Quand les présidentiables du Rdpc affûtent leurs armes

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De nombreuses personnalités au sein du Rdpc lorgnent du côté d'Étoudi. Les clans sont formés ou se forment. Les uns et les autres se regardent en chiens de faïence et se marquent à la culotte. Au cœur des micmacs et cancans qui vrillent les oreilles indiscrètes.
Aux traditionnelles querelles domestiques pour le positionnement politique, voire alimentaire au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, parti au pouvoir), s'est greffée,  cette fois-ci, une bagarre féroce entre les membres en fonction ou en disgrâce de la nomenklatura biyaïste, à mesure qu'approche l'échéance fatidique de 2011 avec ses incertitudes. Le " poisson d'avril " du journal  Mutations était venu raviver une guerre de succession qui fait rage dans les coulisses et qui oppose les différents clans.

Les nébuleuses G11 et Brutus
Structure impersonnelle, mouvante et ondoyante dont l'objectif était l'élection présidentielle de 2011 (d'où son nom) et qui aurait (d'après les concepteurs et les manœuvriers) pour principaux animateurs les ex-ministres Abah Abah Polycarpe, Urbain Olanguena Awono ou encore Atangana Mebara, la nébuleuse G11 est aujourd'hui atomisée sous les coups de boutoir de la justice. Il n'en constituerait pas moins, aux dires de certains médias, une force redoutable et redoutée par ses adversaires, tant les ramifications de ce groupe insaisissable plongeraient ses racines dans tous les secteurs de la haute administration camerounaise. Des ministres du G11 seraient d'ailleurs toujours en fonction, et ceux en séjour pénitentiaire à Kondengui ou au Secrétariat d'État à la Défense (Sed) ou ailleurs continueraient à tenir quelques manettes de la grande machinerie qui conduit aux marches du palais présidentiel. Le groupe Brutus est un véritable melting-pot, mieux un fourretout. Il serait constitué de 55 personnalités parmi lesquelles : Laurent Esso, Marafa Hamidou Yaya, Jacques Fame Ndongo, André Siaka, Mouelle Kombi, Charles Metouck, Grégoire Owona, Lekene Donfack Etienne, Eyebe Ayissi, Cathérine Bakang Mbock, pour ne citer que ceux-là.À l'analyse, on peut dire qu'en présentant certaines personnalités comme appartenant à des nébuleuses, les concepteurs desdites nébuleuses veulent non seulement les discréditer aux yeux du président de la République, mais ont l'intention de  détourner le chef de l'État de leurs propres visées pouvoiristes.

Les clans

Le clan Sadi René Emmanuel, secrétaire général du comité central du Rdpc  ou la Mbam connexion.

