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Société Dynamique citoyenne demande à Paul Biya de déclarer ses biens - Le peuple camerounais saura tirer toutes les conséquences d'un éventuel refus de Paul Biya

Dynamique citoyenne demande à Paul Biya de déclarer ses biens - Le peuple camerounais saura tirer toutes les conséquences d'un éventuel refus de Paul Biya

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Index de l'article
Dynamique citoyenne demande à Paul Biya de déclarer ses biens
Le peuple camerounais saura tirer toutes les conséquences d'un éventuel refus de Paul Biya
Loi n° 003-2006 du 25 avril 2006 relative à la déclaration des biens et avoirs
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Jean-Marc Bikoko, président de la Csp

 

Le peuple camerounais saura tirer toutes les conséquences d'un éventuel refus de Paul Biya

Germinal : Dans une pétition rendue publique, Dynamique Citoyenne dont vous êtes le point focal, exige du président de République la déclaration de ses biens. Qu’est ce qui fonde votre démarche ?
Jean-Marc Bikoko: C’est la vision de ce réseau à savoir « la promotion des conditions de vie plus humaines et plus justes en faveur surtout des couches des populations les plus défavorisées » qui fonde notre démarche. A travers le suivi indépendant des politiques publiques, Dynamique citoyenne pour qui la lutte contre la corruption est un des chevaux de bataille, est convaincue que l’application de l’article 66 de la constitution du Cameroun sur la déclaration des biens par les hauts dignitaires constitue un bouclier important contre les détournements et autres malversations qui ont fini de discréditer notre pays.

Pourquoi avoir ciblé le chef de l’État et pas tous les autres gestionnaires de la fortune publique conformément à la l’article 66 de la Constitution ?
C’est parce que le président de la République est le garant des institutions. Lorsqu’il y a échec dans une famille, le principal responsable est le mari et chef. Si 16 ans après la promulgation de la constitution en 1996, la loi fondamentale n’est pas totalement appliquée, quelles que soient les raisons évoquées, le chef de l’Etat est blâmable. En ce qui concerne la lutte contre la corruption, l’application de l’article 66 de la constitution aurait évité à notre pays le spectacle humiliant et déshonorant qu’offre l'«Opération épervier » avec l’arrestation des hauts dignitaires. Etant donné qu’il a fallu 10 ans (1996 – 2006) pour que la loi sur la déclaration des biens voit le jour, et que le décret d’application y afférent est attendu jusqu’à ce jour, seule la déclaration par le président de la République de ses biens et avoirs nous paraît être la solution appropriée pour sortir de l’auberge.

Quel impact la déclaration des biens par certains gestionnaires de la fortune publique peut-il avoir sur la lutte contre la corruption et par ricochet sur la gouvernance politique au Cameroun ?
Vous savez, la lutte contre la corruption passe par 5 principales étapes : la prévention, l’éducation, de bonnes conditions de vie, les incitations et enfin les sanctions. L’article 66 participe de la prévention et son application, le principal indicateur de la volonté déclarée du gouvernement à lutter contre ce fléau. 

Et si on vous faisait remarquer, compte tenu des habitudes établies, que votre action n’est qu’un coup d’épée dans l'eau ?
Ce serait se moquer du peuple camerounais que l'on endort à longueur d'années par des proclamations, des discours et promesses fallacieuses. Ce serait aussi faire preuve de mauvaise foi car, les citoyens camerounais que sont les membres de Dynamique citoyenne ont non seulement le droit d’exiger l’application de toutes les dispositions constitutionnelles parmi lesquelles celles relatives à l’article 66, mais également celui d’interpeler les dirigeants de notre pays au premier rang desquels le Chef de l’Etat. Si la Démocratie c’est « le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple » comme on nous l’a appris, notre action est plutôt salutaire.

Quelles actions envisageriez-vous d'entreprendre pour l’aboutissement d’une telle initiative, c’est-à-dire la prise en compte de votre exigence ?
Nous sommes dans une démarche de plaidoyer. La pétition est en circulation depuis le 02 août 2012 en vue de la collecte des signatures dans les dix (10) régions administratives du Cameroun jusqu’au début du mois de décembre 2012. Elle est même en ligne pour les accrocs des TIC. A l’occasion de la célébration de la journée internationale de lutte contre la corruption le 09 décembre prochain,, l’opinion publique nationale et internationale sera édifiée sur le degré d’adhésion des Camerounais à cette initiative.

Et si le pouvoir restait sourd se conformant à l’adage selon lequel on ne scie pas la branche sur laquelle on est assis ?
La réponse appartient au peuple camerounais qui saura tirer toutes les conséquences au cas où il se rend compte qu'il est victime, une fois de plus, de superchérie. Quant à Dynamique citoyenne, il poursuivra son action de plaidoyer en fonction des orientations consensuelles de l’ensemble des membres du réseau.

Que vous suggère la déclaration du ministre de la communication qui s’insurgeait contre la mise en  application de l’article 66 ?
C’est une déclaration regrettable de la part d’un « porte parole du Gouvernement » supposé . La constitution est la loi fondamentale qui s’impose à tous, y compris au chef de l’Etat. C’est pour ne l’avoir pas compris que le ministre de la Communication a fait cette sortie malheureuse. Il est totalement aux abois et devrait être sanctionné.
Propos recueillis par:
Jean-Bosco Talla