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Marafa Hamidou Yaya récuse le juge d’instruction - Complot : Et si Marafa Hamidou Yaya était dans la fosse aux lions

Marafa Hamidou Yaya récuse le juge d’instruction - Complot : Et si Marafa Hamidou Yaya était dans la fosse aux lions

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Index de l'article
Marafa Hamidou Yaya récuse le juge d’instruction
Correspondance n°1 : Demande d'audition adressée au président de la République
Correspondance n°2 : Compte rendu de l'audition au président de la République
Complot : Et si Marafa Hamidou Yaya était dans la fosse aux lions
Correspondance n°3: Note pour Monsieur le président de la République
Toutes les pages
Complot : Et si Marafa Hamidou Yaya était dans la fosse aux lions
Dans sa demande de récusation Marafa Hamidou écrit: «Des journalistes ont été invités et il [Magnaguemabe] leur a expliqué sous toutes les coutures qu'un séisme devait secouer le pays dès le lundi 8 février 2010. Mais, manque de chance pour les manipulateurs, le même vendredi 5 février 2010, le président de la République, avait procédé à la signature de décret portant nomination des gouverneurs de régions. Ce qui a eu pour effet de tempérer l'enthousiasme des commanditaires de cette manipulation. Il y a encore peu de temps, ce juge continuait de raconter en privé qu'il est déterminé à obtenir sa revanche et ce faisant, il fera d'une pierre deux coups, car disait-il alors, il va au-devant des désidératas de son patron ! Il est donc évident que la suspicion de l'impartialité de ce juge est bien fondée et milite pour sa récusation».  (C'est nous qui soulignons)
À la lecture de cet extrait, il apparait clairement que l’ex-Minadt se pose en victime d’un complot ourdi par des "commanditaires" de l’ombre et que Pascal Magnaguemabe ne serait que l’exécutant de cette basse besogne commandité par « son patron ». Mais, de quel patron s’agit-il ? Nul ne peut le dire avec exactitude. Peut-être s’agirait-il soit du président du tribunal de grande instance du Mfoundi, soit du président de la cour d’appel du Centre, soit enfin du ministre de la Justice d’alors Amadou Ali. La troisième hypothèse est d’autant plus plausible que dans la correspondance au président de la Cour d’appel sus-citée, il affirme que Pascal Magnaguemabe lui avait dit au cours de l’audience qu’il lui avait accordée « qu'il a été «récupéré» à Yaoundé par l'ex-vice-premier ministre, ministre de la Justice, qu'il avait connu lors de son séjour à Mora ». Il est d’ailleurs de notoriété publique que Amadou Ali et Marafa Hamidou Yaya sont deux ennemis intimes qui se détestent cordialement.
Au regard des documents en circulation depuis l’arrestation de Marafa Hamidou Yaya, tout laisse à penser que ce n’est pas la première fois qu’il est victime de la fourberie de ses ex-collègues au gouvernement et de ses camarades du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc).

Déjà en 2007, alors qu’il officiait comme secrétaire général du comité central du parti au pouvoir ou proche du pouvoir, c’est selon, René Emmanuel Sadi, successeur de Marafa Hamidou Yaya au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minadt), avait entrepris des démarches auprès du vice-premier ministre, ministre de la Justice Amadou Ali, visant à connaitre « l’état judiciaire et comptable de [ses] militants ». Celles-ci semblaient avoir pour cible l’éminent membre du bureau politique du Rdpc, Marafa Hamidou Yaya (Correspondance n°B56/CC/Rdpc du 27 novembre 2007) si on tient compte de la réponse de l’ex-garde des Sceaux.
En effet, répondant à la sollicitation de René Sadi, Amadou Ali écrivait : « Monsieur le secrétaire général du Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, Yaoundé,
Pour faire suite à votre correspondance de référence, j’ai l’honneur de porter à votre haute connaissance qu’au terme de multiples enquêtes menées respectivement auprès de l’Agence nationale d’investigation financière, du Conseil de discipline budgétaire et comptable, de la Chambre des Comptes de la Cour suprême, aucune charge majeure imputable à Monsieur Marafa Hamidou Yaya, ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation n’a été relevées.(C'est nous qui soulignons)
Nous vous invitons par ailleurs à saisir la Commission nationale ant-corruption pour son rapport, cette institution ne relevant pas directement de notre compétence.
Bien vouloir recevoir l’expression de Notre Profonde Considération »

Aussi, Le 25 mars 2008, adressait-il une correspondance dans laquelle il dénonçait les ragots et les manoeuvres du ministre délégué à la présidence de la République chargée de la Défense, Edgar Alain Mebe Ngo'o qui aurait affirmé devant des personnalités qu'il est "l'ennemi du président de la République". (Cf. Correspondance n°3)
Dans une autre optique, en accusant le juge d’instruction, Pascal Magnaguemabe de partialité, Marafa Hamidou Yaya, qui aujourd’hui se trouve dans la fausse aux lions, remet en cause sa crédibilité et sa moralité dans l’ « affaire Albatros ». Plus grave, L’ex-Minadt l’accuse directement de corruption et même de tentative de trafic d’influence quand il affirme que : « Monsieur Magnaguemabe Pascal me dit qu’il s’occupe du dossier « Albatros ». Qu’il voulait que nous nous « arrangions » et que si j’en avais convenance, il pourrait m’aider si je me montre « compréhensif ». » (C'est nous qui soulignons) Les guillemets mis autour du verbe conjugué « arrangions » et du  « compréhensif » ne changent rien à l’accusation qu’il porte contre ce juge d’instruction. Au contraire, ces guillemets ici attirent l’attention du lecteur en même temps qu’ils protègent et atténuent la crudité des propos de son auteur tout en permettant au lecteur de comprendre ce qu’il veut dire.
De là à penser que les autres personnalités impliquées dans l’ « affaire Albatros » ont été incarcérées à Kondengui parce qu’elles n’ont pas été compréhensives et parce qu’elles ont refusé tout arrangement avec le juge d’instruction Pascal Magnaguemabe, il y a un pas que d’aucuns n’hésitent pas de franchir.
Afin de laisser la Justice se dérouler sereinement, Pascal Magnaguemabe, ne devrait pas attendre d’être dessaisi de ce dossier par ses supérieurs hiérarchiques. Il devrait lui-même se dessaisir, compte tenu de soupçons qui pèsent sur lui aujourd’hui. Ce serait en son honneur si son intention était de faire jaillir la vérité dans cette scrabbleuse affaire qui n'épargne pas le chef de l'Etat lui-même. D'ailleurs l'article 592 du Code de procédure pénale lui donne la latitude d'agir dans ce sens. Cet artice dispose: "Tout magistrat du siège qui sait qu'il existe en sa personne une cause de récusation comme prévu à l'article 591 ci-dessus ou qui estime qu'il a de bonnes raisons de s'abstenir de connaître d'une affaire, doit en informer son supérieur hiérarchique. Dans ce cas, il est procédé comme prévu aux articles 593 à 598 ci-dessous."

J.-B Talla