Le sous-préfet français de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara au pouvoir à Abidjan depuis huit mois est le nouveau béni oui-oui de la France.
« Je viens d’abord remercier le président Sarkozy et son gouvernement pour l’intervention menée en avril sous-mandat des Nations–unies », confie au journal Le Monde du 26 janvier 2012 Alassane Dramane Ouattara en visite d’État à Paris.
Le sous-préfet français de Côte d’Ivoire montre ainsi les premiers signes de soumission à la France. En effet, à l’ordre du jour de sa tournée, Alassane Ouattara a signé plusieurs accords stratégiques avec les autorités françaises. L’un des plus importants est celui de nouveaux accords de défense visant le maintien des forces françaises armées en Côte d’Ivoire. Le chef de l’État ivoirien précise à cet effet que « la France doit rester dans notre pays plus longtemps et de manière plus substantielle ». Pour le politologue Alain Fogué Tédom, « remettre la défense de son territoire et de ses intérêts aux mains d’une puissance étrangère est une cécité géopolitique. C’est la marque d’une soumission totale ».
L’on se souvient qu’a l’issue des élections présidentielles du 28 novembre 2010, la force française Licorne, en Côte d’Ivoire depuis plusieurs années, est intervenue dans la capture du président Laurent Gbagbo. Ce dernier a refusé de s’agenouiller devant les occidentaux. Refuser de répondre au téléphone à Barack Obama et à Nicolas Sarkozy est un « délit de non-génuflexion ».
Dans la plupart des interventions de Ouattara, l’on retrouvait ces termes : Communauté internationale, États-Unis, France, Onu, Fmi. Omettant de se référer au peuple ivoirien qui a voté pour Laurent Gbagbo à 52% à Abidjan et à 48% sur l’ensemble du territoire de Côte d’Ivoire. Ces États et organismes internationaux ont joué un rôle de premier plan dans l’arrivée au pouvoir de l’actuel chef d’État ivoirien. Les pays et organismes ci-dessus sont des acteurs majeurs des relations internationales. Ils n’offrent jamais leur service pour rien. Leur unique but était de placer à la tête de la Côte d’Ivoire une personne soumise. Ce pays est le plus riche de la sous-région ouest africaine et représente par ricochet un enjeu stratégique considérable pour les grands pays consommateurs de matières premières stratégiques. La Côte d’Ivoire a plus du tiers du PIB de toute l’Afrique de l’ouest. Abidjan est le 2 plus grand port de la région. Première productrice de cacao avec plus de 40% du marché mondial, la Côte d’Ivoire occupe le premier rang africain pour beaucoup de productions agricoles (café, coton, caoutchouc, palmier à huile…). Elle constitue donc un terrain incontournable pour les investissements internationaux. M. Alassane Ouattara est la personne idoine voué à l’acceptation des visées occidentales en Côte d’Ivoire et même dans toute cette partie de l’Afrique.
« Le sous-préfet de Côte d’Ivoire »
Le docteur Gilles Ardinat, spécialiste de géographie, écrit dans le magazine Diplomatie n°54 que les dernières élections législatives ivoiriennes du 11 décembre 2011 « était un test de légitimité grandeur nature » pour Alassane Ouattara. C’était un rendez-vous démocratique raté parce que le taux de participation selon le Fpi (Front patriotique ivoirien) de l’ancien président Laurent Gbagbo a été de 15 ou 20%. Le taux d’abstention était historique. Ceci montre que le peuple ivoirien désavoue Ouattara toujours présenté par les puissances étrangères comme « le champion de la légalité ». Ardinat confie qu’Alassane Ouattara est perçu « comme l’homme de la Françafrique, celui qui a été choisi par l’ancien colonisateur. L’intervention de l’armée française dans la bataille d’Abidjan ainsi que l’implication personnelle de Nicolas Sarkozy et d’Alain Juppé dans cette affaire ont semé le trouble dans l’opinion ivoirienne ». Le président est souvent traité de « préfet de Côte d’Ivoire ». Les premiers mois de gouvernance de M. Ouattara ont déçu les ivoiriens. Ardinat remarque que « beaucoup d’électeurs qui voyaient en Ado un pacificateur impartial ont vite déchanté. Le nouveau président prompt à poursuivre des partisans du Fpi, continue à protéger les miliciens qui l’ont aidé à prendre le pouvoir ».
Nicolas Sarkozy voulait avant tout installer quelqu’un de malléable et qui dans le cas d’espèce est un ami. D’ailleurs Ouattara témoigne que « Nicolas Sarkozy est bien mon ami ». C’est Sarkozy alors maire à Neuilly qui a marié le couple Dominique et Alassane Ouattara.
Pointcom