Le monde est désormais dans une ère marquée par une compétition farouche pour l'accès à la terre et aux ressources. L'exploitation forestière, pétrolière et minière, la chasse sportive, les agro-industries, les grands projets d'infrastructure et, de plus en plus, les projets de séquestration du carbone, sont en effet demandeurs d'espaces de plus en plus grands, généralement localisés dans les zones rurales. Desservie par sa réputation de continent le plus pourvu en terres arables vacantes, l'Afrique est l'objet de convoitises multiples d'acteurs divers, étrangers ou locaux. Cette course à la terre et aux ressources est permise par l'Etat, qui y voit un vecteur de croissance économique. De nombreux Etas africains aspirent en effet à devenir, à leur tour, des puissances économiques émergentes, grâce à l'intensification de l'exploitation de leurs ressources naturelles. Dans ce contexte d'augmentation sensible des investissements sur la terre, il est crucial de renforcer la reconnaissance et la protection des droits des communautés sur la terre et sur les ressources, pour au moins trois raisons, qui semblent essentielles aux défis auxquels l'Humanité fait face aujourd'hui :
1. La paix et la stabilité au niveau local et national. La sécurité alimentaire des populations rurales repose sur la terre, et l'agriculture familiale a toujours joué un rôle central dans l'approvisionnement des grandes villes en denrées alimentaires.