D'après des membres du Rdpc, ce clan serait déjà très actif sur le terrain. René Sadi fonderait sa stratégie de conquête du pouvoir sur plusieurs groupes. Le groupe du Nord axé autour de Talba Malla, le milliardaire qui tiendrait le cordon de la bourse et éternel directeur général de la Csph. Dans le groupe du Centre, Sud et Est, Sadi aurait fait l'effort de coopter des bavards devenus " populaires " dont le porte-parole se trouverait être aujourd'hui Charles Atéba Eyéné qui serait au centre de sa stratégie. Pour beaucoup d'observateurs,  Charles Atéba Eyéné jouerait un rôle double : d'abord, décrédibiliser l'élite qui s'était constituée dans le Centre, le Sud et l'Est en leur jetant l'anathème d'élites prédatrices, ensuite décrédibiliser la première élite Paul Biya en affirmant que les populations du Sud regrettent Ahmadou Ahidjo. Autrement dit, pour des membres du Rdpc, dans la logique de René Sadi, il serait question d'utiliser Atéba Eyéné pour fragiliser Paul Biya en disant aux populations du Centre, du Sud et de l'Est qu'elles n'ont pas intérêt à le suivre, car, il ne leur apporte rien et qu'elles ont intérêt à supporter Sadi qui est un fil spirituel d'Ahidjo. Aussi, en faisant le tour des régions pour dédicacer son ouvrage, Charles Atéba Eyéné, fasciné et dompté par René Sadi, voulait-il dire aux populations que Paul Biya a été désavoué et qu'elles ont intérêt à suivre Sadi, le futur président. Dans un deuxième mouvement, René Sadi pousse Atéba Eyéné à publier l'ouvrage, " Rdpc, la reprise en main du parti par le président national : les faits et gestes qui le prouvent ". Dans cet ouvrage, Atéba Eyéné montre que le Rdpc renaît aujourd'hui du fait de l'action de René Sadi, l'utilisation du nom du président national du parti n'étant en réalité qu'une manière de voiler les yeux des militants et sympathisants naïfs. En utilisant un enfant du Sud pour discréditer Paul Biya auprès des populations et de certaines ambassades, le Sg du comité central voudrait rendre son discours pertinent. Dans un troisième mouvement, Sadi met Atéba Eyéné en relation avec l'international en l'envoyant en Chine pour effectuer une mission du Rdpc aux contours flous. De retour de la Chine, Atéba Eyéné est subitement invité par le département d'État américain. Or, selon des sources au sein du Rdpc, depuis plus d'un an, Charles Atéba Eyéné, qui aurait été mis à l'écart pendant près de 5 ans par Grégoire Owona à l'époque de Joseph Charles Ndoumba, est dans un activisme politique à l'ambassade des États-Unis. Celles-ci évoquent une scène observée pendant la soirée d'investiture de Barack Obama. Au cours de ladite soirée, l'ambassadrice des Usa aurait déclaré, en pointant du doigt Atéba Eyéné, qu'on espère qu'il y aurait des nouveaux Obama au Cameroun. Atéba Eyéné aurait déclaré, pourquoi pas ? Pour les pourfendeurs de Atéba Eyéné, celui-ci aurait des atomes crochus avec l'ex-ambassadrice des Usa au Cameroun, Mme Janet Garvey, de sorte qu'on voudrait l'utiliser comme l'espion des Américains qui serait chargé de leur indiqué le bon candidat. La proximité de Atéba Eyéné et de Messanga Nyamding avec Sadi est un secret de polichinelle. Stratégiquement aussi, le Sg du comité central a coopté à