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Les dernières folies de Paul Biya à Paris - Le Dossier

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Index de l'article
Les dernières folies de Paul Biya à Paris
Paul Biya boude l’hôtel de Sarkozy
Les reliques de l’histoire
L’appel du Crillon
La bombe de La Baule
Intercontinental : le meilleur et le pire
En court séjour privé
Paul Biya serait-il malade ?
Les fleurs du mal
Comme une vache à lait
PostSriptum
Toutes les pages

Intercontinental : le meilleur et le pire

Paul Biya est un habitué de l’hôtel Intercontinental de Genève. Entre les deux, c’est pour le meilleur et le pire.

Dans un livre paru en 2007, Herbert Schott, celui qui a été le directeur de l’hôtel Intercontinental de Genève, jusqu'en 2002, après y avoir passé 35 ans, raconte des dizaines d'anecdotes de ses clients les plus célèbres. A la question de savoir quel est celui des 157 chefs d'Etat ayant séjourné ici qui "l'a le plus marqué", il répond "L'actuel président du Cameroun Paul Biya". On apprend d'ailleurs d'une confidence faite par le président camerounais il y a quelques semaines au cours d'une rencontre fortuite avec l'ancien directeur que Paul Biya apprécie la capitale helvétique qui "est un petit paradis pour lui, qu'il peut y travailler sans être sans cesse dérangé" On comprend donc mieux maintenant les raisons des séjours prolongés du chef de l'Etat camerounais qui semble ainsi préférer le calme de la Suisse à "l'ambiance bruyante" du palais de l'Unité à Yaoundé. Et Herbert Schott de conclure en ce qui concerne le chef de l'État camerounais "Paul Biya est un sacré personnage". Ici, Paul Biya fait partie des meubles. C’est un client parmi les plus prestigieux.
L’hôtel Intercontinental est une enclave cossue de Genève, des bords huppés du Lac Léman. C’est un havre de bonheur des grands de ce monde, princes arabes à la pelle, ministres hommes d’Etat asiatiques, hommes d’affaires triés sur le volet. Du groupe Intercontinental Hotels Group, entreprise multinationale dont les opérations comportent plusieurs chaînes d'hôtels et l'industrie des boissons non alcoolisées, l'Hôtel Intercontinentale de Genève compte 334 luxueuses chambres et suites réparties sur 18 étages. Implanté au centre du quartier diplomatique, il est à 5 minutes des bureaux de l'Onu, du Bit, de l’Oms et du Lac Leman. À dix minutes de l'aéroport international de Genève, du centre-ville, ainsi que des centres de Congrès que sont Palexpo et te Cicg, c'est un établissement hospitalier implanté dans un environnement arboré, au milieu des parcs. Ses chambres offrent une vue imprenable sur le Lac Leman, les Alpes et le Jura. Ses 16 salles de conférence rénovées sont équipées de la dernière technologie afin de répondre aux besoins des plus grands dirigeants de ce monde. Les prix de l'Hôtel Intercontinentale de Genève varient selon le partenaire pour qui on effectue ta réservation. Avec Booking par exemple, le prix de la chambre commence à partir de 205 euros (134 000 F Cfa) la nuit, alors qu’avec Splendida, il faut prévoir à partir de 242 euros (159 000 F Cfa) pour une nuitée. Et l'offre des commodités varie aussi comme le prix de location de la chambre. Il faut pour le moins reconnaître que l'Intercontinental compte parmi tes hôtels les plus sélects et les plus chers de Genève. Il se dispute cette place avec Auteuil et Royal Junior suite dont les nuitées oscillent entre 230 et 250 euros (163 000 F Cfa). Selon certaines sources, l'Etat camerounais louerait sa suite, au sixième étage de l’hôtel Intercontinentel, à l'Intercontinental à 372 millions de F Cfa, l'an. Pourtant, tout n’a pas toujours été rose pour Paul Biya dans les murs de cet hôtel.

Incident
Le 5 juin 2004 alors qu’il séjourne à l’hôtel Intercontinental,  le bruit court que le Président Paul Biya, en voyage en Europe, est mort... À Genève, le couple présidentiel et leurs enfants Brenda et Junior séjournent à l'hôtel Intercontinental, où ils ont leurs habitudes. Pendant cinq jours, rien ne transpire de leurs activités, si ce n'est que le président joue au golf, effectue son jogging matinal et se tient informé de tout ce qui se passe au Cameroun via son secrétaire général, le ministre d'État Jean-Marie Atangana Mebara, gardien de la ‘’maison Etoudi’’. La délégation qui l'accompagne est allégée : des proches comme Léopold-Ferdinand Oyono et René Owona n'y figurent pas. Samedi 5 juin, la rumeur explose dès le petit matin. De proche en proche, toutes les villes du Cameroun, mais aussi toutes les capitales étrangères où réside une communauté camerounaise, sont touchées. Quelques Camerounais commencent à se rassembler devant l'Intercontinental de Genève, d'autres font de même à Paris -où le corps aurait été transporté dans le plus grand secret- devant l'ambassade.
Le 21 septembre 2008, l'affaire de vol de mallette présidentielle déclenche alors que le président Paul Biya, se rendait à New York à l’occasion de la 63e session ordinaire de l’Assemblée générale de l’Onu. L'acte se déroule à Genève en Suisse, où il fait une escale, à l’hôtel Intercontinental. Luc Emane, alors garçon de courses du chef de l’Etat, fait partie de la délégation du couple présidentiel. Le directeur du Cabinet civil confie une chemise sur laquelle il est marqué ‘’Lecture du président de la République’’ au maréchal des logis Théodore Bolo Banga. Quelque temps après, Luc Emane arrive et confie au gendarme l’envoi d’un fax à un autre étage de l’hôtel. A son retour, Théodore Bolo Banga constate que la mallette dont il a la garde a disparu. Après des recherches, la mallette est retrouvée sous le lit de Luc Emane. Rien n’y avait été extrait. Après la découverte de la mallette du président de la République sous son lit, dans une chambre de l’hôtel Intercontinental de Genève, en Suisse, Luc Emane qui fait partie des éléments de la Direction de la sécurité militaire est précipitamment renvoyé au Cameroun le lendemain de l’incident, sous bonne escorte. A l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen, il est accueilli au bas de la passerelle par ses collègues de la sécurité rapprochée du chef de l’État, avant d’être incarcéré dans une cellule de la Garde présidentielle au palais d’Etoudi, puis à la prison militaire de Yaoundé. Le 7 janvier 2009, Luc Emane est écroué à la prison centrale de Yaoundé au quartier Kondengui. Le 15 septembre 2009, au cours de l’audience du Tribunal militaire de Yaoundé dans l’affaire qui oppose le ministère public au lieutenant Luc Emane poursuivi pour vol et violation de consigne, l’ex-officier en service à la présidence de la République a été condamné a 12 mois d’emprisonnement ferme et au paiement d’une amende de 100 000F Cfa d’amende au bénéfice du ministère public. Luc Emane devra aussi payer les dépens qui s’élèvent à 65 000F Cfa.