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Les injustices de la Justice - Page 5

Les injustices de la Justice - Page 5

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Index de l'article
Les injustices de la Justice
Les défauts de la cuirasse
Aux sources de l’affaire
Jeux troubles d’Amadou Ali et de Me Mbiam Emmanuel
Des manœuvres cousues de fil blanc
Paul Biya
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Des manœuvres cousues de fil blanc
Il n’existe pas de crime parfait et le diable se cache souvent dans les détails. Amadou Ali et Me Mbiam Emmanuel ne s’embarrassent pas d’arguties pour défendre leurs points de vue. Il faut bien tordre le coup aux sophismes
Amadou Ali et Me Mbiam ont mis sur pied une stratégie visant à accréditer la thèse selon laquelle la saisie attribution de la somme de 2 155 milliards qu’a fait pratiquer Me Eyoum sur les avoirs de la Sgbc à la Beac en décembre 2004 procède d’un abus. Ils fondent leurs arguments, comme déjà dit , sur la lettre d’Akamè Mfoumou du 03 avril 2001 et sur l’arrêt n° 126/Ref du 08 août 2001 de la cour d’appel du Littoral. Me Mbiam nous a ressassé lesdits arguments des minutes durant au téléphone, oubliant que le diable se cache souvent dans les détails. Aussi, les contradictions que l’on peut noter dans leur démarche viennent-elles montrer à suffisance qu’il n’y a pas de crime parfait, comme l’affirme un adage populaire.

Si donc l’affaire avait été réglée en 2001, comme le martèlent Amadou Ali et Me Mbiam, comment comprendre que Me Mbiam se démène comme un beau diable pour obtenir la signature de Me Eyoum en vue de signature d’une convention de compensation de créances réciproques ? Pour tout observateur, (même le plus naïf) les agissements de Me Mbiam constituent un inconscient révélateur. Ses actes narguent ses paroles. En allant solliciter la signature de Me Eyoum et en faisant en sorte que la convention soit effectivement signée le 25 mai 2010, plusieurs années après le départ d’Akamè Mfoumou et 5 mois après l’incarcération de Me Eyoum, Me Mbiam reconnaît implicitement que la lettre d’Akamè Mfoumou et l’arrêt n°126/Ref obtenu après d’énormes pressions exercées par la chancellerie sur les magistrats de la cour d’appel du littoral n’engageaient pas l’État du Cameroun qui ne pouvait pas abandonner la procédure « faute de convention expresse allant dans ce sens ». Par ce conséquent, Monsieur Meva’a m’Eboutou était en droit de donner des instructions au conseil de l’État pour la poursuite de la procédure.

En outre, après le verdict de la cour d’appel du littoral, le ministre des Finances, Essimi Menyé avait adressé, à l’avocate, le 28 mars 2008, une correspondance dans laquelle il lui demandait de saisir la Cour commune de Justice et d’Arbitrage de l’Ohada  d’Abidjan. Dans ladite correspondance Essimi Menyé écrivait : "Faisant suite à votre compte rendu du 26 mars relatif à l'arrêt du 24 mars 2008 rendu par la Cour d'appel du Littoral dans l'affaire visée en objet ; Je vous demande de bien vouloir saisir la Cour commune de justice de et d'arbitrage (Ccja) d'Abidjan aux fin d'obtenir la cassation de ladite décision, et de poser tous les actes nécessaires à la défense des intérêts de l'État dans cette affaire". Subrepticement, il a apposé sa signature au bas d’une convention dont le contenu jure avec ses convictions antérieures dans cette affaire. Comment comprendre ce revirement?

Il serait naïf de croire, comme le soutient Me Mbiam, que le ministre des Finances s’est rendu compte sur le tard qu’il avait été trompé. Alors question à un sou : fallait-il attendre tant d’années après son entrée au gouvernement, à un si haut niveau de responsabilité et après avoir roulé sa bosse au Fmi, pour se rendre compte qu’il a été floué dans une procédure qui engage les intérêts de l’État ? Il y a de quoi faire sourire même le plus idiot des Camerounais.

En réalité c’est bien parce que le ministre Essimi Menyé ne comprenait pas qu’on annule une saisie-attribution qui avait été exécutée quatre ans plus tôt qu’il avait demandé au Conseil de l’État de saisir la Cour commune de Justice et d’Arbitrage d’Abidjan. Et si Me Mbiam s’est battu pour que cette juridiction ne connaisse pas de cette affaire, c’est bien parce que, conscient du caractère inique de l’arrêt de la cour d’appel du littoral, il sait qu’en laissant cette juridiction supranationale faire, elle allait annuler ledit arrêt sur lequel Amadou Ali, la Sgbc et lui fondent leurs arguties. Des avocats soutiennent mordicus « qu’on ne peut pas annuler une saisie qui a déjà été exécutée ».

S’il est vrai, comme l’affirme Me Mbiam, qu’il n’a jamais été avocat de l’État dans cette cause, il reste constant, soutiennent d’autres sources, qu’il avait été « recommandé », pour ne pas dire «imposé», à la Sgbc par Akamé Mfoumou. De plus, poursuivent ces sources, Me Mbiam est dans les bonnes grâces du garde des Sceaux (Gds) qui lui confie très souvent des missions spéciales. Autrement dit, « quand il y a des affaires juteuses comme celle qui oppose l’État du Cameroun à la Sgbc, on oblige la partie adverse à le constituer comme avocat. Il est de notoriété publique que Me Mbiam Emmanuel est l’homme de main de plusieurs personnalités de la République ».

A qui profite donc ce crime, est-on tenté de se demander. Certainement pas à l’État du Cameroun et aux contribuables camerounais. Quel intérêt Amadou Ali et consorts ont-ils à prendre fait et cause contre l’État du Cameroun? En tout cas, c’est leur manière d’être patriotes. Mais, quel patriotisme?

Jean-Bosco Talla