dessein à ses côtés des personnalités telles que, entre autres, Jean Emmanuel Pondi, actuel Sg de l'université de Yaoundé I; le fils du Sultan Ibrahim Bombo Njoya, Roi des Bamouns et membre du bureau politique; Cécile Epondo Fouda, Bénoît Ndong Soumhet, directeur général de l'Enam. Toutes ces personnalités seraient en attente d'une promotion à des postes politiques stratégiques avant l'échéance fatidique de  2011 ou de 2013-14, aussi bien sous Biya que sous le futur et très probable règne de Sadi. D'où leur activisme tout aussi débordant que celui de leur idole et futur chef de l'État du CamerounL'acte fatal serait la tournée de René Sadi dans le littoral où il serait allé en réalité  pour tenter de constituer une alliance avec le groupe Ouest bamiléké. Certaines sources affirment que le réseau Sadi aurait approché les promoteurs de l'Offre Orange qui annoncent la délocalisation de la capitale politique du Cameroun de Yaoundé pour Bafia. Contactés, ces promoteurs estiment que ceux qui le disent n'ont pas pris connaissance du contenu de l'Offre Orange dans lequel il est précisé que la nouvelle capitale politique du Cameroun serait Bafia quand ils arriveront au pouvoir. C'est pourquoi ils ont tenu à remettre l'ouvrage-programme aux patriarches de la localité. Pour eux en tout cas, les Camerounais sont les bienvenues au sein du groupe, même René Sadi, à condition que les uns et les autres partagent les valeurs et l'idéologie de l'Offre Orange. Sokoudjou Rameau Jean-Philippe, le Fo'o de Bamendjou, qui aurait aussi été contacté par le réseau Sadi est formel : " je n'ai vu personne. Et je suis un homme de principe ", dit-il.  Jusqu'à présent des observateurs avertis tentent de comprendre pourquoi, Laurent Esso avait accueilli Sadi avec un majestueux " Monsieur le Président ". Vraisemblablement, selon certaines sources, Laurent Esso aurait infiltré le réseau Sadi pour avoir les informations sur les ambitions présidentielles du Sg du comité central du Rdpc.Dans sa stratégie, René Sadi n'aurait pas oublié les médias. Des connexions paradoxales auraient été établies entre plusieurs journalistes et médias audiovisuels (Canal 2, Magic Fm, Rts etc) et certains journaux privés  qui ont fait chorus ces derniers temps pour dénoncer la " cabale ourdie contre leur idole, Sadi ". C'est la raison pour laquelle ces fidèles envahissent les plateaux des radios et Télévisions et quelquefois imposent, de gré ou de force, leur présence. Les animateurs de l'émission dominicale Zappresse du 11 avril 2010 peuvent témoigner du forcing opéré par Atéba Eyéné pour être à l'antenne, visiblement envoyé pour contrer  Christophe Mien Zok, directeur de la rédaction de L'Action et Directeur des organes de presse de l'information et de la propagande du Rdpc qui n'entrerait pas dans les plans de René Sadi et qui serait assis sur des sièges éjectables. Son éjection, affirme-t-on dans l'entourage de René Sadi, aurait déjà été décidée. Il serait remplacé par un des fidèles. Peut-être Charles Ateba Eyéné, pourquoi pas ? Dans une certaine mesure Bienvenu Obelabout (ex-patron de la Dgre), Edgar Alain Mebe Ngo'o, ministre de la Défense ne cracheraient pas sur les propositions de Sadi, si elles sont alléchantes.

