Femme du Cameroun: statut politique et pouvoir social

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Au cours d’une visite officielle que son mari effectuait au Pakistan au moment où Benazir Bhutto avait son premier mandat de Premier Ministre, Mme Howe, épouse du Secrétaire d’Etat britannique aux Affaires étrangères de l’époque demanda à un  jeune Pakistanais ce qu’il aimerait faire dans la vie (1)  :
- Chauffeur de camions ! Répondit le jeune garçon avec enthousiasme.
Etonnée par son manque d’ambition, Mme Howe insista :
- N’aimerais-tu pas faire de la politique, devenir même Premier Ministre ?
- Ah non !  S’indigna le jeune homme. C’est le travail des femmes, ça !
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La femme pakistanaise a donc le grand malheur d’être condamnée à des  corvées politiques aussi méprisables que celles de… Premier Ministre !
La femme camerounaise est-elle aussi victime de ce genre de malheur ?  Jouit-elle d’un statut politique et d’un pouvoir social reconnus ? Si oui, ces statut et pouvoir répondent-ils, ou correspondent-ils aux exigences de la société camerounaise actuelle? Quel serait le rapport de l’un à l’autre ? Et si d’aventure ce rapport s’avérait déficitaire, y aurait-il quelque solution à ce déficit de statut et de pouvoir de la femme dans notre société ?

 Femme,cité et citoyenneté
Le terme « statut » renvoie à la fois à un état, et à une situation. S’interroger sur le statut politique de la femme, c’est tenter de l’identifier et de la situer par rapport aux affaires publiques dans une Cité donnée. C’est la question même de la citoyenneté de la femme.
Existe-t-il quelque rapport entre la vérité existentielle de la femme, sa vérité sociale et sa vérité politique ?
Deux observations préalables :
• Le statut de la personne humaine est indissociable de l’état de la société dans laquelle cette personne vit. Ce constat ne signifie pas qu’il faut se résigner à un statut social qui laisse à désirer. Le statut de la personne humaine perd en humanité dès qu’on se résigne au statu quo. « Qui s’endort en liberté se réveille en servitude » (Alain). Il faut donc se convaincre, comme ailleurs en mai 68, que « le progrès est une insurrection permanente ».
• La Cité du Cameroun est syncrétique, pas encore synthétique. C’est encore une mosaïque de traditions disparates, mélange indiscipliné et mal géré au nom d’une modernité de façade. Par ailleurs, nos traditions et notre pseudo modernité sont occasionnellement instrumentalisées contre le statut politique de la personne humaine. Dans ce désert politique, l’éclosion du statut politique de la femme se heurte aux résistances instinctives et aux manipulations intéressées d’une cité à deux étages qui, malgré un discours de vitrine, se défend sournoisement contre l’ascension de la personne humaine, notamment contre l’ascension sociale de la femme. Comment comprendre ce paradoxe qui veut qu’en même temps qu’on courtise la femme pour sa voix électorale, la même femme ne puisse valablement faire entendre sa voix citoyenne et avoir comme on dit, « voix au chapitre » ?
Dans de telles conditions, lister ou décrire les multiples préjudices dont la femme est victime au Cameroun n’a plus rien d’original : il faut constater que la femme camerounaise n’a pas encore de véritable statut politique, elle qui doit survivre socialement dans une cité où les hommes qui s’acharnent à la frustrer de ses droits croupissent dans le même désert politique, victimes du déni de citoyenneté. Chacun constate que le supplice de la femme camerounaise est double : il lui faut rompre les barreaux publics de sa prison sociopolitique, mais elle doit d’abord, en privé, briser les chaînes domestiques que lui a mises l’homme, son compagnon d’infortune.
Au Cameroun, la femme dispose sans doute d’un strapontin social, mais elle ne jouit d’aucun statut politique. Pas seulement parce que les hommes l’en frustrent, mais parce que ces hommes - qui ont l’illusion d’être mieux lotis, n’en ont véritablement pas un à eux : le caporalisme masculin reproduit ainsi la triste pratique des Kapos nazis, où l’administration concentrationnaire se servait de la veulerie, du zèle et de la cupidité de certains prisonniers pour en supplicier d’autres, moyennant quelques avantages circonstanciels, au demeurant éphémères. C’est dire qu’au Cameroun, vaste prison à ciel ouvert où nous sommes tous de potentiels détenus sans juste procès, la citoyenneté globale reste à  conquérir et à construire par tous, pour tous, contre le syndrome du Kapo.
Loin de cette vie privée faite de privations à laquelle le discours dominant    confine hypocritement la femme, il s’agit du statut citoyen et républicain de la personne humaine, tous sexes confondus.  
Cependant le fait d’inclure l’homme dans la galère civique que subit la femme ne le décharge pas de ses responsabilités. Bien au contraire, nous lui rappelons qu’il paie le prix de sa forfaiture sociopolitique : en renversant le mode de fonctionnement social de la culture africaine, il a cru devoir multiplier des les chaînes autour des rêves d’épanouissement de la femme ; ce sont ces chaînes qui, par un effet boomerang, l’entravent et le privent aujourd’hui de liberté et d’épanouissement.
Un regard attentif sur les sociétés traditionnelles du Cameroun révèle en effet que le pouvoir politique de l’homme a pour fondement le pouvoir social de la femme.

