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Economie Comment les multinationales spolient les petits paysans - Page 2

Comment les multinationales spolient les petits paysans - Page 2

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Comment les multinationales spolient les petits paysans
Des Contrats iniques
Des paysans bientôt sans terre
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Des Contrats iniques
L’État est le premier accapareur mais les particuliers ne sont pas en reste.
Dans le département de la Haute-Sanaga, région du Centre au Cameroun, l’entreprise sucrière Sosucam ne cesse d’étendre ses activités. Ceci aux dépens des communautés rurales dont la  sécurité alimentaire est de plus en plus menacée.  La Sosucam appartient pourtant à la Somdiaa, géant français de l’agroalimentaire dirigé par Alexandre Vilgrain qui s’enorgueillit d’être à la pointe en termes de responsabilité sociale.
En Octobre 2010, Peuples Solidaire et son partenaire camerounais, le Coden (Comité de développement pour la région de Ndo), lançaient  un appel urgent visant au respect des droits des populations locales par la Somdiaa.
Et de fait, qu’il s’agisse d’achat direct de terres à son propriétaire ou de la signature de baux emphytéotiques, les populations locales vivant sur les terres convoitées ne sont, en général, pas consultées. Elles disposent pourtant, sur ces terres dites disponibles, des droits d’usage ou de gestion collectifs, issus de la coutume mais qui continuent d’être peu sécurisés dans de nombreux pays malgré les réformes en cours. De telles acquisitions reviennent alors à priver ces populations des ressources naturelles nécessaires à leur subsistance.
En tout cas, dans l’étude diagnostic du phénomène de l’accaparement des terres agricoles au Cameroun, la coalition d’organisations de la société civile de lutte contre l’Accaparement des Terres au Cameroun (Colat) a découvert que les « accapareurs » se recensent parmi les acteurs publics et publics et privés, mais le principal étant l’État représenté par ses différentes administrations et collectivités territoriales décentralisées. « Cet État négocie avec des firmes agro-industrielles  généralement étrangères, se fondant sur une présomption de domanialité pour décider seul de la plupart des vastes espaces aux-agro industries », précisent les Ong. A côtés de ces acteurs publics cohabitent des intérêts privés.
Dans ce cas, révèle l’étude, l’accapareur est présenté comme « un individu riche et puissant. Il est tantôt membre du gouvernement, élu du peule, homme d’affaires, haut gradé de l’armée, haut cadre de l’Administration, etc. ». Et la prise de contrôle du foncier et l’appropriation des richesses naturelles s’accompagne de contreparties floues en échange d’utiliser les terres à long terme.
À l’identique des acquisitions privées, les contrats de cession par l’État des vastes superficies des terres sont couvertes du plus grand mystère et ils opèrent à des prix relativement bas lorsqu’ils ne sont pas gratuits. À titre d’illustration, dans le bail emphytéotique Socapalm, Convention de cession n°90/004 du 22 juin 1990, le prix du mètre carré  coûtait… 0,5  Cfa par an.
I.O.