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Ces sous-préfets français qui gouvernent en Afrique - Page 7

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Index de l'article
Ces sous-préfets français qui gouvernent en Afrique
L’Élysée, blanc Palais noire Cellule
PS : quelle rupture avec Sarkozy l'Africain ?
Quand Elf hisse Paul Biya au pinacle
Gabon : au nom du père et du fils
Alassane Dramane Ouattara : installé à coups de canon
Comment la France soutient une dictature sortie des urnes
La France donne un coup de main aux Cobras
La France donne un coup de main aux Cobras
Toutes les pages
Comment la France soutient une dictature sortie des urnes
Portrait d’un sous-préfet français nommé Idriss Deby Itno
Novembre 2007, au plus fort d’une querelle opposant la France et le Tchad, alors que les autorités françaises se contentent de demander un jugement en France des personnes inculpées au Tchad, dans le cadre de l’affaire de L’Arche de Zoé, Nicolas Sarkozy franchit  un palier supplémentaire, mardi 6 novembre, en annonçant haut et fort son intention d’aller «chercher tous ceux qui restent, quoi qu’ils aient fait», ajoutant que «le rôle du chef de l’Etat est de prendre en charge tous les Français», titrait le journal Le Monde.
Ces propos ont provoqué un tollé au Tchad. Le président Idriss Déby Itno lui a répondu que la justice se ferait «au Tchad» estimant qu’il n’était «pas question» d’extrader les six Français. Des images de Nicolas Sarkozy, président français de la Ve république, fraichement arrivé à la tête de la France, font le tour du monde. Des idées choquantes, du fait que, lui le président « himself » est  venu délivrer des français « quoi qu’ils aient fait », en bisbille avec la justice tchadienne.  Le sommet du ridicule est atteint : l ’arche de Zoé du nom du bateau dont l’opération visait à emmener en France des ‘’orphelins’’ affectés par le conflit du Darfour, région de l’ouest du Soudan en proie à la guerre civile qui défraya en son temps la chronique, étale les contradictions  d’une liaison dangereuse, avec ses dessous bien sales et obscures au sommet des Etats. Teintés  de bonne volonté affichée, l’opération s’avère un coup foireux de trafic d’enfants et  fait oublier les péripéties d’une lutte sans merci  opposant Mahamat Nour  à Idriss Déby rhabillé en général commandant en  chef des forces armées tchadiennes pour la circonstance. C’est que le pouvoir du tombeur d’Hissène Habré vient d’être ébranlé. Comme dans un jeu de quilles, Zorro fait une expédition punitive pour remonter les bretelles à Deby. Il s’agit en effet de faire respecter la seule loi qui vaille, celle des français injustement retenus par des juges tchadiens effrontés. Mais une interrogation cependant, de qui Idriss Deby tient-il  son pouvoir.
Comme par enchantement, le pouvoir d’Idriss Deby, devenu Itno pour ressusciter ses ascendants, vacille. Mahamat Nour  est aux portes de  Ndjamena avec  ses hommes. Le  leader du Front uni pour le changement a le vent en poupe. Après avoir conquis les localités de l’Est et du Sud-est du pays, notamment les villes d’Adré, de  koku,  et de Harez et Mangueigne. Heureusement pour Deby, après une volte-face où l’Élysée l’a mis à l’épreuve en faisant semblant de le lâcher pour mieux lui montrer ensuite qu’il doit revoir ses ambitions d’émancipation à la baisse, Deby conduit lui-même les opérations d’éloignement des colonnes rebelles à l’assaut de la capitale. En effet, à 60 ans Deby en a vu d’autres. Depuis les lendemains de la Baule, Paris le préfère à Habré devenu ingérable. De Mitterrand à Sarkozy en passant par Chirac, Idriss Deby s’est refait le profil, non plus de va-t’en- guerre, mais  d’un démocrate  « façon Paris » à la tête du nouvel  émirat pétrolier qu’est devenu le Tchad. On se souvient alors de ce que François Mitterrand avait professé : « Il y aura une aide normale de la France à l’égard des pays africains, mais il est évident que cette aide sera plus tiède envers ceux qui se comporteraient de façon autoritaire, et plus enthousiaste envers ceux qui franchiront, avec courage, ce pas vers la démocratisation… »
C’est désormais, une prime à la démocratisation des régimes africains. Faisant le point sur la situation au Tchad, le président tchadien, Hissène Habré, regrette, alors, que l’on demande aux Etats africains de faire en même temps de la démocratie et une politique économique et financière qui limite quelque peu leur souveraineté… L’Afrique est victime d’une sorte d’écrasement idéologique. Et c’est peu dire. Le ras le bol de la France contre Habré n’avait que trop duré. Lui qui avait osé exiger de Paris qu’elle diminue son contingent de militaires français installés dans sa base, lui permettant de surveiller les mauvais élèves, conformément aux accords vieux de près de 30 ans, devrait payer d’avoir essayé de secouer le joug. Ainsi, c’est de justesse que le militaire Deby sauve la mise malgré les conseils de Paris l’invitant à quitter le palais. De cet épisode, on s’en souviendra, car étant à l’image des soubresauts et du tango dansé au refrain d’un « je t’aime, moi non plus ». Deux poids deux mesures, ou plutôt autre temps, autre attitude. En effet selon que le locataire de l’Elysée c’est Chirac, Mitterrand ou Sarkozy, les intérêts en présence impactent sur la donne. Le nouveau Deby est là, la rupture sarkozienne a mordu la poussière.
Jeanlin


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