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Sur Rfi, Youssouf Bakayoko a donné la corde pour pendre Ouattara - Page 2

Sur Rfi, Youssouf Bakayoko a donné la corde pour pendre Ouattara - Page 2

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Index de l'article
Sur Rfi, Youssouf Bakayoko a donné la corde pour pendre Ouattara
Interview de Youssouf Bakayoko su Rfi
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Bonjour à tous !

Ci-dessous l’intégralité de l’interview que Youssouf Bakayoko , président de la CEI, a accordée à Rfi le 1er janvier 2011.  Seule la partie (longueur 1 minute 09 secondes) que j’ai mise en couleur peut être écoutée sur le Site de Rfi. J’ai mis les crochets, quand je n’écoutais pas bien un mot ou groupe de mots. Chacun peut se faire une idée après la lecture de cette interview avoir d'une longueur de 06 minutes 02.

 

Ghislaine Dupont : Youssouf Bakayoko, Bonjour !

Youssouf Bakayoko : Bonjour Madame.

Ghislaine Dupont : Est-ce que vous pouvez nous raconter très précisément ce qui s’est passé pendant les journées du 29, du 30 novembre et du 1er décembre au sein de la CEI à Abidjan ?

Youssouf Bakayoko : Nous avons à partir du 29 commencé par recevoir de l’intérieur du pays, des bureaux de vote, les différents PV, une part partie en direction du conseil constitutionnel, l’autre en direction du représentant du Secrétaire général des Nations unies, et troisième enveloppe adressée au représentant du facilitateur. La commission centrale donc  s’est réunie pour examiner ces différents PV et les valider. Nous examinons si les chiffres qui ont  été communiqués ont été véritablement bien calculés, s’il n’y a pas de différences.

Ghislaine Dupont : Qu’est ce qui s’est passé justement au niveau des représentants du président sortant Laurent Gbagbo ? Est-ce qu’il y a eu de l’obstruction pendant ces deux journées ?

Youssouf Bakayoko : Il se trouve que dans certaines régions, notamment des régions dont l’invalidation a été demandée par le candidat Gbagbo Laurent, certains membres de la Commission ont demandé qu’il y ait un débat sur cette question. En ce moment-là la commission a décidé que cela ne relevait pas de sa compétence.

Ghislaine Dupont : Est-ce qu’en ce moment-là il y a eu une menace de la part de ceux qui représentaient le candidat Gbagbo ?

Youssouf Bakayoko : Oui, certains ont exprimé le souhait que cette question-là soit examinée. Les membres de la Commission ont dit que nous pouvons prendre note de cette demande, mais que nous devons la transmettre à l’autorité qui a mandat pour l’examiner. Bien entendu ceux qui ont demandé ont continué de demander.

Ghislaine Dupont : Alors vous êtes mis sous pression. comment vous gérez les heures qui viennent après que le porte-parole soit effectivement empêché de donner les résultats ?

Youssouf Bakayoko : Nous revenons dans la salle. Nous demandons aux uns et aux autres de savoir gardé raison. Et nous poursuivons l’examen des différents résultats. Tout le monde a siégé jusqu’à la fin.

Ghislaine Dupont : Donc ça c’est le mercredi soir ?

Youssouf Bakayoko: [Nous sommes] le mercredi soir.

Ghislaine Dupont : Est-ce que les membres de la CEI se sentent en insécurité en ce moment-là ?

Youssouf Bakayoko: Oui ! Mais vous savez qu’à un moment donné notre institution, notre maison a été envahie par les personnes en tenues. Je ne sais de quel camp ils appartenaient. Et je ne sais pas qui leur avait demandé de venir. Je ne sais pas d’où ils venaient Et évidemment cela a créé une grande panique compte tenu de ce que nous avons vu la veille avec notre porte-parole et compte tenu de ce que tous les journalistes avaient été mis dehors sans que [je ne sois]  consulté.

Ghislaine Dupont : Qui les a mis dehors ?

