Rudes nuits des longs couteaux en perspective
C’est un jeu de cynisme bien machiavélique, la machine à broyer toutes les velléités de remplacement du prince a fini par renvoyer à leur copie tous les prétendants imaginaires ou réels. On en vient dès lors à se rendre à l’évidence de ce que , sur les intentions de perpétuation du pouvoir ad vitam aeternam, l’homme-lion met à contribution tout son génie pour griller et couper l’herbe sous les pieds de ses « créatures » ou « création », au sens où l’entend Famé Ndongo . Dans un pays où l’ambition et la réussite vous font tenir pour coupable, il faut le dire, dans ce jeu de massacre politique , d’honnêtes et brillants citoyens en sont arrivés à se proclamer, pince sans rire, « esclaves » du prince dans des circonstances à sincérité à la fois douteuse et honnête. En s’effaçant au profit du prince, tous ceux qui prétendent que seul Paul Biya est habilité à conduire les destinées du pays font preuve de lâcheté ou d’hypocrisie, quand on sait qu’en privé, les mêmes pestent sur l’état de délabrement du pays. Ils attribuent, de toute évidence, la responsabilité des espoirs déçus ou les échecs au grand patron. L’héritage d’une position à même de faciliter le moment venu l’accession au trône à travers le dernier remaniement selon l’analyse de Repères, confrère bien introduit de la place, donne l’avantage à René Sadi face à Marafa. Ceux qui avaient jusque-là pensé à des fantasmes d’une presse en mal de scoop peuvent se raviser. L‘omniprésence de Marafa dans tous les gouvernements précédents de Paul Biya avait fini par imposer sa silhouette dans le dispositif très sélectif des intouchables, bien qu’en homme prudent et avisé, il avait lui-même intégré qu’à tout moment son Mentor d’une double décennie de collaboration, d’abord très proche et ensuite à un poste non moins clef du gouvernement, où on a d’ailleurs soupçonné le retour d’ascenseur au nom de l’axe nord-sud si l’on en croit Wikileaks. Sadi continue aux yeux de beaucoup, sa trajectoire de successeur présomptif en comblant les lacunes de sa virginité dans la gestion proprement dite d’un département ministériel. Avec ce que cela peut donner à voir et à comprendre en termes de maîtrise de la technostructure qu’est l’administration et ses réalités ravageuses riches en conflits suggérant des arbitrages complexes.
Jeanlin
Et si Paul Biya quittait le pouvoir d'ici 2014! - Page 5
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