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Présidentielle 2011: Paul Biya est-il rééligible ou non? - Page 2

Présidentielle 2011: Paul Biya est-il rééligible ou non? - Page 2

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Index de l'article
Présidentielle 2011: Paul Biya est-il rééligible ou non?
Les transes du Droit-Savoir entre machinisme théâtral et macoutisme légal
Constitution et chicane
Juridisme macoute et légalisme zombificateur
Halte au parasitage politicien d’une question constitutionnelle de fond
En réplique à Mathias Owona Nguini et à Paul-Aaron Ngomo…
Argumentaire en réplique à celui développé par les défenseurs de la thèse de l’éligibilité
Présidentielle 201 1 : de la non-rétroactivité des constitutions
Rééligibilité ou non de Paul Biya : camerouniaiseries constitutionnelles
Qui veut (même) faire échec au suffrage souverain ?
Toutes les pages
Les transes du Droit-Savoir entre machinisme théâtral et macoutisme légal
Introduction
La critique de la raison juridico-politique dogmaticienne : des légistes savants hypnotisés par les malins génies totémistes et absolutistes du présidentialisme. Le cours de la controverse doctrinale engagées entre le Pr James Mouangue Kobila et nous vient de prendre un sinistre tournant qui l’installe dans une théâtralité politique malfaisante qui montre qu’il ne s’agit pas ou qu’il ne s’agit plus d’un simple débat d’idées, mais qu’il est plutôt question d’une lutte idéologique développée dans une ambiance manipulatrice et/ou conspiratrice de chasse aux sorcières. En effet, l’intervention manipulée et tutorée des Doctorants-Suivants et/ou Suiveurs du Pr Mouangue Kobila s’inscrit alors dans une manœuvre répugnante relevant d’un art de l’intrigue mêlant les registres sorcier et policier et qui est clairement ficelée dans une logique médiatico-doctrinale de mise à mort symbolique d’un contradicteur dont les prises de position doctrinales gênent les intérêts gouvernants et ceux de leurs habituelles cautions politico-intellectuelles se recrutant parmi des universitaires qui font un usage perverti de leur qualité doctorale, de leur dignité agrégatiale ou de leur félicité professorale. Par un stratagème scandaleux, les défenseurs politiques et intellectuels de la thèse discutable de la rééligibilité du Président en fonction instrumentalisent des Doctorants commis à la sale besogne de vilipender le contradicteur de leur Maître et de ses collègues-parrains, de manière à porter fondamentalement atteinte à sa crédibilité par le dévoiement et l’abrutissement macoutes de la controverse doctrinale. Voici effectivement venu le temps des Doctorants commis en miliciens de la parole hypnotisés et dopés par de magistraux commanditaires, instruits d’user d’épithètes d’infamie visant à flétrir un défenseur intellectuel et universitaire de la thèse de la non-éligibilité du Président en fonction posé en empêcheur de tourner en rond. Il y a là une démarche délibérée visant à durcir et à pourrir le débat par de basses manœuvres idéologiques d’anti jeu doctrinal destinées à semer la confusion et à entretenir la diversion, de manière à laisser croire que la thèse inexacte de l’éligibilité du président en fonction est fondée.

C’est clairement une manœuvre d’officine relevant peut-être des manipulations et grenouillages de camarillas universitaires de facture confrérique constituées par certaines factions d’agrégés dévoyant leur prestigieux statut en l’usant de manière intégriste et sectariste comme la détention miraculeuse d’un fétiche ultime de puissance savante, qui est à l’œuvre dans la charge idéologico-intellectuelle dont deux doctorants sont posés en agents exécuteurs opérant pour le compte de ces cliques d’académiciens pouvoiristes qui visent à se poser en inquisiteurs universitaires chargées de cautionner à tout prix les stratagèmes juridico-politiques gouvernants de forçage permanent des institutions. La responsabilité et/ou la crédibilité des manipulateurs politico-universitaires qui instrumentalisent de manière grotesque et ubuesque des Doctorants-Obligés embarqués dans une querelle entre gens de doctrine-intellectuels enseignants sont engagées dans cette manœuvre qui contribue à falsifier le débat pour en faciliter l’enlisement et l’envasement politiciens.
Comme Kabila avec ses Kadogos, voici Kobila qui lance ses (Ka)doctorants dans la bataille, sortant du cadre régulier des affrontements doctrinaux. De manière peu conventionnelle, le Maître-Agrégé usant même seulement de son pouvoir de persuasion et de suggestion a choisi de faire valoir l’approche indirecte à la Sun Tzu confirmant sa disposition à mener ce débat doctrinal de manière rude et peu policée, comme ses précédents anathèmes et invectives contre ces contradicteurs dans ce débat sur l’éligibilité du Président en fonction l’indiquaient déjà. La nouvelle phase de la stratégie politico-idéologique et politico-médiatique de facture sophistique développée et déployée par Mouangue Kobila et ses compères et/ou comparses, consiste alors à une manipulation idéologico-médiatique et idéologico-doctrinal dans laquelle des Doctorants sous influence relayant des intrigues de confréries dont les Gourous-Académiciens mobilisent le chantage initiatique comme condition de leur reconnaissance adoubante, sont utilisés comme des exécuteurs textuels – écrivains à gage ne rechignant pas à donner des coups en dessous de la ceinture et à radicaliser l’invective et l’anathème pour faire taire par l’usage universitaire des techniques fascisantes de discrédit !!
Ainsi, la manœuvre qui a lancé des Doctorants envoûtés et fanatisés - ne serait-ce que par l’enthousiasme dévot pour le Maitre–consiste à faire croire que les mauvais coups assénés par ces Suivants zélés ne sont pas directement imputables au Maitre dont il s’agit de venger l’honneur théorique et académique de Professeur mis à mal par un impudent et zélé Docteur qui reste réfractaire au rouleau compresseur de la propagande conduite par des cliques de mandarins prébendiers et rentiers posés en membres éminents d’une cléricature dogmatique faisant l’apologie du pouvoir perpétuel. En instrumentalisant les Doctorants-Zélotes chargés d’humilier verbalement le contradicteur zélé et isolé d’une caste de Professeurs et d’Agrégés se complaisant dans le rôle inquisiteur de Grands prêtres de l’Absolutisme présidentialiste au Cameroun, il s’agit de s’opposer à toute résistance doctrinale. Il convient de préciser que cette perversion des privilèges professoraux et / ou agrégatiaux n’est pas le fait de tous ceux qui sont dotés de ces prestigieux attributs, mais l’est seulement par certaines phalanges d’arrivistes souvent sans talent et sans consistance aux plans scientifiques et intellectuels qui le doivent à des collusions fraternitaires et en font libidinalement un usage de terrorisme statutaire.
La manœuvre déloyale de manipulation du débat sur l’éligibilité du Président en fonction tutorée par le Professeur Mouangue Kobila posé en Mandarin voué à être une des voix académiques du Pouvoir central principataire et principautaire, permet à certains acteurs-sectateurs des castes intellectuelles – universitaires posées en cliques inquisiteurs du régime, d’utiliser des Doctorants pour porter l’estocade à un de leurs contradicteurs dans les sphères universitaires dont les interventions politico-doctrinales et politico-intellectuelles gênent le monopole théorique et revendiqué par ces rameaux des confréries dominantes des seigneurs de la chaire véritablement constitués en phalanges idéologico-ésotériques ultra-conservatrices. Pour ce faire, il fallait accentuer la logique de suffisance intimidatrice , suffisance aux fondements fascisants sur la base de laquelle des universitaires bien castés ou encastés, s’étaient engagés dans des usages essentiellement politiciens de leurs chances professorales et/ou agrégatiales de puissance, en faisant porter par des Doctorants-Suivants sommés d’user de moyens retors et pervers destinés à saccager l’image d’un intellectuel universitaire critiqué pour son refus de s’aligner dans le jeu d’hermétiques et cryptiques coteries et/ou confréries.
L’objectif essentiel de la charge exécutée par des Doctorants pris dans l’engrenage d’une manipulation idéologico-médiatique, politico-médiatique et politico-académique était de nous stigmatiser comme un universitaire frustré, aigri et jaloux de ses collègues talentueux du fait de leur commerce fructueux avec le pouvoir et le savoir : « M. Owona Nguini, au lieu de s’occuper des aspects techniques du débat sur la rééligibilité de l’actuel chef de l’État, préfère s’attaquer à ce qu’il appelle ‘’le droit des Professeurs comme ressource idéologique, comme s’il s’en voulait à lui-même de ne pas être Professeur après quatre échecs au concours d’agrégation à l’étape initiale ». Voilà au fond ce que le Maître agrégé et certains de ses Pairs du Sacré Collège comme cercle distinctif amalgamant formes hexagonales et formes ultramarines étaient tentés de dire, mais se taisaient publiquement parce que le sens minimal ou apparent de la civilité les empêchait de le faire sans retour de bâton. On a entendu parler d’un de ces mandarins parvenus usant d’une telle argumentation sophistique dans des cercles mondains hypnotisés et médusés par un tel étalage fétichiste de la puissance du rang. Cela, on l’a alors fait dire à des Doctorants dûment coachés.
Nous avons dû encaisser ce coup bas révélateur d’un forum de débat doctrinal transformé en foire d’empoigne doctrinaire où les Doctorants-Suivants avaient pour mission essentielle de faire prévaloir l’infecte et abjecte logique politico-doctrinale de l’argument d’autorité. La vérité est dans cette optique archaïque et scolastique de facture médiévale dans les qualités et les statuts ! Ainsi, on a fait exprimer par des Doctorants-Suivants commis en commandos de guerre médiatico-doctrinale et idéologico-médiatique asymétrique, une socio-psychanalyse de bazar, laquelle participait d’une opération de propagande visant à montrer que notre opposition à la thèse défendue par le Pr. Mouangue Kobila n’était que l’expression de la rage et de la frustration d’un universitaire marginal et périphérique jaloux d’un Éminent Agrégé ! Ce faisant, cette logique d’intrigue met en lumière les formes oppressives et répressives de violence symbolique attachées à l’usage politique intégriste et socialement trafiqué d’une hiérarchie des titres et des grades envisagée dans le sens d’une perception et d’une gestion fétichistes.
En faisant croire que notre évocation du « Droit des professeurs » comme ressource idéologique est marquée par l’aigreur et le complexe d’infériorité ou la jalousie, bien sûr, les Doctorants-Acolytes du Maître expriment avec ignorance ou mauvaise foi leur ignorance de l’origine de ce concept dans la sociologie du droit de Max Weber ! Au cœur de cette utilisation perverse des classements, rangs et/ou attributs universitaires, il y a la volonté cynique de jubiler de nos tribulations au concours d’agrégation, tribulations principalement ordonnées autour d’un syndrome que nous appelons le complexe d’Obélix. En effet, nous somme dans la posture du compagnon d’Astérix, l’autre héros de cette célèbre bande dessinée, qui est tombé dans la potion magique préparée par la druide Panoramix quand il était petit et à qui on refuse depuis d’en bénéficier, parce que cela lui a laissé une force monumentale. Nous sommes ainsi privé d’agrégation comme on prive Obélix de potion magique !! Pourtant, le fait de ne pas entrer dans le cercle des agrégés nous est jusqu’ici hermétiquement fermé, oui hermétiquement, ne traduit pas nécessairement notre absence de compagnonnage avec la science, paraissant d’abord au moins souligner notre carence quasiment congénitale en matière de science du compagnonnage ! C’est en connaissance de cette contrainte par eux posée en marque d’exclusion que certains sociétaires des fraternités d’agrégés professeurs tentent de faire croire que cette dignité académique les prédispose à l’infaillibilité et les dispense de tout argumentaire et de tout argumentation .Il faut d’ailleurs préciser que de nombreux membres de cette auguste et prestigieuse corporation académique désapprouvent la posture scientifico-académico-technique et /ou la posture éthico-politico-idéologique défendue par leurs collègues dévoyés et /ou débauchés Un tel état de choses est entretenu à dessein dans le but politico-manipulateur qui vise à faire croire que les castes académiciens dotées de ce privilège sont les seuls capables de se poser en détenteurs du savoir, ce jeu sinistre ayant le pouvoir central pour adressataire. Dès lors, ceux qui n’en font pas partie sont tenus de faire allégeance à tel ou tel courant relationnel,réseauté,doctrinal ou philosophique,pour pouvoir mériter l’onction politico-académique qui leur permet d’accéder également à certains grades privilégiés ou titres prestigieux.
Des inspirateurs masqués et manipulateurs de la charge lancée contre nous s’inscrivent clairement dans une optique non conventionnelle de débat, utilisant des Doctorants-Suivants afin de flétrir un collègue. C’est ainsi qu’est mise en œuvre la logique de vérité es qualité qu’on fait amener par des subterfuges politico-épistolaires, c’est-à-dire des artifices liés à ces échanges doctrinaux.
Dès lors, ce sont cyniquement les Doctorants-Suivants posés en miliciens de doctrine et en doctrine enthousiasmés par la perspective d’assurer «La défense du Maître», avec un héroïsme de convenance hâtivement qualifié de « noble devoir ». Ainsi, les deux Doctorants sont considérés comme des acteurs qui seront placés aux premiers postes en cas de riposte doctrinale. Il ne faut pas s’y tromper : encore une fois, c’est le Lion (le Pr Mouangue) plutôt que les lionceaux(les Doctorants-Suivants) qui devrait faire face au feu de la critique.
Le Vénérable Professeur qu’est James Mouangue Kobila sait user de la stratégie Nino Brown ; stratégie qu’utilise ce personnage criminel du film New Jack City joué par l’excellent Westley Snipes. Cette stratégie consiste pour ce personnage de se protéger contre des tirs des chefs de gangs rivaux venus perturber une fête à laquelle il participait, en brandissant une enfant comme bouclier. Ainsi sont positionnés les Doctorants-Suivants du Professeur Mouangue Kobila mobilisés comme acteurs en première ligne. Dès lors, le Maître Agrégé se met dans une position de confort, exposant ses étudiants à la sévérité de la réplique, les jetant en pâture au point qu’on puisse les considérer comme boucliers humains. Les Doctorants-Pupilles du Pr Mouangue Kobila protègent celui-ci contre les assauts doctrinaux.