Femme des traditions: levier et levain social
Il s’agit prioritairement de la Femme rurale, majoritaire au Cameroun. Peu importe qu’elle s’appelle Mbazoa, Fatimatou, Ngo Bilông ou Magni Kamga. Elle subit ses traditions sans toujours pouvoir les analyser, encore moins contester les  moins valorisantes. Victime des hommes et même d’autres femmes, la femme rurale est cernée par la pauvreté, l’analphabétisme et la phallocratie. Pourtant, nos cultures révèlent par ses mythes et ses cosmogonies que la femme des traditions est incontournable comme levier et comme levain des sociétés.
Pour que la femme camerounaise soit aujourd’hui confinée à la périphérie de sa propre société, il faut sans doute que cette société se soit elle-même déplacée, dénaturée, et qu’elle se soit excentrée par rapport à ses valeurs primordiales.

Chez les Fali du Nord –Cameroun
La création du monde est attribuée à la rencontre de Dieu (Faw) que représente l’homme, et de la Terre (Ona) que représente la femme. Dans la cosmogonie fali, tous les êtres vivants naissent des rencontres amoureuses successives de Faw et d’Ona. Faw habite le ciel (facturum) ; mais avant de s’y retirer, il a laissé à chaque être femelle le pouvoir de poursuivre son œuvre de création. Les Fali savent du reste que c’est la femme qui détient au fond de son utérus (dongu), la semence de vie appelée yôdju lâhlam. C’est la femme qui est « la clé » de tous les échanges sociaux grâce à l’impératif de dialogue et de complémentarité qu’impliquent les rapports entre Faw et Ona, entendez, entre l’homme et la femme : « c’est elle qui donne droit au pouvoir politique ou religieux, c’est par elle que l’on contrôle la vie et la mort (2) » . Par ailleurs, « les Fali ne sont pas éloignés de croire que les femmes sont plus proches de Dieu que les hommes » (id. p. 37-62).
La nuance à partager c’est que chez les Fali, « si l’homme est le maître incontesté dans les relations extérieures à la maison, la femme règne d’une façon aussi incontestable sur le foyer de son mari » (id, p.38). L’espace du pouvoir est donc rigoureusement compartimenté : à l’homme le pouvoir public, à la femme le  pouvoir privé, quasi domestique. C’est précisément cette compartimentation qui fera problème dans le Cameroun moderne à propos du statut politique et du pouvoir public de la femme.

Chez les Beti, tout un rite, le Mevungu, est « une exaltation et un renforcement de la féminité (3) » . Le rite Mevungu est considéré par certains comme « un moyen de protection contre la tyrannie des hommes » (ibid. p. 248). Ce rite exprime une volonté d’androgynéité et de bisexualité qui fait penser qu’en le pratiquant, les femmes simulent l’appropriation ou la disqualification du sexe masculin- dont elles programment de pouvoir se passer. Au-delà de cette contestation, le Mevungu est une force positive par laquelle les femmes interviennent dans la société pour punir un homme confondu de délinquance, pour restaurer l’ordre social ou la prospérité au sein de la communauté.
Chez les Kom (Grassfields), les femmes tiennent la dragée haute aux hommes par le rite anlu par lequel elles s’imposent dans la gestion des affaires publiques de la cité. Non seulement les femmes ont des rôles politiques spécifiques comparables à ceux des chefferies bamilékés, mais pendant le rite anlu : «  toute la vie sociale et politique du village se trouve entre les mains des femmes, et elles peuvent éventuellement obliger leurs maris à s’occuper des corvées domestiques », « quand anlu se déploie, les hommes sont dépourvus de tout pouvoir. Ce sont les femmes qui contrôlent toute l’action politique et sociale de la communauté (4) » .
En plus des rites et des cosmogonies, les mythes étiologiques comme récits religieux renseignent sur la création du monde et l’origine de la société.