Youssouf Bakayoko : Ceux qui sont venus.

Ghislaine Dupont: Les Forces de sécurité ?

Youssouf Bakayoko : Les forces de sécurité sont venus, ils ont mis dehors, nous a-t-on dit. A partit de ce moment-là, il n’y a pas de sécurité pour les journalistes et encore moins pour les membres de la CEI. Tout le monde a pris peur et les gens se sont dit que la sécurité n’existait plus

Ghislaine Dupont : Donc vous vous apprêtiez à proclamer les résultats. Est-ce que vous avez des menaces pour ne pas proclamer les résultats

Youssouf Bakayoko : je savais que je devais proclamer les résultats le lendemain. Bien entendu, je voulais bien venir à la CEI pour procéder à cette proclamation. Mais quand j’ai vu qu’autour de la CEI, il y avait encore ces gardes, ce corps habillé dont je viens de parler, je me suis dit que la sécurité n’était pas encore tout à fait au point  et qu’il ne fallait pas prendre le risque de venir là. Donc qu’est ce je fais, j’ai demandé quel est l’endroit le plus sécurisé, on m’a dit dans le Golf  (là où il y a des) forces impartiales

Ghislaine Dupont : Mais pourquoi pas l’Onuci ?

Youssouf Bakayoko : Non parce que l’Onuci n’est pas un territoire ivoirien. L’Onuci est presque un territoire que l’on peut considérer comme un territoire extraterritorial.

Ghislaine Dupont : Pourquoi choisir l’endroit où se trouve le quartier général d’un des candidats, Alassane Ouattara ?

Youssouf Bakayoko : Écoutez, moi je ne suis pas la suite. Moi, je ne savais pas qu’il habitait là.

Ghislaine Dupont : Mais, tout le monde le savait quand même, mais pourquoi vous ne le savez pas ?

Youssouf Bakayoko : Mais parce que je n’ai pas à savoir ce que tout le monde sait parfois.

Ghislaine Dupont : Est-ce que ce n’est pas une erreur d’aller proclamer les résultats dans cet endroit justement ? Qui vous a demandé ? Est-ce que Guillaume Soro vous a demandé d’aller les proclamer à l’hôtel du Golf ?

Youssouf Bakayoko : Guillaume Soro n’a  pas à me demander. Nous sommes une Commission électorale indépendante. Ce n’est pas du tout une erreur.

 

Ghislaine Dupont : Vous êtes critiqué pour ça aujourd’hui.

Youssouf Bakayoko : Je suis critiqué. Je ne suis pas allé parler sous l’emprise de M. Ouattara. Et M. Guillaume Soro ne m’a pas demandé de venir. D’abord, comme je l’ai dit, nous sommes une Commission électorale indépendante. Donc, j’ai à proclamer les résultats. Personne ne nous dit que vous n’avez pas le droit de proclamer les résultats à tel ou tel endroit. C’est par commodité. Parce que les conditions de sécurité étaient tout à fait réunies.  Il me parait mieux indiqué d’aller où je suis allé.

Ghislaine Dupont : Alors,  Est le Conseil constitutionnel avait le temps d’examiner le recours ? Est-ce qu’il a eu le temps d’annuler jusqu’au 03 décembre 16 heures les votes des 07 départements, et seulement des 07 ?

Youssouf Bakayoko : Écoutez, vous dites bien seulement des sept. Moi, je ne sais pas comment l’on travaille au Conseil constitutionnel. Ce que je sais c’est qu’il a sept jours pour examiner les cas de réclamation. Qu’il ait rendu sa décision en deux jours, je crois qu’ils ont de moyens de travail que j’ignore.

Ghislaine Dupont : Est-ce que vous êtes menacé au jour d’aujourd’hui ?

Youssouf Bakayoko : Écoutez, je ne veux  pas  aborder ce sujet. J’arrive d’Abidjan et je retourne à Abidjan.

Source: Rfi, 1er/01/2011