La cultivation conservatrice et castratrice de la sophistique et de la rhétorique constitutionnelles par les légistes universitaires du pouvoir présidentialiste : des censures politico-doctrinales ensorceleuses pesant sur une appréciation critique de la situation.

Par-là, il faut entendre le recours prisé par nombre de juristes et politistes camerounais posés en légistes du pouvoir à un art doctrinal qui use de la maîtrise des savoirs sur les règles et les institutions pour garantir leur accès aux cercles dirigeants. Pour ce faire, les universitaires se montrent fort versés dans l’art de la manipulation partisane et courtisane des argumentations et argumentaires construits sur la base de leur maîtrise universitaire des sciences juridico-politiques et/ou sociopolitiques. Dans cette optique, nombre d’universitaire pratiquant ces disciplines usent de leur savoir pour élaborer les bricolages et trucages doctrinaux qui leur permettent de se poser en opérateurs intellectuels et académiques se chargeant de justifier le bien-fondé juridique et politique de l’ordre institutionnel et gouvernant.
Le débat sur la (ré)éligibilté du Président en fonction mené depuis la fin avril 2011 est un moment propice de mobilisation politico-intellectuelle et politico-doctrinale qui permet aux juristes et politistes posés en légistes du pouvoir, de rivaliser d’imagination et d’inspiration pour construire – même,et surtout sur la base de la diversion - le travail idéologique et médiatique de légitimation savante des intérêts gouvernants. Il n’est pas surprenant que l’essentiel sinon la totalité de tous ces universitaires sommés de convoquer tous leurs ressources en matière de science juridique et politique des constitutions, aient été au rang des signataires d’une motion de soutien, de déférence et de remerciement au Président Biya signée au nom des universités d’État – comme leurs contradicteurs dans le débat sur l’éligibilité qui, font partie de ceux qui n’ont pas signé ladite motion.
L’horizon des défenseurs de la thèse de l’éligibilité est structuré par le souci doctrinaire d’user, voire de forcer le droit constitutionnel par des interprétations essentiellement rhétoriques et sophistiques, pour justifier légalement une candidature permettant au Président perpétuel d’être reconduit.
La perspective de circonscription censitaire du débat sur l’éligibilité a été initiée par les Professeurs Mouelle Kombi puis Mouangue Kobila – et dans une moindre mesure Nguele Abada – en faisant souvent jouer le Statut d’Agrégé comme un élément dissuasif et discriminant permettant à ces Maîtres de la science camerounaise des normes et des institutions juridiques et politiques de canaliser la discussion lancée par leur tout aussi éminent collègue Alain-Didier Olinga dont la qualité n’est pas moindre parce qu’il ne s’inscrit pas dans la Confrérie des Agrégés. Il s’est alors agi de mobiliser la Noble appartenance au Sacré Collège pour la construire comme garantie suffisante - à tout le moins dominante - de la crédibilité scientifique et technique de leur position favorable à l’éligibilité du Président en fonction contre le Professeur Olinga et le Docteur Owona Nguini.
La création de l’Agrégé et l’Initiation à l’Agrégation en tant que dynamiques et politiques instituantes du prestige sacerdotal ou quasi-sacerdotal accordé à cette éminente charge académicienne, sont devenus dans le commerce politico-universitaire camerounais, l’objet et l’enjeu de tous les types de stratégies pouvoiristes et hégémoniques où tous les coups sont permis. La visée décisive de ces exercices académiques se trouve désormais au cœur des centres politiques gouvernants et dirigeants bien heureux d’user à titre de cautions de l’assentiment ou du consentement de ces Maîtres de l’Université depuis lors érigés en Professeurs Éminents de la République Paradoxale parce que République Présidentialiste et donc République Monarchiste. C’est toujours dans ce registre des Maîtres de l’Université convertis en Glossateurs du pouvoir perpétuel qu’il convient de comprendre les stratégies d’exploitation politico-idéologique de la crédibilité doctrinale de ces autorités savantes, stratégies largement sophistiques de remotivation institutionnelle de la Présidence perpétuelle par l’usage d’une rhétorique creuse et convenue sur la démocratie qui cache mal l’adhésion conservatrice à une Présidence plébiscitaire.

…La célébration fétichiste et intégriste de l’infaillibilité pontificale- professorale-agrégatiale et de l’irréfutabilité vicariale-doctorale-magistrale : des censures politico-doctrinales enchanteresses pesant sur une appréciation critique de la situation.

Bien entendu, d’où qu’elle vienne, l’intervention des juristes et politistes universitaires intéressés par les questions constitutionnelles dans ce débat actuel sur l’éligibilité du Président en fonction ne se comprend pas seulement sur le plan technique, mais concerne également les plans politique, éthique et pragmatique. D’ailleurs, même sur le plan technique, même les juristes dont au moins certains visent à monopoliser le débat en évoquant la compétence et la spécialité exclusives n’ont pas les mêmes thèses. Ainsi, Alain-Didier Olinga et James Mouangue Kobila, tous juristes-publicistes n’ont pas les mêmes analyses pour ce qui a trait à cette question de l’éligibilité du Président en fonction au Cameroun. Dès lors, on ne peut se contenter de donner du crédit à une position doctrinale exprimée dans ce débat parce que son défenseur évoque la technicité.
Dans la structuration politico-intellectuelle et politico-doctrinale de ce débat, on voit apparaître l’usage axiologique ou idéologique de la puissance mystificatrice et manipulatrice des titres et des grades. C’est pourquoi l’ordre gouvernant est toujours prompt à jouer sur les ambitions de pouvoir, de prestige et de carrière, en instrumentalisant les Juristes et Politistes de la Chaire prêts à lui accorder leur caution sans concession. Dans cette logique, développée chaque fois que le pouvoir travaille à légitimer, même de manière forcée et tronquée ses choix de politique constitutionnelle, il recourt abondamment à l’usage intéressé de l’autorité doctrinale des Professeurs Agrégés, Professeurs et Docteurs. On se retrouve alors dans une ambiance politico-intellectuelle marquée par l’archaïsme et le néo-médiévalisme scolastiques , ambiance dans laquelle l’accès authentique ou trafiqué aux marques académiques les plus prestigieuses permet de bénéficier de privilèges pontificaux agrégatiaux-professoraux ou d’avantages vicariaux-doctoraux-magistraux assurant à ceux qui les détiennent et mobilisent, une autorité doctrinale basée sur l’argument d’autorité dans un mécanisme dogmatique particulièrement circulaire.
Dans une telle optique, on peut comprendre pourquoi le commerce social – pas toujours savant – autour des trophées et distinctions que sont les positions de Professeur ou de Docteur et le statut d’Agrégé – devient marqué par des compagnonnages qui n’ont pas grand-chose d’intellectuel et non que si peu de chose à voir avec la science.
En mobilisant la croyance fétichiste en l’autorité académique et scientifique du Pr Mouangue Kobila, ses Doctorants-Clients montrent qu’ils sont pleinement subjugués par ce jeu scolastique, jeu qui est essentiellement destiné à entretenir par la magie performative de la croyance, la compétence exclusive des professeurs ou la science souveraine et pontificalement infaillible des Agrégés. Le magistère est ainsi énoncé sur un socle fétichiste de l’argument d’autorité et de la vérité es qualité formes emblématiques d’une violence scolastique hâtivement présentée comme puissance académique et théorique.
Face à l’imprudence et l’impudence supposées à la limite de l’outrecuidance du Docteur qui ne se soumet pas à la vision du Professeur Agrégé, il faut donc rappeler avec force et violence le principe de la distinction statutaire commodément mobilisé dans les luttes académiques qui ne sont pas nécessairement ni principalement des luttes de savoir, et apparaissent fortement comme des luttes de pouvoir à travers le savoir. Dans le débat, le recours à l’arme statutaire n’a que très peu de choses à voir avec le savoir, la science et ou la technique. C’est surtout le moyen pour certains Intellectuels d’Académie dotés de la Dignité d’Agrégé d’en user de manière présumée voire présomptueuse en laissant croire que cette qualité tient lieu de vérité tout en faisant simultanément autorité . Dans ce débat sur l’éligibilité, certains des sociétaires de la Confrérie des Agrégés en ont usé avec exhibitionnisme, de manière à faire croire aux centres gouvernants que cela leur assurait la capacité de se poser exclusivement en Doctes Gardiens de l’Ordre, Expressions Incarnées de la Vérité et Cautions Incontournables de l’Autorité gouvernante.
Pour mieux rendre compte de notre position dans ce débat, il convient de montrer que ce sont précisément Mouangue Kobila et ses Aînés-Parrains ou à ses Doctorants-Pupilles qui usent abondamment du « parasitage politicien d’une question constitutionnelle de fond » , en tentant de manière sophistique et rhétorique une argumentation soutenant la thèse de l’éligibilité du Président en fonction, argumentation motivée par la visée politique d’atteindre à tout prix la réélection du Président Biya quitte à forcer les règles et les normes pour justifier son éligibilité. Les deux Doctorants travaillent alors sous la houlette du Maître Agrégé à déguiser leurs manœuvres de politisation par l’évocation techniciste d’une Raison dogmaticienne pourtant elle-même politique, dût-elle être juridico-politique.
Ainsi, on étudiera d’abord la sophistique constitutionnelle dogmaticienne dans le débat sur l’éligibilité du Président en fonction (I) avant que d’examiner la rhétorique constitutionnelle dogmaticienne dans le débat sur l’éligibilité du Président en fonction.

