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Le Cameroun sous le Renouveau: la descente aux enfers

Le Cameroun sous le Renouveau: la descente aux enfers

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Index de l'article
Le Cameroun sous le Renouveau: la descente aux enfers
Le chantage politique permanent et le poids des maux
Paul Biya rate encore le coche
Hans De Marie Heungoup, La libération des leaders ne marque pas la fin de la politique représsive
Une économie d'imprevision, d'imprévoyance et de prédation
Mathias Eric Owona Nguini, Une insécurité institutionnelle permanente et conflictogène
Toutes les pages

Calculs et signes de faiblesse
Une chose est sûre, certains leaders de la contestation anglophone se frottent les mains. Malgré des mois d’incarcération, malgré les souffrances endurées dans les goulags infects de Paul Biya, ils ont réussi à faire plier le président de la République et à obtenir presque tout et même plus que ce qu’ils revendiquaient aux premières heures de leurs mouvements. S’il est vrai que les pouvoirs publics soutiennent que c’est dans le souci d’apaisement que le président de la République a ordonné l’arrêt de poursuite pour certains leaders de cette contestation, il n’en demeure pas moins vrai que ce geste de Paul Biya donne à penser qu’il n’entend que le langage de la force, mieux du rapport de force. La brèche est ainsi ouverte. Aux autres Camerounais qui ont déserté le champ de la revendication de leurs droits les plus élémentaires de tirer les leçons du Mouvement social anglophone.
La question n’est plus aujourd’hui de savoir « on va faire comment ? »,  elle est de prendre conscience des enjeux, des difficultés

auxquelles font face les Camerounais et de s’organiser , de structurer un Mouvement social d’envergure national, donc transversal pour faire fléchir le président de la République et les conservateurs et sécurocrates qui l’entourent et de l’amener à utiliser à bon escient le mandat de service public qui le peuple camerounais lui a confié, en évitant bien sûr des erreurs stratégiques qui les conduiraient à infliger des souffrances inutiles aux populations et en ayant toujours à l’esprit qu’il n’existe pas de révolution spontanée et que le hasard ne profite qu’à ceux qui sont bien préparés. Les exemples pris dans d’autres contextes où les luttes sociales ont conduit au changement profond sont légion. Ces exemples parlent au peuple camerounais, principalement à la jeunesse camerounaise à qui on fait accroire que le système actuel est tellement fort qu’il n’y peut rien.
Le Cameroun ploie sous le poids de nombreux maux. Les Camerounais seront tenus pour complices de tous ceux qui sont responsables de la situation actuelle s’ils ne font rien pour arrêter cette marche inexorable qui nous conduit dans le fond du trou.

Source: Germinal n° 110, du 11 septembre 2017.