Le Mythe de Ngog Lituba, le Pays de la Grotte, retrace l’origine de la plupart des peuples du Sud Cameroun (5)  . Ce mythe rapporte une conversation significative entre Ngo Maa et son époux Manal :
- De la femme et de l’homme, qui pèse au front de l’éléphant ?
- Le poids de la femme dépasse, parce que l’homme est le gardien de la femme. L’homme dépasse seulement la femme par l’âge, mais la femme dépasse l’homme en honneur
- Pourquoi ?
- La femme est le palmier de vin ; l’homme st la liane qui le fait fermenter. La liane ne peut pas commander le palmier
- Pourquoi alors l’homme commande la femme quand ils parlent ?
[…] La femme pèse parce que c’est d’elle que viennent les enfants et toutes les richesses […] Si tu épouses une femme, c’est que tu es arrivé à la limite de la richesse. C’est pourquoi la femme est honorée en n’importe quel lieu »(6)
On a vu chez les Fali que le public cantonne la femme au privé. Dans le mythe de Ngog Lituba, il est reconnu dans un entretien intime entre conjoint que «la liane » qu’est l’homme ne peut pas commander « le palmier » qu’est la femme. Mais Manal  affirmera son autorité à la fin du mythe : « C’est moi qui suis la fin. Plus rien ne dépasse. Toutes les décisions viennent de moi, Manal ma Mbang ».
Il ressort de la plupart des cultures étudiées que le statut de la femme camerounaise est tantôt ambigu, tantôt contradictoire, tantôt aléatoire. Sa primauté privée ne garantit pas forcément son rayonnement public. La femme, maîtresse dans un privé où les décisions se préparent - terme culinaire significatif - n’apparaît plus en public où ces décisions s’expriment. La question du statut de la femme ne se pose donc pas en termes généraux de prérogatives, mais en termes d’espace politique, donc d’expression publique desdites prérogatives.
Tout laisse penser que les hommes ne s’offusquent ni de l’influence, ni nmême de la suprématie de la femme tant que celles-ci restent privées. Ce qui semble le braquer, c’est le déploiement public de la femme, puisque c’est par l’effacement de leurs femmes que certains hommes doivent leur propre rayonnement public. « Derrière tout grand homme, dit-on, il y a une grande femme ». (7)
Mais pourquoi forcément « derrière », et pas « à côté » ?
Or bien des femmes se glorifient encore de ce déclassement, ce qui permet aux phallocrates d’accentuer leur machisme en leur niant tout statut politique véritable dans la cité. S’est-on jamais demandé combien de grandes femmes sont  étouffées dans leur génie par des minus, ces hommes sans dimension et sévèrement complexés ?
Au-delà de la reconnaissance de ses mérites, la mise en perspective de la femme au Cameroun pose la question de l’équité.

Femme et défi d'équité
Hier, dans un état de société spécifique, la femme camerounaise était formée à la discrétion, à l’effacement. Elle ne devait exister que par et pour un homme- qu’elle pouvait dominer en priver, mais qu’elle avait obligation de vénérer en public. La femme qui avait la force d’infliger une correction physique à son mari devait encore crier au moment même de battre son époux, pour que personne dans le village ne soupçonne que c’est plutôt elle qui corrigeait son mari.
Tel était le jeu social dont les femmes s’accommodaient.
Aujourd’hui, les femmes ne tolèrent plus leur effacement social. L’approche ethnologique de la femme ne suffit donc plus. Il faut certes s’inspirer des mythes et des rites et des pratiques matrimoniales, mais il est temps de les adapter à l’évolution de la société.
Pour Jean Marc Ela : « ce qui est mis en cause, c’est l’organisation de la société, les mutations qu’impose le besoin d’avoir un autre statut dans les sociétés en gestation. […] ce qui est en jeu, c’est la satisfaction des aspirations stratégiques à travers lesquelles les femmes veulent être reconnue pour ce qu’elles sont ou pour ce qu’elles veulent devenir dans la société en mutation » .
Ce défi d’équité est évoqué sous d’autres cieux en termes de parité. Le relever, c’est convertir le pouvoir social de la femme camerounaise en pouvoir politique de sorte que son statut politique - qu’on lui conteste en public - soit proportionnel à son pouvoir social  - qu’on lui reconnaît en privé. Il faut donc que chaque Camerounaise puisse librement devenir une femme politique sans s’entendre dire des hommes qu’elle s’est dégradée en femme publique.
Mais le complot des phallocrates contre les femmes est un complot millénaire. Il éloigne les femmes de l’instruction, de l’aisance matérielle et de la sécurité juridique.