I- La sophistique constitutionnelle dogmaticienne dans le débat sur l’éligibilité du Président en fonction : pour une critique symbolique et éthique d’une manipulation politico-rhétorique du droit.

Les Doctorants tutorés par leur illustre maître, l’Agrégé Mouangue Kobila, montrent d’entrée de jeu que leur patron académique les a entrainés dans une controverse qui n’est pas qu’académico-technique, mais qui est nécessairement politico-épistémique (ce qui a trait aux usages politiques des logiques et pratiques savantes) et politico-idéologique (pour ce qui se rapporte au sens normatif et valoriel des savoirs soumis à la politisation de leurs productions). Cela apparaît même dès l’énoncé de la première partie de leur exposé où sans le savoir ou aussi maladroits que leur maître qui parle et pense à travers eux, ils se mettent à la sociologie de la connaissance et la socio-épistémologie politique (Pierre Favre). Seulement, du fait de leur commune adhésion à la détestation de la réflexivité sociologique, ils pratiquent malheureusement cet exercice de manière maladroite et inexperte.
Pratiquant l’objectivation « polémique et partiale », Mouangue Kobila à travers ses étudiants ne veut limiter la controverse qu’à l’ « excessif recours par M. Owona Nguini au parasitage conjoncturel politicien d’une question de fonction », cette démarche idéologique semblant faire croire que le politiste (n’) est (qu’) un politicien. Il convient de reformuler le regard jeté dans notre analyse sur la « méthodologie juridique paléo-positiviste » (A), de refixer notre vision critique d’une « épistémologie juridique para-positiviste » (B) puis de souligner les limites d’une « gnoséolgie juridique dogmatico-positiviste »(C).
Le sens de cette première partie est de dévoiler les insuffisances de la démarche et de la méthode utilisées par le Juriste Agrégé et ses Doctorants-Apprentis, de mettre en lumière les apories logiques et épistémologies du cheminement méthodique de leur pensée juridique.

I-A. La mise en question d’une méthodologie juridique para-positiviste d’exégèse biaisée de la problématique de l’éligibilité : du conservatisme épistémologique au conservatisme idéologique.
Par le truchement des Doctorants spirituellement, humoralement et moralement et commandités et pénétrés par le Maître-Agrégé de Douala, on apprend que nous avons » considérablement altéré l’approche méthodologique du débat »tel que préalablement précisée par leur Savant Initiateur aux Matières Doctorales. De manière peu pertinente et fort amusante, il nous est reproché (enseignant de méthodes des sciences sociales), d’avoir procédé et cédé à « une confusion entre la réalité observée et la réalité désirée ».Voici le socio-politiste qui se fait donner un cours de méthodologie sur l’objectivation et la construction sociales de l’objet ! Admettons, momentanément les réserves que formule le Maître-Agrégé qui use de ses étudiants comme porte-voix. Ce qui importe pour nous è ce stade, est de montrer que « la pensée juridique »de Mouangue Kobila et de ses Doctorants-Suivants relève d’une approche basée sur le « positivisme », c’est-à-dire sur une démarche qui dit et croit être fondée sur l’analyse descriptive des normes, se montrant attentive au « droit positif » ou « lex lata ».Le problème que pose cette démarche d’analyse juridique, c’est que le caractère empirique de la réalité juridique est fort particulier, renvoyant très souvent à une réalité structurée autour du sens et des signes ainsi que des valeurs et de normes. Ceux des positivistes qui se contentent de pratiquer la dogmatique, ne s’en rendent toujours pas compte.
De ce fait, ils se trouvent exposés à pratiquer le normativisme, en produisant « une science juridique bien peu descriptive et fort prescriptive »(1) et recourent de manière problématique à une « méthodologie juridico-scientifique et juridico-politique tronquée par le positivisme dogmaticien »(2)

I-B-Une science juridique bien peu descriptive et fort prescriptive : travers décisionnistes de l’exégèse paléo-positiviste.

Les Doctorants-Suivants bien inspirés par le Maître tant adulé, s’attachent à défendre l’approche qu’affiche leur mentor dans l’initiation doctorale, y voyant une option scientifique qui en appelle à une démarche juridique qui est descriptive » il s’agit ici alors pour les Compagnons Suivant le Maître de souligner leur attachement commun à la pratique de l’exégèse qui est un mode de lecture attentif à la présentation littérale des textes comme objets d’étude. Le positivisme revendiqué veut aussi insister sur ce qui « est » et qu’il s’agit d’ « exposer, comprendre ou expliquer ». Comme nous l’avions déjà souligné dans une intervention précédente, le Juriste-Savant oriente ses Compagnons-Doctorants vers une méthodologie qui affiche son intérêt pour le Sein (l’être).
En fait, parce que le positivisme ancienne manière n’est pas initié aux subtilités et préciosités du positivisme analytique en droit, sa démarche tend à être conduite de manière dogmatique par les juristes qui s’y réfèrent. Dès lors, les Juristes-Savants consacrés ou apprentis qui la pratiquent n’ont pas un niveau suffisant et consistant de vigilance épistémologique pour comprendre que leur exercice de l’art exégétique se fait en référence à des orientations normatives, cognitives et volitives .Ils perdent alors de vue le fait que la forme spécifique de réalité des normes juridiques les exposent largement à (re)conduire une approche qui est finalement normative et normativiste. C’est précisément dans une telle posture que se trouve le Pr Mouangue Kobila dont les Doctorants-Suivants défendent le droit à une telle observance. En clair, la note d’actualité constitutionnelle du Pr Mouangue Kobila ne se contente pas de décrire mais s’oriente vers le prescrire, du seul fait même de l’exercice du pouvoir doctrinal du Professeur Agrégé qui contribue (bien) à la (re)création du droit.

I-A-2. Une méthodologie scientifico-juridique et juridico politique tronquée par le positivisme dogmaticien : travers pouvoiristes du lumpen-positivime épistémologique

Parce que le Juriste de la Chaire et ses Enthousiastes-Doctorants pratiquent un vieux positivisme juridico-doctrinal, lequel croit pouvoir réserver aux Spécialistes universitaires du droit, le monopole de la technicité dans l’étude des problèmes et questions juridiques. Enfermés dans le corporatisme disciplinaire et le sectarisme méthodologique le Juriste de la Chaire, certains de ses collègues autrefois posés comme ceux de ses mentors versés dans la mystification mandarinale de la science juridique et ses Doctorants-Clients, pensent que la « méthodologie du droit » est hermétiquement fermée aux sociopolitistes du droit. Étalant d’inquiétantes limites dans la connaissance de la théorie juridique et de la philosophie juridique, ces juristes bornés et leurs clones font l’impasse sur les juristes qui font eux-mêmes de la sociologie du droit à l’instar de Herbert Hart, d’André-Jean Arnaud ou de Jean Carbonnier.
Aussi occupés à polémiquer pour des raisons essentiellement politico-disciplinaires, politico-corporatives et politico-idéologiques, nos juristes en herbes induits en erreur par leur éminent maître, peuvent-ils par exemple exclure Jacques Chevalier, professeur de Droit public du champ de la méthodologie du droit alors que cet auteur notamment lors de con itinéraire académique et savant a – en compagnonnage avec Daniele Loschak bien pratiqué la circulation savante entre la science juridique et la science politique.
L’Auguste Juriste de la Chaire et ses Doctorants-Disciples savent-ils que l’Honorable Hans Kelsen dont la Théorie pure du droit est leur modèle de référence en positiviste, a fini clairement en philosophe et sociologue du droit et de la politique dans la Théorie générale de l’État.
On renverra le Maître et ses Doctorants à notre cours de sociologie du droit de facture weberienne et néo-webérienne dans lequel en distinguant avec Weber et Habermas, le droit-savoir et le droit-action, nous maîtrisons bien contrairement à ce qu’ils disent le droit comme système de normes et le droit comme ordre empirique. Qu’ils s’en réfèrent à nos étudiants qui eux, ont eu l’opportunité par notre entremise de lire la Sociologie du droit de Max Weber dans le texte !
Contrairement à ce que laissent entendre nos juristes posés en en lumpen-épistémologues, le sociologue ou le socio-politiste du droit n’examine pas seulement le droit comme « ordre empirique », rien ne l’empêchant de s’équiper de connaissances pour étudier le droit comme « système de droits". Que le Pr. Mouangue Kobila et ses Doctorants aillent lire la Sociologie du droit de Weber peut-être comprendront-ils de quoi il est question.
Faisons enfin remarquer au Pr Mouangue Kobila et à ses Doctorants-Disciples qu’il n’y a pas à parler par prétérition de « démarche juridique orthodoxe ».
Qu’ils lisent l’excellent juriste et philosophe du droit Carl Schmitt sur « Les types de pensée juridiques» (positivisme, normativisme, décisionnisme, institutionnalisme).
Quant à leur veine polémique sur les humeurs de « sentimentalisme, rage et frustration multiformes» qu’il nous prête, il ne s’agit que de stériles anathèmes destinés à établir par des moyens frauduleux et pernicieux une exclusivité peu justifiable dans la méthodologie du droit dont André-Jean Arnaud (autre juriste-sociologue du droit) rappelle qu’elle s’appuie sur un point de vue interne et sur un point de vue externe.

I-B La mise en cause d’une épistémologie juridique para-positiviste d’analyse tronquée du champ du débat sur l’éligibilité : du légitimisme doctrinal au légisme doctrinaire.

