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Université des Montagnes: l'Enfer du décor - Au-delà de la faillite morale, imaginer l'architecture du futur, par Cilas Kemejo

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Index de l'article
Université des Montagnes: l'Enfer du décor
Remise des diplomes à l’UdM : L’arbre qui cache la forêt,par Etienne Lantier
Un temple de savoirs et de...convoitises, par Olivier Ndenkop et Ikemefuna Oliseh
L'impératif d'un aggiornamento, par O.A.N et I.O
UdM, une vache à lait, par Ikemefuna Oliseh
Professeur Jeanne Ngogang: l'Amère de l'UdM, par Maheu
Quand un temple scientifique devient un sujet de littérature, par Olivier A. Ndenkop
Témoignage: AED-UdM, travestissements des faits et inversion des rôles, par Innocent Futcha
Chronique d'une déconfiture annoncée, par Jean-Blaise Samou
Pour solde de tout compte : Ambroise kom, l’intellectuel indocile, par Gérard Keubeung
L'UdM et la fin de l'utopie, par Alexis Tcheuyap
UdM : du site captatoire d’un rêve au lieu de surexposition d’un cauchemar, par Hervé Tchumkam
Interview : Les dirigeants sont dépourvus d'ascèse et ont du mal à s'élever au-dessus des besoins primaires, Professeur Ambroise Kom
''Certains ont toujours pensé qu'ils étaient indispensables, irremplaçables, incontournables, qu'en leur absence tout irait mal'', par Henri Njomgang; président de l'AED
Lettre de Shanda Tomne à l'hebdomadaire Jeune Afrique
Au-delà de la faillite morale, imaginer l'architecture du futur, par Cilas Kemejo
Refaire ou ajuster l’université africaine ?, par Jean-Marc Ela
Lettre ouverte au Président de l’AED, par Professeur Jean – Baptiste Fotso Djemo
Toutes les pages

Au-delà de la faillite morale, imaginer l'architecture du futur, par Cilas Kemejo
Quand l’Université des Montagnes ouvre ses portes en 2000, elle compte à peine 50 étudiants(es) qui squattent dans des locaux de fortune hâtivement rénovés. Ils sont répartis entre les deux filières que sont la médecine et la pharmacie. Le budget tourne autour de dix millions de nos francs coloniaux. Quinze ans plus tard, l’UdM compte près de 2000 étudiantes. L’offre académique affiche plus de quinze filières et le budget avoisine les deux milliards. Mais force est de constater que la croissance n’a pas été accompagnée par une adaptation de la gestion. Le Président de l’UdM, trahissant la dérive autoritaire qui semble être le premier commandement sur les montagnes de Banekane, a publiquement accusé Ambroise Kom d’avoir voulu prendre le pouvoir. La question qui se pose est celle de savoir ce que fait le Président de l’UdM qui avoue être maire de sa commune, directeur de clinique privée, président de club de football (en puissance)…. Si l’on s’en tient à ce cumul, l’UdM est dirigée par un président qui ne lui consacre pas tout son temps.
Les chiffres sont édifiants mais ne sauraient épuiser la belle aventure de l’UdM. En effet, la jeune université a réussi à se faire une belle réputation dans le monde universitaire camerounais. Elle a de ce fait engrangé un capital de bonne volonté extraordinaire. La crise qui la secoue actuellement risque malheureusement de détruire le bel édifice. La crise a mis à jour un certain nombre de carences qui plombent son avenir. Au rang de ces déficiences on peut citer l’absence d’une culture du dialogue, une communication institutionnelle brouillonne demeurée à l’âge de la pierre taillée et l’inflation des égos au détriment d’une focalisation sur l’essentiel, c’est-à-dire le devenir des milliers d’étudiants qui sont la raison d’être de l’UdM. Pendant que les vampires s’acharnent sur leur proie et se partagent allègrement les revenus de l’UdM, le projet pédagogique fout le camp alors que c’est cela le nerf de la guerre. On semble avoir oublié que les jeunes viennent à l’UdM chercher une formation digne de ce nom et rien d’autre.
Je prends la parole comme un citoyen qui a accompagné, avec ses modestes moyens, la belle aventure de l’UdM. Je ne revendique rien d’autre que la satisfaction de voir ce projet prendre son plein essor et porter le message de l’espoir d’une Afrique nouvelle. Je prends aussi la parole comme un parent qui a encouragé et soutenu financièrement des étudiants à l’UdM. Même si les récents développements sont lamentables, je garde l’espoir qu’il ne faut « désespérer de rien », pour emprunter cette formule programmatique d’Ambroise Kom. C’est dans cet esprit que je formule quelques propositions qui pourraient faire partie de la discussion sur ce futur gravement compromis, mais toujours possible.