Le clan Esso

Laurent Esso tisse patiemment sa toile. Selon certaines sources, il compte sur les Directeurs généraux de sociétés qu'il nomme pour continuer à amasser le nerf de la guerre. Tous les postes juteux auraient été répertoriés par le clan Esso et tous les moyens seraient utilisés pour faire en sorte que ce soit les membres du clan qui les occupent.  Quand le clan ne contrôle pas ces postes, Laurent Esso ferait monter de faux dossiers contre les personnalités en poste, une manière de les présenter comme étant des " Eperviables ". Si le temps passe et que ces personnalités ne sont pas arrêtées, le clan Esso utiliserait les journaux à leur solde pour les salir afin de forcer la main du président de la République pour qu'il les dégomme. Lorsque le coup réussit, un membre du clan est immédiatement propulsé à la tête de la société d'État. Fordjidam - dont la gestion du Chantier naval et industriel du Cameroun (Cnic) a été qualifiée d’irréprochable par les Inspecteurs d’État qui dénoncent le rapport ayant conduit aux poursuites du Dg du Cnic et ses coaccusés et soutiennent l’inexistence de détournements - et surtout Etoundi Oyono - qui avait été félicité et donné en exemple par le président de la République trois semaines avant son éviction du port autonome de Douala - seraient quelques victimes du clan. Des Directeurs généraux bétis seraient dans le viseur du même clan. Dans la ville de Yaoundé, d'aucuns affirment que celui qui veut connaître la situation des " Eperviables " n'a qu'à se rendre au groupe Anecdote. Le " reportage " que le journal L'Anecdote avait fait sur les arrestations de Abah Abah et de Urbain Olanguena, au moins 05 heures 30 avant les arrestations effectives est cité comme un exemple de manipulation dans ces milieux du pouvoir. Dans sa stratégie, le groupe Anecdote occuperait ainsi une position centrale. Certaines langues affirment, à tort ou à raison, que Laurent Esso aurait récupéré le groupe Anecdote et Vision 4 pour sa campagne prochaine. L'arme absolue de Laurent Esso serait donc l'instrumentalisation du contrôle supérieur de l'État, par le biais de deux (2) inspecteurs d'État à sa solde, afin d'éliminer les adversaires réels ou potentiels. Au contrôle supérieur de l'État, des inspecteurs d'État affirment que l'Opération Épervier ne peut pas être bien conduite tant que Laurent Esso est secrétaire général de la présidence de la République et a la main mise sur le Contrôle supérieur de l'État. Sa stratégie serait simple, selon ses adversaires : quand il sent que des textes peuvent être signés par le chef de l'État et que par inadvertance les personnalités qui lui feraient ombrage pourraient être réhabilitées, il sort des dossiers plus ou moins faux les concernant de manière à les soumettre à la vindicte populaire et afin de compromettre leurs chances de réhabilitation. Gervais Mendo Ze, n'a plus que ses yeux pour pleurer et se doit d'attendre l'Assimba, tout en confiant sont sort à Zambè, lui qui aurait été pressenti à la direction générale de la Société nationale des Hydrocarbures (Snh) et qui avait été abattu en plein vol par un dossier l'accablant. À cause de sa position stratégique, Laurent Esso contrôle les renseignements. Il se serait employé à placer un de ses fidèles, récupéré dans le clan Atangana Mebara, à la tête du secrétariat général de la Délégation générale à la sûreté nationale (Dgsn). Il s'agirait du commissaire divisionnaire Victor Docky qui jouerait le même rôle que celui qu’il jouait dans le clan Mebara et qui fournirait à Laurent Esso tous les renseignements utiles. À la Dgsn, aux dires de certains commissaires divisionnaires rencontrés (presque) tous les divisionnaires ayant atteint la limite d'âge ont sollicité une prorogation de 2 ans de la durée de leurs activités, mais seul Victor Docky a jusqu'ici bénéficié de cette mesure. À la surprise générale. Sans doute, déclarent les personnes rencontrées, pour les services rendus à Laurent Esso. Il lui  aurait même été promis le poste de Délégué général à la sûreté nationale, mais c’est plutôt Martin Mbarga Nguélé qui a été promu le 30 août 2010 à ce poste, en remplacement d’Emmanuel Edou. Lot de consolation, Victor Docky a été maintenu à son poste. Le maintien de Victor Docky au poste de Sg de la Dgsn est une manœuvre stratégique et tactique, soutiennent certaines sources. Laurent Esso, dans sa stratégie compterait aussi sur l'Ouest Bamiléké. C'est pourquoi, soutiennent ses détracteurs, il s'oppose avec vigueur à l'arrestation d'Yves Michel Fotso, son intention étant de vouloir intégrer le groupe Fotso. Par moment, Laurent Esso se trouverait être en accord avec Amadou Ali sur certains dossiers, mais en fin de compte chacun cherche à être autonome. Les deux " larrons en foire " s'entendraient sur le fait que Paul Biya ne doit plus être là. Laurent Esso aurait des entrées chez Claude Guéant à qui il rendrait compte de la situation du Cameroun, minute by minute.

Faut-il le souligner, l’opinion publique assiste aujourd’hui à l’affrontement entre le clan Sadi et le clan Esso, par médias interposés. Les lecteurs de La Nouvelle, de L’Anecdote et dans une certaine mesure de La Météo ne nous démentiront pas.

Le clan Ze Meka.

Depuis un temps, ce clan fait profil bas, mais s'activerait dans l'ombre. L'essentiel pour les membres du clan serait que leur idole ne soit pas arrêtée. Jusqu'ici, ce clan contrôlerait toujours l'entourage proche du président de la République et aurait des forts appuis dans l'armée. Leur arme absolue : la manipulation des renseignements. Jusqu'à une date récente, ce clan fondait beaucoup d'espoir sur le général Germanos qui se prévalait de son carnet d'adresses et de ses relations supposées avec certains dirigeants français pour gruger Paul Biya. Mais, l'imposture de Germanos a été mise à nu.