Nous avons déjà signalé que le Pr Mouangue Kobila avait une « vision » scotome du droit, ce qui signifie qu’il en avait une perception segmentée et fragmentée dont l’étroitesse techniciste et dogmaticienne l’empêche, à lui, mais aussi à ses étudiants-Doctorants de comprendre la complexité du droit. Si l’Illustre Professeur du Droit prenait vraiment au sérieux la « systématicité » qu’il revendique en citant Etienne Picard, ni ses Doctorants-Compagnons ni cet Auguste savant du Droit ne pourraient persister à nous reprocher –faussement d’ailleurs- d’élargir le débat relatif à la rééligibilité de l’actuel chef d’État » et cela « grossièrement et maladroitement ». On se demande vraiment qui est grossier et maladroit dans l’affaire.
En vérité, l’orientation de la démarche conduite par le Pr James Mouangue Kobila et ânonnée par des Doctorants subjugués et possédés par la science et la puissance doctrinales du Maître qui les forme à l’initiation doctorale. Pour techniciste qu’elle apparaisse, cette démarche n’est pas seulement motivée par des considérations et des préoccupations techniques. L’Auguste Prophète Juridique de la Chaire et ses Doctorants-Pupilles recourent à cette posture du réductionnisme et du technicisme parce qu’elle est la plus commode pour eux au plan de la stratégie juridico-politico-doctrinale. Cela veut dire que cette posture épouse adéquatement les contours d’une stratégie qui n’est pas que scientifique et technique, qui consiste à faire l’impasse sur les aspects du débat sur l’éligibilité qui viennent compliquer l’instrumentalisation déjà bricolée et forcée de la procédure pour éluder les difficultés et contraintes normatives évoquées par leurs contradicteurs. C’est ce qui fonde une argumentation techniciste réductionniste occultant les exigences et fonctions symboliques du droit (1) et « une mobilisation techniciste-fétichiste des stratagèmes de restriction du champ du débat juridique » (2)

I-B-1 Une argumentation techniciste-réductionniste occultant les exigences et les fonctions symboliques du droit : une critique déficiente sur le thème du pars pro toto

Les Doctorants que le Professeur Machiniste actionne pour nous contredire relaient la doctrine ventriloque que l’Agrégé de Droit public inspire, pour tenter de nous attribuer « une stratégie sophiste du pars pro toto » qu’en fait il semble pourtant pratiquer lui-même à profusion. En vérité, c’est le Juriste Agrégé de Douala qui travaille à réduire le tout du débat sur l’éligibilité du Président en fonction à des considérations sur la partie, c’est-à-dire les conditions de procédure à appliquer dans l’examen de la validité des candidatures. Bien coachés par leur Patron Inspirateur, les Doctorants savent se débrouiller comme le Maître dans la démarche du pompier pyromane, nous accusant d’user de sophistique pour élargir le débat de l’éligibilité à des questions relatives à la nature du mandat en cours ou au régime de ce mandat présidentiel alors que ce sont leurs professoraux inspirateurs qui ont mis le feu au débat par leur recours initial à l’anathème.
En vérité, la position réductionniste défendue par l’Auguste Juriste-Savant et relayée religieusement par ses Doctorants-Disciples, n’est pas pertinente. On ne peut pas se prononcer sur l’éligibilité du Président en fonction en faisant croire que la situation juridique qui est à la base de son mandat électif comme Président de la République n’a pas d’importance ni d’influence. Gênés par l’effet contraignant de la limitation des mandats présidentiels sous les auspices de laquelle le mandat présidentiel du Chef d’État en fonction a été obtenu en octobre 2004, le Pr Mouangue Kobila et ses Doctorants-Affiliés autant qu’Affidés usent d’une manœuvre déceptive, c’est-à- dire trompeuse, tendant à faire croire que nous pratiquons une stratégie du pars pro toto. Ils font croire que c’est nous qui réduisons le débat de la question de l’éligibilité du Président en fonction à certains de ses volets (le régime du mandat et la nature du mandat) ,alors que ce sont eux qui ne veulent aborder l’éligibilité qu’à partir de l’aspect partial de la procédure d’appréciation de l’éligibilité lors du dépôt des candidatures, faisant délibérément l’impasse sur le fait que le mandat électif du Président en fonction a été normativement et institutionnellement acquis à travers le suffrage souverain comme un mandat non renouvelable.

I-B-2 Une mobilisation techniciste-fétichiste des stratagèmes de rhétorique de restriction du champ du débat juridique : un recours politico-sophistique aux manipulations procédurières.

En réalité, l’évocation de notre prétendue défaillance technique est un expédient rhétorique visant à faire penser pour consistante et pertinente la démarche tournée vers la restriction du champ du débat. Le choix d’une telle manœuvre vise à laisser croire que la question de l’éligibilité ne peut s’apprécier que par l’évocation technique – paradigmatiquement modelée et politiquement calculée – des conditions de la procédure d’appréciation de l’éligibilité à travers l’examen de la validité des candidatures. Procéder ainsi, on l’a déjà souligné dans nos précédentes interventions, c’est faire comme si le Président en fonction n’était pas ce qu’il est, c’est-à-dire un Président élu sous l’auspice d’une constitution avec limitation des mandats et exerçant un deuxième mandat le soumettant inexorablement aux contraintes du non-renouvellement de son mandat. Il ne s’agit pas ici comme veulent le faire croire le Juriste Agrégé et ses Doctorants-Dévots d’une stratégie pour ouvrir de « nouveaux fronts » afin, comme ils veulent le faire croire de « noyer les aspects techniques du débat ». Il est seulement question d’une démarche cohérente et articulée visant à montrer que les volets techniques de ce débat sur l’éligibilité du Président en fonction ne peuvent être valablement réduits aux menées de procédure, sauf à verser dans un fétichisme procédurier qui se fait faussement passer pour de l’exactitude et la conformité procédurales. Ces manipulations procédurières que l’on s’efforce de déguiser derrière le lexique faussement neutre de la technicité et de la positivité juridiques, sont surtout commandées par le souci politique de faire l’impasse sur les aspects substantiels et normatifs à prendre en compte pour apprécier l’éligibilité. C’est que le Pr Mouangue Kobila et ses Doctorants sont décidés à éluder l’embarrassante question du mandat électif présidentiel non renouvelable.

I-C.La mise en doute d’une gnoséologie juridique dogmatico-positiviste méconnaissant la socioanalyse politique critique du droit à propos de l’éligibilité : des raisons politiques d’une insuffisance critique.

Campés dans leur conception bornée et étriquée de la méthodologie du droit, les Doctorants-Suivants dont le Pr Mouangue Kobila est le souffleur, ne peuvent admettre dans leur registre gnoséologique, que l’analyse sociale et/ou politique du droit est une démarche légitime dans l’étude du droit, même si nous même admettons sans problèmes que cette démarche ne peut pas se substituer à une science interne du droit qui ne se limite pas non plus à la doctrine juridique. Nos juristes – initiés et confirmés ou balbutiants et apprenants – n’ont pas été formés ni préparés à une compréhension analytique et systématique du droit dans laquelle la sociologie technique et/ou politique du droit a voix au chapitre.
Alors que des juristes théoriciens analytiques du droit sont capables de saisir le fait que « le droit peut être compris comme une forme particulière de discours visant à justifier les décisions, c’est-à-dire comme forme d’exercice du pouvoir politique » (Michel Troper). Nos juristes confinés à une théorie traditionnelle de facture dogmaticienne ne peuvent saisir le sens d’analyses du droit autres que celles des juristes cantonnés à un exercice traditionnel voire traditionnaliste de l’éxégèse.
Si on peut comprendre et tolérer leur manque de formation et de goût pour les formes socio-politistes d’élaboration et d’énonciation d’une analyse du droit, il faut cependant souligner les faiblesses épistémologiques de ces juristes dogmaticiens qui ne savent pas comme leurs collègues formés au positivisme analytique que le droit a bien sûr, partie liée avec l’exercice du pouvoir politique. Cette fragilité gnoséologique permet de rendre raison d’ « une compréhension déformée et inappropriée de l’ironie philosophico-critique et sociologico-critique (1) aussi que « d’une critique oiseuse et vaseuse de l’analyse des idéologies appliquées à la lecture juridico-dogmaticienne »(2)

I-C-1 Une compréhension inappropriée et déformée de l’ironie philosophico-critique et sociologico-critique : sa réduction politico-polémique.
Peu accoutumés à l’art expressif de la socioanalyse (Norbert Elias, Alfred Weber) intellectuellement et scientifiquement articulé à la construction des savoirs sur « la sociologie de la connaissance » (Karl Marx,Max Weber, Alfred Weber ou Karl Mannheim), le Pr James Mouangue Kobila et ses Doctorants-Apprentis- Compagnons ne veulent y voir que marques de discourtoisie et de dénigrement. C’est que complètement immergés dans leur vision de leur gestion dogmaticienne du droit – action et du droit-pouvoir, les juristes qui ne comprennent rien aux idiomes intellectuels et savants de la sociologie du droit y voient moins un usage objectivant et critique de l’ironie qu’une forme irritante de dénigrement discourtois. On convient d’être amusé moins aussi effaré par la nervosité que manifeste ces juristes peu formés à de tels savoirs.
Les Juristes-Dogmaticiens qui tendent déjà à réduire la science du droit à la doctrine juridique, se montrent ici peu qualifiés et peu préparés à une réception sereine de la sociologie critique de la connaissance qui peut être bien sûr mobilisée dans l’analyse sociologique du « champ juridique » (Pierre Bourdieu). L’essentiel des mentions évoquées par les Dogmaticiens énervés relèvent plus de l’ironie critique ou de la polémique contenue plutôt que d’un recours systématique à l’injure et à l’anathème. L’absence de connaissance des travaux de sociologue du droit ou de théoriciens du droit comme Ernst Kantorowilz, Max Weber, Karl Marx, Pierre Bourdieu ou dans notre environnement Luc Sindjoun, Fabien Nkot ou …Mathias Eric Owona Nguini, ne permet pas aux juristes de saisir la logique intellectuelle et savante d’objectivation par une distanciation ironique. N’ayant pas entretenu un commerce significatif avec l’analyse critique des idéologies, nos juristes de Douala si pénétrés de leur science du droit et peu familiers avec l’intellectualité démystificatrice ne peuvent y voir – par ignorance ou par intolérance que du dénigrement.

I.C-2 Une critique oiseuse et vaseuse de l’analyse des idéologies appliquées à la lecture juridico-dogmaticienne : l’ignorance peu heureuse de la sociologie de la connaissance et de l’épistémologie transversale.