Un complot millénaire
Le savoir et l’instruction sont les clés de la liberté, de la citoyenneté et du pouvoir. Depuis des millénaires, des hommes mettent plus de moyens à empêcher l’instruction des femmes qu’à les former. Ils dépensent plus d’énergie à les bâillonner qu’à diligenter leur liberté d’expression.
Sophocle, déjà, estimait que le silence est le plus bel ornement des femmes.
Pour Molière :
« Quand une femme a le don de se taire,
  Elle a des qualités au-dessus du vulgaire ».(9)
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- Equité éducative ?
Molière toujours, affirme, cette fois dans Les Femmes savantes :
« Je consens qu’une femme ait des clartés de tout
Mais je ne lui veux point la passion choquante
De se rendre savante afin d’être savante […]
De son étude enfin je veux qu’elle se cache
Et qu’elle ait du savoir sans vouloir qu’on le sache »
Paradoxal Molière, qu’on aurait pris pour un esprit avant-gardiste !
Nous lui opposerons Anees Jung : « Eduquer les filles, c’est leur donner la maîtrise de leur vie, leur ouvrir des possibilités que certains politiciens redoutent et que les hommes de religion détestent. Ils ont peur de la façon dont les femmes peuvent se mettre à penser, à sentir, à se conduire, peur du pouvoir qu’elles acquerront dans leur maison, sur leurs enfants, et jusque sur leur mari et leur voisinage […] apprendre, c’est pour chaque femme libérer sa personne unique qui est en elle, lui permettre de reconnaître sa force intérieure. Cela équivaut à une petite révolution […] une transformation qui changera l’ordre social existant »

- Equité économique ?
Il n’y a point de liberté dans l’indigence. Le pauvre est esclave de son propre dénuement, la pauvreté étant l’engrais qui fait germer diverses formes de dépendance. Au Cameroun, certains systèmes traditionnels, le système colonial et néocolonial ont privilégié une économie d’exploitation et d’exclusion des femmes. Les cultures d’exportation dites de rentes ont été favorisées sous contrôle masculin, au détriment des cultures vivrières que les femmes pourraient contrôler. Et les femmes rurales sont réduites au statut d’ouvrières agricoles saisonnières dans leurs propres familles, puisque les cultures vivrières qu’elles pratiquent de manière artisanale ne dépassent jamais le stade de la subsistance et du grenier familial.
En somme, les divers systèmes en place organisent et entretiennent la dépendance des femmes en général, celle des femmes rurales notamment. Or l’autonomie économique de la femme est la voie royale vers la conquête de son statut politique de citoyenne. Cette mutation exige que la femme rurale du Cameroun dépasse l’économie du grenier pour accéder à l’économie du capital. Le pouvoir politique des femmes passe par la conquête du pouvoir économique. « La vraie malédiction des femmes, c’est d’avoir à dépenser l’argent gagné par un autre »(11)

- Equité juridique ?
La bataille juridique est indissociable de l’instruction et de l’autonomie économique. Cette bataille, vieille de plusieurs siècles, a ses héros masculins. John Stuart Mill en Angleterre, Poulain de la Barre et Condorcet en France, sans oublier Fourrier, les Saint simoniens, etc.
« Dans les pays les plus avancés, l’incapacité des femmes est, à une exception près, le seul cas où les lois et les institutions considèrent les personnes à leur naissance et décrètent qu’elles ne seront à aucun moment de leur vie autorisées à entrer en compétition pour certains emplois…Les incapacités auxquelles les femmes sont soumises par le simple fait de leur naissance sont l’unique exemple d’exclusion dans la législation moderne. C’est le seul cas, et il concerne la moitié de la race humaine, où la fatalité de naissance […] interdit l’accès aux plus hautes fonctions sociales. La subordination sociale des femmes se détache donc comme un fait isolé dans les institutions modernes, seule infraction à ce qui est devenu leur loi fondamentale, seule relique d’un vieux mode de pensées et de pratiques discréditées dans tous les autres domaines » .
C’est ce vieux mode obsolète qu’il faut urgemment changer.
Comment ?
En déprivatisant la femme.