Sauvegarder l’initiative citoyenne
L’UdM, de par les circonstances historiques de sa naissance, émerge dans un contexte marqué par la précarité sociale, les angoisses nées de l’austérité consécutive aux plans d’ajustement structurel, la dévaluation du franc colonial et l’évanouissement des espoirs de transformation politique. La modalité associative à but non lucratif inscrit la recherche du bien-être collectif au détriment de toute poursuite d’intérêts égocentrés, notamment la récupération du projet à des fins individuelles. L’initiative citoyenne parie sur une Afrique prête à prendre ses responsabilités devant l’histoire, en rupture du paternalisme colonial et de la mentalité d’assisté. L’initiative citoyenne, portée par cette volonté d’auto-détermination, a aussi conscience de la nécessité d’adapter le projet au contexte social. Le chef des Bangangté, dépositaire de l’autorité traditionnelle et gardien du bien de sa communauté, a validé cette initiative citoyenne en mettant à la disposition des acteurs du projet un terrain. Je veux voir dans ce geste humanitaire une validation de l’initiative citoyenne. Pareille validation impose un devoir de responsabilité et renforce l’éthique du désintéressement qui la fonde. Les gestionnaires de l’AED/UdM, en acceptant cette dotation, entraient implicitement et explicitement dans un pacte qui faisait d’eux les dépositaires de l’intérêt collectif, au détriment de toute autre considération égoïste. Il me semble que le capital de bonne volonté accumulé par l’UDM depuis sa fondation était conditionné par le respect de ce pacte. Force est de constater que la faillite morale de l’UdM procède de la trahison de ce mandat communautaire.

Pour une culture de la tolérance et du dialogue
Depuis la publication des forfaitures constatées par les audits internes et externes dans la presse, la direction de l’AED/UdM a choisi une voie désastreuse : celle de menacer toute voix qui refuse de rentrer dans ses rangs et qui dénonce ses errements. La culture de l’intolérance, héritage du dogmatisme politique et autoritaire, paralyse ainsi les dirigeants actuels. Convaincus qu’ils sont dans le droit chemin et que toute personne qui élève quelque critique incarne le mal absolu, ces derniers ne trouvent aucune raison de se remettre en cause. Dans une contribution précédente, j’ai dénoncé cette intolérance. J’ai suggéré, à l’analyse de cette rhétorique d’exclusion, que les personnes portant la critique risquaient le poteau d’exécution. Je ne croyais pas si bien dire puisque les sieurs Sindjoum Pokam—définitivement en retraite de la rationalité philosophique—et Shanda Tomne—charlatan attitré de la bourgeoisie ethnique—ont publiquement proclamé qu’Ambroise Kom était un condamné à mort. Il importe de préciser que l’UdM, par vocation comme dans les textes juridiques régissant son existence, est un institut de formation. J’admets que certains acteurs ou actrices associés à l’institution peuvent avoir d’autres intérêts, y compris des allégeances aux organisations mystico-ethniques. Il demeure que ces membres, parlant au nom de l’UdM, se doivent de focaliser leur discours sur la mission académique. Si jamais l’UdM était prise en flagrant délit de nationalisme ethnique comme le laisse malheureusement suspecter le chauvinisme identitaire de certains, ce serait bien dommage.

