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Paul Biya et la nouvelle Dynamite - Page 5

Paul Biya et la nouvelle Dynamite - Page 5

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Index de l'article
Paul Biya et la nouvelle Dynamite
Serail: Le bullocrate
Au coeur des inconguités d'un congrès
Parole d'un bonimenteur
Paul Biya fait semblant de changer pour que rien ne change
Palais des congrès: l'enfer du décor
Quand Paul Biya rate le coche
Discours pathétique d'un vieillard somnanbule
Discours creux
Un discours fourre-tout et passepartout qui confond discours politique et cours magistral
Comment sortir du
Toutes les pages
Paul Biya fait semblant de changer pour que rien ne change
Le changement est inscrit dans l’ordre naturel des choses. Un Jour viendra. Il y aura changement au Cameroun.
Une contribution ayant pour objet le 3è congrès du Rdpc peut paraître prématuré aux laudateurs et à quelques apologètes du Rdpc, pris qu’ils sont dans l’étau de la mauvaise foi et du complexe des lampions allumés, habitués par ailleurs qu’ils sont à prendre leurs affabulations pour des réalités. C’est tant mieux pour le débat. Avec le recul nécessaire et passé le temps de l’euphorie, des agapes organisées concomitamment à la tenue de la grand-messe du Grand parti national, admettons, qu’il n’était pas très tôt de philosopher sur le pourquoi d’un mandat de trop que Paul Biya, s’apprête à arracher aux Camerounais par le détournement de l’élection d’octobre 2011.
À lire les différentes feuilles qui circulent à propos, ses lieutenants professent communément la main sur le cœur que leur champion sollicite à nouveau un mandat pour, disent-ils, la relance de l’économie à travers la réalisation des projets structurants, la réduction de la fracture sociale, le relèvement du pouvoir d’achat des consommateurs, la recherche de l’équilibre dans le  marché du travail, la prise en compte de l’économie populaire dans la stratégie de développement, la lutte contre la corruption..
Assurément, pas grand-chose sinon les mêmes incantations. En un mot, une gouvernance d’affichage, des effets d’annonce, pour ne pas dire du verbe dérisoire. C’est dire si en dépit du capharnaüm des réalisations que Paul Biya promet aux Camerounais, comme hier les grandes ambitions, les choses vont changer pour que rien ne change. La nouvelle dynamique, ou le Cameroun en marche n’augure pas des lendemains meilleurs.
C’est du moins ce que laisse subodoré l’incohérence entre le discours de politique général prononcé à l’ouverture du congrès du parti des flammes et les actions posées quelques instants après.
En effet, reconverti pendant quelques instants de lucidité au Crédo de Christian Cardinal Tumi qui professe la remise du Cameroun à neuf, Paul Biya dans le discours sus-évoqué est conscient que cette projection est loin d’être un borborygme. Car, pour lui, remettre le Cameroun à neuf passe nécessairement par une ascèse de l’imaginaire social camerounais par rapport à la res publica (chose publique)

Pleurnicheries et jérémiades

D’où l’intérêt qu’il accorde à l’éthique dans son portrait-robot de la jeunesse qu’il semble inviter à prendre la relève et même à conduire le chantier Cameroun dès janvier 2012, a-t-il précisé.
Seulement, cette rhétorique qui participe de la philosophie politique tranche avec l’action, comme cela est de coutume Au Cameroun de Paul Biya qui chaque jour administre la preuve d’une bizarrerie difficilement observable ailleurs, c’est-à-dire dans les temporalités socio-culturellles où l’on sait ce que gouverner veut dire. C'est dire si la Cameroun n'est pas gouverné.
Laissons de côté les pleurs, les pleurnicheries et les jérémiades de quelques militants honnêtes qui croyaient être récompensés et qui sur le tard aboutissent à une conclusion à laquelle Hubert Mono Ndjana été parvenue quelques années plus tôt : à savoir que le Rdpc est loin d’être un parti des militants, mais un parti d’état-major, de courtisans d’imposteurs inscrits dans la logique de la société de cours dont parle Norbert Elias, et du clientélisme. Sinon, comment comprendre qu’après avoir indiqué qu’il sera sans pitié pour les braqueurs de la fortune publique, nul étant au-dessus de la loi, ces derniers se voient aménager des positions privilégiées dans les instances dirigeantes de son  parti, narguant au passage toutes ces honnêtes gens qui ont naïvement cru, peut-être que le régime du renouveau retrouvait enfin son chemin de Damas.
Sauf amnésie, le président du Rdpc et chef de l’État, initiateur des contrôles et destinataires des conclusions de la Conac, du contrôle supérieur de l’État, institution placées directement sous son autorité, peut-il ignorer ces dossiers qui accablent de nombreuses  personnalités nommées au comité central et au bureau politique de son parti ? Aucun Camerounais sain d’esprit ne peut le penser.
Sans prétendre à l’exhaustivité, rappelons quelques cas dont la presse s’en est fait l’écho et qui heurtent la conscience collective au Cameroun. Jacques FamèNdongo, Edgar Alain Mebe Ngo’o, Louis Paul Motaze, Marafa Hamidou Yaya, Nkoto Ename, Paul Atanga Nji.
Ainsi se trouve-t-il vérifier, compte tenu de ce qui précède, la thèse de l’inertie développée par Alain Didier Olinga comme caractéristique ontologique de la gouvernance Biya, défendue dans son ouvrage Propos sur l’inertie.
Sous réserve de surprises éventuelles, l’homme étant comme le souligne Jean Paul Sartre « l’être sur le mode d’être du n’être pas », il est certain qu’un jour le Cameroun emboitera le pas du changement social culturel et systémique. Mais après Biya.
J-B. Talla et Maheu