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Le Groupe Fotso quittera-t-il le Cameroun ?Avec les ennuis que connaît actuellement le fils du milliardaire Victor Fotso, certains pensent que le groupe pourrait se délocaliser. L’information n’est pas encore confirmée, mais elle fait déjà des gorges chaudes dans les chaumières. Le Cameroun pourrait ainsi devenir un simple comptoir d’écoulement de ses nombreux produits.
Si une telle décision était prise par le groupe Fotso, l’impact sur l’économie camerounaise serait désastreux, et à plusieurs niveaux. D’abord au niveau social, le chômage s’accentuerait avec comme corollaire la recrudescence du grand banditisme. Sur le plan fiscal, c’est l’administration fiscale et, partant, le trésor public qui se verraient ainsi privé d’une importante source de revenus. Par ailleurs, au niveau politique, l’image du Cameroun risquerait d’être perçue comme celle d’un pays où les hommes d’affaires sont pourchassés.
En attendant, d’être démenti par les faits, signalons qu’au quartier Bassa à Douala, les ateliers Unalor, Pilcam continuent à tourner. De nombreux employés s’y affairent pour que les produits, Allumettes pour Unalor et Batterie pour Pilcam se retrouvent comme d’habitude dans les étals du marché mondial. Mais c’est avec la mort dans l’âme et l a hantise du chômage au bout des méninges que ces hommes et femmes opèrent. « Avec tous les problèmes que nous avons, nous ne savons plus à quel saint nous vouer. Depuis la banque qui était le financier des autres activités à été récupérée et confiée aux autres [référence à l’administration provisoire ; NDLR]. Aujourd’hui, on nous dit que les usines pourront être transférées ailleurs. Qu’allons-nous devenir dans ce cas ? ». L’auteur de ces propos travaille pour le Groupe Fotso depuis plus d’une décennie. Il dit n’avoir jamais été aussi inquiet pour son avenir.
En effet, les usines de ce groupe pourraient être transférées dans d’autres pays africains. Laissant au chômage de milliers de familles camerounaises qu’il emploie. Parmi les destinations avancées, figurent en bonne place le Mali, le Tchad, Sao-Tomé… Selon des indiscrétions, deux pays voisins auraient manifesté leur volonté à accorder des facilités d’implantation à ce géant industriel qui contribuerait à résorber le problème de l’emploi.
Cela ne serait pas la première fois que des industriels sont contraints à la délocalisation. Il convient en effet de rappeler qu’un autre industriel camerounais l’avait déjà fait. Il s’agit de Fokou, le propriétaire des aciéries et des quincailleries. Ce départ de Fokou pour le Gabon n’est pas resté sans conséquences. De nombreux chefs de familles ont ainsi été obligés de retourner au chômage. Si Fotso lui emboite le pas, le Cameroun en pâtira davantage. Il y a donc urgence de la réflexion.
Maheu