Le Pari d’une communication stratégique
La crise actuelle a exposé des faiblesses structurelles voire institutionnelles dans le fonctionnement de l’institution. L’UdM, en temps de crise comme dans son fonctionnement quotidien, gagnerait à mettre sur pied une stratégie de communication institutionnelle digne d’un projet qui sait d’où il vient, qui est sûre de ces valeurs et qui connait sa mission. Il s’agit d’informer les étudiants, le corps professoral, les employés et les partenaires sur la marche de l’institution, sur ses défis et ses réalisations. Une communication effective permettrait en effet de créer une culture de la transparence qui serait le reflet d’une gestion limpide. Puisque l’UdM appartient à la société civile camerounaise, ces exigences de transparence, de lisibilité et clarté managériale sont un impératif catégorique.
Monsieur Kaptué, né vers mille neuf cent quelque chose, a trouvé moyen de porter mille plaintes pour diffamation parce qu’on lui aurait ajouté quelques années de plus. Il nous a servi son curriculum vitae, se proclamant le père de l’UdM. Il n’a, dans cet exercice d’exhibitionnisme, jamais prétendu parler au nom de l’UdM. A-t-il pensé que le temps qu’il consacrait à ses broutilles judiciaires aurait pu être mieux utilisé pour résoudre les problèmes que pose la gestion d’un campus ? Il reste à savoir qui paie ses frais d’avocat et autres tripatouillages répandus dans le système judiciaire camerounais. Son honneur, prétend-il, était en jeu ? Cet honneur comptait plus que le devenir des étudiants. Il est tout aussi incompréhensible que le deuxième site web de l’UdM se fasse l’écho des plaintes d’un citoyen privé. Monsieur Kaptué, il me semble, n’a jamais porté plainte au nom de l’UdM ou en tant que dirigeant de l’UdM.
Pareille confusion ne saurait que constituer une distraction sur ce qu’est l’UdM. En effet, depuis le début, on peine à savoir qui s’est exprimé au nom de l’institution. Les communiqués ont fusé, accusant les « égarés » (dixit Monsieur Jean-Baptiste Sipa), des crimes qui fluctuaient avec le passage du temps. Mais, personne n’a parlé ni des étudiants, ni de l’avenir de l’UdM. Le bricolage de la communication est symptomatique de cette incompétence qui plombe le devenir de l’UdM. Il me semble qu’une telle situation puisse en partie s’expliquer par la dispersion du management de l’UdM. La prolifération des centres décisionnels représente autant un éclatement des responsabilités qu’une carence institutionnelle.

Repenser les structures de la vampirisation
Entre l’AED, la direction de l’UdM proprement dite et le Conseil d’orientation, il est en effet difficile de savoir qui fait quoi exactement. La vocation primitive de l’AED était de servir de plateforme juridique pour la mise en œuvre du projet de l’UdM. L’AED a même contribué à mobiliser des ressources initiales pour le lancement de l’UdM. Elle a depuis découvert les frais de scolarité et ne vit plus qu’aux dépens de l’UdM. Le Conseil d’orientation est une émanation de l’AED. Il me semble qu’une gestion rationnelle devrait reconfigurer cet organigramme dans le seul but de rendre la gestion plus efficace, de clarifier les responsabilités et d’assurer le devenir de l’UdM. On pourrait envisager une AED si et seulement si elle devait fonctionner avec ses moyens propres et mobiliser des ressources humaines et financières pour le développement de l’UdM. Dans l’état actuel des affaires, il serait conséquent d’utiliser les frais de scolarité pour des missions exclusivement académiques. Une telle orientation supposerait soumettre l’AED et son démembrement que constitue le Conseil d’orientation à renoncer à toute rémunération ou remboursement des dépenses qui seraient imputables à l’UdM.
J’ai longtemps assuré ma cotisation à l’AED au point de recevoir une note qui me signalait que j’étais des membres fondateurs. Au moment où l’AED a engagé la purge qui a vu la radiation d’Ambroise Kom, d’Innocent Futcha et d’autres membres fondateurs de longue date, elle comptait 47 membres. En excluant plus du dixième de ses membres, elle signalait que la mobilisation n’est pas dans son ordre du jour. A moins d’avoir choisi de coopter de nouveaux membres qui, ayant flairé la bonne affaire à Bangangté, se ruent maintenant sur la poule aux oeufs d’or. L’AED ou ce qui en reste a les yeux fixés sur le pactole de l’UdM, c’est-à-dire sur les frais de scolarité. C’est triste, mais significatif de l’imaginaire de la tontine qui y règne. L’AED est devenue, si on suit les récents développements, un enjeu de ce que j’appelle plus haut la pragmatique du ventre. Le Professeur Innocent Futcha a mis en évidence la confusion qui existe entre l’UdM et l’AED, je n’y reviendrai pas. La dérive autoritaire a transformé l’AED en structure qui cristallise la volonté de pouvoir, de la gestion des ressources de l’UdM aux pratiques mafieuses qui entourent les marchés en passant par la distribution des dividendes. L’AED s’avère, dans ce contexte, une structure obsolète qui peine à définir son rôle. Et faute de se positionner dans l’organigramme de l’UdM, l’AED fait tout ou presque. Quand on fait tout, on finit par ne rien faire.
On se demande quel est le rôle du Conseil d’orientation de l’AED. Depuis le début de la présente crise, aucun des membres de ce conseil n’a publiquement pris la parole. Entre la direction de l’UdM et l’AED, il serait légitime de s’interroger sur l’utilité de cette instance. Il serait davantage nécessaire que l’AED publie, si cela est le cas, les compensations financières qui sont liées aux prestations des membres des diverses structures qui interviennent dans la gestion de l’UdM. Cela permettrait au moins, dans un esprit de transparence, de savoir en quoi les motivations financières ou de prestige pourraient (ou ne pas être) déterminantes dans leur existence. Vu de l’extérieur, ce conseil n’a aucune justification pédagogique, académique ou même managériale. Sa réorganisation ou suppression pourrait être envisagée.
Reformer l’UdM suppose au préalable la mise en place d’une infrastructure institutionnelle capable d’assurer une gestion efficace, de mobiliser les ressources nécessaires et de restaurer la crédibilité. L’efficacité dans la gestion, dans le contexte présent, passe par le recrutement des cadres compétents. La transparence et l’efficience organisationnelle devraient être au fondement de la restauration du contrat de confiance qui a existé entre l’UdM et les volontaires qui l’ont accompagné. La transparence devient un impératif parce qu’à son stade actuel de développement, l’UdM a plus que jamais besoin des partenaires financiers convaincus de ses objectifs programmatiques et de sa crédibilité managériale.