Agacés par l’exercice critique ou polémique des analyses sociopolitiques démystificatrices, qui leur sont appliquées, les Juristes étriqués de Douala expriment violement leur rejet intellectuel et même idéologique de l’analytique et de l’herméneutique du dévoilement critique. C’est dans cette optique que le Maître susurre à ses Doctorants de ne voir ici qu’une « stratégie du soupçon » dans l’entreprise philosophico-critique et sociologico-critique de dévoilement des ressorts et ressources de l’engagement politico-doctrinal et politico-doctrinaire des juristes-savants intéressés à l’apologie statutairement garantie de l’ordre gouvernant. Pour les juristes dogmaticiens et dogmatiques de Douala, l’entreprise de dévoilement que nous avons initiée ne peut être du dénigrement.
Quoiqu’en pensent le Juriste-Savant Mouangue Kobila et ses Doctorants-Zélotes , ils sont perdus dans une compréhension scolaire ou scolastique de la neutralité axiologique. Le même Weber qui évoque la Wertfreiheit fondée sur l’absence de jugement de valeurs dans le travail scientifique,est celui qui y évoque aussi la nécéssité de tenir compte du Wertbeziehung correspondant au rapport aux valeurs. Ici dans une optique d’inculture épistémologique, l’analyse démystifiante et décapante des idéologies figurée dans les travaux de Karl Marx, Sigmund Freud, Herbert Marcuse, Théodor Adorno, Max Horkheimer, Max Weber, Georges Luckacs, Alfred Weber ou Norbert elias est du ressort de l’incrimination stalinienne. Il s’agit surtout pour ces Juristes aussi énervés qu’ils sont agacés par la socio-analyse , de rejeter avec violence et dogmatisme le questionnement légitime sur le jeu des pulsions et d’intérêts ( donc de pouvoir) dans le positionnement et l’engagement de (tous) les protagonistes du présent débat sur l’éligibilité,pas seulement ceux des juristes et politistes constitués en cautions du système gouvernant de plus en plus tenté par un raidissement fascisant et macoutisant. Ces Juristes-Dogmaticiens mais aussi dogmatiques, surtout au Pr Mouangue Kobila subjugué par la version commodément positiviste du Wertfreiheit weberien en termes de mode commode de déguisement technicistes et objectivistes de positions esthétiques ou éthiques en usent pour maquiller leurs préférences politico-partisanes. Il faut signaler que dans le domaine des savoirs scientifiques et académiques du droit et du pouvoir, la science et la technique peuvent opérer comme idéologie (Theodor Adorno, Max Horkheimer ou Jurgen Habermas).

II- la sophistique constitutionnelle dogmaticienne dans le débat sur l’éligibilité du Président en fonction : pour une critique pragmatique et stratégique d’une instrumentalisation politico-sophistique du droit.

Les Doctorants-Acolytes posés en accompagnateurs du Maître Agrégé de Douala et inspirés par celui-ci,usent du discours sur le monopole de la maîtrise technicienne du droit pour faire croire que leur démarche ne serait commandée que par des préoccupations académiques et scientifiques. Pourtant, la manière dont les Heureux Disciples suivent leur Maître dans une stratégie politico-intellectuelle de disqualification de leur contradicteur, montre ici qu’il s’agit bien d’un usage proprement politique et même politicien du privilège de l’accès technique autorisé et reconnu à la maîtrise de la science du droit. C’est bien le Maître qui opère en Habile Manipulateur qui parle de manière ventriloque à travers ses Doctorants-Suivants littéralement possédés par l’esprit doctrinal et doctrinaire de leur Professoral Patron de thèse empressé de les inviter à entrer dans un débat doctoral et professoral avant même que d’avoir fini de les initier dans le cadre de leurs thèses.
Le Maître Juriste de la Chaire soucieux de dissimuler sa démarche politico-idéologique d’exploitation abusive du Pontificat professoral use alors d’une manœuvre peu élégante du point de vue de la controverse académicienne – celle de l’instrumentalisation cynique des Doctorants-Novices dans une réplique doctrinale déguisée qui dégénère en règlement de compte politico-intellectuel. Il convient d’opérer un retour critique sur la stratégie politico-intellectuelle qui sous-tend la présentation et l’articulation technicistes et non seulement techniciennes de la « thèse de la validité de la rééligibilité de l’actuel chef d’État ». Dans cette optique, il convient à nouveau d’opérer successivement : une mise en évidence d’une application dolosive et abusive de la non-rétroactivité du débat sur l’éligibilité(A), « la mise en lumière d’une compréhension approximative et improductive des liens entre interprétation psychologique et téléologique »(B) et « la mise en perspective d’une stratégie récurrente de diversion juridico-politico-rhétorique » (C).

II-A La mise en évidence d’une application dolosive et abusive de la non-retroactivité du débat sur l’éligibilité : de la mobilisation politique instrumentaliste et opportuniste du droit savant.

Les Doctorants envoûtés par la puissance doctrinale de l’Auguste Juriste de la Chaire croient triompher en prétendant, sans examen préalable de notre argumentation dans nos interventions qui interpellent le Pr Mouangue Kobila en évoquant sans aucune démonstration sérieuse et exigeante « la non réfutation de la thèse de la non retroactivité de la révision constitutionnelle du 14 avril 2008 défendue par James Mouangue Kobila ». Tout comme leur Maître Inspirateur, les Doctorants-Acolytes qu’on croyait prémunis contre le défaut d’évoquer les épithètes injurieuses, se mettent bien chacun dans la posture-imposture du « rhéteur zélé » qu’ils croyaient avoir réservé à l’infâme contradicteur des bulles doctrinales de leur infaillible pontife professoral évoquant contre nous - ledit contradicteur- le détestable travers de « funambulisme ». C’est qu’il faut faire feu de tout bois pour laisser croire et entendre que leur Maître si élevé dans la science et la technique est injustement attaqué.
Quoiqu’agitant la bannière de la noble défense savante et technicienne de la compétence d’analyse du droit constitutionnel – dont ils veulent faire oublier qu’il « droit politique » ( Joseph Berthélemy),le Professeur Mouangue Kobila ne manque pas de recourir aux armes rhétoriques et sophistiques de la flibuste doctrinale et doctrinaire. C’est ce que nous allons démontrer en soulignant les insuffisances de leur critique de notre entreprise de réfutation de leur argumentaire technique, argumentaire perverti par ses usages politico-doctrinaux qui masquent mal des dispositions politico-doctrinaires tournées vers la défense inconditionnelle du pouvoir central conservateur et pseudo-libéral. Pour souligner l’inconsistance de leur thèse et de la défense de celle-ci par des réfutations sophistiques, il convient d’analyser l’ « instrumentalisation théorico-juridique et analyco-juridique mal fondée et peu motivée de la non-rétroactivité» (1) avant de démonter l’ « expérimentation technico-juridique et mécanico-juridique mal disposée et peur justifiée de la non-rétroactivité » (2)
Dire que le dossier (éventuel) de candidature du Président en fonction (M. Paul Biya) à l’élection présidentielle de 2011 sera examiné à l’aune de « nouvelle lecture de la constitution issue de la révision de 2008 » pour que soit alors appréciée « l’éligibilité de l’actuel président », c’est faire comme si le mandat électif exercé par le Président Biya jusqu’en octobre 2011 était exercé par quelqu’un d’autre et que ce mandat ne s’était pas formé sous l’emprise d’un clause de limitation des mandats présidentiels à deux septennats. Or, même si ladite clause a été abrogée en avril 2008, appliquer la loi nouvelle d’avril à une situation formée en octobre 2004, c’est précisément cela qui signifie violer la non-rétroactivité de la loi. Le Président en fonction n’est pas éligible, n’est plus éligible parce que l’obligation de limitation des mandats attachée à la formation de son mandat en cours ne pouvait pas être déliée par l’abrogation de l’article 6(2) antérieur à avril 2008, mais plutôt par l’inscription d’une clause de rétroactivité dans la loi de révision.

II-A-1 Une instrumentation théorico-juridique et analytico-juridique mal fondée et peu motivée de la non rétroactivité : ses raisons et modalités

Nous réitérons que la thèse défendue par le Pr James Mouangue Kobila, à la rescousse duquel ses Doctorants-Acolytes viennent, comme si un Professeur Agrégé engagé dans une joute avec un Docteur en sciences politiques, qui plus est « modeste licencié en droit », avait besoin d’être épaulé, n’est pas pertinente. Cela signifie en d’autres termes que la thèse de la rééligibilité du Président en fonction ne peut pas, nous semble-t-il, être fondée sur un usage consistant de la non-rétroactivité. La non-rétroactivité de la révision du 14 avril 2008 qui a eu entre autres effets, pour conséquence de supprimer la limitation des mandats présidentiels dans la constitution camerounaise, signifie précisément que cette loi qui ne dispose que pour l’avenir ne peut pas régir en dehors d’énonciations expresses contraires – la situation du Président en fonction- est celle de son mandat électif formé en octobre 2004.
Ce serait précisément s’inscrire dans la rétroactivité de la loi que de considérer la loi nouvelle qu’est la loi de révision d’avril 2008 comme un acte normatif qui peut autoriser la « rééligibilité du président en fonction ».
En effet, le Sublime Technicien du Droit Savant affublé de ses Doctorants-Acolytes, ne nous explique toujours pas comment la loi nouvelle d’avril 2008 peut réussir l’exploit de transformer la nature et le régime du mandat présidentiel en cours obtenu et exercé par le Président en fonction en 2004 ; lequel mandat est non renouvelable parce qu’il a été acquis sous l’empire d’une clause de limitation des mandats présidentiels énoncée par la révision de janvier 1996 et entrée en vigueur en octobre 1997 et définitivement effectuée en octobre 2004. L’abrogation de la limitation des mandats opérée à l’occasion de la révision d’avril 2008 ne suffit pas à supprimer les contraintes normatives de non-renouvellement du mandat présidentiel pour le Président élu en 2004 et toujours en fonction. Soutenir le contraire, c’est autoriser que la révision d’avril 2008 rende renouvelable un mandat acquis comme non renouvelable en 2004.
Ici, sous couvert d’un usage de la technicité exégétique et herméneutique, des spécialistes de la science du droit, le Pontife universitaire du Droit et ses Doctorants-Compagnons agissent clairement en intellectuels du pouvoir se chargeant de légitimer une lecture forcée et bricolée du Droit qui soit juridiquement et surtout politiquement avantageuse pour le pouvoir central et son chef présidentiel engagé dans une stratégie de reconduction du gouvernement perpétuel. Dans cette logique, nos Juristes d’Université sont gouvernés par l’Esprit de Cour, lorsque par une manœuvre de prestidigitation doctrinale politiquement motivée et purement politicienne, ils veulent réduire l’examen de la question de l’éligibilité à une question procédurale et instrumentale qui élude les contraintes normatives toujours effectives de la limitation des mandats présidentiels pour le Président en fonction !
En effet au moyen trompeur d’une approche qui veut faire valoir l’abrogation de la limitation des mandats présidentiels par la loi de révision d’avril 2008 et qui entreprend alors d’apprécier la question de la non rétroactivité de la loi dans le débat sur l’éligibilité à partir de celle-ci, le Professeur-Patron Mouangue Kobila et ses Doctorants-Clients et Néophytes procèdent à une instrumentalisation procédurale du droit motivée par des considérations politiciennes consistant à remettre en selle le Président en fonction pour de nouvelles chevauchées électorales toujours situées sur le chemin du Pouvoir Perpétuel! Où l’on voit que la stratégie démonstrative et argumentative conduite par le Juriste-Savant et ses Doctorants-Zélotes les pousse à opérer des manœuvres sophistiques de réfutation ; lesquelles manœuvres consistent commodément à dissocier stratégiquement la question de la procédure d’appréciation de l’éligibilité et celle du mandat électif non renouvelable qui verrouille toute possibilité d’éligibilité en l’absence de mentions législatives expresses qui soient contraires au principe de non rétroactivité de la loi. En usant d’une telle manœuvre politico-doctrinale d’instrumentalisation procédurale du droit, il s’agit d’ignorer le fait que si on peut distinguer analytiquement les deux questions, on ne peut pas ignorer leur interaction pragmatique.
Par ailleurs, l’application précise de la constitution révisée de 1996 contredit l’interprétation opposée de l’application à opérer à la loi nouvelle d’avril 2008. Pour masquer cela, le Pr Mouangue Kobila et ses Doctorants-Acolytes et Apprenants-Néophytes poussent le toupet très loin au point de pervertir et d’inverser notre démonstration en se l’appropriant, pour laisser croire que nous disons le contraire de ce que nous soutenons effectivement. Ceux qui ont suivi cette controverse pas à pas savent précisément que nous avons dit ce qui suit : en janvier 1996, en portant le mandat présidentiel à 7 ans au lieu de 5 ans, on aurait, si le Pr Mouangue Kobila et ses Doctorants-Disciples du Maître avaient raison sur l’application de la loi nouvelle comme forme de volonté générale qui ne dispose que pour l’avenir, dû organiser l’élection présidentielle en 1999 et non en 1992. Nous disons que : si précisément on avait effectivement organisé l’élection présidentielle en 1997, soit 5 ans après et non 7 ans, c’est parce qu’il fallait précisément respecter la durée du mandat présidentiel tel qu’il s’était formé.
Dire qu’on était tenu de respecter le mandat présidentiel formé en octobre 1992 dans sa durée, n’exclut en aucune manière le fait que l’application du nouveau régime du mandat présidentiel porté à 7 ans en janvier 1996, devait commencer à être mise en œuvre avec la première élection suivante ! C’est le Pr Mouangue Kobila et ses Doctorants-Zélotes qui se contredisent quand ils veulent faire croire faussement que nous disions que la loi alors nouvelle de janvier 1996 qui a modifié la durée du mandat présidentiel de 5 à 7 ans, rétroagit sur la situation acquise en 1992 à travers un mandat d’une durée de 5 ans.
Nous nous voyons obligé - en protestant pour cela – de répéter que nous avons précisément indiqué que l’élection présidentielle d’octobre 1992 a permis de pourvoir à la Présidence de la République du Cameroun pour un mandat de 5 ans, ce que la loi révisée de janvier 1996 n’a pas changé. Il y aurait de quoi s’interroger sur le sens de l’honnêteté de notre Mandarinal contradicteur et de ses Doctorants-Pupilles qu’il pousse cyniquement dans l’arène doctrinale d’un débat d’enseignants sans les avoir préalablement conduits à la thèse !

