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Livres Marafa Hamidou Yaya: le technocrate, l'homme d'Etat et l'ambition contrariée - Marafa Hamidou Yaya, victime de la présomption de culpabilité

Marafa Hamidou Yaya: le technocrate, l'homme d'Etat et l'ambition contrariée - Marafa Hamidou Yaya, victime de la présomption de culpabilité

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Index de l'article
Marafa Hamidou Yaya: le technocrate, l'homme d'Etat et l'ambition contrariée
Marafa Hamidou Yaya écrit à Paul Biya
Le délit de la loyauté et de la compétence
Trajectioire: Marafa Hamidou Yaya, ''l'ambianceur''
Marafa Hamidou Yaya, victime de la présomption de culpabilité
Post Scriptum: Et si Marafa Hamidou Yaya n'ignorait pas ses détracteurs!
Faire de 2018 une année utile pour le Cameroun, par Marafa Hamidou Yaya
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Marafa Hamidou Yaya, victime de la présomption de culpabilité

L’ancien ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation  avait écopé de 25 ans de prison ferme en septembre 2012 au terme d’un procès qualifié de kafkaïen.

« Je suis déçu mais pas vaincu », avait déclaré Marafa Hamidou Yaya après sa condamnation par le TGI du Mfoundi. Condamnation intervenue après un procès kafkaïen qui s'est révélé contre-productif pour le pouvoir car ayant révélé les nombreuses failles de la justice camerounaise dans cette affaire, et qui a montré sans ambiguïté l'intervention du politique dans cette manœuvre judiciaire destinée à tenir en respect un homme.
Accusé d'avoir détourné 29 millions de dollars pour l'achat de l'avion présidentiel, Marafa Hamidou Yaya a finalement été condamné pour complicité intellectuelle un verdict qui ne l'incrimine en rien.
La cabale judiciaire montée contre Marafa remonte au courant de 2011 soit plusieurs années après la clôture de l 'affaire à l'international, soldée par l'indemnisation du Cameroun en 2006, mais seulement quelques semaines après les révélations par le scandale Wikileads de ses conversations avec l'ambassadrice des USA Janet Garvey et du rapport élogieux de Niels Marquardt (ambassadeur des USA) à son encontre. « Il est propre , compétent, et bien placé. Son intelligence et son efficacité font de lui le meilleur de tous les possibles candidats »  Ce « séisme » intervenu à cette époque vers la probable fin de mandat de Paul Biya, a été très mal perçu dans les cercles de pouvoirs et c'est ainsi que Marafa désormais était perçu comme un danger, une menace pour la survie et la pérennité du règne de Paul Biya. Dès lors, les comploteurs se mirent à l’œuvre pour le discréditer auprès de l'opinion nationale et internationale en lui attribuant les écarts de comportements de tous genres, en le présentant comme un ennemi de la République, en le faisant passer pour un prévaricateur de la fortune publique. Or, en début d’année 2008 alors que Marafa Hamidou Yaya était encore aux affaires, sous l'impulsion de la présidence de la République, une enquête sur ce détournement de fond lié à l'achat de l'avion présidentiel sera ouverte et après presque une année d’enquête et d'auditions,
Le Rapport n° 00000259/ DGSN/DPJ/ SDEEF/S du 4 août 2008 sera fait par le Directeur de la Police Judiciaire et transmis au Procureur de la République pour exploitation. Après un an et demie d'instruction, le Procureur du TGI du Mfoundi transmettra aux autorités de la République le 3 février 2010 son Réquisitoire Définitif N° 08-A-510/ PPR/ TGI du Mfoundi, sur l'affaire.
De ces deux documents dressés par le Directeur de la Police Judiciaire et le Procureur de la République du Tribunal de Grande Instance du Mfoundi, que nous avons profondément exploités, nulle part n'est mentionné le nom de Marafa Hamidou yaya ou sa quelconque participation dans quelques manœuvres que se soit, en vue de distraire ces fonds publics.
Les contrevenants et leurs responsabilités y sont clairement établis. Mais comme par magie, en 2010-2011 le pouvoir apeuré par les révélations de wikileads, a commencé à faire publier les rumeurs sur le prétendu détournement de fonds liés à l'achat de l'avion présidentiel par Marafa afin de profiter de « l’Opération Épervier » pour se débarrasser d'un homme devenu gênant.
Ces deux rapports seront l'un des éléments fondamentaux sur les quels vont s'appuyer les experts de l'ONU afin de déclarer arbitraire la détention de Marafa et de demander sa libération en avril 2016. Ceux-ci de par leur pertinence et importance, avaient été volontairement soustrait du dossier par le régime de Biya afin que les avocats de Marafa ne puissent pas en prendre connaissance et c'est d'ailleurs un des griefs qui a été reproché au Cameroun par les experts de l'Onu dans leur Avis.
Ceux-ci établissent clairement les responsabilités des uns et des autres dans les différentes manœuvres de détournement desdits fonds et en aucuns moments ne mentionnent la responsabilité de Marafa Hamidou Yaya dans ces faits. Réalisés à la demande de la présidence de la République, ils constituent donc une preuve que la condamnation de Marafa n'a rien à voir avec ce qui lui est reproché mais tire ces origines de son ambition présidentielle. Il est par conséquent un prisonnier politique.
La Cour suprême camerounaise l'a certes condamné à vingt ans de prison, le 18 mai, mais l'ancien ministre de l'Administration territoriale et par ailleurs ex-secrétaire général à la présidence va demander la révision de son procès. Sa défense envisage même de poursuivre l'État du Cameroun devant les juridictions régionales et internationales. Avec un argument qui met en lumière un étonnant paradoxe : Marafa a été condamné pour avoir détourné 31 millions de dollars dans l'affaire de l'avion présidentiel – des faits qui, selon la justice, remontent à 2001. Jean Marie Atangana Mebara, son successeur au secrétariat à la présidence, sera condamné pour les mêmes faits, sauf que cette fois-ci ils auraient été commis en 2003. « Si, comme le dit la Cour, Mebara a tenté de détourner ces millions cette année-là, conclut un avocat de Marafa, c'est qu'ils étaient toujours dans les caisses. Marafa ne les a donc pas volés ! »
Evariste Menounga



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