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Comment peut-on demeurer Yves Michel Fotso au Cameroun des feymen ? - Page 6

Comment peut-on demeurer Yves Michel Fotso au Cameroun des feymen ? - Page 6

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Index de l'article
Comment peut-on demeurer Yves Michel Fotso au Cameroun des feymen ?
Une affaire de droit
Le rouleau compresseur aux trousses d’Yves Michel Fotso
Un malheur ne vient jamais seul
Un témoin gênant
Enjeux sous-jacents
Indignation, colère et prudence
Réaction du Tchad
Désir de transparence
Combien pèse le groupe Fotso ?
Le Groupe Fotso quittera-t-il le Cameroun ?
Qui manipule le Fonds Monétaire International?
Lettre au Premier ministre
Toutes les pages
Enjeux sous-jacents
Les ennuis d’Yves Michel Fotso laissent pressentir une bataille féroce pour le contrôle de la Cbc, à moins que ce ne soit la Justice qui  se mette à ses trousses.
Les ennuis d’Yves Michel Fotso commencent au moment où les négociations étaient très avancées avec certains partenaires étrangers en vue de la recapitalisation de la Cbc. Plusieurs observateurs pensent d’ailleurs que la guerre qui oppose Yves Michel Fotso à l’administration a deux enjeux principaux : la nécessité de faire la lumière sur les 7,5 milliards de francs qui auraient été détournés dans le cadre de l’achat de l’avion présidentielle (« affaire albatros » et le contrôle de la Cbc. Les deux hypothèses sont envisageables.
Les partisans de la première hypothèse font remarquer que le retrait du passeport de l’ex-Adg de la Camair intervient à quelques jours seulement de la reprise du procès de l’affaire Albatros, c’est-à-dire le jeudi 18 novembre 2010. Il ne fallait donc pas laisser sortir « Yves Michel Fotso sortir au risque de le voir ne plus revenir au pays alors que le procès est déjà ouvert ». La preuve, soutiennent-ils, « lors de la dernière audience, on attendait Yves Michel Fotso, Michel Meva’a m’Eboutou et Jean-Marie Assené Nkou au tribunal et ils ne se sont pas présentés ».
Faut-il le rappeler, le juge d’instruction Pascal Magnaguémabé chargé de cette affaire avait signé le 05 février 2010, l’ordonnance de renvoi qui demandait l’appel en cause de 15 autres personnes jusque-là non interpellées. Parmi ces personnes, il y a, outre Yves Michel Fotso, Ephraim Inoni, Marafa Hamidou Yaya, entre autres. En ce qui concerne Yves Michel Fotso, le juge s’était appuyé sur le rapport de l’expert financier commis pour la vérification de l’utilisation des 24,5 milliards de francs Cfa décaissés par la Snh pour l’acquisition de l’avion présidentiel pour le compte de la présidence de la République. Selon cet expert financier, 7,5 millards de francs Cfa seraient retournés au Cameroun via la Cbc pour être repartis entre plusieurs personnalités. « Il est question, poursuit notre source, de mettre la pression sur Yves Michel Fotso afin qu’il nous donne les noms de ces personnalités ». Pour ceux-ci donc, les ordres du retrait du passeport d’Yves Michel Fotso seraient venus soit directement de la Chancellerie, soit du juge d’instruction via la chancellerie. Beaucoup de personnes y voient derrière ce retrait la main d’Edgar Alain Mebe Ngo’o, actuel ministre camerounais de la Défense
Les partisans de la seconde hypothèse ne manquent pas d’arguments. Pour eux, les choses sont aussi claires. « C’est au moment où Yves Michel Fotso s’apprête à prendre le vol pour aller à Bangui finaliser avec ses partenaires les contrats pour la recapitalisation de la Cbc que ceux qui veulent récupérer cette banque ont actionné leurs réseaux pour l’empêcher de sortir du pays. Les choses sont évidentes pour nous : Essimi Menyé, Amadou Ali et Edgar Alain Mebe Ngo’o sont dans le coup». Et de poursuivre : « Une mafia impliquant notre Minfi et le Sg Cobac voulait vendre la banque de Fotso sous de fallacieux prétextes. Mais celui-ci, soutenu par le Fmi et le chef de l'État camerounais, a apporté trois plans de restructuration imbattable, allant jusqu'à gager même l'ensemble de son patrimoine évalué à des centaines de milliards de FCfa. Dans le même temps, des grands groupes financiers mondiaux affluent pour se dire intéressés d'entrer dans le capital de la banque. Alors qu'il doit se rendre à l'étranger pour finaliser tous les contrats»
Cette hypothèse est d’autant plausible que le 12 décembre 2009, Essimi Menyé avait précipitamment déclaré que la Cbc n’appartenait plus au groupe Fotso. Le 06 décembre 2009, à la Cameroon Radio Television (Crtv), le ministre des Finances avait fait des déclarations laissant transparaître ses véritables intentions : « Dans le cas de la Cbc, on a constaté effectivement qu’il y avait une gestion d’amateur. Le Pdg a raconté partout qu’il était un bon gestionnaire, mais aujourd’hui, nous sommes face à une banque qui a un capital qui n’est pas nul. Le capital de la Cbc est négatif de 21 milliards Fcfa.». De plus, « La Cobac, après plusieurs études, a estimé que la Cbc avait besoin d’un lift-up, d’une remise à niveau de ses fonds propres, puisque je sais qu’il y a besoin de repréciser cela pour que cette banque revive. Sans émotion, il faudrait qu’on lui redonne un peu de sang neuf au niveau de ses financements […] Du côté du gouvernement soucieux de voir un meilleur fonctionnement de nos banques, nous avons reçu les instructions de la haute hiérarchie que le ministère des Finances puisse participer au financement des fonds propres. Dans les prochaines semaines, nous allons mettre à la disposition de cette institution une enveloppe financière pour l’aider à refinancer les fonds propres moyennant un plan de restructuration qui est en préparation […] Nous n’allons pas prendre plus de 20% du capital qui sera à souscrire pour permettre à la banque de reprendre ses activités normales ».
Une chose est certaine, ceux qui veulent s’accaparer de la Cbc ont toujours demandé le départ du Pca Yves Michel Fotso.
Une évidence s’impose  en ce qui concerne la seconde hypothèse. Un plan de restructuration qui devrait ramener la sérénité a été soumis, le 25 octobre 2010, à l’appréciation de la Cobac qui, d’après certaines sources, a été séduite. Ce plan de restructuration devrait ramener la sérénité au sein du l’institution et permettre au groupe Fotso de conserver une place prépondérante, à défaut de la direction de la banque. Selon certaines indiscrétions, deux partenaires étrangers, le groupe ivoirien Nsia et de la Qatar Islamic Bank, ont déjà manifesté un intérêt certain. Si les choses se déroulent normalement, autrement dit si ces partenaires entrent dans le capital de la Cbc, alors l’État du Cameroun n’aura plus à débourser un sou pour la remise à flot de la Cbc.  Selon des indiscrétions, toutes ces informations ont déjà été portées à la connaissance du chef de l’État.
Junior Étienne Lantier.