Le Conseil d’administration : au service des étudiant(e)s
Je pense que dans le sens d’une modernisation de la gestion, un conseil d’administration pourrait être envisagé comme la structure centrale dans un nouveau dispositif. Je m’empresse d’ajouter que les membres d’un tel conseil, recrutés au sein de l’AED, mais aussi dans la société civile camerounaise, africaine ou étrangère, devront être au-dessus de tout besoin ou de toute quête d’une quelconque reconnaissance sociale. Ils doivent partager les valeurs fondatrices du projet et son utopie. Les membres devront travailler dans un esprit de bénévolat et montrer l’exemple par une générosité philanthropique. A titre purement illustratif, Monsieur Niat Njifenji, l’actuel Président du Sénat, a fait des dons humanitaires à l’UdM. Les personnalités de ce calibre, pourraient être invitées à former un tel conseil.
Une des fonctions du Conseil d’administration, c’est d’assurer le recrutement des cadres aux postes de direction. Une fois ces cadres recrutés sur la base de leurs compétences et avec un cahier de charges rigoureusement défini, on les juge sur les résultats obtenus par rapport aux objectifs fixés au préalable. Le Président actuel a longtemps cumulé les rôles de Président de l’AED et de l’UdM. Il est par ailleurs un cumulard notoire. En fait, l’UdM n’a pas de capitaine à la barre parce que Monsieur Kaptué est un président à temps partiel. Quand l’UdM était à ses débuts, cela pourrait s’expliquer. Mais avec 2000 étudiants, cette absurdité devient incompréhensible. Un conseil d’administration sérieux s’y serait penché et aurait invité le vénérable Professeur à choisir entre ses multiples occupations et l’UdM. Le Conseil devrait avoir pour rôle de ratifier les décisions de la direction de l’UdM qui aura l’exclusivité de la gestion au quotidien comme dans la définition des plans stratégiques. Et dans le contexte actuel, l’une des missions les plus urgentes de l’UdM me semble être la maîtrise des frais de scolarité.

L’intenable modèle du collège privé
Une lecture attentive de la crise actuelle démontre que le modèle qui domine dans l’imaginaire programmatique des dirigeants actuel de l’UdM est celui du collège privé à la camerounaise. On fait des investissements minima et on attend des dividendes immédiates, peu importe le contenu pédagogique ou les résultats. Il n’est pas étonnant que le Cameroun compte très peu de collèges privés qui font l’unanimité, dans la durée, sur leur sérieux. Le mépris souverain pour les partenaires de la diaspora qui ont tant apporté à l’UdM découle de cette tyrannie du modèle du collège privé. L’expérience, de par le monde, a clairement montré que les meilleures institutions, privées ou publiques, ne peuvent compter exclusivement sur les frais de scolarité. Les universités américaines telles que Harvard sont massivement subventionnées, directement ou indirectement, par les pouvoirs publics et les contributions privées. Les grandes écoles françaises bénéficient d’un soutien de l’État qui leur permet de rester au top. Le business model du collège privé—autrement dit dépendre exclusivement des frais de scolarité, est tout simplement intenable. Quand on regarde l’inflation des frais de scolarité depuis le lancement de l’UdM, on peut conclure que cette augmentation dépasse la croissance des salaires et revenus. Une simple logique économique devrait alerter les uns et les autres qu’une telle inflation ne peut tenir éternellement. En d’autres termes, on peut arriver à un moment où le produit UdM devient trop cher. Le Cameroun vient de se jeter à nouveau dans les bras du diable, je veux dire le Front Monétaire International. Seules les économies sous perfusion ou comateuses frappent aux portes du FMI. Si jamais les perfusions n’arrivent pas à booster l’économie, on pourrait faire face au scénario-catastrophe des années 1990. Les bourses en souffriraient, avec des conséquences prévisibles pour les dépenses secondaires telles que l’éducation. Pour justifier les frais élevés, il faudrait en effet une valeur ajoutée qui démontre aux parents et leurs enfants que la formation vaut la peine. Une telle valeur ajoutée ne peut provenir que d’un effort philanthropique.

