 août 2012. Selon René Sadi, « en violation des termes du récépissé de déclaration délivré par le Sous-Préfet de l'Arrondissement de Yaoundé III, Monsieur Fogue Tedom a changé l'objet initial de la manifestation, qui s'est plutôt transformée en une manifestation de lancement des activités d'une coalition de partis politiques ainsi que d'organisations et de personnalités de la société civile ». Il reconnaît paradoxalement dans ses déclarations que « Monsieur Alain Fogue Tedom, président du parti politique dénommé "Mouvement pour la Renaissance du Cameroun" (Mrc) a déposé à la sous-préfecture de Yaoundé III, en date du 07 Août 2012, une déclaration de manifestation publique, sous la forme d'une conférence de presse prévue le 13 août 2012 au Hilton Hôtel de Yaoundé »
Ces arguments sont battus en brèche par les organisateurs et certains juridiques qui soutiennent que la loi n’exige pas de celui qui veut organiser une manifestation publique, une conférence de presse en occurrence, qu’il décline l’identité des intervenants et/ou des participants. Ils estiment, à raison selon des sources crédibles, que « la décision d’interdiction de la conférence de presse a été prise par dans les hautes sphères de l’État ». Aussi soutiennent-ils que le Minadt ment quand il affirme qu’ils ont changé « l’objet initial de la manifestation ».
Serge Alain Ka’abessine