II-A-2 Une expérimentation technico-juridique et mécanico-juridique mal disposée et peu justifiée de la non-rétroactivité : ces causes et processus

Par des stratagèmes techniques révélateurs d’une observance discutable et critiquable des règles de l’honorabilité disciplinaire et professionnelle des savants-penseurs et chercheurs en sciences juridiques et politiques, le Juriste Agrégé et ses Doctorants-Acolytes choisissent la voie de la manipulation instrumentaliste et techniciste. Pour contrevenir les assauts doctrinaux et/ou doctrinaires de leurs contradicteurs, ils entreprennent de couper les cheveux en quatre usant du brouillage technicien comme forme subtile et sublime du parasitage politicien dont ils nous accusaient d’être l’auteur et le vecteur dans ce débat ! C’est ce qui justifie la démarche doctrinale exégétique et surtout herméneutique politiquement motivée qui interprète trompeusement la non-rétroactivité de la loi d’avril 2008 comme le fait que celle-ci ayant abrogé l’article 6(2) ancien de la constitution,permet qu’à l’avenir, le Président en fonction puisse être à nouveau éligible !

II-B. La mise en lumière d’une compréhension approximative et improductive des liens entre interprétations psychologique et téléologique au sujet de l’éligibilité : une herméneutique juridico-politique épistémologiquement bornée

En fait, contrairement à ce que laissent croire les Doctorants-Suivants dont le Maître par eux tant vénéré est le Souffleur dans le manège politico-doctrinal monté pour faire taire et neutraliser un contradicteur tenu pour impertinent et hérétique parce qu’il s’élève contre les bulles doctrinales pontificales d’un Juriste-Agrégé, ce sont eux et leur Maître qu’il vénèrent comme un Gourou académique,qui font montre de « confusion persistante entre l’interprétation psychologique et l’interprétation téléologique ». Ici encore, l’évocation exhibitionniste de la méthodologie fondamentale du droit fonctionne toujours sur le modèle de la présomption statutaire de vérité es qualité. Les Doctorants du Maître qui raillent le licencié en droit que nous n’avons pas honte d’être, veulent faire croire que leur Patron a raison du seul fait qu’il est Agrégé de Droit.
Dans cet aspect des débats, parce qu’ils ont une vision étriquée des sciences qui peuvent être mobilisées dans l’analyse du Droit constitutionnel en tant que Droit politique, aussi bien au plan du Droit-Savoir que du Droit-Action, le Maître Agrégé et ses Suivants-Doctorants par un attachement viscéral et intégriste au corporatisme et au tribalisme disciplinaires, perdent de vue la complexité des cadrages et outillages épistémologiques et méthodologiques à prendre en considération pour la connaissance de la logique et de la pratique juridiques. Il importe alors de souligner les insuffisances de leur structure d’interprétation, c’est-à-dire, de leur dispositif herméneutique. Pour ce faire, il convient d’abord de souligner leur « formulation insuffisante de la distinction entre interprétations psychologique et téléologique » (1) avant que de noter leur « énonciation inconsistante de la liaison entre interprétations psychologique et téléologique » (2).

II-B-1 Une formulation insuffisante de la distinction entre interprétations psychologique et téléologique : un rapport avec l’indigence épistémologique transdisciplinaire.

Encore une fois, ça commence à faire beaucoup, le Pr. Mouangue Kobila, Prophète Magistral du Droit Savant, religieusement accompagné par ses Doctorants-Dévots, parce qu’ils sont à court d’arguments, n’ont d’autres ressources que de caricaturer notre position doctrinale. Nous en appelons à ceux qui suivent fidèlement et archivent consciencieusement les éléments politico-doctrinaux, psycho-doctrinaux et technico-doctrinaux de cette controverse sur l’éligibilité du Président en fonction, pour leur dire que le Révérend-Juriste-Savant et ses Doctorants-Acolytes doivent produire, pour être crédibles, des documents préparatoires qui leur permettent de donner du sens à leur hypothèse sur la ratio legis de la loi de la révision de 2008.
Que l’Illustre Juriste des Facultés mobilise sa superbia d’Agrégé et qu’il s’accompagne de ses Doctorants-Dévots pour qu’ils puissent porter à sa place des documents tirés des archives de l’Assemblée Nationale du Cameroun figurant parmi les documents préparatoires, documents qui permettent de dire que le but recherché par le législateur était de permettre au Président Paul Biya d’avoir la chance de se présenter à nouveau à une élection présidentielle.
En la matière, c’est le Pr. Mouangue Kobila et son duo de Doctorants-Dévots qui ont la charge de la preuve ! Ce n’est pas nous !! Nous attendons de tous ces grands juristes niveau post-licence, qu’il pratiquent vraiment l’analyse descriptive qu’ils revendiquent de façon tapageuse ,sur les matériaux textuels que sont les documents préparatoires d’une entreprise législative, pour y retrouver en archéologues des textes et en historiens de la codification des traces documentaires dans lesquelles l’intention du législateur, qu’ils présentent de manière déductive, serait matériellement établie.
Si le Pr. Mouangue Kobila et ses Doctorants-Acolytes ne sont pas ici capables de nous préciser quel(s) document(s) faisant partie des travaux préparatoires indique(nt) que la constitution a été révisée en avril 2008 pour permettre à monsieur Paul Biya (Président en fonction) de se représenter à l’élection présidentielle (jusqu’ici) prévue en 2011), alors leur hypothèse sur la ratio legis n’est que spéculation.
L’interprétation psychologique à laquelle les juristes peuvent recourir pour rechercher et identifier l’intention du législateur comme ratio legis, ne peut en bonne économie épistémologique du positivisme juridique, que s’établir par la production savante de pièces documentaires indiscutablement associées aux travaux préparatoires et mentionnant matériellement les volontés expresses du législateur comme formateur de la volonté politique de normation et de codification par la loi ! Ici, l’heure est venue pour le modeste licencié en droit,option droit public, de défier l’Agrégé en Droit, option droit public en Grand Maître accompagné de ses Pupilles-Doctorants publicistes : Nous défions l’Honorable Professeur et sa suite de Doctorants de nous dire de manière descriptive et non déductive, quel est le but recherché par le législateur à l’occasion de cette entreprise politico-juridique de production de normes qu’a été le processus de révision constitutionnelle d’avril 2008. Ce Juriste-Savant et sa Doctorante Suite se doivent alors de nous montrer que de tels matériaux existent dans le sens de leur interprétation : celle qui consiste à dire que les documents préparatoires de la révision d’avril 2008 permettent de dire que celle-ci a été faite pour permettre au Président Paul Biya de se présenter. À défaut de quoi, ces lumières de la science du droit laisseraient le modeste licencié de droit avoir raison d’eux, au moins sur ce point ! En fait, le Très Savant Juriste et ses Très Eclairés Doctorants seraient bien en peine de démontrer le contraire ! Just wait and see.

II-B-2. Une énonciation inconsistante de la liaison entre interprétation psychologique et téléologique : son rapport avec l’isolationnisme épistémologique