Le clan Amadou Ali.

Il ne varie pas beaucoup depuis un certain temps, même si les membres de ce clan continuent de faire des appels de pied. Il est constitué du Vice-Premier ministre, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Amadou Ali et de Maurice Kamto. Proche de Bockel, ce réseau continue d'utiliser l'Opération Épervier pour élimer leurs ennemis politiques. Titus Edzoa en est l'une des victimes du clan. Ennemi intime du clan Marafa, ce clan est considéré, à tort ou à raison, comme l'un des remparts inexpugnables du régime et est le bras manipulateur des affaires politico-judiciaires qui causent des ravages au sein de la ''Grande famille''. Ce clan a très peu de chance d'accéder au pouvoir.

 

Le clan Marafa Hamidou Yaya.

Le futur président de la République ne ferait pas dans la dentelle. Il se dit qu'il s'est entouré de personnalités redoutables de premier plan et d'hommes d'affaires qui pèsent lourd sur l'économie du pays. Ce sont : Edgar Alain Mebe Ngo'o, ministre de la Défense et futur premier ministre, Yves Michel Fotso, Njuimo Monthé et Paul Fokam Kenmogne (hommes d'affaires). Ce clan compte sur l'appui du Groupe Bolloré ami de Sarkozy pour prendre le pouvoir le moment venu. Pour cela certains médias sont mis à contribution.

Les solistes

Edgar Alain Mebe Ngo'o, le frimeur.

C'est l'un des " fils " de Paul Biya. Il serait un des jokers entre les mains du chef de l'État. Sa propulsion à la tête de la Dgsn et ensuite à la tête du ministère de la Défense n'est pas un fait du hasard. Le président de la République l'aurait nommé à la tête de la Défense avec pour mission de contrôler, de maîtriser et d'assainir l'armée, et,  d'assurer la sécurité du Cameroun au cas où le président de la République venait à être victime d'un coup d'État biologique. Dans certains milieux, on n'hésite pas, en ce qui le concerne, d'imaginer les scénarrii togolais et gabonais relatifs à la succession à la tête de l'État. Certains observateurs pensent que Paul Biya rempilerait en 2011 pour quitter le pouvoir comme son prédécesseur en mi 2012 ou 2014-15. Profondément atteint par le complexe d'Ahidjo, il se mettrait à l'abri de toute surprise en confiant les rênes du pouvoir à l'un de ses " fils ", Edgar Alain Mebe Ngo'o qui appellerait à ses côtes Louis Paul Motazé, un autre " fils " du  Kukuma. Edgar Alain Mebe Ngo'o serait aussi un agent double, d'après ses contempteurs. Le ministre de la Défense, conscient de l'éventualité de son accession au pouvoir à un moment donné, a un point commun avec Rémy Ze Meka : il mettrait tout en œuvre, comme son prédécesseur à la Défense, pour contrôler l'entourage du président de la République et manipuler les renseignements. Certains commissaires divisionnaires et agents de renseignements dans le corps de la police continuaient à lui faire parvenir des fiches de renseignement avant de les acheminer à leur ex-patron, Emmanuel Edou. Mebe Ngo'o n'hésiterait pas aussi à utiliser les médias pour régler certains comptes. On cite aussi comme exemple la mise à contribution du journal L' Anedocte, qui, plusieurs heures avant les arrestations effectives de Abah Abah et de Urbain Olanguena, avait fait un " reportage " sur lesdites arrestations et qui, à 1h du matin du 31 mars 2008 (soit environ 5 heures 30 mn avant les arrestations réelles) à l'imprimerie Macacos, avait titré à sa grande une " Fin de parcours pour Abah Abah et Olanguena ", avec en bas : " Ils ont été arrêtés très tôt ce lundi par une équipe mixte des services de sécurité, à leurs résidences respectives de Yaoundé, après quelques tentatives de résistance. " Mebe Ngo'o n'hésiterait pas à recourir aux marabouts pour régler ses différends. Il entretiendrait de bonnes relations avec Laurent Esso, auprès de qui il ferait semblant de montrer qu'ils travaillent pour la même cause, alors qu'au même il échafauderait des stratégies pour le court-circuiter le moment venu.
C’est un fieffé frimeur. Il a le goût du luxe et n’hésiterait pas à amasser argent et biens matériels. Selon Le Jeune Observateur, en moins de 15 ans, il aura bâti deux hôtels grand luxe à Kribi, un palais à Zoétélé, une résidence à Nden-Fong, un palais à Ebolowa, un immeuble de luxe à Yaoundé (Ambassade de Turquie, une résidence à Odja (Yaoundé) dotée d’une piscine olympique, trois résidences à Paris (Aubervilliers, Champigny et dans le 16e arrondissement), des entrepôts de voitures, près de 100ha de terrain à Yaoundé, 150 ha de terrain à Kribi.

