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Une succession démocratique est-elle (im)possible au Cameroun? - Illusoire interdiction des coups d'État

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Index de l'article
Une succession démocratique est-elle (im)possible au Cameroun?
La succession présidentielle de 1982 à 1984: histoire et leçons pour le futur
Aspects juridiques de la
Économie politique des risques liés à la succession présidentielle
Les scénarii stratégiques de la succession au Cameroun: agences, agents, acteurs, actants et actes
Un état de choses compromettant la succession présidentielle
Réflexions sur les successions présidentielles
Le pouvoir dans ses funèbres pompes
Illusoire interdiction des coups d'État
Hier, aujourd'hui, demain
Toutes les pages

Illusoire interdiction des coups d'État

Par Anatole Ayissi

La démocratisation a suscité l'espoir, et l'Organisation de l'unité africaine (Oua) a proscrit, en juillet 1999, les coups d'État. Pourtant, cette même année, les militaires ont renversé les gouvernements au Niger, en Sierra Leone, aux Comores et en Côte-d'Ivoire, Bannir les coups d'État est, en effet, une illusion. C'est la déliquescence des États eux-mêmes qui doit être combattue.

Au mois de juillet 1999, à Alger, les chefs d'État et de gouvernement de l'Organisation de l'unité africaine (Oua) ont décidé d'exclure désormais des sommets de cette organisation tout gouvernement qui se serait emparé du pouvoir à la faveur d'un coup d'État. C'est là, à première vue, une décision de haute portée morale qui ne peut qu'honorer l'Afrique et les Africains. Malheureusement, la déclaration d'Alger, qui se voudrait guidée par un souci de "civilisation des mœurs" politiques, loin de réjouir et de rassurer, génère plutôt une sensation de malaise chez nombre d'observateurs.
En effet, pour que l'interdiction des coups d'État ait des chances d'avoir un impact constructif sur la réalité concrète, il ne suffit pas que l'intention à la base de la décision soit bonne. Dans leur ferme et, malheureusement, inconditionnelle détermination à mettre hors-la-loi les coups de force à la tête de l'État, les membres de l'Oua ont manqué de faire la part des choses entre, d'un côté, la nocivité des coups d'État et, de l'autre, leur troublante nécessité. Le coup d'État est-il un mal en soi? Si on répond par l'affirmative, alors toute société politique qui se respecte devrait créer les conditions de son bannissement absolu, ainsi que tentent de le faire, par la magie ô combien illusoire du verbe, les gouvernants africains. Or il est évident que sous certaines conditions, et étant donné certaines circonstances, que l'on pourrait qualifier d'exceptionnelles, l'œuvre de coup d'État peut très bien représenter la vertu et le courage politiques suprêmes. L'histoire en général, et celle de l'Afrique des indépendances en particulier, montre qu'il existe dans la vie de certaines sociétés politiques, des moments tragiques de rupture douloureuse de l'ordre établi que l'on pourrait bien qualifier de coup d'État salutaire. Lire la suite



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