DocumentsDate de mise en ligne
Les différents scrutins organisés au Cameroun au cours de la dernière décennie (élections législatives et municipales du 30 juin 2002 ; élection présidentielle du 11 octobre 2004 ; élections législatives et municipales du 22 juillet 2007, élection présidentielle du 09 octobre 2011 notamment) ont fait l'objet de divers rapports mettant en relief, malgré l'amélioration constante du système électoral, certaines insuffisances parmi lesquelles la multiplicité et la dispersion des textes en matière électorale.
On peut facilement suivre la trajectoire intellectuelle de Maurice Kamto, cet intellectuel impertinent qui a décidé de se jeter dans l’univers politique, celui des gladiateurs où tous les coups sont permis. En entrant en politique, tout laisse à penser qu’il voulait prendre à contre pied Jean-Paul Sartre qui affirmait dans Les Mains sales que l’intellectuel n’est pas un homme d’action. Visiblement, il brûlait de mettre en pratique ses idées. Dans son ouvrage Déchéance de la politique, il avait, plusieurs années plus tôt, proposé une recette pour la résolution du « problème anglophone » qui se pose au Cameroun d’aujourd’hui avec acuité. A la page 226 de ce livre, on peut lire : « l’attention portée à la formulation des revendications des groupes, minoritaires ou non, est en soi un début de solution à la crise de la République. La formulation, après écoute, d’une réponse conçue comme moyenne des demandes catégorielles ou grégaires achèvera de conforter, et la République menacée, et les identités inquiètes ». Entretien à bâtons rompus.