Décidément, il y a des choses bien bizarres et fort intrigantes. Si on peut comprendre que des Doctorants qui ne sont en fait que des Néophytes en Savoir(s), n’aient pas toujours une maîtrise assurées de l’épistémologie générale des sciences sociales et humaines et de l’épistémologie régionale des sciences juridiques, cela est plus étonnant de le constater chez un Professeur Agrégé de Droit dont les basâa diraient qu’il a « fini l’école »( aan maa’al kar), s’il vous plaît ! Cela nous paraît tellement incroyable que nous préférons considérer que l’Illustre Maître Agrégé a volontairement rationné ses connaissances épistémologiques qui pourraient gêner ses intérêts politico-doctrinaux, politico-carriéristes et politico-universitaires ou même politico-idéologiques ! Il serait effectivement préférable que ce soit cela !!!
À ce niveau, c’est vraiment la position du Professeur qui est concernée, là ses Doctorants –Pupilles ne comptent que pour du beurre. Allons y donc au fond. Le Professeur James Mouangue Kobila, si prompt à évoquer son statut de Magistral Gardien de la méthodologie du droit, pêche par sa vision étriquée de l’épistémologie générale des sciences sociales et humaines. Cela a pour effet boomerang de fragiliser sa position épistémologique dans les sciences juridiques. Ainsi, notre Agrégé ne sait pas ou feint de ne pas savoir, ce qui ici revient au même, qu’en analyse de l’action, il y a nécessairement un registre téléologique chaque fois qu’on parle de but. Le Maître Agrégé, à titre principal, et ses Doctorants Dévots, à titre accessoire, qui voulaient nous faire une leçon d’épistémologie sociologique weberienne doivent savoir que l’illustre savant allemand évoque ces problèmes dans sa théorie fondamentale de l’action, théorie bien exprimée au cœur de son ouvrage classique Wirtschaft und Gezellschaft (Economie et société) qu’ils n’ont probablement lus.
Max Weber et les adeptes de son épistémologie sociologique examinent « Zweck rationalität » ou « rationalité orientée vers un but » à côté de la « Wert rationalität » ou « rationalité en valeur », actions rationnelles à distinguer des actions non rationnelles comme l’action affective (affektuel) ou l’action traditionnelle (traditional)
Où l’on voit que pour le sociologue d’Heidelberg, la « Zweck rationalität » est évoquée comme « rationalité instrumentale » ou « rationalité téléologique ». De ce qui vient d’être dit, il apparaît que l’interprétation psychologique fondée sur le but recherché par le législateur n’est qu’un sous-type de l’interprétation téléologique ! CQFD !
Le dire, ce n’est pas confondre le type (la téléologie) et le sous-type (la psychologie) !
Quoi qu’en pense le Nouveau Mandarin affublé de ses Doctorants-Clients, c’est précisément ce que nous avons dit que l’Éminent Professeur et ses Disciplines Hypnotisés par le charme du Maître, reprennent sans vergogne, en voulant s’approprier un mérite qu’ils n’ont pas. En effet, nous avons montré, et ceux qui veulent s’en convaincre peuvent se rapporter à notre précédente intervention que, le propos du Maître Agrégé lorsqu’il évoque la préservation de la paix sociale et le développement économique pour justifier la nécessité politique d’une nouvelle candidature de M. Biya à l’élection présidentielle de 2011 ,montre pertinemment que ce qui prédomine dans son herméneutique juridico-politique, c’est bien l’intention téléologique.
Le Pr Mouangue Kobila en juriste chevronné le sait et le dit. Ce n’est que la logique de l’orgueil (le philotimoi d’Aristote et des Grecs) qui fait que sa stratégie de sophistique constitutionnelle ne veut pas nous concéder que ses propos relatifs à ce volet du débat se sont cantonnés essentiellement à l’interprétation téléologique.

II-C. La mise en perspective d’une stratégie récurrente de clause juridico-politique du pouvoir perpétuel : le sens sociopolitique d’une démarche rhétorique et doctrinale de justification de présidentialisme autoritaire et totémique

Alors que le corporatisme disciplinaire et institutionnel et le clanisme intellectuel dont font preuve le Juriste de la Chaire et ses Doctorants laissent croire que jamais Droit et Politique ne cheminaient ensemble ni dans l’action, ni dans le savoir, le voilà lui, l’Agrégé en Droit, qui se trouve confronté à la question de l’interaction complexe du Droit-Savoir et Droit-Pouvoir dans les phénomènes sociopolitiques.
À l’épreuve des faits, l’Agrégé de Droit public (suivi de ses Doctorants-Acolytes) est bien obligé d’évoquer des problèmes qui relèvent à la fois d’analyses rattachées à la science juridique ou la science politique lorsqu’il s’exprime sur certains des volets du débat sur l’éligibilité du Président en fonction. L’Illustre Juriste des Facultés est alors bien obligé de passer les frontières entre les disciplines respectives que sont la science juridique et la science politique, pris qu’il est dans les exigences épistémologiques et méthodologique de la circulation transdisciplinaire du savoir.
La structure complexe du débat qui ne se limite par seulement à l’arène scientifico-académique mais concerne aussi l’arène politico-académique ou l’arène socio-politique, fait qu’on ne saurait rendre compte avec pertinence des prises de position des protagonistes du présent débat sur l’éligibilité sans avoir en vue ces données. C’est pourquoi, l’on ne saurait lire nos prises de position ou celles qui leur sont proches et celles du Pr Mouangue Kobila et de ceux qui partagent son point de vue sous le seul angle de la technicité et de la scientificité, parce que même à être fondées sur des repères scientifico-techniques et épistémico-académiques, les positions doctrinales exprimées ont nécessairement « aussi » un sens politique. Chez Mouangue Kobila et ses acolytes, cela vise à justifier le présidentialisme totémique et le totémisme présidentialiste comme formes tropicalisées de l’absolutisme. C’est dans cette optique qu’il convient d’examiner « l’appréciation erronée sur l’absence d’une clause de survie et sur l’occultation calculée sur la nécessité d’une clause de rétroactivité comme mécanisme de dérogation » (1) et « l’évocation commode de la liquidation de la limitation des mandats présidentiels » (2)

II. C-1 L’appréciation erronée sur l’absence d’une clause de survie et l’occultation calculée de la nécessité d’une clause dérogatoire de rétroactivité : un argumentaire politiquement motivé

Contrairement à ce qu’écrit le Pr James Mouangue Kobila campé en marionnettiste magistral qui actionne ses Doctorants comme les machnistes lyonnais usent de Guignol et de Gnafron, il n’était pas nécessaire d’avoir une clause de survie pour assurer la persistance contraignante de l’ancien alinéa 2 de l’article 6 de la Constitution pour continuer à faire jouer les effets de la limitation des mandats présidentiel sur le Président en fonction. Une telle clause était techniquement imaginable sur le mode d’une disposition transitoire. Ce choix n’a cependant pas ét2 fait dans le cadre de l’entreprise politico-législative de révision constitutionnelle consacrée en avril 2008. Qu’importe, cela ne changea en effet pas grand-chose sur le terrain du débat sur l’éligibilité du président en fonction.
Il ne nous semble pas pertinent de s’appuyer sur l’absence d’une telle clause de survie de l’ancien article 6 alinéa 2 abrogé en avril 2008 avec la visée de suppression de la limitation des mandats présidentiels pour interpréter une telle situation en faveur de ce que le Maître Agrégé James Mouangue et ses Doctorants-Acolytes appellent « la rééligibilité du président actuel dans le cadre de l’élection présidentielle 2011 ». En effet, même en l’absence d’une telle clause de survie de la disposition sur la limitation des mandats présidentiels, les effets contraignants de l’ancien 6.2 continuent à jouer ; cela parce que les contraintes ont été définitivement formées et constituées au moment du mandat présidentiel obtenu en octobre 2004. De telles contraintes opèrent juridiquement comme des implications et de conséquences logiques liées au cadre normatif constitutionnel, cadre dans lequel le mandat présidentiel en cours exercé par le Président en fonction a été acquis et s’est formé.
Contrairement à ce que l’Auguste Juriste de la Chaire mué en Enthousiaste Légiste du Château épaulé par ses Doctorants-Suivants soutient, des mentions légales expresses contraires au principe constitutionnel de non-rétroactivité de la loi pouvaient être énoncées pour permettre au Président en fonction d’être à nouveau éligible. En effet, n’en déplaise au Saint Prophète Professoral et à son magistère pontifical en matière de science du droit, une telle clause de rétroactivité applicable aux fonctions n’aurait pas été inutile. L’Éminent Agrégé accompagné de ses deux Néophytes-Doctorants qui réfutent et récusent la pertinence d’une telle clause de rétroactivité,ne peut pas se poser en Sophos (Sage) qui manie habilement et subtilement le droit sans l’instrumentaliser outre mesure dans le sens du « bon plaisir présidentialiste absolutiste ».
Pour allier alors phronesis (intelligence pratique) et sophia (intelligence spéculative) dans l’interprétation juridique qui doit se prononcer sur la pertinence ou la non-pertinence d’une clause de rétroactivité permettant seule au Président en fonction d’être éligible. Le Juriste- Savant devait se poser en Sage Juste comprenant la nécessité d’une telle clause. En effet, sauf à procéder cyniquement à un exercice sauvage et clandestin de rétroactivité visant frauduleusement, licencieusement et pernicieusement à transformer un mandat présidentiel non renouvelable en mandat renouvelable, la décence (au plan éthique) et le scrupule (au plan technique) commandent précisément de recourir de manière expresse à une clause de rétroactivité.
Seule une telle clause permettant de faire que l’article 6 alinéa 2 nouveau s’applique au Président en fonction le rendant éligible et annulant toute la force contraignante de l’ancien article 6.2, avec néanmoins le handicap politique qui est qu’une telle démarche montrerait crûment que la loi a été révisée au bénéfice d’une personne.

II-C-2. L’évocation commode d’un droit électoral et d’une politique constitutionnelle également modelée par le révisionnisme autoritaire de liquidation de la limitation des mandats présidentiels : la célébration de la restauration autoritaire du présidentialisme.

Les arguments évoqués par le Maître James Mouangue et répétés religieusement par les Doctorants-Disciples du Maître oscillent entre analyse juridique et analyse politique, ce qui indique bien qu’on se trouve au croisement de la science du droit et la science du politique. Un tel état des choses n’est pas surprenant en droit constitutionnel puisqu’il s’agit de manière cardinale d’un droit politique au plan des concepts et des faits ! Il serait étonnant que l’Auguste et Vénérable Professeur qu’est Mouangue Kobila ne le sache pas. Quant à ses Doctorants-Acolytes, on leur pardonnera à ces Néophytes de ne pas en prendre la pleine mesure ! Seulement, le pontife du Droit-Savant se fait discret là-dessus, pour ne pas offrir des perches au contradicteur que nous sommes.
En minorant les liens entre Droit et Politique, il s’agit pour le Professeur Mouangue et ses Doctorants-Disciples de conforter épistémologiquement, mais aussi idéologiquement l’image de la technicité de leur intervention doctrinale qui, relèverait de la science et rien que d’elle ! Pourtant au regard du sociopolitiste familier avec les problèmes d’analyse des idéologies et des sociologies de la connaissance, les choses sont évidemment plus complexes, les liens entre le Droit et la Politique étant multiples aussi bien sur le plan des sphères de (la) connaissance que des sphères de l’action. La variété de positivisme juridique qu’il pratique, basée sur une orientation dogmaticienne, n’est pas, comme le positivisme juridique analytique à la Michel Troper, assez réflexif pour mesurer le sens et la consistance politique du Droit Savoir et du Droit Pouvoir. C’est qu’il y a un inconscient politico-intellectuel et/ou politico-idéologique qui structure toutes les positions exprimées dans ce débat, la nôtre mais aussi celle de Mouangue Kobila.
La position développée par le Pr. Mouangue Kobila, et qu’il fait répéter à ses Doctorants pris dans l’engrenage d’un manège de ventriloquie doctrinale dans lequel la voix du Maître apparaît à travers les prises de parole de ses disciples, est politiquement motivée. C’est le cas par exemple quand, pour défendre la position de l’éligibilité, le Maître Agrégé suggère, par sa puissance doctorale de persuasion et l’ascendant intellectuel qu’il exerce sur ses Doctorants-Protégés, à ses Disciples de dire que la thèse de l’inéligibilité est seulement présumée et qui signifie que cette thèse ne s’appuie pas sur des références à un texte de droit. Il faut leur dire que l’inéligibilité n’est pas présumée par nous. Elle s’appuie sur un texte de loi qui est la disposition constitutionnelle de l’article 6 alinéa 2 ancien, disposition qui prévalait quand le mandat présidentiel s’est formé ; mandat dont le régime non renouvelable ne peut avoir changé du seul fait que la nouvelle écriture de la constitution a abrogé cette disposition.
Si le Pr. Mouangue Kobila, repris sur ce point aussi par ses Doctorants-Obligés, a beau jeu de dire dans un fonctionnalisme politique assumé favorable aux intérêts gouvernants que la levée de limitation des mandats présidentiels a toujours eu pour finalité pragmatique de permettre au président en fonction de se représenter pour conquérir le suffrage souverain permettant d’assumer la magistrature présidentielle, cela ne modifie pas le sens de notre analyse. Ici, sur le terrain de l’analyse politique, le Pr. Mouangue Kobila a sur ce plan fort raison, même si son propos n’est pas dénué d’arrière-pensées politiciennes. Seulement, ce qu’il faut noter avec insistance, c’est qu’au-delà de sa position académico-doctrinale, son opinion sur ce point est commandée par des valeurs politico-idéologiques. C’est en cela que le Maître-Agrégé de Douala se pose en glossateur favorable au pouvoir perpétuel parce qu’il évoque comme moyen de légitimation de son point de vue des leaders et des régimes dont la politique de liquidation de verrou de la limitation des mandats présidentiels qui instrumentalisent commodément le lexique de la démocratie électorale, le fait dans un sens plébiscitaire et autoritaire. Ici, l’Auguste Professeur use de la science du droit constitutionnel comme science politique en légitimant les manœuvres juridico-électorales et politico-électorales de nombre d’États, de dirigeants et d’équipes gouvernantes d’Afrique engagées dans des démarches de restauration autoritaire (Jean-François Bayart). Parce que ce qui est déterminant ici c’est l’usage politique concret d’analyses juridico-politiques, idéologiquement et stratégiquement orientées et/ou biaisées, le Pr. Mouangue Kobila, suivi en cela par ses Doctorants-Acolytes, fait une référence douteuse à des pratiques juridico-politiques, constitutionnelles et électorales en concordance avec une téléologie politique du « pouvoir perpétuel ».

