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Médias Le Gso tabasse un journaliste

Le Gso tabasse un journaliste

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Abus. Des policiers du Groupement spécial d’opérations ont roué de coup, menotté, puis trainé au sol Ateba Biwolé, reporter au quotidien Le Jour vendredi dernier au quartier Anguissa à Yaoundé.
Le journaliste Ulrich Fabrice Ateba Biwolé a copieusement été battu par des policiers du Groupement spécial d’opérations vendredi dernier au quartier Anguissa à Yaoundé. Le reporter du quotidien Le Jour suit des soins depuis ce jour, à cause de tous les maux causés par le molestage brutal dont il a été victime. Il souffre de douleurs à la tête, aux cotes, à la colonne vertébrale, à la poitrine et aux genoux. « Je marche à peine, il est presqu’impossible pour moi de lever les bras sans avoir mal ; je ne parviens pas à bien tourner mon cou », a confié le journaliste, que nous avons rencontré, le visage bossu et tuméfié dans un hôpital vendredi dernier. 

Les maux dont souffre le journaliste témoignent à suffisance de la brutalité de l’agression dont il a été victime ce vendredi 16 septembre 2011. Il est 12 h lorsqu’Ateba Biwolé décide de se rendre dans une boutique pour des courses. Après être sorti de la boutique située près du stade Malien, il tombe sur un groupe d’une quinzaine d’individus attachés deux à deux par les bouts de leurs habits et dirigés par quatre hommes en civil se présentant comme policiers. « Devant cette scène étrange, je me suis arrêté pour observer, surtout que certains de ceux qui conduisaient le groupe demandaient de l’argent pour relaxer certaines personnes », raconte Ateba Biwolé, qui poursuit : « Sans que je ne comprenne ce qui se passe, j’ai été saisi par la nuque par un individu armé d’un fusil qui m’a tiré par mon t-shirt. Tout de suite, il m’a demandé de me joindre aux autres. Poliment, je lui ai dis que je ne pouvais pas, car je ne savais ni de quoi il était question, ni pourquoi je devais être traité comme un prisonnier, surtout qu’il ne s’est pas présenté ». La réponse du journaliste irrite son agresseur, qui demande à Ateba de se présenter. « Je me nomme Ateba Biwolé, je réside à Anguissa », répond Ateba. Au même moment, plusieurs personnes parmi celles arrêtés font savoir à leurs bourreaux que le jeune homme est journaliste, et qu’il n’est pas concerné par leur arrestation. C’est alors que l’un des policiers déclare : « Ok, tu es journaliste ? Ça tombe bien, si tu veux, va dire à Mbarga Nguélé ; c’est lui qui nous envoie. C’est vous que nous cherchons même ».

Humiliation

Guy Tomo, policier en service au Groupement spécial d’opérations, se saisit aussitôt d’Ateba, qu’il roue de coups. Ensuite, il le jette au sol et le piétine en déclarant : « toi tu es journaliste ? Regarde-moi un machin comme ça. Tu penses que ça me fait quoi, si je veux, je te tue, rien ne va m’arriver ». Quand Ateba Biwolé se relève, ses agresseurs lui passent des menottes aux poignets et l’obligent à se diriger vers le stade Malien. Il obtempère, contraint par la force. Au stade, Ateba est forcé de s’asseoir à même le sol, menottes aux poignets. « Nous allons libérer tout le monde, sauf toi, puisque tu dis que tu es journaliste. Nous t’amenons au Gso », déclare l’un des hommes armés devant la grande foule qui s’est massée aux abords du stade. Ateba reçoit des insultes de la part de Guy Tomo, qui, jusque-là ne s’est pas présenté. Ateba Biwolé sera libéré grâce à des passants, qui, après avoir reconnu le journaliste demandent que les menottes lui soient  enlevées. Après l’avoir démenotté, l’un des policiers lance à Ateba : « Si je lis ou j’entends ce qui s’est passé ici, tu verras ce qui va t’arriver ». Ce n’est qu’après leur départ qu’Ateba apprendra que ses agresseurs sont des policiers du Groupement spécial d’opérations et que  les personnes arrêtées étaient des joueurs de cartes à qui les policiers demandaient de l’argent pour les relaxer.