Maîtrise des coûts de la scolarité.
Mon relation avec les fondateurs de l’UdM m’a conduit à apporter une modeste contribution à cette utopie. En dehors d’un militantisme davantage civique, j’ai encouragé des jeunes frères et amis à confier leurs enfants à l’UdM. J’ai eu ainsi à assumer les frais de scolarisation de deux étudiants en pharmacie dans cette institution. Fort de cette expérience, je peux affirmer que l’un des problèmes que l’UdM devrait confronter est celui de la maîtrise des coûts de la scolarité. En effet, les frais de scolarité ont connu une inflation qui pourrait, si une telle trajectoire continuait, devenir intenable. En effet, on ne peut justifier une telle augmentation des frais de scolarité sur un plan purement comptable. Les gestionnaires de l’UdM devraient, à court et à moyen termes, mettre sur pied des stratégies pour maîtriser les frais de scolarité. Trois options sont possibles.
La première qui s’offre serait de rationaliser la gestion financière et de couper dans les dépenses superflues et autre surfacturation... Les fonds de l’UdM doivent être utilisés uniquement pour son core business qui est l’académie. La deuxième consiste à mobiliser des ressources financières pour subventionner le fonctionnement de l’UdM (laboratoires, enseignements, résidences universitaires) et les frais de scolarité (bourses attribuées sur des critères de nécessité et du mérite). Sous une telle option, les frais de scolarité pourraient continuer de refléter les coûts véritables de la formation. Toutefois, les subventions directes et indirectes atténueraient l’impact de cette augmentation. Cette option est au demeurant celle qui est mise en pratique dans les universités nord-américaines.
La mobilisation des ressources financières nécessaires au financement d’une telle subvention est possible dans le contexte des pratiques culturelles camerounaises. En effet, si on peut réunir des sommes folles pour des funérailles, des anniversaires, des mariages et autres cérémonies du même genre, il est possible de le faire pour financer la formation des générations futures. Le véritable obstacle à une telle démarche serait le manque de transparence qui fait peser des soupçons sur la gestion. Il importe d’activer les réseaux de solidarité qui existent dans le tissu social et culturel camerounais pour soutenir des actions à long terme. Ceci suppose d’emblée un dépassement des réflexes alimentaires et immédiatement égoïstes des tontines vers des logiques altruistes qui pourront permettre de construire le futur. Une telle entreprise exige une intégrité morale
L’Université des Montagnes a pour vocation de toujours rechercher l’excellence, comme sa devise le rappelle à tous ceux et toutes celles qui seraient tenté(e)s de reproduire le culte de la médiocrité qui a fait tant de mal à l’Afrique depuis les indépendances. Toujours rechercher l’excellence, c’est la voie obligée pour changer le Cameroun. Le Collectif Changer le Cameroun, né dans les tumultueuses heures de la démocratisation avortée des années 1990, avait défini avec éloquence et conviction ce projet de transformation en ces termes : « En clair, changer le Cameroun signifie mettre à la disposition de l’enfant, uniquement des modèles constitués de valeurs intrinsèques, et ce davantage dans les faits que dans les discours. » (Changer le Cameroun ? Pourquoi pas ? 1990). La bataille actuelle qui a pour théâtre la gestion de l’UdM est une confrontation décisive entre les tenants de l’éthique de l’excellence et les débrouillards qui, dans la pragmatique du ventre, ont importé les méthodes du parti unique sur le chantier de la construction de l’excellence. L’éthique de la débrouillardise donne lieu à un bricolage managérial et idéologique qui fait échec à toute réflexion programmatique sur le devenir de l’institution. Au moment où l’UdM traverse une crise de croissance doublée d’une faillite morale. La désintégration de l’utopie que représente l’UdM s’est poursuivie dans une dérive ethnicisante qui a pris des allures grotesques. Il faudrait pourtant, au-delà de la faillite morale et du bricolage managérial, imaginer un sursaut programmatique en accord avec l’esprit fondateur de l’UdM et instruit de l’expérience du terrain. En quelque sorte, il s’agit de remettre l’UdM, et partant la formation des futures générations d’ingénieurs, d’architectes, de médecins et de pharmaciens qui feront l’Afrique de demain au centre de la conversation.
Cilas Kemedjio
Frederick Douglass Professor
Director, Frederick Douglass Institute for African and African-American Studies,
University of Rochester