Peut-on prendre au sérieux l’Illustre Juriste de Douala dans son exercice juridico-technique et politico-théorique de comparatisme électoral lorsqu’il évoque des leaders centraux et des formations dirigeantes des sociétés étatiques postcoloniales africaines comme la Guinée de Lansana Conté et de l’Upg, la Tunisie de Ben Ali ou l’Égypte de Hosni Moubarak et du Pnd, ou le Burkina-Faso de Blaise Compaoré et du Cpd? Bien sûr que non ! Il est clair que ces pays, qui ont mis en œuvre de telles démarches constitutionnelles et électorales de reproduction immunitaire, éternitaire et autoritaire du pouvoir, ne sont pas sur le terrain de l’interprétation normative ou celui de l’interprétation sociologique des modèles institutionnels emblématiques ou symboliques en matière de démocratie représentative, même à une échelle africaine. Ce n’est alors que parce que le Maître Agrégé veut donner à son argumentaire un cachet comparatiste justifiant ses manœuvres herméneutico-doctrinales à visée purement idéologique,qu’il évoque l’exemple de ces formations sociales et étatiques.

Conclusion : Contrer et contrecarrer la dérive politico-intellectuelle et médiatico-politique du débat par des Mystes mandarinaux et mystificateurs d’Académie : critique des loups-garous savants et de leurs savoirs ensorcelés.
Si le Pr. Mouangue Kobila souhaite continuer cet échange, nous le prions de le faire à visage découvert et à revenir lui-même dans l’arène. Y envoyer ses étudiants, c’est les utiliser comme des boucliers humains destinés à lui épargner de subir les ripostes doctrinales enclenchées par ses propres assauts. Sinon ce serait reconnaître implicitement que le Maître Agrégé a besoin du secours ou du recours de ses Doctorants pour faire face à un modeste Docteur, ce qui serait l’aveu de sa défaite doctrinale. C’est comme si un lion à crinière, fière de cette (agrégatiale et professorale) coiffure, avait besoin de deux lionceaux aussi zélés que zélotes pour combattre un lion sans crinière.
C’est vrai, peut-être la culture de notre agrégé ne lui permet pas de savoir que les plus féroces des lions sont les lions sans crinière, les félins de Ntsavo (Kenya). À notre lion King, il faut adresser une mise en garde : le lion de Ntsavo guette ses nouveaux rugissements doctrinaux. Il ne sert à rien de lui envoyer ses lionceaux doctorants au risque qu’ils soient intellectuellement et proprement déchiquetés. C’est au Maître lion de venir lui-même défendre le territoire intellectuel et savant qu’il pense profané par le lion de Ntsavo. Le lion de Ntsavo attend plus que jamais ! Përsonne ne l’empêchera d’aller s’abreuver à la source de la vérité par l’usage de quelque défense libidinale de quelque territoire
Si le débat que Mouangue Kobila a rendu fort hargneux à la suite de Mouelle Kombi – parce que c’est bien lui qui par intimidation politico-académique ( nous avons nécessairement raison parce que nous sommes agrégés et nos contradicteurs ont statutairement tort parce qu’ils ne sont pas agrégés et échouent à l’être ) et politico-épistémico-disciplinaire (nous avons raison parce que nous sommes les seuls vrais juristes d’Amphithéâtre et nos contradicteurs ne le sont pas vraiment ou ne le sont pas du tout) en suivant ses mentors exposés ou dissimulés a entrepris de le pourrir devait continuer, il importe que son niveau de polémique soit régulé. Il importe aussi que le Maître Agrégé de Douala débatte aussi de manière loyale, non en pratiquant des méthodes non-conventionnelles de débat en usant habilement des Doctorants ici posés en débatteurs irréguliers chargés de pratiquer des attaques doctrinales asymétriques en donnant des coups non règlementaires ! Cela suppose alors qu’il n’avance pas masqué en utilisant ses Doctorants comme des Partisans qui considèrent les contradicteurs de leur Maître comme des Ennemis selon la célèbre distinction schmittienne « ami-ennemi » que le juriste allemand identifie comme le critérium de la politique. Si c’était le cas, cela démontrerait bien que nous sommes dans une lutte politico-idéologique où l’universitaire devient un loup pour l’universitaire, cette compétition étant organisée par certains phalanges macoutes des confréries d’Agrégés tentés par l’intégrisme d’extrême-droite posés en véritables loups-garous qui cautionnent des politiques destinées à faire des Camerounais de morts-vivants, c’est-à-dire des zombies possédés et envoûtés par des savants devenus kanibals, souloucoutousses et champwèl comme on le dirait en s’appuyant sur la panoplie des figures monstrueuses et ténébreuses du trésor culturel haitien.

La manœuvre par laquelle dans une espèce d’art politico-manipulateur de la pantomime doctrinal, le Pr Mouangue Kobila envoûte et possède de manière doctrinaire ses Doctorants en parlant à travers eux, montre que nous avions bien affaire à un débat ensorcelé où le Maître par une puissance hypnotique statutairement garantie par son ascendant professoral et son charme agrégatial fait de ses Doctorants des Pantins. On ne se trouve pas dans un cadre intellectuel normal ou un cadre académique conventionnel de codification et de civilisation des joutes doctrinales entre enseignants de rang magistral ou doctoral. Où l’on voit bien que de telles manœuvres mettent bien en lumière le fait que, avec la dérive politico-intellectuelle du débat concerné, que celui-ci ne relève pas seulement de la controverse académique ou de la querelle intellectuelle mais recouvre des luttes qui sont aussi bien politico-universitaires que politico-idéologique et politico-carrières Certains Professeurs engagés dans les fétichages et maraboutages constitutionnels qui ont mis le Président en fonction en difficulté sur la question de l’éligibilité, font feu de tout bois pour ne pas subir l’’impériale colère du Seigneur présidentiel ainsi confronté à des obstacles juridico-politiques, au moment où dans les luttes factionnelles au sein du régime du Renouveau, leurs rivaux ou contempteurs les soupçonnent de l’avoir fait avec malice. Eux qui dans les milieux du pouvoir ont usé et abusé de la compétence universelle présumée attribuée magiquement et ex officio aux agrégés, sont prêts au grand dam de nombre de leurs collègues agrégés soucieux de préserver le sérieux de leur corporation, déterminés à pervertit radicalement leur savoir pour tenter de faire oublier au Prince-Président que la chronique médiatique ou les perceptions policières les rattachaient aux nébuleuses factionnelles du G 11 ou du groupe Brutus. Confrontés à une mise en question conjoncturelle de leur pole-position savante présumée, ces félins à la crinière agrégatiale dorée attaquent les lions professoraux à crinières rousses ou les lions doctoraux sans crinières accusés d’empiéter sur leur territoires réservés de seuls fauves savants destinés à dire le droit et è faire la politique dans la jungle de l’État de gouvernement perpétuel par leurs rugissements doctrinaux ; Que ces félins à la volonté mandarinale et curiale de puissance, sachent que la vraie puissance d’un lion ne se juge pas à la longueur ni à la couleur de sa crinière ni même à l’intensité de son rugissement mais s’apprécie à l’aune de la rapidité de sa course et de ses bonds et aussi au caractère acéré de ses griffes et au tranchant de ses crocs .Qu’ils nous démentent en venant faire preuve de leur puissance en affrontant directement le lion de Ntsavo. En d’autres termes, il s’agit d’inviter le Professeur Mouangue Kobila à un débat doctrinal direct vif et incisif mais loyal et civilisé sur la question de l’éligibilité dans un amphithéâtre des universités s’il ne veut pas que l’arène de ces joutes ne soit pas un studio de radio ou de télévision. Ce serait une dérobade pour l’Agrégé de Droit de ne pas relever le défi d’un modeste Docteur qui plus est simple licencié de droit. Si le Maître lion se dérobe dans le futur à ce challenge en tentant d’envoyer des lionceaux doctorants ou des lions doctoraux sans crinières, vous conviendrez avec moi qu’il aura fui les puissants coups de patte du lion de Ntsavo. Le Maître doit relever le défi, sinon ce serait l’aveu de sa débâcle doctrinale. II faut nettoyer la forêt de tous ces lions qui se comportent en loups et surtout en loups-garous zombificateurs toujours prêts à cannibaliser le Droit-Savoir et à vampiriser le Droit-Pouvoir en cautionnant intellectuellement la phagocytose présidentialiste et absolutiste des institutions républicaines et démocratiques !Encore une fois, disons non au Juridisme Macoute et au Légalisme Zombificateur de ces Juristes et Politistes de la Chaire convertis sans vergogne en Légistes du Château qui vendent leur savoir et leur âme à la Machinerie Monopoliste et Absolutiste du Présidentialisme perpétuel, pouvoir africain hégémonique à la structure séthique, apophique et faustique !!!
Mathias Eric Owona Nguini NB. Le Surtitre de cette réaction est: Le professeur envoûteur-marionnettiste, les doctorants possédés-pantins et la doctrine ensorcelée-ventriloque dans le débat sur l’éligibilité du président en fonction au Cameroun



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