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Science Université des Montagnes: l'Enfer du décor - UdM, une vache à lait, par Ikemefuna Oliseh

Université des Montagnes: l'Enfer du décor - UdM, une vache à lait, par Ikemefuna Oliseh

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Index de l'article
Université des Montagnes: l'Enfer du décor
Remise des diplomes à l’UdM : L’arbre qui cache la forêt,par Etienne Lantier
Un temple de savoirs et de...convoitises, par Olivier Ndenkop et Ikemefuna Oliseh
L'impératif d'un aggiornamento, par O.A.N et I.O
UdM, une vache à lait, par Ikemefuna Oliseh
Professeur Jeanne Ngogang: l'Amère de l'UdM, par Maheu
Quand un temple scientifique devient un sujet de littérature, par Olivier A. Ndenkop
Témoignage: AED-UdM, travestissements des faits et inversion des rôles, par Innocent Futcha
Chronique d'une déconfiture annoncée, par Jean-Blaise Samou
Pour solde de tout compte : Ambroise kom, l’intellectuel indocile, par Gérard Keubeung
L'UdM et la fin de l'utopie, par Alexis Tcheuyap
UdM : du site captatoire d’un rêve au lieu de surexposition d’un cauchemar, par Hervé Tchumkam
Interview : Les dirigeants sont dépourvus d'ascèse et ont du mal à s'élever au-dessus des besoins primaires, Professeur Ambroise Kom
''Certains ont toujours pensé qu'ils étaient indispensables, irremplaçables, incontournables, qu'en leur absence tout irait mal'', par Henri Njomgang; président de l'AED
Lettre de Shanda Tomne à l'hebdomadaire Jeune Afrique
Au-delà de la faillite morale, imaginer l'architecture du futur, par Cilas Kemejo
Refaire ou ajuster l’université africaine ?, par Jean-Marc Ela
Lettre ouverte au Président de l’AED, par Professeur Jean – Baptiste Fotso Djemo
Toutes les pages

