• Full Screen
  • Wide Screen
  • Narrow Screen
  • Increase font size
  • Default font size
  • Decrease font size
Société 1982 -2017: 35 ans de sang, de larmes et d'inertie - Les assassins de Mgr Jean-Marie Benoît Bala courent toujours

1982 -2017: 35 ans de sang, de larmes et d'inertie - Les assassins de Mgr Jean-Marie Benoît Bala courent toujours

Envoyer Imprimer PDF
Note des utilisateurs: / 0
MauvaisTrès bien 
Index de l'article
1982 -2017: 35 ans de sang, de larmes et d'inertie
La République des crimes capuleux et de l'inertie
Soeurs de Djoum tortuées, violées puis assassinées
Les assassins de Mgr Jean-Marie Benoît Bala courent toujours
Yves Plumeu: les mobiles restent inconnus, 26 ans après
L'assassinat de l'intelligence
Mgr Jean Kounou, Abbé Bikoa, Abbé Apolinaire Claude Ndi: Des meurtres non élucidés d'hommes de Dieu
Mgr Simon Pierre Tonyè Bakot: Les affaires d’argent emportent l’Archevêque de Yaoundé
Au royaume des moeurs sataniques
L'histoire du Renouveau-Rdpc s'écrit en lettres de sang
Au 100 000 morts sur les chemins du Renouveau
Qui a assassiné le colonel Nnanga Abo'o Pépin
Toutes les pages

Les assassins de Mgr Jean-Marie Benoît Bala courent toujours
Deux semaines après la découverte du corps sans vie du prélat, repêché des eaux de la Sanaga par un pécheur malien, la thèse de l’assassinat prospère au fil des jours, confortée par une foultitude d’indices et de témoignages concordants : l’homme de Dieu a été assassiné.

La nouvelle a fait l’effet d’une bombe en cette fin de matinée de vendredi 2 juin 2017. Le corps sans vie de l’Evêque de Bafia, Mgr Jean Marie Benoît Bala, venait d’être retrouvé par un pécheur malien et repêché par une équipe de plongeurs du Corps national des sapeurs-pompiers. La macabre découverte intervenait au terme de plus de 48 heures de recherches demeurées jusque-là infructueuses. Les pécheurs locaux s’étaient associés aux sapeurs-pompiers et à leurs équipes de plongeurs sans résultat. Jusqu’à ce qu’un petit pêcheur de nationalité malienne retrouve la dépouille du prélat, dans la localité de Tsang, sise à près de dix-huit kilomètres du pont d’Ebebda, lieu où l’homme de Dieu est censé s’être jeté à l’eau, si l’on en croit la note retrouvée dans le véhicule de l’Evêque et selon les premières supputations. Il s’agit d’un papier portant l’entête du diocèse et sur lequel le prélat aurait gravé de sa main ces initiales : « je suis dans l’eau ».
Suicide ou assassinat ? Les enquêteurs, qui jusqu’ici ne privilégient aucune piste, semblent être pris de cours par de nombreux témoignages que corroborent un amas d’indices sans appel sur les causes de cette mort : un autre crime crapuleux, comme l’Eglise catholique camerounaise en a connu depuis plusieurs décennies. Et comme les autres assassinats, nul doute que l’enquête ordonnée et ouverte officiellement ne livrera jamais ses conclusions. Au grand dam de cette église catholique camerounaise consternée depuis lors. Un suspense sur les résultats de l’enquête qui accentue l’émoi du petit peuple des fidèles de Bafia désormais orphelin.
C’est vers 23 heures dans la nuit du 30 mai 2017 que Mgr Balla serait parti de l’Evêché, seul à bord de son véhicule 4x4, pour se rendre à Yaoundé, sans son chauffeur, si l’on en croit les témoignages assez concordants de son proche entourage. Que s’est-il passé pour que cet homme de Dieu de 58 ans puisse connaître une fin aussi tragique qu’étonnante pour un Evêque ? Mgr Benoît Balla a-t-il été assassiné ou s’est-il lui-même donné la mort ? Dans un cas de figure comme dans l’autre, il faudra que les enquêteurs apportent des réponses sur les mobiles de cette disparition inédite. Le pourront-ils ? Pourront-ils avoir les mains libres pour démêler l’écheveau de cet autre assassinat ? Surtout que, encore une fois, des voix s’élèvent ça et là pour pointer un doigt accusateur sur le pouvoir en place. Info ou intox ? Toujours est-il que les autorités étatiques gagneraient à se dédouaner en livrant rapidement les résultats de l’enquête.

Autopsie du corps
En attendant les résultats d’une enquête qui s’annonce délicate et qui intègre une autopsie qui, d’ores et déjà, a commencé à livrer ses premières indiscrétions qui font pencher la balance vers une thèse qui fait froid au dos : la mort par assassinat du prélat. La mort par suicide qui a semblé prospéré aux premières lueurs de la disparition de l’Evêque a rapidement cédé la place à la réalité des faits. Des faits macabres et têtus par leur gravité et leur pertinence. La dépouille de Mgr Jean Marie Benoît Bala présentait des traces de violences. Une violence inouïe portant l’estampille de personnes manifestement rompues aux pratiques ayant cours dans ces milieux du crime rituel, odieux et crapuleux. Si l’on en juge par la jambe broyée, la cage thoracique ouverte, entre autres curiosités que présentait la dépouille du prélat, force est de penser d’abord à une mort suspecte (selon les enquêteurs) et, de fil en aiguille, avec l’apport de nouveaux éléments, de conclure à un assassinat crapuleux.  La commission d’enquête livrera-t-elle ses résultats dans les délais les meilleurs pour permettre à la famille de l’Evêque défunt et la communauté religieuse de faire rapidement le deuil ? Rien n’est moins sûr. L’on semble s’être inscrit sur la durée du côté de la morgue de l’hôpital général qui a accueilli la dépouille de celui qui présidait aux destinées du diocèse de Bafia depuis 14 ans. C’était le vendredi 2 juin 2017.
Ordonné prêtre le 20 juin 1987, Mgr Jean Marie Benoît Balla est originaire d’Oveng dans le Département de la Mefou-Akono, province du Centre. Il trônait depuis 2003 à la tête d’un modeste diocèse qui comptait 21 prêtres pour plus de 300 00 âmes, dont près de 200 000 d’obédience catholique. La disparition tout aussi mystérieuse et jusqu’ici élucidée, il y a quelques semaines, du recteur du petit séminaire de Bafia, un intime de Benoît Balla, retrouvé mort dans son lit, semble avoir entamé le moral de l’Evêque qui, selon ses proches, ne s’en était pas encore remis jusqu’à sa propre disparition. Existe-t-il un lien de causalité entre la mort non élucidée de son prêtre il y a un mois et la disparition suspecte de l’Evêque ? Toujours est-il que c’est l’une des pistes que semblent le plus privilégier les enquêteurs. Vivement que soit démêlé l’écheveau de cet autre drame qui secoue une fois de plus l’Eglise catholique.
Jean Marie Benoît Balla avait fait des études en philosophie et en théologie au grand séminaire de Nkolbisson. Il est titulaire d’un diplôme en Sciences sociales et en gestion obtenu à l’Institut catholique de Yaoundé.  
Evariste Menounga



Ajouter un Commentaire


Code de sécurité
Rafraîchir