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La France donne un coup de main aux CobrasLa conférence nationale souveraine du Congo l’avait pourtant écarté. Des élections dès le premier tour en 1992, l’avaient disqualifié. Le discours de la Baule, croyait-on, avait fait des émules. L’avènement de Pascal Lissouba apportait une autre vision. Remplaçant pourtant élu, il resta plus universitaire que politique. La preuve, Sassou ne se gêna point pour revenir occuper le palais présidentiel du plateau de Brazzaville en marchant sur des cadavres tombés pendant les mois et années de combat opposant Ninja et Cobra.
« L’élection tend à devenir un mode normal de dévolution du pouvoir en Afrique… il faut en finir avec les coups de force ou d’Etat, les putschs, les juntes, les pronunciamientos et toutes les manifestations de transition violentes..» Tels sont les propos de Jaques Chirac devant le parlement congolais un jour de juillet 1996 à Brazzaville. Au regard de ce qui précède, on ne sait si on doit rire ou pleurer. De la coupe aux lèvres…ou bien, entre ce que pense le cœur et ce que dit la bouche d’un politique… on comprend alors tout. Les non-dits de la déclaration selon laquelle la démocratie est un luxe que ne peuvent se permettre les Africains, parole avisée...
Comment comprendre autrement, lorsque la rupture claironnée tambour battant de Sarkozy se heurte à la Françàfrique de papa emportant au passage Jean Marie Bockel. Très inspiré de refaire la cartographie des rapports décomplexés à hue et à dia, hélas, seulement dans les discours qui n’engagent que ceux qui y croient, Bockel vit l’acte de décès de la françàfrique ajourné à la saint glinglin.
De la sorte, une nouvelle expérimentation se fait jour, et le triomphe de la dynastocratie selon le néologisme bien à propos de Joe la conscience fait fureur. Si au Gabon un Bongo se fait un prénom, au Togo un Faure dégage tout en envoyant en taule son frère et se met sur les traces de son digne Eyadema de père. Gbagbo est mis au frais avec la bénédiction du conseil de sécurité par une résolution. Kadhafi moins chanceux est 4 pieds sous terre. Tant que les diamants de centrafrique peuvent échapper à l’étalonnage de kimberly au bénéfice de certains amis de la France, Bozizé Yagovonda peut dormir en paix. Lui qui remplaça sans coup férir un président démocratiquement élu et pas du goût de Paris. Ce qui a fait dire à l’auteur de les Noirs de L’Élysée, in volume2 « De Dacko à Bokassa en Centrafrique, de la privatisation de l’Etat par les dictateurs africains, la gestion collatérale du pouvoir est assimilée à un pouvoir détenu par un clan[…] de la RDC où l’assassinat de l’une des filles de Kabila père a été attribué à son cousin détenteur du pouvoir laissé par le père, au Togo où Eyadema fils-successeur a jeté en prison son cousin prétentieux en passant par la rébellion de rue suscitée par ce mode de succession(contre Ali Bongo au Gabon), les crises dynastiques s’annoncent comme un nouveau type de conflits que l’on attribuera bientôt aux petits nègres qui passeraient le temps à se battre pour le pouvoir»
Jeanlin