Entre cécité stratégique et connivence tactique
À l’approche de chaque élection, et plus singulièrement pour cette élection présidentielle de 2011, le landernau politique camerounais semble être animé par une fièvre qui rappelle assez banalement un rituel mille fois éprouvé sous nos latitudes. Rituel auquel les acteurs de notre société politique se sentent obligés de sacrifier à la veille des échéances électorales. Rituel fait de manœuvres d’acteurs en mal de positionnement ou en quête de visibilité et dont le but proclamé est de prendre le contrôle des appareils politiques afin, le moment venu, de se parer du titre de champion d’une quelconque écurie candidate à la prise du pouvoir.
Cette mobilisation somme toute normale n’est pas condamnable en soi si, parallèlement à celle-ci, des actions sont menées en vue d’orienter comme il se doit le peuple camerounais vers les principaux enjeux de l’heure. Les coups bas et les coups médiatiques ne nous semblant pas, si jamais ils l’ont été par le passé, les meilleurs moyens de réconcilier les Camerounais/es avec la politique.
À ce jour, parmi les questions qui polarisent l’attention des acteurs politiques de divers bords figure, comme par le passé, celle de la réforme du système électoral camerounais à côté de celle de la candidature unique de l’opposition. Cette première est voulue principalement par les partis politiques de l’opposition et la majorité du peuple camerounais qui sont favorables à la mise en place d’un système électoral libre et transparent, répondant à l’essentiel des critères en vigueur dans les démocraties modernes. L’essentiel de leurs revendications, par ailleurs fondées, est restée jusqu’ici lettre morte. Pis encore, l’exécutif et son assemblée d’enregistrement, faisant preuve d’autisme, ont verrouillé plus encore le jeu électoral tout en faisant du saupoudrage plus pour se crédibiliser aux yeux d’une certaine communauté internationale que pour d’avantage répondre aux exigences et aspirations de nombreux/ses camerounais/es. Lire la suite