UdM, une vache à lait, par Ikemefuna Oliseh
L’Université des Montagnes (UdM) serait-elle un bateau dans la tourmente depuis qu’elle est entrée dans une crise d’adolescence ou de croissance en 2014 ? Au regard du spectacle médiatico-juridiciaire que nous ont offert depuis 4 ans déjà les pères fondateurs de l’UdM, on serait tenté de le croire.
L’UdM était perçue au sein de l’opinion nationale et internationale comme un exemple de réussite d’un groupe sociologique qui a toujours fait l’objet de toutes sortes de stigmatisations aussi bien de la part des pouvoirs publics que des autres groupes ethniques. Cette institution universitaire était devenue un label vendable et par conséquent méritait d’être entretenu.
Mais les responsables de l’Association pour l’Education et le Développement (AED) créée pour accompagner l’UdM en sont-ils conscients ? Sinon, comment comprendre que ce qui les intéresse soit moins le cœur du métier, c’est-à-dire la qualité de l’académie que de petites intriques et autres courses au CFA. Car faut-il le souligner à grand trait, l’UdM se meurt par son académie.
Les trois piliers sur lesquels repose la réputation d’un service académique dans une institution qui se respecte se situent au niveau de la qualité des recrutements, des enseignements et de l’évaluation. En écoutant des étudiants, des parents et certains employés, on comprend que l’UdM a perdu ces 3 piliers qui jadis faisaient sa force et sa fierté.
Voilà une institution dont le modèle managérial avait fini par convaincre les plus sceptiques mais qui ressemble à une vache à lait pour ceux qui ont aujourd’hui la responsabilité de sa gestion. Or, on l’a toujours clamé, l’AED qui n’est pas créatrice de l’UdM est une association à but non lucratif. Mais d’où vient-il que des gens qui disent venus pour restaurer l’éthique prennent des libertés avec l’éthique et se tapent des salaires mirobolants ?
Malgré les apparences, l’UdM ressemble aujourd’hui à un malade qui souffre d’un cancer dont les métastases touchent la tête, le ventre et les membres. La tête parce qu’il y a un sérieux problème de casting aussi bien à la tête de l’UdM que de l’AED, mais personne n’a le courage de le reconnaître et de prendre le taureau par les cornes. D’ailleurs, y a-t-il encore une différence entre l’UdM qui a des dirigeants timorés et complices et l’AED qui avait été créée pour accompagner l’UdM en recherchant les financements à travers le monde, mais qui s’implique au quotidien dans la gestion de l’institution au point où par exemple un membre du bureau exécutif se permet de tenir des réunions sur le campus sans que le Président de l’institution soit au courant ? Bien plus, des ordres parfois contradictoires aux instructions des dirigeants de l’UdM sont données aux employés par les membres de l’AED, ce qui met ces employés dans une mauvaise posture.
Le ventre est aussi atteint par ce cancer parce que l’académie n’est plus que l’image d’elle-même. Il suffit de faire un tour sur le campus pour être au parfum des griefs formulés par étudiants et parents. Les notes ne sont pas publiées à temps ; les étudiants commencent une année académique avant d’avoir clôturé la précédente et par conséquent ne savent pas à quel niveau ils vont s’inscrire, les actes académiques ne sont pas délivrés dans les délais, les étudiants et parents sont éconduits lorsqu’ils sollicitent des explications, etc.
Enfin, au niveau des pieds, la métaphore de la métastase concerne les employés qui n’ont toujours rien compris de la philosophie de l’UdM, autant que les grands patrons d’ailleurs. Face cette dérive, le personnel est muet comme une carpe. Aucune revendication légitime. Un syndicat était en gestation dans les rangs du personnel enseignant, mais de source proche de l’administration, les membres de ce syndicat sont plus portés à des revendications étriquées liées à leur ventre, par exemple réclamer une augmentation de leur salaire et rien d’autre.
Le plus grave dans ce sombre tableau, c’est que les responsables chargés de veiller à l’encrage des 3 piliers ci-dessus se pavanent à travers le monde donnant l’impression de contrôler la situation. Pourtant ces responsables qui masquent mal leur incompétence par des coups de gueule brillent par un management archaïque fait de médisances et de rancunes tenaces à tout vent. Malgré toutes ces tares qui plombent sérieusement le rayonnement de l’UdM, aucun d’eux n’est inquiété, au contraire tout se passe comme s’il existait une familiarité suspecte, mieux une complicité cruelle entre les gens de l’AED et les dirigeants de l’UdM. Cette complicité, on la voit aussi bien dans les instances dirigeantes de l’AED que de l’UdM où sont venus trôner par cooptation des retraités qui ne font rien mais empêchent la jeune génération d’exprimer son talent. Il se dit que l’UdM est devenue un repaire des retraités grassement entretenus et dont les émoluments et autres avantages perçus ont permis de réfectionner leurs domiciles privés
Il convient d’attirer l’attention sur une telle situation peu flatteuse afin d’aider cette institution à sortir la tête de l’eau, à travers une explication que nous pouvons retrouver dans la catégorisation des membres et du personnel de l’AED.
Des avis recueillis à Bangangté et à Yaoundé où se trouve le siège de l’association, montrent qu’il existe 3 catégories de membres à l’AED :
La 1ère est constituée de ceux qui ne comprennent rien au projet. Ils sont présents aux réunions, prennent quelquefois la parole mais sans conviction et attendent de décharger leurs jetons de présence. Cette catégorie est tranquille et ne gêne personne.
La 2ème catégorie regroupe ceux qui dans le groupe se préoccupent de leur enrichissement rapide. L’avenir de l’UdM ne les intéresse pas, du moins très peu. Ceux-ci font trop de bruit et donnent l’impression qu’ils sont les maîtres à jouer. Leur course au remplissage de leurs bourses peut être comprise comme si leur tour était arrivé et il fallait vite faire avant la chute définitive de l’institution.
La 3ème et dernière catégorie est constituée d’une poignée de responsables, encore soucieux de l’avenir de l’UdM et de ses projets. Lors des réunions, on les voit soucieux et pensifs, préoccupés par la situation de crise que traverse l’UdM.
Toute personne ayant séjourné et échangé avec les différents acteurs sur le campus et dans les bureaux, peut aisément coller des visages aux membres de chaque catégorie. Le moins que l’on peut dire est qu’il était nécessaire de présenter les choses telles qu’elles sont afin d’attirer l’attention des dirigeants aveuglés par l’autorité qu’ils ont sur la communauté universitaire. C’est en le faisant ainsi sans porter les gangs que des solutions idoines peuvent être trouvées à la dérive de ce qui devrait faire la fierté des promoteurs et l’objet d’une admiration d’une communauté.
Ikemefuna Oliseh