Jacques Famè Ndongo, professeur es intrigues

Universitaire et actuel ministre de l'Enseignement supérieur après avoir été ministre de la Communication, recteur de l'université de Yaoundé, certaines sources l'accusent d'être au centre de plusieurs coups bas. Il a été soupçonné d'être à la base des écoutes téléphoniques entre Amadou Ali et Akamé Mfoumou. On retient aussi de lui qu'il aurait demandé aux étudiants du Sud de ne pas s'associer aux étudiants qui revendiquaient leurs droits. Ses attitudes incohérentes après l'annonce de la mort du président Biya en 2004 a laissé plus d'un perplexe. D'aucuns disent qu'il a le comportement d'un redoutable caméléon. Ses intentions pour 2011 et probablement pour 2012, 2014-15 où 2018 sont connues. Il les avait clairement dévoilées à un homme politique aujourd'hui vivant aux États-Unis d'Amérique en lui disant que le chef est vieux et qu'en 2011 le chef ne sera plus là. " Nous allons faire la politique autrement. Toi et moi, on aura un duel de chevalier, on va s'affronter ", avait-il lancé, très sûr et très confiant de lui. Le 12 août 2010, il a adressé au chef de l’État une motion de remerciement en trafiquant les signatures de certains universitaires qui sont en rage contre leur patron vicieux et dénoncent cette imposture. Cette motion de remerciement a été publiée dans Cameroon Tribune du 18 août 2010.
Demeuré dans la logique des intrigues, il tenterait des actions de noyautage régional. Il se serait autoproclamé délégué ou président régional du Rdpc des élections. Au nom de ce poste bidon qui n'existerait que dans la région du sud, il aurait la prétention de tisser une toile au niveau régional. Il serait à l'origine de l'association des chefs traditionnels du Sud et aurait émis à Cavaye Yéguié Djibril, président de l'Assemblée nationale l'idée de la création d'une association nationale des chefs traditionnels. Il voudrait bien avoir une emprise sur l'évolution politique au Cameroun par le biais des chefferies traditionnelles. Il aurait chargé, par calcul politicien, des agents de lui trouver des alliances hors de sa région natale, l'objectif étant de recourir aux grandes chefferies, quand la question de l'alternance viendrait à se poser. En même temps, il voudrait contrôler les élus dans la région du Sud. Même s'il s'en défend. Les problèmes qu’il aurait avec Mbita Mva Ebeme, président de la plus importante section Rdpc Mvila Centre à Ebolowa tireraient leurs sources dans ce désir de Fame Ndongo de contrôler les élites du Sud. Fame Ndongo serait en train de confectionner les listes des sénateurs, ainsi que celle du président et conseillers de la région du Sud. Son désir d'aliéner sa liberté d'homme doté d'une raison pour devenir le serviteur acéphale et esclave de Paul Biya, à l'ère de la proscription de l'esclavage par la Déclaration universelle des droits de l'homme et les instances onusiennes, ne serait qu'une pure clause de style, une manière hypocrite d'éviter le coup de tête présidentiel et prolonger son séjour autour de la mangeoire. Personne n'est dupe.