Déprivatiser la femme
C’est la reconnaître comme force politique, comme valeur publique, et donc républicaine.
Cette déprivatisation lève le clivage entre la vie domestique de la femme et ses aspirations civiques ; elle consiste à lui reconnaître ses droits de citoyenne, à la sortir de son exil social et à lui reconnaître littéralement son droit de cité.
C’est par la femme ainsi déprivatisée que l’ordre social existant a des chances de changer. A ce propos, il est significatif que ce soit une femme que le peintre Delacroix ait choisi comme porte étendard de la république, pour symboliser la révolution française.
Au Cameroun, les valeurs républicaines et démocratiques verront le jour quand la femme camerounaise sortira de son enclos domestique et privé pour conquérir son statut public et jouir du pouvoir républicain.
Déprivatiser la femme, c’est refuser toute forme de prédestination ou de détermination sociale. Au contraire, c’est reconnaitre la femme comme personne humaine, sujet de droit appelé à bénéficier de ce que la Sociologie nomme « procès »(13)  ou « processus de la personnalisation »(14)
Au-delà d’une simple revendication féministe, il s’agit d’une forte exigence républicaine. Par la domestication et la privatisation de ses filles, le Cameroun se prive d’au moins 52% de son pouvoir social et de son potentiel politique. En somme, ce sont les valeurs républicaines et la République même qui se trouvent handicapées à 52% !
Il nous semble donc urgent de déprivatiser la femme camerounaise pour libérer la république au Cameroun, en dépassement et en remplacement de l’actuelle monarchie présidentielle.
Dire avec le poète Aragon que « la femme est l’avenir de l’homme » n’est donc pas une simple lubie de rêveur. Dans la langue anglaise, le pluriel de « Femme » c’est « Women ». Ceux qui prononcent bien ce terme anglais se rendent compte qu’il renvoie par l’euphonie à «We men », et reviendrait à  dire : « Nous les hommes ».
Quand dire « Women » résonne « We men » et nous désigne « Nous les hommes »,  il devient juste et équitable de dire :
« Bonne fête, Messieurs les Femmes ! ».
Charly Gabriel Mbock

1-Cf. “Women in politics : more votes, more voices” in Women challenges to year 2000, UN,NY, 1991, p.51
2- Chantal-Guilmain-Gauthier «Jeu de la femme», in Femmes du Cameroun- Mères pacifiques, femmes rebelles, Paris, Orstom / Karthala, 1985, p.37
3- Marie-Paule Bochet de Thé, «Rites et Associations traditionnelles chez les Beti » in Femmes du Cameroun, op. cit. p. 250
4- Nkwi Paul « Traditional female militancy in a modern context » in Femmes du Cameroun, op.cit pp.181-191
5- Bassa, Lihala Nlemba, Bamum, Batanga, Tond, Nyaonde, Bako, Ngumba, Makuk, Bulu, Mboo etc…
6- Cf. Mboui Joseph, Mbog Liaa, le Pays de la Grotte ou le Savoir social du peuple Basa’a, Thèse de IIIème cycle, Bordeaux, 1967, 385 p. p. 362.
7- « Cherchez la femme ! » disent les Français
8- Ela J. M.  Afrique : l’irruption des pauvres (société contre Ingérence, Pouvoir et Argent), L’Harmattan, 1994,266p. p. 66
9- Cette pièce de Molière est heureusement est intitulée Le Menteur.
10- Anees Jung «Quand une petite fille traverse la rivière », in Education For all, 2000. N°20, Juil-0ct. 1995, p. 3
11- Gisèle Halimi in La Cause des femmes, Paris, Grasset, 1973, p. 25
12- Stuart Mill John in  De l’Asservissement des femmes, Trad. Françoise Cachin, Paris, Payot, 1975
   cf. Benoîte Groult, Le Féminisme au masculin de, Paris, Denoël/Gonthier, 1977,P 103
13- Gilles Lipovetsky, L’Ere du vide, Essais sur l’individualisme contemporain, Gall, 1983, p.10 et suiv.
14- Jacques Commaille, Les Stratégies des femmes, (Travail, famille, politique), La Découverte, 1992, p. 141, note 1