
Société
L’Invention du Chaos

Quelques améliorations, mais…dur, dur, d'être un gardien de prison
Les fonctionnaires de l’administration pénitentiaire sont heureux d’être rattachés au ministère de la Justice depuis 2005. Mais, malgré quelques améliorations, leurs conditions de travail restent pénibles.
Ce vendredi matin, une quinzaine de gardiens vont et viennent sur un rayon de dix mètres carrés devant la prison de New Bell. Ils discutent en observant les passants. Ils ont derrière eux une nuit sans sommeil.
"J'ai pris le service à mon poste, hier à 17h. Je ne vais en repartir qu’à la même heure ce jour, c'est-à-dire à 17h encore", confie Paul. Il travaille vingt quatre heures d'affilée avant de prendre un repos équivalent. C’est le même régime pour les 215 gardiens de New Bell qui ont la charge de surveiller 2 600 pensionnaires au moins, et, souvent un millier de plus.
Nono, le délégué régional de l'administration pénitentiaire pour la région du Littoral à Douala apprécie les efforts consentis depuis bientôt dix ans par les pouvoirs publics. Depuis le rattachement de l’administration pénitentiaire au ministère de la Justice en 2005, l’effectif national des gardiens de prison a été renforcé de 1 500 nouvelles recrues, tous grades confondus, permettant de réduire le temps de vigilance des troupes. «Elles sont venues combler le vide laissé dans la période 2000 – 2005 où il n’y a pas eu de recrutement», se réjouit-il.
A la prison de Douala : la promiscuité fait le lit des maladies

Les détenus malades ne cessent d’affluer à l’infirmerie de la prison centrale de Douala. Les moins chanceux, qui ne trouvent pas de lits, reçoivent leurs perfusions, couchés à même le sol, ou assis. Ils souffrent presque tous des mêmes maux : paludisme, maladies de la peau, tuberculose, fièvre typhoïde, dont les taux de prévalence sont nettement plus élevés, ici, que sur le territoire national. Le docteur Patrick Ngadeu, médecin chef de la prison, affirme consulter en moyenne 50 personnes par jour souffrant du paludisme.
"A New Bell, le taux de prévalence des maladies non transmissibles (maladies de la peau) est de 7%, celui du Vih Sida de 5%, celui de la tuberculose de 7%. Nous avons aussi enregistré 5 cas de choléra au cours de la récente épidémie liée à cette maladie ", énumère, pour sa part, le docteur Amougou Ello, le médecin chef de l’infirmerie de cette prison.
L’infirmerie de la prison n’assure pas:Armand meurt par négligence à Nkongsamba
Il ne pouvait pas supporter le coût de son traitement. Armand Tchuissi est décédé en prison faute de soins appropriés. Un fait devenu banal dans les prisons du Cameroun. En violation flagrante des règles minima de détention.
Les détenus de la prison principale de Nkongsamba portent encore le deuil d’Armand, décédé le 29 avril, à la tombée de la nuit. Les détenus reprochent au médecin de la prison de n’avoir pas réagi à temps pour sauver leur camarade, dont la santé s’était dégradée depuis quatre jours. Ils imputent ce drame à la négligence du praticien et du staff administratif de la prison. Selon eux, ces responsables étaient pourtant bien informés de l’état d’Armand mais ne lui ont pas administré les soins appropriés.
Agé de 23 ans, Armand Tchuissi s’est rendu à l’infirmerie de la prison dans l’après-midi du dimanche. "Après avoir pris ses paramètres, nous avons constaté que tout allait très bien mais nous l’avons néanmoins mis en observation. Il a dû faire une allergie suite à une injection", explique Armelle Zanfack, médecin de la prison.
Pas de lits dans les prisons de Yabassi et Edéa: les détenus dorment sur des cartons
La plupart des détenus des prisons principales de Yabassi et d’Edéa dorment sur des cartons, des planches ou des nattes. Faute de lits et de matelas, et en violation flagrantes des règles minima de détention.
Bientôt trente minutes qu’il s’étire dans tous les sens comme si ses articulations étaient rouillées. Du haut de son 1m80, Boteng Motassi, torse nu, se frotte inlassablement les paupières recouvertes de chassie pour tenter de repousser le sommeil, tandis que certains de ses codétenus s’agitent et crient dans la cour de la prison principale de Yabassi. Après une journée de corvée, la nuit de Boteng a été courte. "Je dors avec un autre prisonnier sur un morceau de carton. Il faut se retourner plusieurs fois parce que quand on dort sur un même côté pendant longtemps, le corps fait mal. Je n’avais pas assez de force pour faire ces mouvements, donc je n’ai pas vraiment dormi", explique le détenu.
Sur des étagères
Incarcéré à la prison principale d’Edéa, Hamidou préfèrerait des cartons aux planches, disposées en étagères, sur lesquelles il est contraint de dormir.
Marafa Hamidou et Inoni Ephraïm arrêtés et écroués à Kondengui
La rumeur a couru tout le week-end du 14-15 avril 2012. Selon celle-ci, Marafa Hamidou Yaya, ex-ministre d’État chargé de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et Inoni Ephraïm, ex-premier ministre, devaient se présenter devant le procureur de la république au cours de la semaine qui commence. Effectivement, le lundi 16 avril 2012, les susnommés se sont présenté devant le juge d’instruction du tribunal de grande instance du Mfoundi à Yaoundé, Pascal Magnanguemabé qui a délivré à chacun d’eux un mandat dépôt, les plaçant en détention préventive à la prison centrale de Yaoundé Kondengui.
Femme du Cameroun: statut politique et pouvoir social
Au cours d’une visite officielle que son mari effectuait au Pakistan au moment où Benazir Bhutto avait son premier mandat de Premier Ministre, Mme Howe, épouse du Secrétaire d’Etat britannique aux Affaires étrangères de l’époque demanda à un jeune Pakistanais ce qu’il aimerait faire dans la vie (1) :
- Chauffeur de camions ! Répondit le jeune garçon avec enthousiasme.
Etonnée par son manque d’ambition, Mme Howe insista :
- N’aimerais-tu pas faire de la politique, devenir même Premier Ministre ?
- Ah non ! S’indigna le jeune homme. C’est le travail des femmes, ça !
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La femme pakistanaise a donc le grand malheur d’être condamnée à des corvées politiques aussi méprisables que celles de… Premier Ministre !
La femme camerounaise est-elle aussi victime de ce genre de malheur ? Jouit-elle d’un statut politique et d’un pouvoir social reconnus ? Si oui, ces statut et pouvoir répondent-ils, ou correspondent-ils aux exigences de la société camerounaise actuelle? Quel serait le rapport de l’un à l’autre ? Et si d’aventure ce rapport s’avérait déficitaire, y aurait-il quelque solution à ce déficit de statut et de pouvoir de la femme dans notre société ?
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