Martin Belinga Eboutou,
Le trouble-fête. Pour rien au monde, disent certains observateurs, le Directeur du cabinet civil ne lâcherait Paul Biya. Son seul problème serait que les personnalités auxquelles il apporte aides et soutiens soient reconnaissantes pendant la saison des récoltes et des cueillettes. L’ex-Dgsn, Emmanuel Edou était très souvent chez lui pour pleurer son sort.
La démarche de Louis Paul Motazè est un peu plus subtile. Il se construirait son image de présidentiable et technocrate à travers des journaux, à qui il offre des annonces publicitaires.

Le Club des 12
Véritable regroupement interrégional sous-tendu par la religion, ce cercle tire son nom des douze personnalités du Grand-Nord qui sont les principaux agitateurs politiques de cette partie du pays et les parrains des divers memoranda qui ont circulé ces derniers temps. Qu'ils soient du parti au pouvoir ou de "l'opposition", ses membres ont en commun la défense acharnée des intérêts particuliers des populations de la partie septentrionale du territoire national. Les exemples récents de l'École normale supérieure de Maroua le prouvent. Cela va du Président de l'Assemblée nationale Cavaye Yegué Djibril au ministre d'État Bello Bouba Maïgari, en passant par  Dakolé Daïssala (Mdr) ou Sali Dahirou et les autres. Bien sûr, sans oublier le Rdpciste et caméléon Issa Tchiroma Bakary, actuel ministre de la Communication qui sait si bien se vêtir de la peau du loup et qui d'après les " mauvaises langues " a été, pendant longtemps, espion de Paul Biya au sein de l'opposition. Il est aujourd'hui drapé dans les oripeaux du Front pour le salut national du Cameroun (Fsnc) qui, en réalité, n'est qu'une cellule de promotion de Paul Biya, d'animation du Rdpc et du Renouveau. Il aurait aussi des ambitions présidentielles. Mais, conscient du fait qu'il est dans la dèche, il aurait laissé tomber le masque pour essayer d'accumuler le trésor de guerre au cas où en 2013-14, Paul Biya viendrait à quitter le pouvoir. Ce groupuscule islamo-politique est très mal vu (c'est le moins que l’on puisse dire) par tous les autres clans, qui voient dans leurs revendications intempestives aux relents autonomistes, autant de tentatives de chantage sur le pouvoir pour mieux le dompter, en attendant le moment propice pour s'en emparer.
Il va sans dire que ces luttes feutrées pour le pouvoir entre mastodontes du régime ne vont pas sans dégâts collatéraux pour certaines personnalités politiques ou économiques étiquetées à tort ou à raison comme étant dans un clan donné ou supposées avoir pour parrain un ministre ou une personnalité du clan adverse. Selon des informations concordantes recueillies dans certains cercles du pouvoir, les anciens Dg de la Camair, Yves Michel Fotso et Paul Gamo Hamani, Célestin Tawamba,  même si certaines sources les situent dans des clans précis, seraient les victimes collatérales des affrontements inter et intra clans. D'autres hauts fonctionnaires et ministres limogés ou à limoger, paieraient aussi le prix de leur ascension motivée par tel ou tel ministre ou tel secrétaire général de la présidence de la République, aujourd'hui derrière les barreaux.
Ainsi irait l'univers de Paul Biya peuplé de vampires et de thuriféraires hypocrites armés jusqu'aux dents, lui qui se montrerait de plus en plus inquiet face à l'avenir du Cameroun. A quel leurre ?
Jean-Bosco Talla
Maheu
Texte réactulaisé, dejà paru dans Germinal n°054