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Promesses de Paul Biya: Des miroirs aux alouettes - Page 6

Promesses de Paul Biya: Des miroirs aux alouettes - Page 6

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Index de l'article
Promesses de Paul Biya: Des miroirs aux alouettes
Les oxymores politiques de Paul Biya
Un forcing anticonstitutionnel
Paul Biya, le Boulanger qui pétrit la constitution
Paul Biya, le Boulanger qui pétrit la constitution
Une scolarité gratuitement payante
Cachez vos biens
SOS, enseignants en danger
Les Camerounais n'ont pas fini de payer le prix de divisions absurdes
Toutes les pages
Une scolarité gratuitement payante
Ce fut une bonne nouvelle, triomphalement accueillie dans les familles. Lorsque le même Paul Biya annonce la gratuité de la scolarité primaire au Cameroun, même ceux qui avaient abandonné les bancs faute de moyen ont pensé à un retour. On y a cru un instant…
Les choses ne pouvaient pas se passer autrement. Car dès l’annonce présidentielle, les observateurs avertis ont très tôt parlé d’effet d’annonce. Car au-delà des desseins de populisme politicien, aucune condition concrète n’était prise pour que « le fer de lance de la nation » reçoive une scolarisation gratuite. Déjà, la mesure présidentielle est prise alors que toutes les écoles camerounaises connaissent un manque d’enseignants. Le gap est important, surtout de depuis des années, l’État n’avait plus songé remplacer les départs en retraite et les désertions enregistrées dans les rangs de formateurs des tous petits. Le Cameroun connait à cette période la grogne des Ivacs (Instituteurs vacataires). Il s’agit des hommes et femmes formées dans les écoles normales d’instituteurs de l’enseignement général, mais abandonnées par le même État qui les a formés.
À s’y méprendre, la gratuité de l’école primaire au Cameroun ressemble à un abandon des élèves aux parents. Car faute d’enseignants suffisants et suffisamment motivés, faute d’infrastructures et de matériel pédagogique alloués par les pouvoirs publics, les parents sont obligés de faire ce qui est possible pour que leurs progénitures aient une éducation acceptable. À cet effet, les Associations des parents d’élèves(Ape) sont fortement créées et sollicitées. Même si ces Ape sont antérieures à la gratuité de la scolarité primaire au Cameroun, il convient de constater qu’elles ont repris du poids de la bête une fois celle-ci décidée. Ainsi, au lieu des frais exigibles qui s’élevaient à 2 300 FCfa par élève, les parents sont aujourd’hui obligés de débourser près de 5 000 pour payer les « maîtres des parents ». Dans les campagnes, le phénomène est plus préoccupant. Parce que certaines écoles là-bas n’ont que le directeur comme fonctionnaire, les parents doivent recruter et payer les maîtres de la SIL au CM2. Pour cela, il n’est pas rare de voir un parent payer jusqu’à 15 000 Fcfa pour un seul enfant. Dans les villes où les enseignants sont concentrés parce qu’ils refusent d’aller travailler en campagne, le problème de frais d’Ape se pose moins. Mais il est aussitôt remplacé par les frais d’informatique. 5 000 Fcfa par élève dans la plupart d’établissements scolaires. À quoi il faut ajouter les frais des épreuves de composition. Au nom d’une certaine modernisation, les enseignants n’entendent plus copier les épreuves au tableau. Ils préfèrent les faire saisir et photocopier. Malheureusement tout cela est fait aux frais du pauvre apprenant qui n’a aucune source de revenus. Une véritable gratuité payante
K. M


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